Attention !!! Nouvel horaire pour l'émission "Le coup de coeur des libraires" sur les Ondes de Sud Radio. Valérie Expert et Gérard Collard vous donnent rendez-vous chaque samedi à 14h00 pour vous faire découvrir leurs passions du moment !
Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici !
Un animal sauvage de Joël Dicker aux éditions Rosie & Wolfe
https://www.lagriffenoire.com/un-animal-sauvage.html
Quelqu'un d'autre de Guillaume Musso au éditions Calmann-Lévy
https://www.lagriffenoire.com/quelqu-un-d-autre-nouveau-roman-2024.html
Les Mauvaises Epouses de Zoe Brisby aux éditions Livre de Poche
https://www.lagriffenoire.com/les-mauvaises-epouses-1.html
La Double Vie de Dina Miller de Zoé Brisby aux éditions Albin Michel
https://www.lagriffenoire.com/la-double-vie-de-dina-miller.html
Col rouge de Catherine Charrier aux éditions Calmann-Lévy
https://www.lagriffenoire.com/col-rouge.html
La Meilleure écrivaine du monde de Jonathan Werber aux éditions Robert Laffont
https://www.lagriffenoire.com/la-meilleure-ecrivaine-du-monde.html
La Lisière de Niko Tackian aux éditions Livre de Poche
https://www.lagriffenoire.com/la-lisiere-1.html
Age of Vice (T1) de Deepti Kapoor et Michèle Albaret-Maatsch aux éditions Pocket
https://www.lagriffenoire.com/age-of-vice-tome-1.html
Le Lotus jaune de Hélène Jacobé aux éditions Héloïse d'Ormesson
https://www.lagriffenoire.com/le-lotus-jaune.html
Mes soeurs, n'aimez pas les marins de Grégory Nicolas aux éditions Pocket
https://www.lagriffenoire.com/mes-soeurs-n-aimez-pas-les-marins-1.html
Histoires du soir pour filles rebelles françaises de Alice Babin aux éditions Les Arènes
https://www.lagriffenoire.com/histoires-du-soir-pour-filles-rebelles-tome-3.html
Vive les filles ! 2024 de Séverine Clochard , Anne Guillard aux éditions Milan
https://www.lagriffenoire.com/vive-les-filles-2024.html
Dico écolo de Raphaël Fejtö aux éditions EDL
https://www.lagriffenoire.com/dico-ecolo.html
le mystérieux géant de Lorenzo Coltellacci , Lorenzo Sangiò aux éditions Palomita
https://www.lagriffenoire.com/le-mysterieux-geant.html
Ceci est mon corps de Claire Huynen aux éditions Arléa
https://www.lagriffenoire.com/ceci-est-mon-corps-2.html
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" Je sais pourtant que notre amitié était hors normes. Dès son début. Elle n'était pas faite d'élans, d'embrassades, de fougue. Mais d'une sérénité tranquille. de l'évidence d'être ensemble et d'une confiance absolue. Immédiate".
Chaque soir, le dîner terminé, je choisissais de rejoindre le salon. Parmi le caquetage qui se mêlait aux aboiements de la télévision, je venais y retrouver le seul tableau que j'ai eu la faiblesse de goûter à Mathusalem. Invariablement assise sur le même fauteuil, je retrouvais "la liseuse". Sa pose semblait la même. Pourtant les livres, serrés entre ses doigt, différaient. Et cet objet, à géométrie infinie, déterminait mille femmes. Dès le premier soir, j’avais aimé sa manière de lire. Avec une concentration pudique, une empathie attentive, elle semblait s’abstraire en une troublante danse avec les mots auxquels elle se mêlait. Parfois, aux langueurs de son regard, l’on devinait un tango. Ses yeux s’éclairaient et cheminaient, vite, de mots en mots, de ligne en ligne, s’alanguissaient un instant et, en une manière de pas arrière, reprenaient quelques lignes plus haut, remontaient le cours de la page. En d’autres moments, c’était une valse qu’elle abordait. Elle se laissait, captive, porter au rythme régulier des mots qui l’entreprenaient en danseur exercé. Elle fléchissait avec concentration et offrait à ses pages une reddition sans combat. J’aimais lorsqu’elle s’invitait à de fougueux cha-cha-cha. Souvent, elle souriait alors. Son regard furetait de mot en mot, facétieux et complice. Elle gambadait entre les pages, légère et insouciante. Ses doigts même s’agitaient imperceptiblement sur la reliure.
Je n'étais pas vieux à temps, c'est tout.
Dans le parc, je repris peu à peu souffle. Des vieux formaient çà et là des taches informes. Partout, des corps frappés d'indécision aux articulations embarrassées. Un cimetière encore vif qui gigotait.
Je suis arrivé à Mathusalem le lendemain de mon septantième anniversaire. (...) J'ai choisi Mathusalem pour son nom. Bien que je n'entretienne de fantasme de longévité, il m'a semblé que celui qui avait nommé ainsi une maison de retraite devait cultiver une manière d'idéalisme ou de cynisme, l'une et l'autre qualité qui ont l'heur de me réjouir. (...) Mathusalem correspondait parfaitement à l'idée que je me faisais d'un mouroir fleuri. Un leurre prétentieux qui se donne des airs de quiète résidence secondaire de la mort.
Elle n'apprenait décidément rien. Non seulement elle n'aurait pas le choix, mais elle ne visiterait que trois tombes, dont une seule sur la liste. Et pour éviter les errements du troupeau, Osman conserverait les billets qui permettaient d'accéder aux sépultures. Jo renonça à contester. Elle n'avait pas envie d'écouter à nouveau ses stupides commandements de prudence, rappels de ponctualité et remparts aux errements.
Je crois que la vieillesse arrive par les yeux, et qu'on vieillit plus vite à voir toujours des vieux !
(Victor Hugo)
A ma table, la nouvelle de Karen Blixen - le "Dîner de Babette" - m'attendait comme un mets précieux. Mieux que chairs et liqueurs, les mots se donnaient en satiété. Cet arrogant menu me fit tant rêver qu'aujourd'hui encore, condamné au boeuf bouilli et aux carottes râpées, je pourrais en décrire chaque plat.
Un centre commercial approximatif et brinquebalant.
Et pourtant peu de monde, qui préfère découvrir l'Egypte sur le pont du bateau. Ou escorté d'un guide qui cuirasse et patronne.
A chaque pas, on l'apostrophe en vingt langues. La rue n'en finit pas. Pas de halte possible. Pas de chemin de traverse.
Ce n’est de ma part que simple curiosité. La curiosité de voir mon corps ainsi vieillir. De me regarder me flétrir. D’observer mes sens s’écailler. Il n’y a dans mon regard nulle perversité. Non plus de dégoût. Je n’en ressens d’ailleurs aucune tristesse. C’est juste pour moi un exercice du regard.