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3.75/5 (sur 512 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bordeaux , le 11/01/1934
Mort(e) le : 05/03/2023
Biographie :

Claire Etcherelli est une écrivaine française.

Son père mort à la guerre, elle est élevée par sa mère et son grand-père paternel. Issue d’un milieu très modeste, elle obtient une bourse afin de poursuivre ses études.

Elle vient s’installer à Paris, mais le manque d’argent la contraint à travailler en usine à la chaîne, pendant deux ans.

De cette expérience Claire Etcherelli retient l’image d’un environnement éprouvant et obsédant, qu’elle décrit dans son premier roman "Élise ou la vraie vie" (1967).

Le roman, qui obtient le prix Femina en 1967, a été portée à l’écran par Michel Drach (1930-1990) en 1970 avec Marie-José Nat dans le rôle d’Élise.

Après avoir quitté l'usine, elle a travaillé dans une organisation de jeunesse et a publié un second roman, "À propos de Clémence" (1971).

En 1973, elle devient secrétaire de la revue "Les Temps modernes".

Auteur de plusieurs romans publiés chez Gallimard et Albin Michel, elle poursuit une carrière littéraire exigeante.
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Bibliographie de Claire Etcherelli   (9)Voir plus

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Video et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo

Prix Femina - Prix Médicis
Sujet muet sur le Prix Femina attribué à "Élise ou la Vraie Vie" de Claire Etcherelli et le prix Medicis attribué à Claude SIMON pour son livre "Histoire".
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Citations et extraits (65) Voir plus Ajouter une citation
Surtout ne pas penser. Comme on dit "Surtout ne pas bouger" à un blessé aux jambes brisés. Ne pas penser. Repousser les images, toujours les mêmes, celles d'hier, du temps qui ne reviendra plus. Ne pas penser. Ne pas reprendre les dernières phrases de la dernière conversation, les mots que la séparation a rendus définitifs, se dire qu'il fait doux pour la saison, que les gens d'en face rentrent bien tard; s'éparpiller dans les détails, se pencher, s'intéresser au spectacle de la rue.
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À six heures, il reste encore un peu de jour, mais les lampadaires des boulevards brûlent déjà. J'avance lentement, respirant à fond l'air de la rue comme pour y retrouver une vague odeur de mer. Je vais rentrer, m'étendre, glisser le traversin sous mes chevilles. Me coucher... J'achèterai n'importe quoi, des fruits, du pain, et le journal. Il y a déjà trente personnes devant moi qui attendent le même autobus. Certains ne s'arrêtent pas, d'autres prennent deux voyageurs et repartent. Quand je serai dans le refuge, je pourrai m'adosser, ce sera moins fatigant. Sur la plate-forme de l'autobus, coincée entre des hommes, je ne vois que des vestes, des épaules, et je me laisse un peu aller contre les dos moelleux. Les secousses de l'autobus me font penser à la chaîne. On avance à son rythme. J'ai mal aux jambes, au dos, à la tête. Mon corps est devenu immense, ma tête énorme, mes jambes démesurées et mon cerveau minuscule. Deux étages encore et voici le lit. Je me délivre de mes vêtements. C'est bon. Se laver, ai-je toujours dit à Lucien, ça délasse, ça tonifie, ça débarbouille l'âme. Pourtant, ce soir, je cède au premier désir, me coucher. Je me laverai tout à l'heure. Allongée, je souffre moins des jambes. Je les regarde, et je vois sous la peau de petits tressaillements nerveux. Je laisse tomber le journal et je vois mes bas, leur talon noir qui me rappelle le roulement de la chaîne. Demain, je les laverai. Ce soir, j'ai trop mal. Et sommeil.
Et puis je me réveille, la lumière brûle, je suis sur le lit ; à côté de moi sont restées deux peaux de bananes. Je ne dormirai plus. En somnolant, je rêverai que je suis sur la chaîne ; j'entendrai le bruit des moteurs, je sentirai dans mes jambes le tremblement de la fatigue, j'imaginerai que je trébuche, que je dérape et je m'éveillerai en sursaut.
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Les blessures cicatrisées ont de ces réveils imprévus.
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Georges a laissé derrière lui sa collection de poètes. A se les répéter on a comme du miel sur une gorge en feu.. Mais aucun de leurs mots ne dénoue ces fils qui tissent les jours, d'arrière en avant et se ferment en boucle, (...) Circonvolutions, nœuds inextricables. Soi-même est-on autre chose qu'un pâle reflet de l'enchevêtrement universel ? Est-ce la complexité du monde qui se reproduit en chacun de nous ? Ce monde n'est-il que l'addition de nos chaos respectifs ?
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... par les vitres de l'autobus, suivre la descente du brouillard. [...] J'avais cinquante minutes d'irréalité. Je m'enfermais pour cinquante minutes avec des phrases, des mots, des images. Un lambeau de brume, une déchirure du ciel les exhumaient de ma mémoire. Pendant cinquante minutes je me dérobais. La vraie vie, mon frère, je te retiens ! Cinquante minutes de bonheur qui n'est que rêve. Mortel réveil, porte de Choisy. Une odeur d'usine avant même d'y pénétrer. Trois minutes de vestiaires et des heures de chaîne. La chaîne, ô le mot juste...
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Je gardai encore l'espoir de le trouver dans l'escalier, puis à la sortie et enfin à l'autobus. Mais je rentrai sans l'avoir vu, seule et malheureuse.
J'appris ce que signifiait toutes ces expressions : défaillir, avaler sa salive, avoir le cœur serré, dont j'avais ri jadis. Chaque fois qu'Arezki passait devant moi chuchotant tout juste "pardon", chaque fois qu'il laissait passer une occasion d'être seul avec moi, c'était tout mon corps qui avait mal.
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Plus elle avançait dans la vie, plus elle tolérait les différences, cherchait à les comprendre, plus les rapports avec les autres devenaient malaisés. Illogique !
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Je me sentais en sécurité chez moi. Sécurité. J'aimais ce mot et ce qu'il évoquait. J'en aimais la sonorité rude. Sécurité. Il commençait comme serrure. Il remplaçait le mot bonheur.
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Les machines, les marteaux, les outils, les moteurs de la chaîne, les scies mêlaient leurs bruits infernaux et ce vacarme insupportable, fait de grondements, de sifflements, de sons aigus, déchirants pour l'oreille, me sembla tellement inhumain que je crus qu'il s'agissait d'un accident, que, ces bruits ne s'accordant pas ensemble, certains allaient cesser. Gilles vit mon étonnement.
- C'est le bruit! cria-t-il dans mon oreille.
Il n'en paraissait pas gêné. L'atelier 76 était immense.
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Je me retire en moi mais je n'y mourrai pas.
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