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Critiques de Chuck Palahniuk (450)
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Fight Club



Bon, mis à part la collection du livre (science-fiction, je suis dubitatif), je dois dire que le reste est surprenant. Quand on a vu le film, et quand on ouvre le livre.



Pour commencer, je me dois de faire un petit aparté avec vous sur le film qui en a été tiré. Tout simplement parce qu'il est difficile de dissocier les deux tant la promiscuité est grande entre eux. Je dois dire que j'ai rarement vu un film aussi proche du livre. En fait il est proche jusqu’aux phrases et expressions (et je parle ici de la version française dans les deux cas). De fait, lorsque vous avez vu un des deux supports, vous aurez non seulement le spoil de l'autre, mais en plus vous aurez une vision très orientée sur les personnages (en clair les têtes sont assez proche de ce qu'on peut lire). Du coup, je pense que le fait d'avoir vu l'un ou lu l'autre peut suffire, mais c'est intéressant de faire un comparatif, même s'il est très maigre en fin de compte. Le plus, c'est que l'un est un livre et se trimballe plus facilement dans sa poche pour le retrouver. Mais bon, le film à aussi ses qualités. Mais ici, c'est bel et bien l'ouvrage dont il est question.



Alors pour ceux qui n'auraient pas lu ou vu le film, je pense qu'il est plus simple de vous dire immédiatement de le télécharger ou le chercher dans votre librairie la plus proche pour ainsi avoir ainsi vu/lu ce petit monument de la culture actuelle. Ensuite, revenez lire tranquillement. Maintenant, je passe vraiment à la critique.



Pour faire court, j'ai résumé ainsi, car en fait le livre (plus encore que le film) est très déconstruit. Il navigue entre le passé et le présent, entre les situations, les descriptions de personnages et de lieux. On n'est jamais perdu pourtant, et j'avoue que j'ai un grand respect pour l'auteur. Le style d'écriture est juste génial, avec un suspense qui est mis en mots de façon superbe. Les phrases, la mise en page, la façon d'associer les mots et les idées … On est dans une écriture totalement personnelle, maîtrisée, mature … Les adjectifs qualificatifs manquent pour décrire le tout. On ne peut que tirer son chapeau devant l'ingéniosité. D'ailleurs il est tellement bien construit que le film reprend texte des phrases complètes du livre ! De façon impressionnante.



Donc, Gros point positif numéro 1 : le style.



Ensuite, l'histoire est évidemment géniale, d'autant plus lorsque vous n'avez pas eu le spoil du film. Et même lorsque vous l'avez lu, vous ne pouvez que admirer l'ingéniosité dont l'auteur à su faire preuve. Il surprend avec un roman qui s'affranchit de quasiment tous les codes. Ce n'est pas vraiment de l'anticipation, ni de la chronique sociale. Ce n'est pas non plus de la chronique noire ou du thriller. C'est un roman curieux et unique en son genre. J'avoue que j'ai rarement lu un style d'écriture aussi bref et direct. En fait direct c'est l'adjectif le plus évident pour décrire ce roman. C'est également l'impression qui est donné avec le fond du livre.



Là par contre, nous abordons un sujet qui est très différent entre le livre et le film. Pour cela, je vais devoir faire quelques petits spoils. Ainsi j'ai mis le reste du texte de la même couleur que le fond. Si vous n'avez jamais lu/vu le livre/film, ne lisez pas le reste. Sinon, vous pouvez tout simplement sélectionner le texte avec la souris :



Donc en fait, la différence entre le livre et le film, outre la fin des deux, c'est surtout le fond de la pensée. L'auteur s'acharne plutôt à faire une dénonciation de la société et de ses composants, des quadragénaires perdus qui n'ont pas de but ni de vraie vie. Le personnage principal est vraiment fou dans le livre, et Tyler transpire la folie (au point de paraître inquiétant, contrairement au film). Marla est une vraie psychopathe et pas seulement une fille paumée. D'ailleurs la fin est assez peu joyeuse, contrairement au film, et propose une lecture très différente de l'ensemble du livre. Tout ressemble finalement juste à un délire d'un dément, et pas tellement à un plan complet avec une lecture révolutionnaire. Du coup, l'ensemble du livre prend une autre lecture : ce n'est plus quelque chose de classe, Tyler semblant un chef incontournable, le projet chaos quelque chose de génial et qu'il faudrait réaliser vraiment. De même, les gens qui suivent l'ensemble deviennent alors des moutons qui veulent se rebeller contre cette pensée unique en … suivant un chef sans réfléchir. La lecture est considérablement différente et fait plus réfléchir que le film, qui est trop souvent pris comme un exemple de ce qu'il faudrait faire par les jeunes. Là nous touchons plus au problème : la société dérive, ses composants sont perdus et ne savent plus à quel saint se vouer, prenez garde à ce qui peut se dresser. Le livre pose plus un avertissement qu'une solution. Je trouve que la lecture est très différente de l'ensemble, alors que la structure, les mots, les phrases, les personnages sont identiques. Je ne sais pas comment cela se fait, mais la lecture est largement moins optimiste que le film.

En fait, ce livre est à rapprocher de Orange mécanique qui posait en son temps aussi les dangers de la société qui naissait en la projetant un poil dans le futur. Dans un cas, c'était la violence d'un jeune qui s'en foutait de la société et des autres. Ici ce sont des gens paumés, des gens qui attendent quelque chose qui rende leur vie excitante, et cette chose ne vient pas. Ce ne sont pas des gens qui rejettent la société comme dans les années 70, pas des gens qui s'en foutent de tout comme dans les années 80, ce sont des gens qui recherchent un sens à leur vie. Un sens que personne ne leur donne plus.



Un parallèle intéressant est à faire avec la Révolution française (en ce moment c'est le sujet des cours de moderne). Un parallèle qui donne une idée très noire de l'avenir. Le livre pose beaucoup de questions, soulève de débats et donne à réfléchir.



Fight Club, c'est un livre qu'on lit et qu'on décortique ensuite. L'écriture, le découpage, l'histoire sont géniaux. Mais tout l'intérêt de Fight Club, c'est tout ce qu'il en ressort lorsqu'on a fini. Pas mal de questions, de réflexions, de projections sur l'avenir. Fight Club résonne en tant que livre comme un avertissement au monde quant à ce qui peut se passer. On en tire ce qu'on veut, mais c'est sûr qu'il ne laisse pas indifférent, qu'on l'aime ou non. La sensation de malaise qui en sort est très curieuse, sans doute parce que le roman touche un fil qu'on a bien présent dans notre esprit. Et malgré le fait que le roman ait 17 ans, le fait qu'il résonne très actuel montre que l'auteur avait visé juste dans son anticipation. Je pense qu'en la matière, c'est un immanquable de la lecture. À lire, c'est sur.
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Fight Club

C'est plus pour découvrir Chuck Palahniuk que pour découvrir l'histoire du Fight Club que j'ai connu, comme beaucoup, au travers de la claque cinématographique de David Fincher, que je me suis donc plongé

dans ce livre subversif et délicieusement anarchiste pour suivre le grand

projet de Tyler Durden : Liposuccion, savon, explosion.



Le récit sarcastique s'apparente à un cheminement vers un terrorisme anticonsumériste où il s'agit d'abandonner son ego, son univers matérialiste et l'activisme du projet Chaos serait à considérer comme un aboutissement spirituel, du type éveil bouddhiste.



Le lecteur suit le cas de trouble dissociatif de l'identité d'un obscur expert d'assurances qui devient celui qu'il aurait pu être, aurait du être.

Il devient le leader/gourou d'un groupuscule qui fomentera un projet de destruction qui devrait permettre à ses membres d'être plus que des variables d'ajustement, d'être plus que de simple outil de production et de consommation, de redevenir vivant. Mais il devra faire face au dispositif d'auto-défense du groupe qu'il a mis en place.



Fincher avait imaginé une fin plus épique mais je trouve celle de Palahniuk plus cohérente avec l'esprit du livre. Court roman revigorant articulé en chapitres nerveux qui s'avale en quelques heures et qui m'amènera à en lire d'autres du même auteur.
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A l'estomac

L'horreur est humaine...



Je vois des notes sévères sur ce livre. Probablement parce que les attentes sont grandes...D'après moi, c'est un très bon livre. Peut-être pas LE meilleur, mais par définition il ne peut y avoir qu'un seul meilleur livre...Si ça n'est pas celui-ci, LE chef d'œuvre (supposé ou attendu) de Palahniuk ne doit cependant pas occulter les qualités de ses autres livres.



"À l'estomac" est bien un roman, un tout, et pas un recueil de nouvelles (c'est la fausse impression que j'avais eue en le feuilletant rapidement en librairie). Pour moi, ce n'est pas un simple accolage d'histoires qui rivalisent d'horreurs (physiques ou mentales). Ce sont des histoires dans l'histoire, comme la vie. Il s'agit d'un vrai portrait de société, certes outrancier, mais peut-être pas tant que ça!

Rien que dans ma rue, où il n'y a ni prison ni hôpital psychiatrique, je pense que certaines personnes auraient été sélectionnées au "casting" de Palahniuk.

La situation décrite ici est paroxystique et les "spécimens humains" particulièrement gratinés.

Cependant, cet ouvrage soulève des questions intéressantes sur les comportements humains. En particulier sur ces comportements que nous qualifions d'inhumains (mais qui sont l'exclusivité de l'humain).

Comment rendre des comportements "déviants" socialement acceptables, voire rentables? Que faire des épreuves que nous traversons, et si la question se pose, comment continuer à vivre? Etc.



J'admets qu'une semaine après, j'avais déjà complètement oublié "le final" du livre, ou sa morale, s'il y en a une. Je pense que l'essentiel de ce livre est dans son parcours, pas dans sa conclusion.



Au jeu des comparaisons, j'amène ma très humble contribution; j'ai pensé à une variation, fin de 2ème millénaire, sur le thème des "10 petits nègres" d'Agatha Christie! Pour le huis clos, et pour d'autres raisons que vous découvrirez. Heureuse coïncidence, l'une des acceptions françaises du mot "nègre" n'est-elle pas "écrivain dans l'ombre"? Un écrivain souterrain, mais qui aspire secrètement à la reconnaissance ou la célébrité.

Car ce livre parle aussi d'écriture. Les 1ers livres d'écrivains sont souvent autobiographiques. Ils se nourrissent souvent d'épisodes traumatiques personnels. Quelles sont les motivations avouées, secrètes ou inconscientes du travail d'écriture? Dans une autobiographie, il y a ce qui est dit, ce qui n'est pas dit, ce qui est déformé. Tout compte.



Comment défendre ce livre sans trop en parler (pour ceux qui ne l'ont pas encore lu)? Je me contenterai de ce petit auto-questionnaire:

-Est-ce que ce livre m'est tombé des mains? Non.

-Est ce qu'il a tout de même un peu glissé parfois? Jamais. C'est captivant, et non fascinant (pour ça, voir la réponse suivante)

-Suis-je un psychopathe qui se repait, se délecte de la douleur des autres? Il ne me semble pas.

-Est-ce que je conseillerais ce livre à un ami? Sûrement.



Dernier avertissement: il n'est pas exclus que vous ressentiez un certain dégoût tout de même...
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Choke

Un type s’étouffe volontairement avec la nourriture dans un restaurant. Des gens lui viennent en aide . Plus tard il les parasite car quand on a sauvé la vie de quelqu’un on s’en sent responsable . Un type va aux réunions de drogués du sexe (sexoliques anonymes) pour y satisfaire ses fantasmes . On met au pilori les employés défaillants dans un musée vivant.C’est ça le monde où évolue Victor Mancini , c’est ça le monde de Palaniukh . Délirant, improbable mais décapant les apparences et soulignant les dingueries de notre « vrai » monde.
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Snuff

parfaite cette petite histoire dans les coulisses du record du monde du gang bang...

Ce sent la sueur, le sperme et la chips rance...

On change à chaque chapitre de brunes, on passe de penis en penis, de névroses en psychoses, de mec bronzé à type à ventre bombé..

Une magnifique satire tellement drôle que je conseille.. Dépaysement garanti
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Survivant

Créativité est le premier mot qui me vient pour décrire Chuck Palahniuk et originalité pourrait bien décrire Survivant. Lire Chuck Palahniuk, c’est entrer dans un univers unique. Un tourbillon littéraire. Une claque.



Survivant, c’est un postulat de départ hallucinant (le résumé est explicite). Sur cette base, Chuck Palahniuk déroule son style en forme de punchlines. Avec virtuosité, il met en scène l’histoire de Tender Branson sous forme d’un carnet de bord. Et ce procédé qui appelle le protagoniste à s’adresser directement à ses futurs auditeurs, par extrapolation, ses lecteurs et cela permet un impact total sur la lecture. On se sent concerné.



Roman des débuts, Survivant est (encore) ultra inspiré. Du même ordre que Monstres invisibles ou Fight club. D’une richesse rare, Chuck Palahniuk aborde des situations extrêmes mais des thèmes empreints d’une philosophie civilisationnelle plus communs. C’est jouissif. Ne pas être dans les schémas connus et archi rabattus est très vivifiant.



De plus, le second degrés de Chuck Palahniuk amène un humour décapant. Le talent de Chuck Palahniuk est aussi de nous faire parvenir à être en empathie avec le personnage pourtant totalement extra ordinaire!

La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/surviva..
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Fight Club

Je vais enfreindre la première règle du Fight Club et parler du Fight Club...



Évidemment, le style est cru, cassant, rythmé, saccadé, voir confus! J'ai mis un peu de temps à m'y habituée, mais j'ai finalement sombré dans cette déliquescence anarchiste déjantée, "like there's no tomorrow"!



Il y a beaucoup de non-dits dans la narration. Mes souvenirs du film (vu des dizaines de fois parce qu'excellent) étaient omniprésents et comblaient les vides, mais je me demande quelles impressions la lecture de ce roman peut laisser à un lecteur "vierge"! J'aurais aimé le lire sans connaître l'histoire et avoir l'occasion d'être surprise...



Quoiqu'il en soit, le concept original et le propos du livre m'ont beaucoup plu, malgré des prises de positions plutôt extrêmes! C'est comme lire une bombe à retardement!
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Orgasme

Chuck Palahniuk est un auteur globalement enthousiasmant, qui n'est jamais cependant parvenu à m'insuffler la confiance nécessaire pour acheter ses bouquins sans hésitation. Si son œuvre est parsemée de véritables ouvrages-choc, dont la qualité est difficilement contestable ("Fight Club", "Peste" qui était pour moi une excellente surprise), elle est majoritairement constitué d'ouvrages souvent assez branlants, ne sachant pas trop où se placer. J'ai lu "Le Festival de la Couille" et l'ai trouvé singulièrement intéressant, même si suivre un reportage sur des lutteurs ou bien des constructeurs de châteaux-forts sur des dizaines de pages, cela pouvait parfois s'apparenter à un calvaire. Et j'avais aussi commencé, il y a quelques années, un de ses romans, "Journal Intime", qui m'avait si peu convaincu que je l'avais abandonné dès les premières 50 pages (chose que je ne fais véritablement jamais...). C'est bien pour cela que devant ce livre à la couverture rose flashy, j'ai été pour le moins dubitatif quant à ce que j'allais faire...

Deuxième problème, et pas des moindres, j'aurais aimé que le traducteur garde le titre original Beautiful You, plutôt que de nous garnir de son Orgasme, qui achèvera la réflexion des gens autour de vous dans le métro quant à la question: "Cet homme est-il un pervers?". Bref.





Linus Maxwell: le pilonnage en règle de Christian Grey





On se doute bien en lisant la quatrième de couverture que le bouquin ne peut pas se prendre au sérieux un seul instant. Face à une intrigue aussi honteusement calquée sur 50 Nuances de Grey et autres "œuvres" estampillées mommy porn, Palahniuk choisit évidemment une voie qui ne peut que lui faire honneur: le roman mi-parodique mi-pastiche, véritable destruction du genre au 2nd degré.

Evidemment que Linus Maxwell ne peut exister avec cohérence. Evidemment que son histoire avec Penny est complètement absurde, sortie de l'esprit d'une lectrice de EL James sous coke. Et Palahniuk va beaucoup plus loin que cela, puisqu'il n'y a pas seulement les bases de son histoire qui agissent comme une attaque contre le mommy porn, mais bien tout le livre, jusqu'au moindre de ses détails caricaturaux. Un petit exemple pour illustrer cette démesure ubuesque que Palahniuk nourrit à chaque ligne: Penny se renverse du café dessus, il va y avoir une armée de mouches qui va lui tourner autour. Maxwell n'est pas sorti avec quelques femmes talentueuses, mais avec la princesse d'Angleterre, la présidente des USA, l'actrice qui a gagné 4 oscars... Enfin, lisez le livre, et vous comprendrez tout ceci bien vite: rien n'est pris au sérieux, tout est tellement déjanté et caricatural.

Ce constat, s'il est amusant et intéressant (car Palahniuk démonte effectivement le mommy porn sans ménagement, et au passage bien d'autres choses), est aussi détestable puisqu'une fois que l'on a vu où tout cela menait, on se retrouve avec 250 pages d'une vaste blague certes intelligente, mais un peu lourde à la longue. Car une fois notre société disséquée et punie sous l'ombre mystérieuse du plaisir féminin, que nous reste-t-il: une sorte de fable à prendre au 15000ème degré, qui semble ne connaître aucune limite.





Plaisir immédiat, société mourante: une morale qui sent le cul





Vous avez bien compris que la parodie de roman va si loin que l'on atteint très vite un statut de fable moderne, avec toutes ses libertés et incohérences. Palahniuk joue alors la carte à fond et nous sort même des personnages initiatiques dignes des plus gros nanars: viendra en témoigner Baba Barbe-Grise, maîtresse centenaire de l'art tantrique, de la magie de la gaule, de la science du cul,





qui apprendra à notre héroïne tout ce qu'il faut savoir sur l'art du plaisir sexuel.



Et cette Baba Barbe-Grise vit en ermite sur le flanc de l'Everest, à bouffer du lézard en veux-tu en voilà, et à faire pousser ses poils pubiens qui lui valent ainsi son surnom (barbe-grise).

Bon Palahniuk, c'est bien sympa que tu aies joué le jeu à fond, mais moi, cette fable m'a vraiment blasé au plus haut point. C'est un peu le problème ici: le bouquin est coincée entre la parodie du mommy porn la plus pure, le constat amer d'une société qui s'auto-asphyxient d'érotisme et qui en perd ses caractéristiques de société, la fable complètement barrée / récit initiatique d'une femme qui devient enfin femme... Et Chuck Palahniuk finit par nous livrer une œuvre qui aurait pu être bien des choses et qui, au final, n'est rien.



La satyre de Palahniuk était pourtant au rendez-vous, et son regard acéré. Mais tout cela est noyé sur des centaines de pages de cul volontairement très absurdes et ensuite un délire complotiste qui achève de transformer le livre en un grand n'importe quoi. Et je le répète une dernière fois, ce grand n'importe quoi, entre les mains de Chuck Palahniuk aurait pu être fabuleux.





C'est un peu le problème quand tu veux trop en faire....





... C'est que tu finis par ne rien faire correctement. La parodie du mommy porn, ce n'était peut-être pas la peine de la pousser à ce point. Ca devient carrément n'importe quoi, et puis des dizaines de pages de descriptions d'orgasmes, au bout d'un moment, ça fait chier, même si tu t'en moques...

Ta fable, c'est marrant 2 secondes, mais ne t'attache pas à développer derrière une véritable intrigue, un récit qui ne se suffit pas. Parce que du coup, le tout ne prend pas: personne n'est dupe, comment se fait-il que des millions de femmes (97,8% je crois d'après Maxwell) se fassent asservir si facilement, et sans s'en alarmer? Le côté fable ne peut tout justifier, surtout quand on décide d'écrire un roman.

Et enfin, le côté satyrique est super, franchement, mais complètement brisé par l'avalanche de conneries que l'on s'engouffre entre deux idées intéressantes.



Bref, Orgasme, en plus de vous gêner dans le métro, ne vous apportera pas grand-chose. Divertissement passable, parodie enthousiasmante pendant les 5 premières minutes, intrigue à faire bader le plus badant des hippies, inlassable déroulé de cul qui ne vous filera pas une mi-molle... Rien ne rend justice à l'écrivain talentueux qui me vient à l'esprit en pensant à Palahniuk. Alors je crois que vous pouvez passer votre chemin, sans pour autant condamner une œuvre qui m'aura, avec un peu de recul, fait sourire.

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Fight club 2

Depuis le temps que j'attendais des nouvelles de Tyler Durden ! Je suis super contente et j'ai adoré le format, ce roman graphique est percutant, efficace et déroutant à la fois. On le retrouve donc là où on l'a laissé et il ne faut pas longtemps pour se remettre dedans. J'ai beaucoup apprécié l'humour, l'auteur ironise sur son film par petites touches et le lecteur qui a vu le film ne peut qu'aimer. C'est vraiment du lourd, on suit les aventures de Sebastian qui s'est rangé et vit une vie paisible avec sa femme et son fils, mais c'est sans compter sur Tyler Durden qui va mettre un sacré bazar dans sa vie.



Lire Fight club 2 c'est faire une incursion dans la folie, la schizophrénie et le désordre. Il y a dix parties toutes plus haletantes et passionnantes les unes les autres, on lit avec avidité, on se régale des planches de qualité, on veut savoir la suite, alors on tourne les pages sans faire de pause, on est comme hypnotisé. Une critique de la société saisissante et bien vue, des idées géniales servies par des illustrations incroyables, des répliques implacables dont je suis sûre certaines vont devenir cultes, une ambiance de folie.



J'ai aimé aussi les dix parties qui commencent toutes par un résumé complètement barré, ce découpage correspond d'ailleurs à celui de la série passée aux Etats-Unis. Vous l'aurez compris, j'ai été conquise par ce tourbillon de folie, par toute la palette d'émotion que j'ai vécu passant de l'excitation, au questionnement, de la joie au désespoir... Les planches sont aussi démentes que le texte, j'ai trouvé hyper sympa les bonus en fin de livre : planches alternatives de la couverture et autres réjouissances que je vous laisse découvrir. C'est un OVNI littéraire qu'il faut lire en laissant de coté tout ce que l'on a de cartésien. C'est bien simple soit vous allez aimer soit détester



VERDICT



A lire, tant pour les dessins que pour le texte, c'est incroyable ! Vertigineux !
Lien : https://revezlivres.wordpres..
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A l'estomac

J’ai lu tous les romans de Chuck Palahniuk sortis en poche (je ne m’explique pas pourquoi je fais un blocage sur les grands formats) et celui-ci est le plus trash que j’ai lu. Tout genre confondu. Il peut y avoir ponctuellement plus gore dans un livre de genre mais il m’est difficile de ranger Palahniuk dans une quelconque case d’éditeur. Sf ou policier, je me demande toujours ce qu’ils font là. De fait, pour un roman de société, l’horreur vient du positionnement du lecteur, de son acceptation de la véracité (ou du moins la probabilité) de ce qui est raconté.



Et là, c’est le roman le plus trash que j’ai lu.



À l’estomac, sous couvert de folie, est bien plus révélateur de la société contemporaine, riche, vivant dans une paix relative et extrêmement urbanisé que ne l’est 50 nuances de Grey ou tout autre roman sulfureux (sulfureux > qui sent le souffre). Chuck Palahniuk est un incroyable sociologue et philosophe du corps.



Je pense que son travail littéraire autour de la déconstruction du corps et de son image fera trace dans l’histoire car il analyse, explore finement les névroses liées à la chair, à son acceptation ou son dénie. À l’estomac va encore plus loin dans la désacralisation, dans l’instrumentalisation du corps. Il va au bout.



Chuck Palahniuk, comme nul autre, sait interroger les valeurs de l’Amérique, les battre en brèche, les défier, les faire exploser sous une plume féroce mais toujours jubilatoire.



À l’estomac est un huis-clos intense. La galerie des personnages est juste prodigieuse d’originalité. Maître du rythme, il fait croître la tension jusqu’à son paroxysme. Il retourne les codes, les schémas de pensées habituels du genre, il nous surprend sans cesse, fouille dans nos entrailles pour voir de quoi nous sommes fait.

La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/a-l-est..
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Monstres invisibles

Tout dans le style de Palahniuk me donne envie de me jeter sur un autre de ses romans au terme de celui-ci.



Son univers toujours très trash, qui flirte constamment avec ce qu'on peut trouver de pire chez l'homme, me fascine. J'aime la façon dont il met en scène ses personnages, son intrigue pleine de rebondissements, son humour noir et affreusement dérangeant mais tellement addictif !



Les répétions, les retours en arrière, les pièces qui se mettent doucement en place. Tout suinte de simulacres et de faux-semblant. C'est venimeux, gênant et pourtant, on en redemande. J'ai adoré.
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Fight club 2

Alors Fight club 2 c’est quoi ? Une suite évidemment, et une genèse aussi. On comprend enfin l’essentiel et on découvre que Tyler est bien plus que Tyler Durden….

On retrouve le narrateur 10 ans plus tard, guéri (si on veut), contenu (dirons-nous) grâce des tonnes de pilules qui ont fini par en faire un zombi et que Marla (sa femme depuis 9 ans) ne supporte plus, autant que la monotonie de la vie. Alors elle traficote ses médocs et secrètement soustrait son traitement officiel par des placebos. Résultat : revoilà Tyler Durden. Revoilà ? Avait-il vraiment disparu ?.............................
Lien : http://libre-r-et-associes-s..
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Damnés

Madison, 13 ans, adolescente un peu boulotte et fille de parents célèbres, se réveille un jour en Enfer, dans une cage crasseuse. Elle fait la rencontre d’autres adolescents : un geek, un rocker, une jolie fille, et un sportif, de quoi faire un remake de Breakfast Club sous l’égide de Satan. Dans l’enfer de Chuck Palahniuk, le Patient anglais passe en boucle, on trouve la Marée des avortements par naissances partielles, l’Océan du sperme gâché, etc. On y croise Hitler et sa horde de nazis mais aussi des démons affamés.

Madison passe un test de Salut pour savoir si sa place est réellement en enfer, décroche un job de téléopératrice et profite de sa nouvelle vie pour changer de personnalité. Elle prend son premier travail très au sérieux, et invite ses interlocuteurs mourants à la rejoindre au pays d’Hadès, avant d’abandonner la toute gentille et polie Madison pour devenir une guerrière affublée d’une armée féroce.

Chacun des chapitres du roman commence par un appel de Madison adressé à Satan. Puis le chapitre alterne entre monologues intérieurs de la jeune fille décrivant sa découverte de l’Enfer et des flash-backs qui vont peu à peu nous révéler comment elle a pu se retrouver ici.



Ce livre me faisait très envie. Déjà parce que je fais confiance aux éditions Sonatine (malgré quelques déceptions, notamment en termes d’écriture, les histoires publiées par cet éditeur sont toujours captivantes). Ensuite, parce que j’avais déjà lu un livre de Chuck Palahniuk, Délicieuses pourritures, que j’avais beaucoup aimé. Au final, mon avis est plutôt mitigé. J’ai adoré le personnage de Madison et son sarcasme. J’ai souvent ri grâce au style de Chuck Palahniuk, son regard acerbe, et sa critique très juste de la société. J’ai également adoré la description des parents de Madison, de leur mode de vie, de leur hypocrisie. En règle générale, j’ai beaucoup plus accroché aux flash-backs qu’aux actions se passant dans le décor des enfers. L’univers ne m’a pas vraiment intéressé, d’autant plus que trompée par la quatrième de couverture, je m’étais attendue à y croiser Kurt Cobain, Janis Joplin, etc. Au lieu de ça, nous rencontrons simplement cette bande d’adolescents, reflets (évidemment assumés) des personnages de Breakfast Club. L’idée est excellente, sauf que les personnages ne m’ont pas semblé assez fouillés. J’ai ressenti la même chose pour les relations entre certains d’entre eux.



Tout est un peu trop rapide, pas assez développé. Le roman se termine sur un « A suivre », qui explique peut-être ce que j’ai pris pour des lacunes. Mais le problème, c’est que je ne suis pas sûre d’avoir envie de me précipiter sur la suite, malgré les qualités précitées de ce roman…
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Fight Club

On peut en effet imaginer, dès les premières pages, que nous sommes bien dans un futur indéterminé (certains passages le laisse supposer), et donc que l’étiquette SF, tendance uchronie, n’est pas complètement usurpée, mais le roman pourrait tout aussi bien se dérouler de nos jours.



Le style de l’auteur est très décousu, il faut quelques chapitres pour s’y accoutumer et apprécier ; surtout au niveau des dialogues qui ne sont pas forcément signalés ni par un tiret, ni par des guillemets, du coup on se demande si le narrateur s’exprime effectivement ou non.



Concernant l’intrigue à proprement parler, les choses prennent leur temps pour se mettre en place, mais ça vaut tout de même le coup de s’accrocher. Malheureusement ayant vu le film (de David Fincher avec Brad Pitt et Edward Norton) avant de lire le roman l’on connait la réponse à la véritable question : qui est Tyler Durden (même sans ça je pense que je l’aurai fortement soupçonné) ? Explosera ou pas ? Tirera ou pas ? Ce sont des questions annexes (aucun spoiler là-dedans, le roman commence par la presque fin avant de partir en flashback).



Pour ce qui est des personnages on suit bien entendu l’évolution du narrateur (il n’est jamais nommé), personnalité effacée et peu charismatique qui s’affirme au contact de Tyler Durden qu’il considère comme son mentor (presque gourou). Le plus énigmatique étant bien entendu Tyler Durden, charismatique, provocateur, anarchiste et surtout manipulateur ; révolutionnaire du dimanche ou terroriste potentiel ?



Je sais que beaucoup considèrent ce roman comme étant culte mais pour ma part je serai nettement plus modéré dans mon jugement : agréable mais non exempt de défauts et qui plus est pas forcément facile à aborder. D’aucuns y voient une vive critique contre la société de consommation, si cet aspect est indéniable je dirai que ce n’est pas ce qui en ressort de prime abord ; l’on vit les choses à travers les yeux du narrateur, un personnage fasciné par Tyler Durden au point d’être incapable de penser par lui même… Pas vraiment ce que je qualifierai de critique objective.



Une fois encore ces quelques lignes n’engagent que moi, peut être que si je n’avais pas vu le film j’aurai eu un jugement moins sévère… Qui plus est, une fois n’est pas coutume, j’ai préféré le film au roman. Certes il se dégage du bouquin quelque chose de plus dérangeant, il plus violent aussi mais globalement j’ai trouvé le film plus rythmé et plus fluide.
Lien : http://amnezik666.wordpress...
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Fight Club

une histoire de schizo

Fight Club est un bon livre...

Chuck Palahniuk utilise un style direct...

Une écriture sans blabla superflu qui ne sert à rien...

Pas de tralala ici...

Le film est aussi bien que le livre pour ma part...

David Fincher a réussi à retranscrire de manière fidèle une histoire de ciiiiiiinglé...

Ce livre est une satire sociale - une critique de la société de consommation...

L'humour acide de Chuck Palahniuk est délectable d'autant plus qu'il est lucide...

Pour l'instant, le meilleur roman que j'ai pu lire de cet auteur...
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Snuff

Livre déjanté et fou, mais assez génial. Le sujet, racoleur, est traité de façon originale : les narrateurs sont trois des hommes qui patientent en attendant de participer au défi porno, et leurs monologues intérieurs sont particulièrement bien rythmés et génèrent, de façon insolite un suspense totalement inattendu.
Lien : http://www.critique-moi.fr/c..
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A l'estomac

J'ai découvert Chuck Palahniuk grâce au film Fight Club. Voulant vérifier si l'univers du film correspondait au roman, je me suis empressée de découvrir cet écrivain. Ma première rencontre livresque fut Berceuse. J'y retrouvais l'univers dépeint dans le film de David Fincher. Loin d'être déçue, je décidai de lire d'autres romans de cet auteur.



J'ai plongé littéralement dans l'histoire d'A l'estomac. J'aurais pu le lire d'une traite si mes yeux n'avaient pas souffert de légers picotements au bout de 150 pages. Outre le style, j'ai apprécié le jeu des identités. Dans le premier chapitre, l'identité des protagonistes n'est pas révélée, seuls des surnoms les qualifient : le Chaînon Manquant, Miss America, Saint Descente de Boyaux, Duc des vandales... l'origine de ces surnoms apparaît peu à peu.



Si je devais qualifier les romans de Chuck Palahniuk, j'utiliserais les termes sarcastique et provoquant. Les situations extrêmes dans lesquelles il place ses personnages peuvent déranger, voire choquer. A ce titre, ce n'est pas un auteur à mettre entre toutes les mains. Cela étant, il reste un de mes auteurs privilégiés actuels.


Lien : http://thracinee.blogspot.com
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Fight Club

Alors que le film dresse une critique de la société de consommation sur un ton grave et virulent, j'ai été étonné de lire le roman, qui fait le même constat, mais d'un ton sarcastique, parfois même très drôle. J'en ai rit à plusieurs reprises.



J'ai beaucoup aimé et, contrairement à ce que l'on entend souvent sur la différence entre un roman et son adaptation cinématographique, je ne trouve pas que le roman soit supérieur.



En fait, quoi que présentant un scénario semblable, les deux œuvres diffèrent tellement sur le ton qu'on peut facilement affirmer qu'elles sont toutes les deux excellentes, mais distinctes l'une de l'autre.
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Fight Club

Le roman Fight club, si je devais vous le résumer en une phrase, c'est l'histoire d'une autodestruction programmée à travers la psychose passionnée et passionnante d'un schizophrène créateur de savons et de clubs de combats underground...

Critique acerbe de notre société de consommation, où finalement on croit pouvoir exister en possédant des choses. Mais c'est aussi une fable contemporaine écologique, où détruire les hommes devient un objectif pour rendre la planète plus "propre". Finalement des sujets toujours très à la mode, 15 ans après la sortie du livre.

Une lecture agréable, malgré quelques coquilles de traduction dans ma version.

Évidemment tout cela est violent, et assez hardcore. La folie destructrice du héros monte en puissance au fil des pages.

L'adaptation cinématographique rend bien hommage à l’œuvre originale de Chuck Palahniuk en lui étant d'une belle fidélité.

Un livre à découvrir.



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Survivant

Survivant est un très bon roman de Chuck Palahniuk. Ecrit sous la forme d'un compte à rebours infernal, le roman présente un intérêt particulier et est très bien rythmé. Le roman apporte son lot de situations improbables et de personnages fous. Un roman de Palahniuk plus facile d'accès que d'autres.
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