Citations de Clarissa Pinkola Estés (768)
Chez beaucoup de femmes, laisser mourir est contre leur éducation, mais pas contre leur anture. On peut inverser le mouvement. Nous savons toutes dans los ovarios quand le temps de la vie est venu, et quand est venu le temps de la mort. Nous pouvons toujours essayer de nous raconter des histoires : nous savons.
Il existe des entropies et des actes créatifs constants qui font partie de nos cycles internes. Notre tâche est d'être synchrones avec eux.
Il est aussi possible de renforcer le lien avec l'intuition en refusant que qui que ce soit réprime vos énergie vivaces, autrement dit vos opinions, vos pensées, vos idées, vos valeurs, vos idéaux. L'opposition bien/mal, vrai/faux n'existe guère en ce monde. En revanche, il y a ce qui est utile et ce qui ne l'est pas. Il y aussi ce qui peut se révéler destructeur et ce qui peut être constructif, ce qui est correctement intégré et ce qui ne l'est pas. Mais, comme vous le savez, il faut retourner la terre du jardin à l'automne pour préparer la venue du printemps. La floraison ne peut être permanente. Laissez vos cycles internes régir votre vie dans ses flux et ses reflux et non d'autres forces ou d'autres personnes extérieures à vous, ou des complexes négatifs internes.
Un amant peut créer et/ou détruire le lien avec nos propres cycles et idées. Il faut éviter l'amant destructeur et préférer celui qui est fait de muscles psychiques durs et chair tendre - et pour la Femme Sauvage, c'est encore mieux su l'amant est aussi un peu "médium", s'il peut "voir au-dedans" de son coeur.
Je ne vais pas vous mentir, il est plus facile, c'est vrai, de jeter au loin la lumière et d'aller dormir. Avec la lumière devant nous, nous voyons parfaitement tous les aspects de nous-mêmes et des autres, du disgracié au divin en passant par tous les états intermédiaires.
C'est pourtant avec cette lumière que viennent la conscience les miracles de la profonde beauté du monde et des êtres.
Dans le conte, les couleurs jouent un rôle essentiel, car chacune possède sa nature de vie et sa nature de mort. Le noir, c'est la couleur de la boue, e matériau de base fertile dans lequel les idées sont plantées C'est aussi la couleur de la mort, l'obscurcissement de la lumière. Le noir a même un troisième aspect. On l'associe également à ce monde entre les mondes sur lequel règne La Loba - car c'est la couleur de la descente. Le noir représente la promesse que vous allez bientôt apprendre quelque chose que vous ignorez.
Un jardin nous entraîne à lisser vivre et ) laisser mourir les pensées, les idées, les préférences, les désirs, les amours même. Nous plantons, nous arrachons, nous enterrons, nous faisons sécher des graines, nous arrosons, tuteurons, récoltons.
Il y a dans la psyché quelque chose de la poupée intuitive, quelque chose qui est sous, sur ou dans l'inconscient collectif et fait le tri des éléments pendant que nous dormons et rêvons. Faire confiance à cet attribut fait aussi partie de la nature sauvage.
Toute femme sage fait le ménage de son environnement psychique, en gardant les idées claires et en veillant à la netteté du lieu où elle travaille, et réfléchit à ses projets.
J'aime énormément cette tâche initiatique qui requiert d'une femme qu'elle nettoie les personae, les signes vestimentaires de l'autorité de la grande Yaga de la forêt. Ce faisant, l'initiée verra de quelle manière sont cousus les habits de la persona. Elle aura bientôt un peu de ces personae qu'elle pourra placer dans ses placards, auprès des autres qu'elle a façonnées au cours de son existence;
La persona n'est pas qu'un masque, c'est plutôt une présence qui éclipse la personnalité de tous les jours.
Laver, c'est la première tâche du conte, pour redonner du tombé à ce qui est devenu lâche à force d'être porté. Nos idées, ns valeurs, comme les vêtements, finissent par se ramollir à force d'être endossées. C'est dans l'eau qu'on renouvelle et revivifie, qu'on redécouvre ce qu'on croit fondamentalement vrai, fondamentalement sacré.
Il y a encore peu, les femmes étaient profondément impliquées dans les cycles de vie et de mort. Elles respiraient l'odeur forte et fuligineuse du sang de l'enfantement et lavaient les corps froids des défunts. La psyché des femmes d'aujourd'hui, surtout, celles qui appartiennent à la culture industrielle et technologique est souvent privée de ces expériences fondamentales.
Être forte ne signifie nullement arborer une impressionnante musculature. Cela signifie qu'on peut rencontrer sa propre numinosité sans s'enfuir, qu'on peut vivre à sa façon avec la nature sauvage. Cela signifie être capable d'apprendre et de supporter ce que nous savons. En d'autres termes, tenir le coup et vivre.
L'ogresse, la sorcière, la nature sauvage et tout autre criatura, tout autre aspect intégral de la psyché féminine que la culture juge horrible sont les bénédictions mêmes que les femmes doivent souvent ramener à la surface.
Baba Yaga est terrifiante, cr elle représente simultanément le pouvoir d'annihilation et le pouvoir de la force vitale. La regarder en face, c'est voir en même temps vagina dentata, le vagin denté, les yeux de sang, l'enfant divin et les aimes des anges.
Les poupées sont utilisées comme talismans. Les talismans servent à rappeler ce qu'on sent mais ne voit pas, ce qui n'apparaît pas comme immédiatement évident.
J'ai entendu des femmes dire, peut-être un millier de fois : "Je sais que j'airais dû écouter mon intuition. Je sentais bien que je devais/ne devais pas faire ceci ou cela, mais je ne l'ai pas écoutée." Nous nourrissons le soi intuitif profond en l'écoutant et en agissant selon ses conseils. C'est un personnage en lui-même, un être magique de la taille d'une poupée qui habite le territoire psychique de la femme intérieure. En ce sens, elle ressemble aux muscles du corps. Si un muscle ne sert pas, il finit par s'atrophier. C'est exactement pareil pour l'intuition laissée sans nourriture et sans emploi.
... la poupée représente l'esprit intérieur qui est celui des femmes, la voix de la raison; de la connaissance, de la conscience intérieures. La poupée ressemble au petit oiseau des contes de fées qui vient chuchoter à l'oreille de l''héroïne pour révéler l'existence de l'ennemi caché et ce qu'il faut faire à son sujet. C'est la sagesse de l'homunculus, le petit être intérieur. C'est notre aide invisible en soi, mais toujours accessible.
Les femmes qui tentent de dissimuler leurs sentiments profonds s'étouffent. Le feu s'éteint. C'est là une forme douloureuse de syncope.