Arrières-pensées
Je veux croquer les lignes de ta nudité
Descendre mes regards vers tes hanches galbées
Dessiner les contours de ton arrière-plan
Car mon désir pour toi n'est pas sans fondement
Nu sous ton pantalon tu me souris, serein
La chute de tes reins, cascade de peau douce
Conduit mes yeux, mes mains, sur un autre terrain
Je veux toucher le fond et mon désir me pousse
Dévêtues promptement, tes formes m'apparaissent
Mes mains glissent enfin sur ta croupe saillante
Muscles fins et bombés aux rondeurs enivrantes
La courbe de mes yeux fait le tour de tes fesses
VINCENTE – Waoh, exceptionnel. Quelle qualité de trait… Toute l’émotion est là… Et l’intelligence du propos… Un vrai travail de maître.
JORDAN – C’est fascinant… On ne saurait mieux représenter l’infini, n’est-ce pas ?
VINCENTE – En même temps, ce tableau a quelque-chose de… « testiculaire ». Je veux dire… Tu vois, c’est comme si l’infini était né d’un big-bang érotique, une sorte de voie lactée éjaculatoire. C’est le symbole même du transcendant. Je dirais même que c’est… « transtesticulaire ». (Ce mot provoque un silence admiratif des deux amis.) C’est une sorte de double yang privé de yin, un déséquilibre perplexe équilibré par la taille égale des deux parties de la représentation. Ce tableau réinvente les limites, redéfinit de manière absolue les contours de l’indéfini, modifiant ainsi son essence même. C’est… puissant.
JORDAN – (Exalté.) C’est ça ! c’est ça ! c’est tout à fait ça !
Tes lèvres sont de doux murmures posés sur l’aube de mes rêves
Le cafouillis inouï de mon cœur réjoui dans tes bras (…)