Claire Ly

"La goutte d'eau sait qu'elle appartient à l'océan, mais sait elle qu'elle porte l'océan en elle? " Bouddha.





Claire Ly s'est convertie au catholicisme! Dans "Rescapée de l'enfer", elle tutoyait le Dieu des chrétiens pour comprendre pourquoi les Khmers rouges tuaient leurs frères cambodgiens...





Dans ce livre, 2 amies: Ravi et Soraya confrontent leurs points de vue sur le catholicisme et le bouddhisme.



Le 24/04/1975: des Khmers rouges tuaient des centaines de civils et paysans, près de Battambang. Il y eut un seul rescapé, qui ne se souvenait de rien, même pas de son nom. Il était silencieux, absent. On l'a surnommé Phlech, celui qui oublie tout!





Et si c'était le mari de Ravi, qui n'a jamais fait son deuil? Chez les cambodgiens, on croit que Yâma, le roi des enfers, libère les morts afin qu'ils se mêlent aux vivants, pendant 3 jours...

Ces esprits rôdent de pagode en pagode pour chercher à se nourrir et à bénéficier des "bon kósal"( mérites positifs) que les vivants leur donnent, par l'intermédiaire des offrandes aux bonzes. Et ces " bon kôsal" leur permettent de prendre corps, comme des êtres vivants...



C'est une des croyances du bouddhisme en Asie, une sagesse faite de patience, attentive à ne pas faire de mal...

Ravi est revenue au village, sur le lieu du massacre, afin d'honorer la mémoire de son mari, pour le "Pchum Ben", la fête des Morts.

Son univers est fait de silence et de non dit...

Car, le Bouddha enseigne qu'il faut éviter les passions, sources de souffrance.





Ravi est perplexe sur la conversion au catholicisme de son amie Soraya. Par dépit et ressentiment, beaucoup de cambodgiens ont embrassé la voie du Christ, après les atrocités de leurs compatriotes.





La conversion au catholicisme est considérée presque comme une tradition, par des bouddhistes peu éclairés, car les églises catholiques attirent des pauvres, en leur offrant non pas du spirituel, mais du riz, des habits et de l'argent d'abord...

Alors, qu'il faut faire des offrandes encore et encore, aux bonzes...





Soraya a perdu aussi son mari, ici, lors du massacre. Mais, elle n'espère pas que Phlech le rescapé, puisse être son mari, ressuscité d'entre les morts, grâce à Jésus...



Phlech parle couramment l'anglais et le français, il prétend les avoir appris, dans une vie antérieure. Est-ce possible?

Phlech est-il un être réincarné? Dans le bouddhisme, ce n'est pas un individu, mais une " sagesse" qui migre d'un corps à un autre, et continue à œuvrer sans relâche pour le monde, et non pas un individu.



C'est une belle journée, les premiers rayons de soleil font briller les gouttes d'eau à la surface des feuilles de lotus, comme des myriades de diamants, formant un écrin précieux aux fleurs rose tendre...

Le premier livre de Claire Ly, "Revenue de l'enfer" racontait sa vie au Cambodge, en tant que professeure et femme mariée, jusqu'à l'arrivée des Khmers Rouges, son arrestation, son envoi en camp de rééducation, sa fuite du pays et sa conversion au catholicisme.



Dans "Retour au Cambodge", Claire Ly est maintenant installée dans le sud de la France, ses enfants ont grandi, et elle nous raconte dans un récit plein d'émotions ses 3 voyages au Cambodge. Lors du premier voyage, elle reste plutôt distante, comme anesthésiée, de peur de réveiller trop brusquement les blessures. le deuxième voyage est le plus poignant, elle voyage avec sa fille et revisite tous les lieux où elle a vécu, ainsi que les lieux de mémoire. Lors du troisième voyage, elle retrouve une demi-tante du côté maternel qui s'est faite nonne bouddhiste. le récit est éclairé par des réminiscences du passé sous forme de dialogues avec son père, et par des questions sur son identité, Française ? Cambodgienne ? Bouddhiste ? Chrétienne ?...



En visitant les maisons de son enfance et de jeune mariées qui sont maintenant occupées par des étrangers, l'auteur ressent beaucoup de tristesse mais aussi de la compassion. Elle visite le lycée où elle a enseigné, la maison familiale dans le village de sa naissance où son père et son mari ont été fusillés, le charnier (transformé en digue) où ils sont enterrés, elle y fera brûler de l'encens mais ses guides ont hésité à l'accompagner car ce lieu leur fait peur. Elle retrouve d'anciennes travailleuses des rizières qu'elle a connues alors qu'elle était en camp de rééducation. Elle visite les lieux de culte, les Temples de Angkor Vat et les musées à la mémoire du génocide qu'elle trouvera horrible et où elle croisera des groupes de touristes hilares.



Tout au long du livre, l'auteur prend le temps de nous expliquer les coutumes du Cambodge, la façon de parler, de sourire, de s'habiller, le soucis des signes extérieurs de richesse quand on en a et les attentes de la famille. Une de ses tantes l'accueillera très mal et lui demandera où est sa voiture ? après 25 ans d'absence…



Tout au long de ces voyages, Claire Ly nous partage ses ressentis mais aussi ses réflexions sur la nouvelle société cambodgienne : Quels sont ceux qui la compose ? Comment sont perçus les expatriés ? Quel avenir pour la jeunesse, celle qui est née sur place, celle qui est née en exil ?



Un très beau livre, profond et intéressant.

Souhaitant me documenter sur l'histoire du Cambodge et les khmers rouges, "Revenue de l'enfer : Quatre ans dans les camps khmers rouges" fut ma première lecture.



Le témoignage de Claire Ly retraçant son combat pour la survie est poignant et bouleversant. Les témoignages sur cette sombre période du Cambodge sont rares et précieux.

A travers ce livre, Claire Ly partage également son parcours religieux, du bouddhisme au catholicisme. Ce n'est pas ce qui a motivé ma lecture, cette facette du livre, bien que très présente, m'a moins intéressé. Ce n'était néanmoins pas une surprise car indiqué en quatrième de couverture.



Il s'agit tout d'un même d'un livre que je recommande pour ceux qui veulent comprendre ce que les Cambodgiens ont vécu, il n'y a pas si longtemps...

Le principe de cette collection (Terre des mômes) est toujours le même : créer un album jeunesse de fiction, enrichi par des éléments documentaires (tels qu'un lexique, une carte...).

Ici, nos jeunes héros vivent au Cambodge et s'interrogent tous deux sur les événements qui ont frappé leur famille. Des coutumes traditionnelles cambodgiennes à l'histoire des Khmers rouges, on apprend un tas de choses sur ce pays !

Claire Ly, rescapée des camps Communistes Khmers rouges, nous raconte son terrifiant parcours dans l’enfer de Pol Pot et de ses sbires.

En plus des malheureusement : « classiques » et horribles descriptions de déshumanisations physiques et psychologiques ainsi que des innombrables massacres, l’auteur décrit la MANIPULATION mentale par l’IDEOLOGIE, notamment par le détournement des préceptes Bouddhiques.

Puis, débordant de Haine contre ses tortionnaires Communistes et toutes les atrocités qu’elle subit, Claire Ly, n’ayant plus envie de choisir « la voie du milieu » Bouddhique, ni de se laisser « guider » par son Karma, décide de prendre en main sa vie et son destin.

Elle fait donc le choix de prendre comme Témoin le « Dieu des Occidentaux », le Dieu de la Bible.



Claire Ly restitue parfaitement cette implacable Idéologie Communiste : aberrante et monstrueuse, qui consiste à « purifier » les esprits des gens de toutes pensées « impérialistes », « bourgeoises », « contre-révolutionnaires »…, en exterminant 2 MILLIONS de Cambodgiens innocents sur 7 à 8 millions d’habitants, engendrant ainsi le GENOCIDE de : 25 % de la population Cambodgienne !



L’auteur résume fort bien, à travers son dramatique vécu, cette ignoble volonté exterminatrice des Communistes, page 128 :



» Il a passé toute sa vie à monter cette scierie menuiserie, classée parmi les plus importantes du pays. Deux balles ont eu raison de sa vie et de son oeuvre, confisquée au nom d’une idéologie qui se veut juste mais qui prône la haine des classes comme moteur. Mon père est mort, son oeuvre est confisquée, mais la société nouvelle promise n’est pas là. Quel gâchis ! Et dire que ces chefs Khmers rouges ont appris cette idéologie en France, le pays des droits de l’Homme. Un comble ! ».



Puis, Claire Ly exprime clairement son profond dégoût pour tout ce qui relève désormais de : l’Idéologie, page 133 :



« Les khmers rouges m’ont guérie de toute utopie idéologique, je peux comprendre n’importe quelle réalité matérielle, mais qu’on ne me parle pas d’idéologie telle que le patriotisme ; j’ai vécu dans ma chair les « dérapages » de la grande idéologie marxiste. L’éducation politique de ces chers camarades rouges m’a rendue allergique à toute idéologie. Je suis devenue une femme désenchantée qui n’a plus aucune envie de se sacrifier à des « soi-disant grandes causes » : aider le Cambodge à survivre…, sauvegarder la Tradition Angkorienne… ou reconstruire une société nouvelle… ».



On retrouve dans ce poignant témoignage de Claire Ly, comme toujours dans le monde Totalitaire Communiste : la BARBARIE et l’INHUMANITE absolues !



Confer également les précieux témoignages sur le thème du Totalitarisme, de :

– Alexandre Soljénitsyne (L’archipel du Goulag) ;

– Alexandre Soljénitsyne (Une journée d’Ivan Denissovitch) ;

– Jacques Rossi (Qu’elle était belle cette utopie !) ;

– Jacques Rossi (Le manuel du Goulag) ;

– Evguénia S. Guinzbourg (Le vertige Tome 1 et Le ciel de la Kolyma Tome 2) ;

– Margarete Buber-Neumann (Déportée en Sibérie Tome 1 et Déportée à Ravensbrück Tome 2) ;

– Iouri Tchirkov (C’était ainsi… Un adolescent au Goulag) ;

– Boris Chiriaev (La veilleuse des Solovki) ;

– Malay Phcar (Une enfance en enfer : Cambodge, 17 avril 1975 – 8 mars 1980) ;

– Sergueï Melgounov (La Terreur rouge en Russie : 1918 – 1924) ;

– Zinaïda Hippius (Journal sous la Terreur) ;

– Jean Pasqualini (Prisonnier de Mao) ;

– Kang Chol-Hwan (Les aquariums de Pyongyang : dix ans au Goulag Nord-Coréen) ;

– Aron Gabor (Le cri de la Taïga) ;

– Varlam Chalamov (Récits de la Kolyma) ;

– Lev Razgon (La vie sans lendemains) ;

– Pin Yathay (Tu vivras, mon fils) ;

– Ante Ciliga (Dix ans au pays du mensonge déconcertant) ;

– Gustaw Herling (Un monde à part) ;

– David Rousset (L’Univers concentrationnaire) ;

– Joseph Czapski (Souvenirs de Starobielsk) ;

– Barbara Skarga (Une absurde cruauté) ;

– Primo Levi (Si c’est un homme) ;

– Primo Levi (Les naufragés et les rescapés : quarante ans après Auschwitz) ;

– Harry Wu (LAOGAI, le goulag chinois) ;

– Shlomo Venezia (Sonderkommando : Dans l’enfer des chambres à gaz) ;

– Anastassia Lyssyvets (Raconte la vie heureuse… : Souvenirs d’une survivante de la Grande Famine en Ukraine) ;

– François Ponchaud (Cambodge année zéro) ;

– Sozerko Malsagov et Nikolaï Kisselev-Gromov (Aux origines du Goulag, récits des îles solovki : L’île de l’enfer, suivi de : Les camps de la mort en URSS) ;

– François Bizot (Le Portail) ;

– Marine Buissonnière et Sophie Delaunay (Je regrette d’être né là-bas : Corée du Nord : l’enfer et l’exil) ;

– Juliette Morillot et Dorian Malovic (Evadés de Corée du Nord : Témoignages) ;

– Barbara Demick (Vies ordinaires en Corée du Nord) ;

– Vladimir Zazoubrine (Le Tchékiste. Récit sur Elle et toujours sur Elle).
Lien : https://totalitarismes.wordp..

trop détaillé manque de romanesque