Mes yeux ruissellent sans que je m’en aperçoive. L’émotion du départ, la crainte inavoué de l’inconnu, le tressaillement des vagues. courants d’air, sanglots, embruns, écume, épave. Des mots en cavale s’invitent et tournoient dans ma tête sans que je puisse en retenir aucun. J’ai l’impression que l’image du port du Cap englouti sous mes larmes se retrouve enclose en moi, comme si ce paysage vaporeux s’invitait dans mon ventre. Je ne sais plus. Plus vraiment. Des formes obscures se mêlent aux mots pour venir résonner en moi. Je confonds les indices, perds mes repères, abandonnant par intermittence mon souffle à celui du vent. Qui, de l’air ou de moi, tournoie ?