L'île des souvenirs de
Chrystel Duchamp aux éditions de L'Archipel
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Las, il décida de fermer les écoutilles. Plus que jamais il avait besoin de tranquillité. Il se réfugia dans un monde parallèle empli de sérénité : le passé. Sans aucune difficulté, il retrouva la douceur de son enfance. Les jeux avec ses frères, les rires de ses sœurs, les dîners en famille autour de la table en chêne, les longues promenades dans les bois, les étés au bord de la piscine…
"Le rouleau compresseur".
Voilà l'expression qu'utilisent les policiers pour décrire la première phase d'investigation...A cette expression, Romain préférait la métaphore de "boule de neige". D'abord petite, abritant en son centre la victime, elle prenait naissance au sommet d'une montagne avant de s'élancer le long d'un versant enneigé. Au cours de sa descente, elle grossissait, collectant preuves, témoignages et prélèvements jusqu'à former une énorme boule blanche. Quand l'enquête se concluait par une réussite, l'amas de neige arrivait intact en bas de la montagne. Quand l'enquête se soldait par un échec, la boule explosait et l'avalanche détruisait tout sur son passage.
Quand on est con, c'est comme quand on est mort : c'est à jamais.
À l’heure où ce quartier bourgeois s’éveille, un appartement reste plongé dans le calme et la pénombre. Une bougie posée sur un guéridon off re de timides lueurs à l’obscurité. La cire fond et coule dans un bougeoir ébréché.
Le silence règne dans la salle à manger, interrompu chaque seconde par le tic-tac d’une horloge. Sur une grande table en chêne, sont disposés un vase – dans lequel fanent les roses d’un bouquet – et une corbeille – où pourrissent trois pommes et deux poires. Les fruits dégagent une odeur pestilentielle qui se mêle à des effluves de tabac.
Les émotions non exprimées ne meurent jamais. Elles sont enterrées vivantes et libérées plus tard de façon plus laide. Oui. Cette citation résume parfaitement comment nous en sommes arrivés là.
Dans cette quête éperdue d'échappatoire, Maelys trouva plus qu'elle n'espérait. Au-dessus du bourreau et de sa victime était suspendue une peinture.
L'île des morts d'Arnold Böcklin.
Fermant les paupières, elle amorça son évasion psychique. Dissocier l'enveloppe corporelle de l'esprit. En quelques secondes, elle atteignit son objectif. Son buste se redressa, ses fesses se décollèrent de l'assise en bois, son corps s'éleva pour flotter dans la pièce. En extase, elle succomba à l'appel de la toile. Résister au magnétisme qui s'en dégageait était vain. Maelys n'avait pas d'autre choix que de se soumettre.
« Les émotions non exprimées ne meurent jamais. Elles sont enterrées vivantes et libérées plus tard de façon plus laide » .p156.
La vie est cruelle. On se croit à l'abri du malheur. On pense que les meurtres ne s'inviteront jamais dans notre foyer, que seuls nos voisins peuvent être les protagonistes de faits divers sordides. C'est faux. Les drames frappent n'importe qui, n'importe quand. L'horreur est commune. Elle nous guette tous.
L'art est immortel. Il nous survivra
"Le rouleau compresseur".
A cette expression, Romain préférait la métaphore de la "Boule de neige".
D'abord petite, abritant en son centre la victime, elle prenait naissance au sommet d'une montagne avant de s'élancer le long d'un versant enneigé. Au cours de sa descente, elle grossissait, collectant preuves, témoignages et prélèvements jusqu'à former une énorme boule blanche. Quand l'enquête se concluait par une réussite, l'amas de neige arrivait intact en bas de la montagne. Quand l'enquête se soldait par un échec, la boule explosait et l'avalanche détruisait tout sur son passage.