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Critiques de Chuck Palahniuk (448)
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Fight Club

"Première règle : on ne parle pas du fight club"

Je ne dirai donc que : lisez le.
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Snuff

Il y a quelques années, je suis tombée sur un article qui prétendait que les femmes qui se suicidaient, ne touchaient pas à leur visage. Elles prenaient des médicaments, se tailladaient les veines…Elles pensaient peut-être pouvoir rester jolies même dans la mort, édifiant leur frivolité, jusque dans les tréfonds de l'horreur tragique. Des sortes de Belle Au Bois dormant macabre, les cheveux bien étalés sur les draps;

Je vais me maquiller,

Je vais me coiffer,

Je vais mettre mes plus beaux bijoux

Je serais épilée,

J'aurais ma plus belle robe de soie rouge...

Alors j'étais surprise en lisant le doc le Cinéma X de Jacques Zimmer, d'apprendre que certaines actrices pornos, lorsqu'elles se suicidaient, se foutaient une balle dans le crâne, laissant ainsi échapper une partie de leur cervelle et autres substances peu ragoutantes, intestins vidés avant? Probablement pas. Rappelant, ainsi que la souillure est humaine. Peut-être serait-ce intéressant de faire une étude sociologique sur le choix du suicide des femmes en fonction de leur vécu ?

Peut-être n'est-ce pas si intéressant.



Actrice porno.

Voici une motivation bien surprenante, que je ne peux pas comprendre. Même après avoir lu Porno Manifesto d'Ovidie, je ne comprends toujours pas. Argent facile avec son corps ? Ne le vendons-nous pas d'une autre manière ce corps ? Je crois que c'est surtout le fait que des inconnus me touchent qui m'horrifient. Hôtesse de caisse, je me fais moins d'argent, mais mes six-cents clients ne me tripotent pas… Si le monde du travail nous chosifie comme des pions sur un échiquier, ce serait une erreur de croire que le monde subversif du porno est différent, c'est juste qu'il rapporte plus de frics...

J'ai connu brièvement une actrice porno. J'éprouvais beaucoup de jalousies : le regard des hommes sur elle, ils la sacralisaient comme une Aphrodite des temps modernes. Et en même temps, je n'aurais pas voulu être à sa place, ou je n'aurais pas pu. Je la trouvais courageuse. Je la trouvais libre. Tandis, que je prenais conscience que la lutte pour le respect de mon corps serait difficile, je me demandais comment le serait-il pour une femme qui utilise tous ses orifices pour de l'argent ? Quel est son combat ? Il y'en a eu des féministes, comme Ovidie mais également Annie Sprinkle. Et peut-être que dans un autre monde, nous les aurions élevées au rang de déesses.

Mais les hommes cassent les poupées.

Ils enlaidissent, brutalisent, chosifient, et cette femme, au corps absolument sublime, aux fesses bien rondes, à la chevelure de rêve, à la chair veloutée, était à la fin de son ouvrage libidineux, qu'un morceau de viande dégoulinant d'un surplus de maquillage et de fluides, avec des bleus, des cheveux ébouriffés, poisseux, puants... Elle ressemblait à un steak recraché. Si nous sommes capables d'admirer Rolla de Henri Gervex, ou admirer L'Origine du Monde de Courbet, qu'en serait-il si nous pouvions les toucher à notre convenance ? La nudité n'est pas de la pornographie, mais à quel moment, pouvons-nous considérer que l'image renvoyée est ou n'est pas de la pornographie? Lorsqu'elle est souillée.



Je jalousais son corps admiré mais je ne jalousais pas le moment où il était souillé.



Si vous avez vu la série Dietland, adapté du roman de Sarai Walker (in)visible, vous repenserez au moment où Prune réalise qu'être une femme magnifique ne suffit pas pour avoir le respect des hommes... Ce moment, c'est lorsqu'elle assiste à une scène porno avec une actrice qu'elle enviait pour sa beauté...



****



Eh Palahniuk ! Qu'est-ce que tu trafiques avec ton personnage, transformé en torchon à foutres, se plombant de bites de six-cent hommes comme des coups de fusil sur le corps ? Tu la sacralises ou tu la chosifies ?

Avec un titre comme Snuff, on comprend assez rapidement que quelque chose d'encore plus moche va arriver…

Tandis que je tente de comprendre cette femme qui ne semble pas au comble de la joie, Palahniuk fait également le choix de donner la voix aux hommes qui attendent leur tour dans les coulisses de la lascivité. Je pense qu'il faut un certain état d'esprit pour participer à un Gang bang médiatique avec 600 ans autres mecs. Beaucoup d'hommes ne le feraient pas, même contre de l'argent, même avec la plus belle du monde...

Tentons de comprendre les motivations de Cassie mais également tentons de comprendre celles des hommes, qui, si elles n'étaient réduites qu'à se vider les gonades, ne feraient pas un roman…



Adieu romantisme, adieu érotisme,

adieu même, Dark romance propre.



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Damnés

« Je vis dans un monde merdique. Oui. Mais je suis vivant. » Full Métal Jacket.



Madison n'a pas cette chance, elle est morte le jour de son treizième anniversaire et se retrouve en Enfer.

En Enfer, tu vois des océans de spermes gâchés par les masturbations des milliards d'hommes depuis des siècles, des collines de rognures d'ongles, des vallées de couches jetables usagés, des mares de vomis, des cages dégueulasses, des blattes et des verres brisés qui jonchent le sol.

En Enfer, les fonctionnaires sont tous les démons de toutes les religions de tous les pays qui y font office d'autorité. La monnaie d'échanges sont des friandises, tu peux acheter une information ou des faveurs grâce aux Toblerone, Mars, Snikers, fraises tagada et Milky Way (ça n'existe plus les Milky Way, heureusement on trouve encore des Nuts).

En Enfer, tu peux te faire bouffer de manière traumatisante par un démon et te régénérer dans la foulée.

En Enfer, le film le Patient Anglais est projeté en boucle.

En Enfer, tu peux être soit acteur porno dans des sites Web, soit faire du télémarketing au centre d'appel, pour joindre les vivants dans le but de les faire chier, durant les dîners de famille, ou les motiver à venir te rejoindre : l'Enfer ce n'est pas si éloigné de votre vie, mais vous n'êtes plus jamais seuls. Et des gens seuls parmi les vivants, il y'en a à la pelle.



« Satan, es-tu là ? C'est moi Madison. »



Madison, nous raconte sa vie, sa mort, son existence en Enfer, avec un ton tellement sarcastique que vous ne savez pas toujours si vous devez rire, pleurer ou être choquée. Sa mort d'ailleurs, pourrait faire office d'une oeuvre d'art performante représentative de notre société du 21ème siècle : si j'étais peintre, j'en ferais un tableau.

En apparence, Madison a la vie que beaucoup de jeunes filles de 13 ans rêverait d'avoir. Mais c'est Palahniuk qui écrit et l'être humain est moche chez Palahniuk, il ressemble à un poisson chauve-souris à lèvres rouges (dommage que je ne puisse pas vous insérer une photo) qui aurait copulé avec un rat-taupe nu. Ils veulent être beaux, riches et appréciés de tous. Ils veulent être immortels et physiquement magnifiques. Mais à l'intérieur, ils sont hypocrites, laids et mortellement ennuyeux. Seulement, la barrière entre le choix et la condition est si vaporeuse, qu'on ne peut pas tout le temps en vouloir à l'être humain. Tributaire d'une longue lignée de choix de merde, il faut être très courageux pour sortir de sa mochitude intérieure. « C'est à cause des bonnes petites filles obséquieuses dans mon genre que des salauds peuvent gouverner le monde : des über-traînées, des milliardaires écolos-bidons, des pacifiques hypocrites qui sniffent de la drogue et fument de l'herbe, finançant les cartels meurtriers et assurant de beaux jours à une pauvreté catastrophiques bananières où l'on crève la faim. » Quoi que nous fassions, nous participons de près ou de loin à ce grand génocide terrestre. Même si tout au fond de nous, nous ne voulons pas y adhérer, la société nous a rendu dépendant d'un système bien rôdé, que nous peinerons à le détruire sans y laisser beaucoup de cadavres. Comme dirait Madison, c'est hypocrite de râler lorsque nous arrivons en Enfer, nous y avons tous contribuer d'une manière ou d'une autre, à rendre le monde merdique, vivant ou mort. Et c'est pourquoi, je vais m'attacher aux personnages. Archer, Léonard, Patterson, Babette et Madison, le Breakfast Club de l'Enfer, me font penser à moi, à vous, à nous, tributaires d'un monde qu'on aurait préféré bien meilleur, mais tellement bien conditionnés pour en accepter un autre, aussi crasse soit-il. « Ma lâcheté autorise des atrocités ». Notre lâcheté. Mais également notre espoir d'un monde meilleur qui arrivera forcément un jour, « Mon plus gros souci, c'est encore l'espoir », comme si c'était l'évidence même, qu'un jour le monde sera meilleur, qu'il ne peut pas continuer ainsi, à regarder les gens mourir de faim et de froid dans la rue, les enfants se faire violer, les animaux se faire massacrer. Cet espoir et cette lâcheté, bien placé, pour que le monde finalement, se répète à l'infini, dans les inégalités…

Nous sommes tributaires du choix de merde des gouvernants depuis des siècles, condamnés à aller au front, comme Guignol dans Full Métal Jacket, personne n'a choisi. Mais il est vivant. Et Madison est morte.



L'avantage de la mort, c'est qu'on ne peut pas être plus mort que mort, qu'on ne peut pas être plus en Enfer qu'en Enfer. L'avantage d'être mort, c'est que les riches morts, les despotes morts, sont accrochés à leur ancienne vie de vivants. « Ta mort t'offre une opportunité en or. » C'est peut-être le bon moment pour foutre le bordel, ce que nous n'avons pas pu faire sur Terre… Parce que sérieusement, vous trouveriez cela JUSTE d'être en Enfer au côté de tous ses gouvernants et dictateurs qui ont fait, eux, le choix d'être des connards en soumettant le reste de l'humanité à la mochitude ? Non, je ne suis pas d'accord. Je suis peut-être lâche, limitée et addicte à l'espoir, mais je ne mérite pas de partager le reste de mon existence de morte éternelle avec Néron. N'est-ce pas Madison ? le punk Archer, anarchiste à l'épingle à nourrice sur la joue, sera de bons conseils…



Mention très spéciale :

1/ Au bottage de fesses jouissifs des grands noms de l'Histoire.

2/Au test du Salut dirigé par le Démon Pazuzu (oui celui-ci de l'Exorciste de Peter William Blatty ) qui m'a fait beaucoup rire.





Si vous cherchez une définition longue du sarcasme, je vous invite à lire Damnés. Et je pense, comme d'habitude avec Palahniuk, d'être passée à côté de tous les messages, toujours riches en réflexion, notamment un sur le sujet du suicide répété plusieurs fois dans le récit…





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Monstres invisibles

Fais-moi chroniqueuse

Eclair de flash

Fais-moi mystérieuse

Eclair de Flash

Fais-moi intéressante

Eclair de flash



Je t'ai lu la première fois en 2008, tu n'as pas pris mes rides au coin des yeux, Monstres Invisibles.



Qui sont-ils ces Monstres Invisibles ?

« Aimez-moi, aimez-moi, aimez-moi, aimez-moi, aimez-moi, aimez-moi, aimez-moi, je serais celui ou celle, n'importe, que vous voulez que je sois. Utilisez-moi. Changez-moi. Je peux être mince avec de gros seins et plein de cheveux. Mettez-moi en morceaux. Transformez-moi en n'importe quoi, mais juste aimez-moi. » Tel est le cri qui se répand à travers les bouches pleine de maquillages, de produits chimiques, de silicones et aujourd'hui encore, les lèvres sont pleines de filtres. Regardez-moi, regardez-moi, aimez-moi, glorifiez-moi…

Mais qui sont ces Monstres Invisibles ?

"Il est envisageable que la télé te transforme en Dieu." Aujourd'hui, ce n'est plus la tv, c'est Instagram, Tik Tok, mais le message est le même.

Epilation maillot, épilation du corps, belles chevelures, belles lèvres, beaux seins, tailles fines. Zut elles aussi. Alors silicone pour avoir des seins plus gros, des lèvres plus pulpeuses, un ventre plat, une peau satinée sans cicatrice ni défaut. Zut elles aussi. Alors plus de maquillage, plus de pommettes, plus de blonds, plus de poils épilés. Zut elles aussi. Alors chirurgie pour resserrer le vagin, plus de chirurgie pour enlever cela, et cela, et mettre cela et cela, des cuisses qui ne se touchent pas, une peau totalement lisse…

Et si ça ne suffit jamais?



Shannon, mannequin, s'est pris une balle sur la face. Sa mâchoire inférieure a explosé et les morceaux ont été mangé par des oiseaux. Aujourd'hui, elle se couvre le visage de toile de soie. Elle devient invisible après avoir été si visible. D'ailleurs, n'avoir existé que par sa beauté.



Ce que Palahniuk raconte dans son roman est impossible à transmettre dans un résumé. Car son roman est à la fois viscéral et désordonné. Il est à la fois, trash et sensible, sordide et affectueux. Il est une expérience.

En dire plus, ce serait en dévoiler trop.

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Le Purgatoire

« Jésus désapprouve la robe que tu portes maman. Il dit qu’elle fait trop jeune pour toi, et que ça te donne l’air d’une pouffiasse. »

Si vous cherchez l’alter ego littéraire de South Park, vous pourrez le trouver entre les lignes de ce roman de Chuck Palahniuk.



***



Dans Damnés, Madison, assassinée à 13 ans, est condamnée à faire du télémarking pour appâter les vivants aux Enfers, avant de se rebeller avec une fureur outrancière et jubilatoire.



Dans cette suite, l’adolescente, maintenue sur Terre pendant sa première nuit d’Halloween en tant que morte, découvre les conséquences des mots qu’elle a fait parvenir à ses très très riches parents depuis les Enfers...



Trash, cynique, provocateur, immoral, Madison entrecoupe ce présent terrestre complètement décadent, par des récits de son passé : une enfance de merde.

Une enfance solitaire, entre pensionnat, bûche de caca, perfidie parentale, frivolité parentale, Xanax, grossophobie, perversité, deuil, caméra, meurtre, absence d’amour…



J’ai pu constater que ce roman n’a pas beaucoup été apprécié.

Pour ma part, j’ai adoré.

Je n’arrive malheureusement pas à m’exprimer, sans dévoiler le plaisir de découvrir les différents niveaux de lecture. Critique sociale ? critique de la religion ? Des deux ?



Déresponsabilisation humaine des problèmes terrestres en portant la faute sur des entités métaphysiques ? Qui est responsable de cette enfance de merde ? Qui est responsable de l’état de la Terre actuelle ? Dieu raciste, misogyne et arrogant ? Ou Satan fourbe, cynique et pervers ? Ou Parents drogués, superficiels et riches résignés à un libre-arbitre fictif ? Ou société décadente, autodestructrice et naïve ?

Palahniuk nous offre ici le pire du mieux ou le mieux du pire.

Comment l’Enfer ou le Paradis pourrait être mieux que Le Purgatoire, puisqu’on se retrouverait avec les mêmes que sur Terre ?



***



Derrière un humour très noir, j'ai ressenti une profonde tristesse : on rit beaucoup, puis on réfléchit.

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Fight Club

Avant de lire "Fight Club", comme beaucoup de fois, je ne savais même pas que le film de 1999 était tiré d'un bouquin.

Et je ne connaissais encore moins Chuck Palahniuk qui en est son auteur qui pour "Fight Club" est son premier livre écrit en 1996.



Le film, même si cela fait maintenant quelques années que je ne l'ai pas vu, est assez fidèle au bouquin même s'il manque des passages entiers du livre.



Comme le film est culte est que le roman est un peu moins connu du grand public, je vous épargnerais une analyse de comptoir de ma part sur la critique sociale de cet ouvrage de la fin du XXÈME siècle mais qui se trouve néanmoins encore plus ancrée dans la réalité de ce début de XXIÈME siècle.



Ce roman, pour peu que l'on accroche, est un must et je tiens à remercier Gabylarvaire de m'avoir fait découvrir cet auteur, qui dépeint ses personnages et ses ouvrages au vitriol !



Ce n'est pas le genre de lecture que tout le monde aimera certes mais perso je suis bien client de ce genre de littérature.

À la manière un peu d'un Hubert Selby Jr ou d'un bien plus connu Bret Easton Ellis, qui décrivent assez bien des tableaux pour souvent de la société américaine dans laquelle ils vivent et parfois avec un côté précurseur d'anticipation (mention spéciale à Stephen King aussi mon auteur chouchou pour certains livres qu'il a pu écrire).
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A l'estomac

J’ai lu ce roman à sa sortie en poche, en 2008 et j’ai eu envie de le relire.



Assez souvent, malheureusement, je vais aimer un roman et quelques mois plus tard, ne plus me rappeler de l’histoire. Surtout lorsque parmi les romans lus pendant la même période, j’ai été profondément marquée par un qui sortait incontestablement du lot, laissant les autres douloureusement au second plan de ma mémoire.

****



Ce que je me souvenais de A l’Estomac : beaucoup de nausées, un groupe d’individus enfermés, un passage dans une piscine sauvage bouillante qui m’avait horrifiée, l’histoire d’un mec qui se met des trucs dans le fion, des orteils coupés, quelqu’un qui se fait bouffer les fesses (au sens strict du terme) et un couple qui veut se lancer dans le porno mais découvre qu’ils ont la grâce de deux bovins en rut.

Voilà.

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Je relis ce roman 15 ans plus tard et je me suis rappelé certains passages des plus choquants, en occultant d’autres tout aussi affolants. J’avais complètement oublié la fin.

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Une vingtaine de volontaires se retrouvent enfermés dans un théâtre délabré. Le but est d’écrire pendant trois mois. Certains fuient la justice et d’autres une vie qu’ils n’aiment pas, donc ne laisseront aucune trace de leur départ. Très vite, ils dérapent et se poussent au pire des vices. Persuadés qu’ils vont devenir célèbres grâce à un confinement qu’ils transforment en séquestration, ils pètent tout ce qui leur aurait permis de tenir plusieurs mois : certains bloquent les serrures en cassant des fourchettes en plastique à l’intérieur pour être certains que personne ne puisse ouvrir les portes, ils éventrent les sacs de vivres et cassent la chaudière, puis bouchent les W.C et ensuite ils vont concourir à une potentielle célébrité avec l’histoire la plus glauque à raconter lorsqu’ils seront secourus. Parce que c’est bien connu, les médias aiment vendre des histoires horribles, ils aiment vendre de la peur. C’est le symbole d’une humanité qui ne peut pas vivre autrement que sous les projecteurs, qui veut un public : regardez-moi comme je souffre ! regardez-moi ! Et cette réunion regroupe la pire dépravation de cette humanité.



La réflexion de détresse est presque aussi nihiliste que son Fight Club (que j’ai lu plus récemment). Néanmoins, dans Fight Club, on est dans une volonté de destruction matérielle et de retour à une évidence humaine, glorifiant son être, supérieur à la possession. Alors que dans A l’Estomac, on est dans la destruction du soi-même. Par dégoût ? Ou pour la notoriété que cette société façonne ? Sombrer dans la souffrance la plus absolue, vivre dans la répulsion de soi-même et espérer les projecteurs sur cette douleur ? Ou alors tout détruire pour mieux recommencer, se suicider pour tendre vers un Paradis, un Paradis peut-être inventé pour justifier la souffrance ?… Le monde n’avancerait-il qu’au travers du mal ? « Les gens tombent tellement amoureux de leur souffrance qu’ils ne parviennent pas à l’abandonner. » « Nous attendons d’être secourus tant que nous sommes des victimes. » Cela m’a fait penser aux différentes religions, qui espèrent tellement la vie Eternelle et le Paradis, qu’ils préfèrent transmettre les écrits au détriment des actions bénéfiques. Bref, cela rend tous les personnages absolument affreux. Toutes les histoires passées et présentes sont épouvantables. Je n’ai pas eu la nausée cette fois-ci, mais une sorte de profonde tristesse pour ce désespoir cathartique à outrance. Tout est excessif, dégoûtant (si vous voulez perdre du poids, c’est le moment de lire ce roman). On a envie de sauver personne, exceptée peut-être la pauvre Cora et madame Clark (et encore). Très peu d’espoir. Et ceux qui trouveraient éventuellement le goût de vivre sont dans le panier de crabe, on ne les laissera pas sortir. Ce n’est pas un roman à lire si vous souffrez de dépression. D’où cette magnifique citation : « sans les animaux, il reste des hommes et des femmes, mais pas d’humanité. » C’est tellement malsain qu’on se pose l’ironique question : suis-je aussi inhumaine qu’eux de ne pas espérer leur rédemption ?

****



Alors pourquoi aimer un roman qui te laisse le choix entre la sublimation de la souffrance ou le suicide ? Et bien probablement pour me rappeler que ma vie est moins pourrie que la leur. Dès lors je n’ai aucune raison de la fuir et m’enfermer avec un groupe d’inconnus pour écrire mes traumatismes. Ensuite, parce que Chuck Palahniuk fait beaucoup réfléchir et parfois au-delà de mes capacités (ai-je bien tout saisi le message du roman ?). Sa plume est ensorcelante malgré des situations digne du théâtre du Grand Guignol. Il nous pousse à l’extrême nous demandant ainsi, mais qu’est-ce que je fous sur Terre sérieux ?

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Nous avons tous une histoire traumatisante à raconter. Voulons-nous devenir célèbre par le biais de ses souffrances du passé ? Un ami m’a dit un jour : « tu peux tout aussi bien l’écrire et le détruire par la suite. » La psychanalyse de soi ne passe pas par l’avis des autres, ni leurs regards. Ce qui est perturbant dans ce roman, c’est que les personnages ont tous une histoire atroce qui se suffit à elle-même. Ils n’ont pas besoin de s’enfoncer plus. Alors pourquoi le font-ils ? A cause de l’exigence de la société ou parce que l’horreur est devenue banale ?

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Fight club 2

"Première règle du Fight Club : Tu ne parles pas du Fight Club."



"Deuxième règle du Fight Club : Tu ne parles pas du Fight Club."



Bonne nouvelle : Sebastian est de retour.



Mauvaise nouvelle : Tyler Durden aussi...



C'est ainsi que la quatrième de couverture nous présente ce roman graphique qui fait suite directe au roman originel sorti en 1996.



Sebastian, nom d'emprunt pour désigner le personnage principal qui à la base l'on ne connaît pas sa véritable identité, se voit dans cette suite marié à Marla et ayant eu un enfant de cette union.



Sebastian prends un traitement et suit une thérapie.

Problème, Marla trafique les médicaments de Sebastian, qui n'ont plus aucun effet sur lui, très vite Tyler Durden va faire sa réapparition.



Après un accident domestique, le fils de Marla et Sebastian se voit kidnappé après que leur maison ait brûlée dans les flammes.



Voilà pour l'introduction, le pitch de départ de cette bande dessinée.

Autant être clair de suite, c'est un bon Comics mais un très mauvais Fight Club quand on a lu le roman de départ. Il y a quelques bonnes idées mais rien de plus.



Le dessin est bon, mais celà ne suffit pas à redresser la barre.

Autant dire que le roman d'origine se suffit à lui-même et n'a pas besoin d'une suite. Suite qui est différente par rapport au film.



En tant que Fight Club je lui ai accordé 3 étoiles mais en tant que comics, je lui aurais accordé 3,5 ou 4 étoiles.



J'ai réellement été déçu de cette suite dont on aurait pu se passer.
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Snuff

Ce livre a constitué pour moi une immense perte de temps....

Alors oui on sent bien que cet écrivain a du talent et que son écriture incisive est très percutante.

Le sujet également pourrait amener à un roman divertissant et humoristique, eh bien non, c’est raté... c’est du trash pour faire du trash, sans quasi aucun intérêt... Une fois qu’on a dit ça on a tout dit... heureusement que ce livre ne fait que 200 pages tant ça a été un calvaire de le terminer.

La compréhension n’est pas non plus très claire et la numérotation des personnages y contribue.

On comprend également que Mr Palahniuk aime beaucoup les noms de films érotiques détournés (type Ali Baba et les 40 violeurs), c’est d’ailleurs tout à son honneur d’être à la même hauteur humoristique que les producteurs de films pornographiques, il n’était cependant peut être pas obligé d’en citer 3 ou 400 dans son livre... le comique de répétition a tout de même ses limites...

On est à des années lumières d’un Charles Bukowski qui était également trash mais tellement captivant et même romantique parfois malgré la dureté du vocabulaire utilisé... Chuck ne lui arrive pas à la cheville...

Mention spéciale à la traduction (Claro) qui est assez laborieuse et finit de nous achever...
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Pygmy

Tiens Samedi j'ai été voir un spectacle humoristique, celui de Gaspard Proust, départ 17h30 pour une arrivée tranquilou à 19h, le temps de se garer dans le 8ème, boire un petit verre et c'est parti pour se détendre la joie de rire un petit moment…



Oui mais non en fait, jusqu'à l'entrée de Paris c'est pied au plancher, tu bouffes les kilomètres, l'optimisme de ton GPS te fait bander, tu passes Bercy, t'es prêt à le dire que ça roule bien pour un samedi soir, quand tu comprends très vite que les premiers coups de frein devant toi ne sont pas forcément de bonne augure pour la suite, mais tu t'amputes pas la bonne humeur pour autant, il fait beau, donc tu y vas gaiement, jouant de l'embrayage, serrant ton entre jambes parce que M.pipi est de retour…



Quand au bout de 1heure t'as roulé que 500 mètres, tu commences à avoir des hallucinations, des pensées obscures, t'as les pieds qui se douleurisent, t'as pas de chemin alternatif, tout est saturé, et t'as toujours pas la putain de moindre idée de ce qui se passe, t'es coincé et t'as vite pigé que ça va être foutrement long…



Là tu as quelques idées qui viennent chatouiller ta libido en détresse, ta compagne de spectacle qui se tient à côté de toi pourrait bien de détendre un peu, genre discrètement… Oui mais non, la situation amoureuse qui nous unie est un peu en stand bye ces derniers mois et le chantier de reconquête en cours d'illusion, donc tu abandonnes très vite l'idée d'un peu de douceur sentimentale qui dégoulinerait sur ses lèvres entreprenantes… du coup on se silence à deux nous balançant quelques banalités d'ennui, ponctuées par de nombreux silences de gênes et de complicité perdue…



Là tu estimes une heure ou tu vas enfin arriver au feu, et découvrir la raison de cet embouteillage à la con, au loin tu vois un camion de flics garé en travers de la route nous empêchant de prendre Paris centre, bah ouais hein, quoi, bon, Samedi 18h :



« Allez les gars, et si on allait se bloquer l'artère principale pour la déconnade »



Du coup tu tournes à Gauche direction Saint Michel… tu bombes sur le pont, t'as enfin retrouvé de l'espoir, tu passes la deuxième et la troisième pour le fun, ça te donne des ailes, t'y crois, t'y crois, mais pas longtemps, parce que tout le monde a eu la même obligation que toi, alors t'en chie encore et encore…



Arrivée 20 heures, t'es dans rue Montaigne, oubliez les places libres, t'as ni le temps ni le courage, tu vas te saigner le compte en banque pour planquer ta voiture dans un sous sol…



Gaspard Proust c'est du cynisme à l'état sauvage, tu bouffes du pessimisme jusqu'à plus d'espoir, tu te marres c'est certain, il fait mal, et il le fait bien, mais tu t'essouffles parce que ces derniers temps, ton moral déjà à la ramasse s'en prend une putain de couche supplémentaire quand il commence à aborder le sujet délicat de la vie de couple… toi t'es une princesse, invincible, des papillons dans le coeur, jusqu'au jour ou tu te rends compte que t'es comme tout le monde, paf dans ta gueule, tu essais de te raisonner, prendre du recul, toussa toussa, mais t'en chie perpète depuis des mois, et là le gars insiste sur des vérités qui ne te font plus rire…



« sur les syriens c'était drôle, mais pas sur mes rêves de princesse enculé, arrêtes un peu… »



Et ouais pour la première fois, j'en avais ras le cul de tout ce désespoir, parce que ce n'était pas le moment, en temps normal j'adore me marrer sur la misère du monde, mais pas sur la mienne toute proportion gardée… donc j'ai saturé…



Une fois sortis, tu te dis qu'il est temps d'aller s'abreuver de bon vin et d'un peu de charcuterie, oui mais non, t'es dans le 8ème, la pizza est à 20 balles, et les richous ne m'ambiancent pas des masses, trop de chemises et de cachemire, de rais sur le côté, ou sont passé les décolletés, les robes H&M, les sacs bon marché, les bobos de la classe moyenne ?



La mauvaise humeur nous fait de l'oeil, il est temps de se faire à l'idée que l'on ne va pas bouffer, direction la voiture, et notre nid douillet, dans le silence s'il vous plait, et puis dodo toujours dans le silence…



Ouais c'est vrai que c'était un putain de week end de merde en fait…



Comme le livre que je n'ai jamais pu finir, trop expérimental pour moi, ce qui enlève tout son intérêt.



A plus les copains

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Fight Club



Je suis dans mon pieu. Dos au mur. Genoux remontés. Livre posé dessus. Je m'installe tranquille.



J'éteins le plafonnier. Deux trois bougies. Je suis prête.



Je lis une deux trois pages, puis quatre cinq six ! Norton est à ma droite ! Sept huit neuf dix ! Pitt me gueule dans l'oreille gauche ! Je ne veux pas de VOUS ! Vingt trente quarante cinquante pages ! Ils sont encore là ! Les jointures de mes doigts sont blanches tant je serre le livre de peur qu'ils ne me l'arrachent des mains. Soixante pages : ils hurlent en cœur « fight club est à nous !!! » Quatre vingt dix pages et quelques coups de coudes dans la tronche plus tard, je suis débarrassée d'eux ! Fallait pas me chercher les mecs ;) Je suis chez Palahniuk, avec Tyler ... Y a Marla pas loin...je continue de m'enfoncer , cent pages, cent dix, j'avance encore. J'ai viré Palahniuk. Je suis chez moi. Je me régale. Je suis Tyler. Je suis moi. J'ai mal partout. Je bois du sang. Je suis fatigué. Je serre gros Bob. On pleure. Je baise Marla. Elle est à moi. Je suis Marla. Je suis une ordure, un déchet d'humanité contagieux, j'ai pas toute ma tête, j'ai peur de m'engager et de me tromper, aussi je refuse de m'engager. Alors je veux crever. Je ne suis plus Marla. Je suis Tyler. Je dois surveiller Marla contre l'avis de Joe les boyaux en spasme. Il me veut. Je veux qu'elle disparaisse. Il la veut. On veut fabriquer du savon. On veut fabriquer des bombes. Je ne possède rien. Ils ne possèdent rien. NOUS ne possédons rien et surtout pas nous même ...



Je n'ajouterai rien.



Pourquoi ?



Parce que ...



« La première règle du Fight Club c'est qu'il est interdit de parler du Fight Club »



Et que ...



« La Deuxième règle du Fight Club c'est QU'IL EST INTERDIT DE PARLER DU FIGHT CLUB ! »



Alors LISEZ-LE !

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Le Festival de la couille et autres histoir..

« Le Festival de la Couille », un titre qui va te faire sourire, air malicieux qui plisse de jolies rides autour des yeux. Parce que tu crois que j’ai choisi ce titre pour le titre, et tu t’attends à ce que je t’abreuve de salacités perverses au goût de sperme et de suc séminal dégoulinant entre les cuisses de demoiselles n’ayant pas froid aux yeux ni aux majeurs. Sauf qu’aujourd’hui, je vais m’attarder aux histoires vraies que composent ce livre. Pas un roman, pas tout à fait des nouvelles bien que cette vingtaine d’histoires pourraient se lire comme telles. Entre deux grands romans, Chuck Palahniuk ne cesse d’écrire. Pour des journaux, pour soi, pour moi. Il parle de la vie, celle des gens de l’Amérique profonde perdus dans le Kentucky ou la Géorgie. D’ailleurs peu importe l’État où il erre son esprit, l’écrivain compose des articles, des reportages, des impressions du temps et du vent et cela en devient presque passionnant. Pas comme, bien entendu, son « Fight Club » ou son « Choke » car l’auteur choque les âmes de ses mots crus et de ses situations trash. Non, là il expose des faits, il interviewe des célébrités ou presque, il se balade dans des campagnes pour de fabuleux concours de moissonneuses-batteuses. Il se retrouve dans des bars à écraser des cafards pendant que son pote se fait écraser par le cancer dans la chambre de l’hôpital du coin de ce bar. Il s’enivre dans de réputés concours de fellation… Mon univers, en somme. Le silence de la campagne que seul le moteur d’un mastodonte Massey-Ferguson vient déranger. Le silence d’un homme seul attablé devant une bière sur un comptoir collant que seul un jukebox crachotant un air de country vient perturber. Le silence d’une femme pompant passionnément que seule ma giclée impromptue vient accentuer.



De Lind, Washington, à quelques encablures de Missoula, pays de mes auteurs favoris, je monte dans le pick-up, direction un peu plus à l’est, vers le Montana. Le Stetson en place sur ma tête, quelques bières dans la glacière, des bisons autour, une grande plaine poussiéreuse. Quelques nanas, le regard peu farouche, les seins à l’air, je m’arrête. Des bikers en harley, le bide proéminent, le gobelet de bière d’un litre, se pintent la gueule, leurs gros doigts dans le short de leurs gonzesses. Je sens que je vais me plaire, dans ce coin paumé. Un panneau d’affichage, « Rock Creek Lodge ». Après cette route j’ai besoin de faire une pause, de boire une bière et cerise sur le gâteau, de me faire sucer par une horde de femmes, blondes, brunes, rousses, au Stetson soulignant leur regard et aux santiags rien-au-dessus. Oui, je vais m’y plaire là-bas. Testy Fest.
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Fight Club

Récit vif et cruel qui, comme son nom l'indique, parle de combats. A mains nues contre son prochain. Ou avec des moyens plus conséquents contre, cette fois-ci, toute la société de consommation.



Le catalyseur de cette réaction en chaîne est un type qui travaille passivement dans un bureau et s'ennuie aussi fermement chez lui dans son appartement, parmi des meubles standards, dans une grande ville américaine. Comme il ne parvient pas à changer les choses, qu'il ne vit que pour consommer et qu'il devient insomniaque alors il part en vacances. Sur une plage, il fait la connaissance de Tyler Durden qui va changer sa vie et celle de beaucoup d'autres.



Palahniuk suggère l'espoir de renaissance d'un monde, le nôtre agonisant, par le moyen de l'autodestruction, le chaos. Avant, sous l'effet des pilules, chacun survit, certains se retrouvent dans des groupes de soutien pour parler de leur maladie (le cancer), mais avec le fight club, c'est le commencement du changement.



"Le meilleur des mondes" parlait déjà des pilules qui neutralisaient les frustrations. Palahniuk, dans ce récit de science fiction, présente un autre mode opératoire pour faire évoluer l'humanité: l'anarchie.



Le style haché, parsemé de retours en arrière, parfois illogiques, donne l'impression de lire un écrivain incohérent, sous acide, mais cela se comprend, si si, à la fin.

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Choke

Choke , sorte de bon petit diable qu'aurait imaginé une Comtesse de Ségur sous acides !



Palahniuk , je l'ai tout d'abord découvert a travers ses adaptations cinématographiques . Fight Cub auquel j'accordais facilement 4 crepes beurre sucre , systeme de notation exclusivement usité par le Breton de base , gavé de chouchen , mais en passe de révolutionner le systeme de cote mondial ! Puis vint l'heure de visionner Choke : 2 crepes mayo nutella au compteur : moyennement apprécié donc...C'est pourtant courageusement et faisant fi de cette impression mitigée que je décidais de réitérer l'expérience scripturale .



Au premier abord , il est plutot difficile de résumer une oeuvre d'une telle densité . Au second également...

Victor est un personnage complexe . Complexe de par l'éducation reçue , étant enfant , d'une mere qui lui a appris à casser tous les codes sociaux possibles et inimaginables .

Aujourd'hui , ses journées ne tendent plus que vers un but , récolter le plus d'argent possible afin d'assurer à sa man-man , désormais internée pour cause de folie furieuse , la possibilité de délirer en toute tranquillité dans cet établissement sélect coté 4 entonnoirs au guide zinzin .

Pour ce faire , tous les moyens sont bons ! Le légal qui lui permet d'assurer son role de figurant peu prestigieux dans un musée vivant . Le plus discutable : écumer les restaurants , simuler l'étouffement ( choke ) pour , finalement , etre sauvé par une bonne ame préalablement choisie en fonction du prometteur parfum friqué qu'elle dégage , s'aliener ce désormais bienfaiteur afin d'en soutirer le plus d'argent possible pour couvrir les frais médicaux maternels...Regle d'or : ne jamais manger deux fois dans le meme resto ! Probleme d'argent , certes , auquel viennent se greffer deux autres menues complications : une légere addiction au sexe ! Sa devise : tout le temps et partout . Assouvir une pulsion , ne pas s'attacher . Heureusement , "Coco " Denny , son pote , également " sex addict " , collectionnant des pierres à ses heures perdues , n'est jamais bien loin pour l'épauler...

Dernier souci et non des moindres , résoudre ce satané probleme identitaire , coté paternel , en tentant de faire parler une mere qui ne le reconnait plus . Sinon , tout va bien...



Palahniuk a l'art de décrire un joyeux bordel avec des mots simples . Des phrases courtes empreintées à l'américain moyen qui permettent une identification immédiate . Certes , le propos , tout comme les propos , peuvent paraitre crus , faciles mais la finalité est beaucoup plus complexe que cela . Victor , sous des dehors d'etre frustre et égoiste , parvient cependant à réveler l'humain en le rendant sinon meilleur , en tout cas plus heureux . L'auteur , à l'instar d'un Bukowski ou d'un Selby Jr , ne laisse pas indifférent . Tenter l'expérience Palahniuk , c'est se projeter dans un univers original , audacieux et à la " folie " contagieuse . C'est découvrir une galerie de personnages à la normalité toujours discutable . Sortes de catalyseurs à emmerdes , d'aimants à tares...



Choke , ovni christique des temps modernes , ne vous fera peut-etre pas marcher sur l'eau mais étanchera assurément votre soif de curiosité !

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Fight Club

C'est un roman qui vous frappe d'un coup de poing et bouleverse vos idées reçues.



Je suis de ceux qui ont vu le film avant de lire le roman. Aucune crainte! le roman garde toujours sa valeur et même les lecteurs à qui importe beaucoup la fin d'un roman, je leur annonce qu'il y a une différence avec l'adaptation. Dans le roman, aussi, il y a plus de détails et d'autres idées qu'on ne trouve pas dans le film.



Fight Club est un roman subversif. Un roman qui anéantit toutes les conventions communes auxquelles s'attacherait un homme ordinaire, strictement ordinaire, et qui remet en question l'ordre des choses. Un roman au style direct, sans artifice. L'ordre des événements est perturbé (comme le personnage).



C'est "l'anti-ça-va-pas-la-tête". Tout est possible et permis du moment que ce vieux monde est devenu ce qu'il est. La vie est fragile, pourquoi y tenir? Peut-être aussi que la seule chose à laquelle on peut tenir c'est le fight club....et l'amour de Marla.

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Snuff

Après avoir refermé ce livre, on retrouve un pan de notre adolescence coupable de s'être livré à l'onanisme, coupable mais changé, grandi ?

Ce livre c'est la transmutation de l'érotisme en porcherie, des stars hollywoodiennes en merdes patentées, du beau en sale.

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Survivant

Je vais vous raconter une drôle d’histoire sur les Creedish.



Ne me dites-pas que vous n’avez jamais entendu parler de cette communauté ?



Non ?



Bon OK, je reprends depuis le début.



A l’origine de l’humanité, il y avait un gars qui se prénommait Adam et une nana dont j’étais trop bourré pour me souvenir de son nom.



Puis plus tard, il y a eu les Amish, les Mormons, les témoins de Jéhovah et toutes ces autres bandes spirituelles avec des déguisements du siècle dernier, des chapeaux de paille et des bretelles pour tenir le futal.



Bon, vous me suivez ?



Alors on les oublie tous ceux-là. Trop gentils, trop mièvres, trop « Gloire à mon Seigneur », trop « Ayez pitié de moi ». En somme, trop vivant !



Là je vous parle d’une communauté qui s’accomplit dans le suicide, à l’instar des Portes du Paradis, de Charles Manson ou du Temple Solaire. Voilà comment on peut remercier son créateur, en fusionnant tous ensemble dans une même mort.



Il ne doit en rester qu’un !



A l’origine il y a Adam, creedish mâle à qui on donne une épouse, creedish femelle, que l’on prénommera Biddy. C’est joli, Biddy. Ca fait presque Birdie, ça fait presque oiseau mais sans r et donc sans aile. Pas la peine de l’attacher, femme, tu ne t’envoleras point et tu te soumettras à ton gentil époux Adam.



Adam et Biddy ont eu des enfants et c’est là que l’histoire se complique. Dans la tradition creedish, le premier fils s’appellera toujours Adam, les autres se prénommeront tous Tender, quand aux nanas, elles porteront toutes par défaut le nom de Biddy. A 17 ans, tous les Tender sont chassés de la communauté, pour devenir des genres de « femmes » de ménage ou « hommes » de maisons chez des gens bien, genre bourgeois qui planifieront quart d’heure par quart d’heure toutes vos tâches à faire pendant des décennies. Les Biddy seront mariées à un Adam, et ainsi de suite, pour des siècles et des siècles, Amen.



Je vous avez prévenu (Non ?). L’histoire est compliquée, loufoque, surréaliste.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Berceuse

C’est chez « Folio policier » et ça commence comme un livre à éviter pour les parents de nouveau-nés, avec un journaliste qui enquête sur un scénario de cauchemar absolu, des morts subites du nourrisson.



Mais, ce que découvre le journaliste est bien plus terrible qu’il ne pouvait l’imaginer. Et si ces morts étaient dues à la simple lecture d’une comptine ancienne ? Et si sa propre fille était morte de cette façon, juste parce qu’il avait voulu lui lire une histoire ? Et si les mots avaient le pouvoir de tuer ? Si en récitant une formule, on pouvait faire taire à jamais ses voisins trop bruyants, ou ce passant malpoli ?



Ouf ! Après un début qui pouvait ressembler à un polar, l’histoire bascule dans un tout autre registre, on se retrouve avec des sorcières et des grimoires pleins de pouvoirs magiques. Le journaliste parcourt le pays avec un couple de végétariens romantiques et une agente immobilière qui vend et revend des maisons hantées. Ça part dans tous les sens, on aura même droit à une vache qui parle ou une madone volante !



Une histoire tantôt morbide, tantôt farfelue, avec des notes d’humour grinçant, mais aussi des éléments de réquisitoire social contre le bruit qui nous envahit, contre la publicité qui nous conditionne et contre la destruction des milieux naturels.



Un mélange de genres un peu déroutant et plutôt destiné aux lecteurs avertis. Un roman qui ne plaira pas beaucoup aux amateurs de polars réalistes !

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Survivant

Deuxième essai pour moi avec Chuck Palahniuk après une entre en matière catastrophique (Snuff).



On retrouve toujours beaucoup de provoc et de cynisme. Le pitch abracadabrantesque est assez drôle. Ensuite c’est comme d’habitude chez Palahniuk du cynisme encore et encore... C’est dommage car l’écriture est très bonne, très directe.



Au final c’est d’un vide.... d’un ennui...



Je crois que c’est pour moi définitif j’arrête là avec Chuck, c’est dommage car son écriture est très percutante.
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Journal intime

Jusqu'alors, je m'intéressais peu à la culture américaine. A part Bukowski, la beat génération et quelques autres en littérature, les peintres de l'expressionnisme abstrait,et les incontournables du cinéma. Je me suis toujours méfié de ce pays se voulant le « gendarme » du monde, nous inondant par la force, de ses produits et de son mode de vie. Je découvre donc peu à peu cette culture. C'est après avoir récemment approché l’œuvre de Kérouac dans le musée qui lui est consacré à San Francisco, suivi les traces de Henry Miller sur Big Sur, traversé LA avec Bukowski… J'ai toujours besoin d'asseoir mes lectures dans un contexte, une réalité « transversale » qui ne réduise pas le livre à un simple objet de consommation que j'oublierais aussitôt lu. Il faut que je fasse des associations, au besoin par des voyages.

Chuck Palahniuk est donc une grande révélation. A travers ce « Journal intime », il nous brosse le portrait d'une petite communauté bourgeoise vivant depuis plusieurs générations sur une île encore préservée du tourisme, il y avait encore quelques années. Le tourisme de masse va complètement échapper à tout contrôle, dénaturant l'harmonie de cette île et remettant en question la toute puissance de cette oligarchie familiale. L'intrigue peut se résumer à un complot, une conspiration contre une jeune femme à peine sortie de la fac d'arts plastiques qui va se retrouvée mariée à un rejeton de cette bourgeoisie déclinante. Plus on avance dans le roman, plus on découvre un aspect fantastique assez déroutant. Le point de vue est le journal intime de cette femme.

C'est la vision d'une Amérique torturée, doutant de ses valeurs, se questionnant sur son avenir.

un livre qui nous tient en haleine jusqu'au bout.
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