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Citations de Claire Castillon (529)


Maman a l’air d’une enfant comme moi quand elle l’écoute. Et lui, d’une plaque de marbre froid qui se fend quand il la regarde. Souvent, elle baisse les yeux le temps de se réchauffer sur une image plus douce, mes pieds, mes mains croisées ensemble comme deux lapins chauds.
(page 26)
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Avant, quand on s’en allait toutes les deux, après l’avoir croisé entre l’escrime et l’art plastique, maman essayait d’être joviale mais ça se voyait qu’elle avait le corps triste à cause de leurs âmes comme des chiffons mouillés trop lourds. Il la déchirait en disparaissant, il la déchirait en oubliant d’apparaître.
(pages 20-21)
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A priori, dans un couple, on peut dire non. Au lycée, on a eu une conférence sur la sexualité. Faut y aller seulement si les deux sont d’accord et qu’aucun des deux n’a d’ascendant sur l’autre. Mon corps est à moi. Pourquoi Mondjo dit toujours que je suis à lui ?
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C’est comme si maman me kidnappait. Il faut à présent le retirer de nos oreilles, de nos yeux. Sa présence est insupportable. Notre mémoire est un film d’horreur.
(page 127)
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Rien ne change jamais. Depuis qu’il est là, maman essaie de l’apprivoiser mais elle n’y arrive pas. Il l’aspire. Je ne sais pas si elle est encore capable de fuir. Je me dis que ça fait des siècles que les chevaux ne sont plus chassés. Pourtant, ils ont le réflexe de courir.
(page 112)
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Mais il ne se tait pas. Sa voix n’est pas forte d’ailleurs, il continue à cracher des phrases, elles sortent de sa bouche comme d’une photocopieuse. C’est son cerveau qui suinte.
(page 64)
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Je commence à pleurer. Ça, mes parents ne le supportent pas. Si une larme s'aventure sur mon visage, les deux yeux de ma mère sont immédiatement humides. Mon père, lui, fronce les sourcils gentiment, tellement gentiment que je redouble de sanglots. (…) Je hoquette. Le pire, c'est que ça me rend toujours infiniment triste de m'entendre pleurer. Je raconte combien Mme Ivano est méchante. À cause d'elle, les maths sont devenues ma hantise. Je précise qu'on va élire un délégué pour revendiquer nos droits et, à l'avenir, empêcher d'autres humiliations. Puis je raconte sa façon de m'interroger en boucle, moi, puis Aron, puis Dorothille, puis Ophé et Zoé et Irina et Tofer. Et Ménéhiade. Même Thomas. Même Espérance. Même Paul. Même Verdjic. Papa m'interrompt :
- Bon, ça va, on a compris.
- Ne la coupe pas, Clément, il faut que ça sorte, regarde dans quel état on nous l'a mise ! chouine maman.
- Qui ça ?
- Mais l'Éducation nationale !
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C'est ça qui est bien avec la vieillesse. Le temps est une course, certes, mais on apprécie qu'elle traîne un peu.
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Quand on rentre à la maison, il est toujours assis de dos dans la cuisine. Cubique dans le décor comme un bloc de foie gras froid. Aujourd’hui, je me dis qu’il a dû faire des selfies pour calculer l’effet qu’il nous ferait, si brutalement assis, lourd, de dos.
(page 94)
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Si on place les êtres dans un endroit qui les enrichit, avec des gens qui les épanouissent, ils deviennent différents.
(p. 129)
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Je voudrais avoir un homme avec deux grands bras de koala, sans égard pour les méchants, plein d'amour pour ma tristesse. Pour lui, je deviendrais belle, je ne laisserai pas aller ce corps, ni ce cerveau. Aujourd'hui lire m'endort, écouter de l'opéra me fait pleurer, aller au cinéma me rend aigre, regarder du bonheur, acide. Je voudrais redevenir comme avant, discrète, solitaire, mais intriguée par les choses de la vie. Je voudrais ne rien perdre du recul que je croyais avoir sur les êtres.
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Je découvre alors qu’il déteste les mots d’enfant quand il est fâché. Il m’envoie un sourire sec comme une banane. J’ai envie de me retrouver seule avec maman.
(page 44)
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Il y a un truc que j'ai jamais fait mais qui me faisait rêver. Te réveiller avec un grand seau d'eau froide dans la gueule.
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" Le plaisir, ça m'avait bien secouée, mais le plaisir à faire du mal, ça devient mille fois meilleur et ce serait ma façon d'aimer."
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J’aime avoir dix ans, en vacances chez Jeanne, avec ses parents qui baissent d’un ton quand on entre dans une pièce alors qu’ils évoquent des sujets pouvant nous choquer, nous faire peur. On est des petites filles. On nous traite comme des petites filles.
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Zoé va venir avec Hervé. Ils sont ensemble depuis quatre mois et comptent se marier dans une dizaine d'années. Hervé a fait une bêtise [...] mais il a été puni par ses parents et, depuis, il se tient à carreau. Papa trouve qu'il est trop différent de nous parce qu'il est serviable et gentil, mais heureusement, récemment, Hervé lui a répondu et papa a dit : « Ouf, Hervé a un peu d'esprit. »
(p. 111-112)
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Je suis la seule vierge de ma bande et je n'en peux plus. Diogo ressemble à un canard. Tant pis. Je tends ma main vers la sienne et nous nous explorons savamment les doigts. [...] Il faut absolument que je couche avec lui. Je penserai à autre chose en le faisant, à un bain avec de la mousse, à une plage avec un palmier, à une quiche avec des lardons. Peut-être pas.
[...] A cause de son âge, je l'ai trouvé pile bien pour un premier rapport sexuel.
T'en redemanderas quand tu y auras goûté, m'a en plus déclaré Diogo à qui j'ai révélé le secret de ma virginité. Devant un tel aplomb, j'ai hésité à rire. J'ai bon fond et je me suis convaincue qu'un garçon hésiterait à se vanter s'il n'avait pas quelques qualités hors norme. Et puis je suis tellement fière qu'il soit en terminale. Vis-à-vis de mes copines de seconde, si je couche avec lui, je rattrape tout mon retard. [...]
Quand Diogo décrète que c'est pour tout de suite, nous sommes en train d'écouter de la musique à la maison [...]. Je ne risque rien, puisque ma mère n'est pas loin. Soudain, elle nous prévient qu'elle s'absente une heure. Ça va être court ! s'esclaffe-t-il, posant sa palme sur ma cuisse. Avant de partir, maman me regarde comme pour me rappeler de ne pas me jeter dans la gueule du loup. [...]
[ plus tard, le soir ]
Ma mère prépare le plateau télé. Dans les yeux qu'elle me tend quand je m'apprête à pleurer, je n'ai toujours pas changé. Quand elle décèle mon chagrin, elle ne demande pas d'où il vient. Elle approche son grand bras de moi, je m'y accroche. Est-ce que je peux repartir en arrière ? Ses yeux me disent la vérité. Tu as du chagrin, il va passer.
(p. 67-70)
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J ai eu un homme qui voulait faire sa vie avec moi en continuant à vivre ailleurs et m offrait de son temps pendant que j offrais mon tout;
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J'avale des cachets roses pour dormir, pas souvent. Je préfère dormir le moins possible pour ne pas me réveiller en réapprenant la nouvelle. Ma fille a été kidnappée. Il n'y a aucune autre hypothèse.
(p. 34)
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Plus ça va, plus je vais être, hélas, enclin à la tromper. Elle le sait, elle encaisse. Je ne dois pas la quitter, c'est la seule chose qui lui tient à coeur. Rien ne m'empêchera de le faire, pourtant, si j'ai un coup de foudre. Mais ça va encore. Un souvenir commun, un gratin de courges ou du sucre à la crème, ses divines spécialités, viennent toujours me surprendre à temps.
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