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Critiques de Claire Blanchard (50)
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La danse de la tarentule

Ce livre est un uppercut au cœur de l’enfance et de la folie parentale. Impossible d’en ressortir indemne.



Claire Blanchard décrit à la perfection l’histoire d’une fratrie, Émilie (quatre ans) et Jean-Baptiste (deux ans) fourgués à la grand-mère et tante (deux femmes acariâtres avec des verrues sur le nez) dans un manoir rural pendant que les parents roucoulent en Inde. L’enfance se fera sans amour, sans repère, dans les bêtises du jeune âge en manque de l’amour parental.

Quand quatre ans plus tard, les parents reviennent pour refonder leur famille à Paris, l’enfer commence à s’insinuer au fil des années pour Émilie et Jean-Baptiste. La mère est à moitié folle, instable, toujours à paraître et jamais dans l’être, les cris, les coups, les insultes volent à tout bout de champs. Amenant à certains moments de graves conséquences.

Émilie trouvera des échappatoires pour ne pas sombrer mais toujours avortées par la folie maternelle. Le piano d’abord, le dessin ensuite.

« Je dessinais dans les marges de mes cahiers. C’était toujours le même motif : des cœurs entrelacés de ronces où perlaient des gouttes de sang. »



Le père, totalement absent, pas plus futé et aimant que la mère amène son édifice dans la gangrène de cette famille toxique. Les enfants grandiront telles des proies victimes de la tarentule, prisonniers de la toile maléfique, impuissants à fuir, ligotés de toute part, confiance en soi grignotée jusqu’à sa moelle, confiance aux autres vidée, amour propre détruit.



La danse de la tarentule est un livre puissant, rageant, criant. L’auteure y décrit très bien l’emprise, l’enfance saccagée avec une évolution accordée aux personnages. Émilie petite a du répondant et ne manque pas d’humour et de sarcasme. Adolescente, Émilie deviendra une plaie vivante, rongée par la colère et la haine.



Un livre édifiant qui m’aura tenu en haleine tout du long même s’il n’est pas joyeux joyeux. C’est un livre qui marque et laisse des traces.



#LaDansedelatarentule #NetGalleyFrance
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La danse de la tarentule

Je n’aime pas les araignées et ce n’est pas ce roman qui me fera me débarrasser de cette phobie, même si l’aranéide évoquée n’a que quatre membre et ne tisse qu’une toile psychologique !



C’est Emilie qui nous conte son histoire, la sienne et celle de sa famille. Curieuse famille, puisque ses parents la laissent elle et son frère aux « bons soins » de leur grand-mère, alors qu’ils partent vivre en Inde, avec la promesse maintes fois renouvelée d’un retour imminent. Ce que l’enfant attend avec impatience s’accrochant aux souvenirs d’un passé heureux avec son père et sa mère.



Mais lorsque ce voeu est exaucé, Emilie comprend vite que les espoirs que suscitaient ce retour n’étaient qu’illusions.



Et c’est le récit d’une enfance martyrisée, auprès d’une mère « soufflant le froid et le chaud » dans un quotidien où « l’imprévisibilité était la seule loi en vigueur ».



Insultes, coups, privations, humiliations, rien ne manque au tableau et on est en droit de ce demander ce qui est à l’origine des troubles du comportement et du déficit intellectuel du petit frère d’Emilie. Hormis la folie, il est impossible de trouver une excuse ou au moins une justification à l’araignée de l’histoire, sinon celle de la folie.



Lu en apnée, suspendue au destin atroce de la narratrice, craignant à chaque page l’escalade dans l’odieux.



L’écriture sert le propos avec précision et justesse. Roman marquant et difficile à évacuer de la mémoire.
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La danse de la tarentule

Emilie, élevée par sa grand-mère et sa tante est une enfant attachante, vive et spontanée malgré l’éducation rigide qu’elle reçoit.

La fillette est consciente que la situation va changer lorsqu’enfin elle retrouvera sa maman et son papa qu’elle connait peu.

En poste en Inde ils ne font que quelques brèves apparitions lors de leurs vacances.

Ces retrouvailles sont des promesses de bonheur pour Emilie et Jean-Baptiste, son petit frère.

Les enfants partagent alors des moments de complicité, de jeux, et d’échange jusqu’au départ avec la promesse d’un retour définitif.

Lorsqu’enfin la famille au complet s’installe dans la banlieue parisienne, la violence, les coups, les insultes sont le lot quasi quotidien des enfants.

La mère, instable est capable du pire avant de couvrir ses enfants de bisous et de câlins, le père indifférent laisse faire, avant de s’y mettre à son tour.

Emilie se réfugie dans le piano et le dessin et pose un regard sans concession sur ses géniteurs :



« Ma mère, si tant est qu’on puisse l’appeler ainsi, nous avait pondus, mon frère et moi, pouf, pouf, à deux ans d’intervalle, puis s’était promenée à travers le monde, une fois qu’on n’eut plus besoin de lui téter les mamelles, pour suivre mon père dans ses déplacements. »



J’ai eu beaucoup de mal à lâcher ce livre, même si la lecture m’en a été souvent douloureuse.

Comment rester insensible à la souffrance des enfants maltraités par des parents qui donnent à l’extérieur l’image de sérénité, d’équilibre et d’amour ?

Qui va se douter de ce qu’il se passe derrière une porte fermée ? Comment protéger les plus jeunes ?



Ce roman aborde des problèmes difficiles, malheureusement toujours d’actualité, malgré les mesures mises en place par divers organismes.



Claire Blanchard en donnant la parole à une enfant a su trouver les mots pour décrire l’enfer quotidien. Elle réussit à ne jamais tomber dans le larmoyant.

Emilie est une enfant courageuse qui tente de protéger son frère qui peu à peu s’enferme dans un monde dont lui seul connaît les codes.



Merci à NetGalley et aux Editions Les Presses de la Cité.

#LaDansedelatarentule #NetGalleyFrance

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La danse de la tarentule

Vortex à retardement, tornade dévastatrice, la violence verbale assortie de coups qui entraîne la famille de l'héroïne vers les tréfonds de l'horreur crée une tension insoutenable. Cette énergie permet des talents de pianiste avortée, des espoirs scolaires sans aboutissement, puis se meut vers quelque chose, un indéfinissable charme, un possible qui se cherche.



Sans baisser les yeux devant le carnage qui s'opère, l'auteure soutient le récit en ouvrant des portes. Le désespoir qui les ferme irrémédiablement ne suffit pas à assécher la vie arrachée aux instants de paix qui traversent ce drame incessant.



La vie s'obstine.


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La danse de la tarentule

Elle est revenue, vingt ans plus tard, au Croisic dans ce manoir de bord de mer. Pourquoi soudain ce retour ?



Sa mère vient de mourir.



" Vingt ans que j'ai coupé les ponts, après le drame, c'était une question de survie.."



Émilie mère de deux petits garçons revisite son enfance et nous raconte ses joies et ses peines, l'abandon de ses deux parents partis quatre ans à l'étranger, cette grand-mère qui l'a accueillie avec son petit frère, petit garçon si fragile....



On ne choisit pas ses parents.



La mère d’Émilie est un personnage qui peut être tout amour comme toute violence. Une jour elle aime ses enfants mais ce jour là cache le plus terrible qui peut survenir, Émilie va le comprendre en grandissant, en subissant cette violence.



C'est un enfer qu'elle va subir.



Un crève cœur cette histoire. Claire Blanchard souligne bien que lorsque la porte d'un foyer est fermée, personne ne peut imaginer ce qui se vit de l'intérieur. Car sous les sourires et les beaux visages montrés au monde, les mots et les gestes les plus blessants peuvent subvenir et détruire.



Cette histoire nous révèle l'impensable et pourtant, Émilie de sa voix d'enfant crie son incompréhension, ses colères, sa révolte..C'est la voix de l'enfance mal aimée, non entendue, un cri qui vient de loin auquel nous sommes bien souvent sourd, perdu dans nos mondes si artificiels...



Ce n'est pas facile d'être parent, et ce n'est pas facile d'être non plus enfant au sein de famille "malade"... Un vaste débat s'ouvre suite à cette lecture terrifiante.





#LaDansedelatarentule #NetGalleyFrance
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La danse de la tarentule

Un excellent roman sur les violences familiales. L’histoire de la famille Renard nous est contée par Émilie, fillette de 9 ans qui vit avec sa tante et sa grand-mère dans une belle demeure du Croisic. Ses parents travaillent à l’étranger et reviennent deux fois par an.

Émilie et son jeune frère, Jean-Baptiste, grandissent dans un environnement austère, dépourvu de toute affection. Ils subissent régulièrement brimades et punitions. Manifestement, ils encombrent les deux femmes, peu maternantes - c’est le moins qu’on puisse dire. Il manque amour et attention dans la triste vie d’Émilie et l’eczéma qui envahit ses mains en est le symptôme. Fillette vive et intelligente, elle multiplie les petites bêtises qui immanquablement sont durement sanctionnées.

Alors, quand ses parents rentrent définitivement et s’installent avec leurs enfants à Paris, Émilie pense qu’enfin elle va retrouver une vraie vie de famille. Las, ses parents se déchirent et sa mère alterne effusions sentimentales et raclées accompagnées d’insultes. Le climat familial se résume en quelques mots : « Le père, [et] sa violence castratrice, la mère, [et] sa folie destructrice. ».

Le style renforce la violence du propos : la narratrice raconte de façon brute l’escalade de mots, de gestes qui conduisent immanquablement aux coups. La tension est permanente, n’importe quel regard peut déclencher la vindicte maternelle. Toxique, elle se nourrit des situations conflictuelles et se repaît de la souffrance de ses enfants. Jusqu’à la dernière page on retient son souffle, comme en apnée. Le piano, le dessin, l’écriture (journal intime systématiquement découvert et lu par la mère), seuls refuges d’Emilie ne suffisent pas à réparer les dégâts psychiques causés par la folie maternelle. On reste étonné de l’absence de réactions des adultes qui composent l’environnement d’Emilie : personne n’est innocent, tous savent que les enfants subissent des maltraitances mais aucun n’intervient. C’est l’indifférence totale ou la peur de s’impliquer, notamment chez l’oncle et la tante des enfants, sourds ou presque à la souffrance manifeste d’Emilie et Jean-Baptiste.

C’est une lecture éprouvante, le récit résonne d’authenticité et on n’en sort pas totalement indemne, englué nous-même dans la toile de cette tarentule.

Une version moderne de Vipère au poing, Mme Renard n’a rien à envier à Folcoche.

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La danse de la tarentule

Au décès de sa mère qu’elle n’a pas vue depuis vingt ans, Émilie se rend sur les lieux de son enfance, au Croisic. C’est là que le corps de sa mère repose. Ce pèlerinage fait remonter, en elle, tous ses souvenirs de petite fille et d’adolescente. Quand Émilie et son frère, Jean-Baptiste, étaient, respectivement, âgés de cinq ans et trois ans, ils ont été confiés à la garde de leur grand-mère et de leur tante. Les deux femmes leur ont donné une éducation très stricte, autorisant peu de plaisirs, dans un climat de violence. Les petits souffraient de l’absence de leur mère, qu’ils ne voyaient que tous les six mois, leurs parents vivant en Inde. Ils vivaient, depuis quatre ans, dans le manoir de Ker Kroaz, quand un évènement a modifié cette situation. Le père et la mère sont, alors, revenus en France et les enfants ont, enfin, habité avec eux.





Une nouvelle vie, pleine de promesses, commence pour Émilie et Jean-Baptiste : une nouvelle école, des cours de piano au Conservatoire pour la petite fille et surtout l’amour de leur maman qu’ils aiment et admirent. Ils ont tant manqué de câlins, de bisous et de la présence maternelle, qu’ils comptent rattraper le temps perdu. Pour Jean-Baptiste, les choses se compliquent très vite : ses résultats scolaires ne sont pas à la hauteur de ce qu’attend leur mère, professeur de mathématiques. « ma mère se devait de lui faire rattraper son retard, question d’honneur » (p. 139). Pour Émilie, la situation a évolué insidieusement. La petite n’a aucun repère. Une nuit, après une crise d’angoisse, sa mère l’a câlinée et rassurée. Lorsque la même situation s’est répétée, Émilie a été rejetée violemment, avec des menaces de coups. La violence est au cœur de la famille : conjugale et parentale. Les enfants grandissent entre l’indifférence de leur père et les revirements de la mère, passant des gestes d’amour à la haine, en un claquement de doigts.





Pour qui ne connaît pas cette maltraitance psychologique, le mélange de chaud-froid peut être surprenant : les insultes, puis les mots, doux, les câlins après les coups, etc. Et pourtant, c’est ainsi que se comportent les parents toxiques. Souvent, les personnes extérieures à la cellule familiale pensent que l’enfant est rebelle. Le parent parvient à donner une belle image de lui et à se faire plaindre. Mais les apparences sont trompeuses. L’araignée tisse sa toile autour de sa proie pour l’aspirer. Des adultes ont vu des signes : personne n’a agi. Même après le premier drame, les enfants n’ont pas été protégés…





J’avais lu La Danse de la tarentule, lorsqu’il était paru en auto-édition. J’avais écrit : « je suis sortie essorée de cette lecture. Je n’ai pas vécu tous les drames que la petite Émilie a eus, elle n’a pas vécu certaines épreuves que j’ai subies, mais j’ai reconnu mon passé dans la grande majorité des pages. » Deux ans séparent mes lectures et cela m’a permis de prendre conscience que j’avais évolué. Depuis, j’ai, moi aussi, coupé toute relation avec une de mes araignées. Aussi, […]





La suite sur mon blog...




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La danse de la tarentule

Le livre commence sur Emilie adulte qui retourne dans la maison de son enfance car sa mère vient de mourir.

Refont alors surface tous ses souvenirs et c'est l'histoire de cette petite fille, quatre ans, et de son petit frère Jean-Baptiste, qui nous est contée.

Emilie et Jean-Baptiste vivent au bord de la mer, dans un grand manoir. La vie pourrait être belle s'ils n'avaient pas été abandonnés par leurs parents, partis en voyage professionnel.

Laissés à une grand-mère cruelle et une tante affreuse, les enfants grandissent dans la peur d'être maltraités et l'attente du retour de leurs parents qui ne daignent les voir que quelques jours par an.

Pourtant, au bout de quatre ans, à la mort de la grand-mère, les parents reviennent et récupèrent les enfants.

La promesse d'un avenir meilleur à Paris réjouit les enfants.

Mais, très vite, Emilie raconte les brimades, les humiliations, les sautes d'humeur de sa mère et l'alcoolisme du père. Les enfants vivent dans une atmosphère étouffante, angoissante et dans l'incertitude de ce qui va leur tomber dessus.

Ce harcèlement psychologique et physique est juste insoutenable d'autant que personne ne soupçonne le cauchemar que vivent les enfants.

J'ai beaucoup aimé le personnage d'Emilie qui affronte les colères de sa mère et se réfugie dans les arts (musique, peinture, écriture) ou son travail scolaire pour trouver une échappatoire.



Le fait de donner la parole à un enfant rend le texte sensible, touchant, et montre l'incompréhension des enfants face au monde des adultes : les silences, les secrets de famille sont lourds.



Bravo Claire Blanchard d'avoir mis en avant ces thèmes. Merci à Lecteurs.com dans le cadre du Cercle Livresque pour cette lecture et merci aux éditions Presses de la Cité.

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La danse de la tarentule

« Lorsque j'entends ce prélude de Bach / Par Glenn Gould, ma raison s'envole »



Un père, une mère, une fille, un fils. Un quatuor, un carré d'as. Dysfonctionnel. Emilie, la fille, raconte son enfance, son adolescence, son drame familial. Cela fait vingt ans qu'elle a coupé les ponts avec sa mère lorsqu’on lui annonce son décès. Sur une terrasse du Croisic, elle se souvient. Flashbacks et réminiscence de son enfance chaotique auprès de sa grand-mère et de sa tante. Désillusion lorsqu’à 9 ans elle retourne avec ses parents qu'elle adulait. Et haine naissante. Pourquoi ? Comment en arrive-t-on à détester à ce point ses parents ?

Jamais je n'aurais pu traiter ma mère de conne. Jamais. Jamais ma mère ne m'aurait appelée saloperie. Jamais. Je n'ai pas eu une relation mère-fille parfaite, loin s'en faut. Cependant, le respect mutuel est la base de l’éducation. Comment un enfant peut-il apprendre le respect si l'adulte ne lui montre pas l'exemple ?

« L’instance suprême ». Emilie évoque sa mère en ces termes. La folcoche de Brasse-Bouillon est une vipère. Celle d'Emilie est une tarentule. Eczéma et crises d'angoisse, les manifestations psychosomatiques de cette situation.



« Et toutes ces amours qui se détraquent / Et les chagrins lourds, les peines qu’on bricole »



Pour contrebalancer la dissonance familiale, Emilie se donne corps et âme dans la musique. le piano comme refuge. Jusqu'au drame.



Un récit de vie fascinant de profondeur, poignant de blessures affectives, parfois brutal, porté par une écriture juste, prenante, haletante. Bravo, ma lecture s'est révélée passionnante sans pour autant, malgré le thème, me laisser un goût lugubre en bouche. C'est plutôt un prélude qui me reste en tête...



« Tous ces bémols et tous ces couacs / Pour Glenn Gould dans c’prélude de Bach »…

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La danse de la tarentule

"La danse de la tarentule" de Claire Blanchard @claire_blanchard1 paru aux éditions @pressesdelacite

Je remercie @netgalleyfrance et Les presses de la Cité pour l'envoi de cet ebook des plus percutants !



Résumé : Quel drame a poussé Émilie à rompre les liens avec sa famille maternelle ? Cela fait plus de 20 ans que la jeune femme n'a pas gravi les marches du manoir de son enfance, lorsque sa mère y rend son dernier souffle.

Un flot d'images se déverse dans sa mémoire. L'Inde, Le Croizic, Paris ; et un fil conducteur : celui que tisse obstinément une mère oppressante, imprévisible, tarentule harceleuse au venin quotidien, qui jamais ne perd de vue sa proie, centre de sa ronde maléfique, sa danse funeste.

Comment se construire lorsqu'une mère aimée au-delà de tout, au-delà du pire, inocule paroles et gestes toxiques que sécrète une folie sournoise et quotidienne ?



Dans ce roman, nous faisons la connaissance d'Émilie, maman de 2 jeunes garçons, qui se rend au Croizic pour l'enterrement de sa mère. Lorsqu'elle franchit les portes du manoir, ses souvenirs d'enfance refont surface...

Dans les années 80, cette petite fille de 4 ans et son petit frère sont "confiés" à leur grand mère acariâtre et fervante catholique alors que leurs parents sont en Inde. Ils reçoivent une "éducation" dure, stricte accompagnée de coups. Les seuls moments de répit sont lorsque leurs parents rentrent d'Inde pour les vacances de juillet de de Noël, en leur promettant, à chaque retour, que leur séjour à l'étranger ne durerait plus... Des moments de répit où le rêve d'une vie de famille à 4 se construit petit à petit dans la tête d'Émilie, adulant sa mère au plus haut point.

Il faudra attendre le décès de la grand mère pour que le rêve inespéré d'Émilie devienne réalité...

Émilie a 9 ans lorsqu'elle s'installe à Montparnasse avec son frère et ses parents. Elle pensait enfin qu'elle serait heureuse mais son rêve s'est rapidement transformé en cauchemar... Elle découvre le vrai visage de ses parents et notamment celui de sa mère instable, perverse, à faire bonne figure devant les autres mais les cris, les coups, les insultes, les humiliations deviennent le lot quotidien d'Émilie et de son petit frère, Jean-Baptiste. Seul échappatoire pour elle, l'école, la musique, le dessin... Cet enfer toxique durera des années jusqu'à ce qu'un autre événement viennent briser les chaînes de ce foyer nocif et nauséabond, arracher cette toile d'araignée dans laquelle Émilie et son frère étaient prisonnier. Un "Vipère au poing" puissance 10 !!! Ce livre m'a captivé du début jusqu'à la fin. C'est un roman puissant, une claque en plein visage. On ne peut rester indifférent à cette lecture... L'autrice emploie les mots justes, a une écriture fluide, poignante. Elle décrit parfaitement cette enfance volée, gâchée, maltraitée où il est question également d'auto-destruction et de combat mené pour essayer de s'en sortir coûte que coûte. J'ai été émue, en colère, désœuvrée... C'est un roman fabuleux pour qui veut ne pas fermer les yeux.
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La danse de la tarentule

À la suite d'un drame, Émilie a coupé les ponts avec sa famille maternelle. En apprenant le décès de sa mère, la jeune femme retourne sur les traces de son passé, accompagnée de ses deux enfants, dans le grand manoir où elle a grandi, au Croisic. Tous les souvenirs qu'elle tentait d'oublier refont surface et elle se remémore son enfance au bord de la mer, puis son adolescence parisienne.



La Danse de la tarentule est un roman qui m'a beaucoup ému.

J'ai suivi avec beaucoup d'attachement l'enfance et la jeunesse de cette petite Émilie et j'ai vécu avec effroi la violence qu'elle subi au quotidien.

Le sujet; la violence physique et morale distillée en continu au sein des familles défaillantes et asphyxiantes pourrait vite devenir oppressant mais on suit également avec délice et complicité les nombreuses bêtises que fait Émilie tout au long de sa jeunesse.

On savoure aussi ces moments lumineux que réussit à capter et à créer Émilie qui porte en elle une énergie et une belle force de vie.

L'écriture est très belle, parfois empreinte de poésie. La beauté de la presqu'ile Guérandaise est retranscrite merveilleusement.

Un beau et intense moment de lecture !



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La danse de la tarentule

Quand l’amour maternel se transforme en poison, qu’il devient toxique au point de se répandre dans chaque recoin d’espoir, chaque parcelle de bonheur, chaque rêve à peine formulé, cela donne un roman d’une telle rage ! Un roman qui n’est pas sans rappeler le célèbre Vipère au poing d’Hervé Bazin.



La danse de la tarentule s'ouvre sur une jeune femme, Emilie, qui s'apprête à revoir pour la première fois sa mère. Cette fois, aucun risque, la rencontre ne pourra que tourner court puisque cette mère tant aimée puis tant haïe se présente à elle sur son lit de mort. On sent toute la colère et le dégoût que représente cette femme pour sa fille mais sans en saisir la raison. C'est bien trop tôt, il nous faudra tout un livre pour le découvrir et ce qui se cache entre ces pages est effroyable. Plausible, réaliste, tout à fait imaginable et d'autant plus effroyable. Comment une mère en apparence aimante peut entraîner son enfant dans une spirale aussi perverse ? Comment est-ce possible d'utiliser l'amour maternel comme une arme de destruction massive ? Les mécanismes psychologiques mis en œuvre dans ce roman sont fascinants. On voit petit à petit cette mère prendre sa fille dans ses filets, lui injecter son venin, tourner autour encore et encore pour saouler sa proie jusqu'à la rendre groggy. J'ai été envoûtée par ce livre dès les premières lignes et la fin m'a laissée KO. Hélas, entre les deux, l'histoire se répète encore et encore, à tel point que mon intérêt pour les rapports au sein de cette famille complètement détraquée s'est légèrement étiolé par moment. Mais en dehors de ces quelques longueurs intermédiaires, c'est un roman qui m'a marquée par la justesse des portraits psychologiques des uns et des autres. On perçoit, on comprend les failles qui mènent à l'impardonnable. Ca n'excuse rien mais ça explique beaucoup de choses d'une situation pas si exceptionnelle que ça malheureusement.
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La danse de la tarentule

Mon premier livre de cette auteure, avalé le temps d'un week-end pluvieux.Il faut dire que l’écriture est fluide, et que le vocabulaire utilisé m’a vraiment plu. La trame de ce roman suit les poncifs du harcèlement moral. En décortiquant la vie d’Émilie, on découvre le mécanisme du harcèlement et ses conséquences sur des enfants. J'ai souri pendant ma lecture, et versé ma petite larme, parce que je me suis reconnue dans certains faits.



Voici une belle histoire qui démontre qui nous sommes, et ce qui importe vraiment. J'ai beaucoup aimé ce roman, qui m'a permis de plonger au cœur de la sensibilité de cette femme, Émilie. Je me suis sentie si proche d'elle, que d’émotions. Éduquer l'empathie n’est décidément pas une mince affaire. En tout cas j’en ai suffisamment pour ne dire que du bien de ce livre.



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La danse de la tarentule

C'est une terrible histoire de famille que conte CLAIRE BLANCHARD. Comme leur mère enseigne les maths en Inde, Emilie et son frère sont confiés à leur grand-mère.

Mais à sa mort, leur mère s'installe avec eux à Paris, et l'enfer commence pour Emilie et son frère car cette maman qu'elle idéalisait tant se révèle violente et manipulatrice.



Sous les apparences d'une famille bourgeoise bien sous tout rapport, CLAIRE BLANCHARD campe une sorte de Folcoche bipolaire, toxique pour ses enfants.

Elle parvient à distiller l'émotion à chaque page avec cette enfant qui raconte ses joies et ses peines.



Un très beau roman que je vous recommande.
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La danse de la tarentule

La danse de la tarentule nous raconte l'histoire d'Émilie Renard, 40 ans, accompagnée de ses deux enfants Grégoire et Lucas, elle revient en Bretagne, plus précisément au Croisic, dans la maison où elle a grandi : au Ker Kroaz.

Émilie se remémore son enfance qui a été difficile et franchement dramatique, elle repense aux coups qu'elle a reçus, aux mots qui l'ont blessée, à sa famille, à sa mère. Cela fait vingt ans qu'Émilie est partie loin de Marie, loin de ses souffrances, loin de cette maison. Elle repense donc à son enfance, lorsque sa mère l'a laissée à sa grand-mère pour aller travailler en Inde. On apprend comment sa tante Micheline et sa grand-mère Joséphine l'ont élevée durement durant quatre années. Puis, à 9 ans, elle déménage à Paris avec ses parents et son enfer va continuer. Sa mère, Marie, est très dure avec Émilie, violente, méchante, c'est difficilement descriptible tant cela est douloureux. Certains passages du livre sont insoutenables, vraiment.

La danse de la tarentule n'est pas qu'une histoire de maltraitance, c'est aussi une histoire d'amour, car Émilie aime sa mère, plus que tout.

Ce roman est donc une histoire de vie, un récit extrêmement touchant qui ne peut que vous chambouler !



J'ai aimé le lire, d'abord parce qu'il est très bien écrit, mais aussi parce que ressentir les sentiments de cette petite fille pour sa maman est perturbant, l'histoire m'a bousculée, elle m'a sortie de ma zone de confort !



La suite de mon avis est disponible sur mon blog www.leslecturesdelily.com

ou en suivant le lien direct vers mon billet http://www.leslecturesdelily.com/2021/04/la-danse-de-la-tarentule-ecrit-par.html#more
Lien : http://www.leslecturesdelily..
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La danse de la tarentule

INCROYABLE & POIGNANT ! Coup de coeur ❤



Ça fait vingt ans qu'Emilie a coupé les ponts avec sa mère lorsqu'on lui annonce son décès. Elle revient alors sur les lieux de son enfance au Croisic.

Elle se souvient... Quand elle avait quatre ans, qu'ils vivaient avec son frère chez leur grand mère dans un manoir glauque, leurs parents étant en voyage à travers le monde. Une enfance sans amour ni repères. Au retour de leurs géniteurs, c'est la promesse d'une vie meilleure et d'une famille reformée à Paris... En réalité c'est une vraie plongée dans l'enfer. Une mère telle une tarentule qui injecte quotidiennement son venin, qui ne lâche jamais sa proie dans une danse funeste... Comment se construire lorsque sa propre mère -adulée de tous- se révèle être capable d'une violence sournoise?



Ce roman c'est un vrai uppercut au coeur de l'enfance, un histoire édifiante dont je me souviendrai longtemps. Impossible de le lâcher, ni d'en ressortir indemne... 😱

Malgré le thème difficile, j'ai trouvé cette lecture passionnante grâce à la plume de Claire Blanchard, et grâce aux petites touches d'humour qui rendent le tout plus digeste.

En donnant la parole à une enfant, l'auteure a su trouver les mots pour décrire l'enfer. Pour décrire l'indescriptible. On s'attache immédiatement à cette petite Emilie, un personnage incroyable qui a du répondant et ne manque pas d'humour ni de sarcasme. On admire sa force, sa capacité à capter des moments lumineux dans le pire, sa volonté de vivre. 💫



Une mère instable complètement folle. Un père totalement invisible. Des enfants qui vont tenter de grandir alors qu'ils sont piégés dans les filets de la tarentule. Une mère qui harcèle physiquement et psychologiquement. Qui souffle sans cesse le chaud puis le froid, qui exerce son emprise.



Entre humour et drame, l'écriture est envoûtante et poétique. C'est un roman choc que j'ai lu la gorge serrée. Je n'avais qu'une envie: plonger dans le roman et aider Emilie à se sortir des griffes de sa mère !

Bref, vous l'aurez compris, je vous le recommande grandement ! 🤩



Si vous l'avez lu, qu'est ce que vous en avez pensé? Sinon, vous êtes tentés? 😇
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La danse de la tarentule

La Danse de la Tarentule a été une lecture très plaisante.

Claire Blanchard parvient à nous raconter une histoire pour le moins difficile avec un style qui nous la rend presque personnelle.

L’attachement à la petite Émilie a été immédiat pour moi.



Élevée avec son jeune frère par sa grand-mère et sa tante, aussi pieuses que teigneuses l’une que l’autre, elle ne rêve que du retour de ses parents, pour enfin reprendre une vie de famille normale.

Une vie que ses souvenirs d’enfants lui promettent idéale. Sa mère, son soleil, sa fierté, sa référence...

Pourtant, le jour où le rêve se réalise, il ne faut pas longtemps pour se rendre compte que les lointains souvenirs étaient pour le moins mensongers.



Violences familiales, haine, inter et intra, générationnelle, cercle vicieux d’un calvaire écrit dans l’ADN des bourreaux, mais malheureusement aussi dans celui des victimes.

Et pourtant, grâce à la plume de l’auteure, le lecteur ne se transforme à aucun moment en voyeur.



Le fait d’écrire l’histoire d’après les yeux et avec la voix d’Émilie y est pour beaucoup, donnant vraiment la sensation de l’écouter raconter son histoire et de la regarder grandir au fil des pages.

Le roman est à la fois terriblement plein de douleurs et incroyablement débordant d’espoir.

La toute fin est elle-même à cette image, et on en ressort chamboulé et apaisé.



Les thèmes sont traités avec naturel et sans surenchère. Elle présente ces cycles de violence de manière très simple et sincère, et le texte déborde d’humanité et empathie.



Un livre qui plaira à tous, précisément parce qu’il touchera tout le monde.

À lire, pour découvrir Émilie, et pour entendre tout ce qu’elle a à nous dire.
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La danse de la tarentule

Un livre découvert via Masse Critique.

Un livre qui ne manque pas d'atouts et qui sera plaire mais qui n'est pas du tout mon genre.

Malgré la plume fluide, cette lecture a été hardie pour moi. Je n'y ai vu que l'enchaînement d'événements et d'actes violents. Linéaire. Glauque. Sans espoir. Une lecture pesante. On voit une Émilie se débattre, se noyer dans la violence. Celle des autres d'abord puis la sienne. Regrettant un temps où nous pauvres lectures n'avons pas l'impression que c'était mieux. Il y a bien un versant psychologique sur la famille et Émilie. Mais qui a trop peu de nuance pour que ça prenne vraiment.

Les personnages sont parfois sympathiques, on a se l'empathie pour eux, parfois détestable. La plupart du temps détestables. Même ceux très peu présents. Ceux qui font mine de ne pas voir la violence.
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La danse de la tarentule

Roman sur la vie d'une jeune fille maltraitée par sa famille. L'histoire est assez déprimante et manque un peu de profondeur. Le style n'est pas extraordinaire. Tout est raconté du même point de vue et on se demande parfois si c'est réellement objectif et si cette jeune fille est toujours lucide sur la situation (Véritable calvaire ou exagération d'ado?). Cependant, on ne peut tolérer les mauvais traitements et les rapports malsains qui poussent à l'autodestruction.
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La danse de la tarentule

C o u p d e C o e u r ! ♥️

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Je referme ce livre et je suis sans voix, le souffle coupé. Ce livre est d’une puissance phénoménale, une histoire absolument poignante, choquante et impossible à oublier !

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« Comment éliminer l’amour sans limite pour une mère quand celle-ci est un être toxique? »

Émilie et Jean-Baptiste sont confiés très tôt à leur grand-mère. Chez elle, ils vont subir l’autoritarisme de l’aïeule et la frustration de la tante, vieille fille et alcoolique. Seule source de bonheur pour Émilie, le retour de sa maman adorée deux fois par an.

A la mort de la grand-mère, les enfants retournent vivre à Paris avec leurs parents. Mais derrière l’apparence d’une bonne famille bourgeoise, Émilie subira humiliations, manipulations, maltraitance et violence de la part de l’Instance Suprême : sa chère mère. Comment grandir sereinement dans un environnement si malsain?

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Ce livre m’a mis une claque, et j’en suis restée K.O. J’ai été choquée par les événements, c’est un réel drame familial. Comment est-ce possible d’être parfaite en apparence, mais complètement toxique en réalité ? Comment une mère peut-être elle aussi violente envers ses enfants, que ce soit physiquement ou verbalement?

J’ai été prise d’une telle empathie pour ces enfants qui n’ont pas demandé à naître dans leur famille, qui subissent leur parents qui semblent vouloir leur faire regretter d’être venus au monde.

Et Émilie, cette enfant qui déborde d’énergie, studieuse et talentueuse, qui continue de travailler à l’école pour rendre sa mère fière d’elle, qui garde l’espoir d’être aimée par sa mère, tout simplement..

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Je dois ajouter que j’ai absolument adoré la plume de l’auteure, qui a trouvé le parfait équilibre entre la dureté de l’histoire et la dose d’humour nécessaire ! C’est un livre incroyablement brillant et extrêmement déroutant. Le lecteur fini sa lecture la rage au ventre. Et pour ma part, les 400 pages de ce livre ont été englouties en 2 jours, c’est un énorme coup de cœur, vraiment, à lire absolument ! ♥️
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