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Critiques de Claude Aveline (26)
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L'oeil-de-chat (suivi de) confession polici..

Ne pas trouver un taxi pour se rendre Gare de Lyon, voyager debout dans un couloir de train, confondre deux valises, c'est ennuyeux ; trouver une main sanguinolente dans son bagage c'est fâcheux … mais le pire, c'est d'égarer la valise confiée par sa grand-mère !



Claude Aveline a rédigé en 1960 ce polar dont l'intrigue nous plonge dans les années 30, époque où un jeune homme allait demander la main de sa fiancée puis lui offrait une bague (ici l'oeil de chat), idéalement héritée de ses ascendants … Epoque surannée, qui fut le décor de bien des romans de Simenon, et conserve un délicieux parfum d'éternité et d'image d'Epinal.



Cette main coupée met le doigt sur un trafic d'art international et dessine un scénario rocambolesque, avec des acteurs attachants, et un style de très grande qualité notamment lors des dialogues ... croustillants.



Dernier ouvrage de la « suite policière », ce titre trouve place derrière « l'abonné de la ligne U » et « voiture 7 place 15 », des romans cultes que la RATP et la SNCF pourraient offrir aux victimes des grèves actuelles pour les dédommager et leur permettre de découvrir un des grands auteurs du XX siècle.
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L'Abonné de la ligne U

Chaque année, avant le salon de l'automobile, Étienne Tavernier avait l'habitude d'emprunter un autobus de la ligne U.

Chaque année, avant le salon, il visitait les agences de Bruxelles, d'Amsterdam et de Londres.

Il faut dire qu'Étienne Tavernier était, à Paris, le directeur de la principale agence des automobiles "Gascogne".

Ce lundi-là, le 3 octobre, à deux heures moins cinq de l'après-midi, Étienne Tavernier fut assassiné à sa descente de l'autobus.

Un inconnu, descendu sur ses talons, lui déchargea son pistolet dans le dos ...

L'affaire était prometteuse.

Quelques courts extraits d'une vieille série TV jetés sur la toile m'avaient été offerts en guise de bande-annonce.

J'aurai bien parié que, sur la plage, la lecture de "l'abonné de la ligne U" allait être le feuilleton de mon été.

Et, patatras, soudain, ce fût le drame !

Le temps a tourné à la flotte.

Et le livre s'était révélé bien ennuyeux !

A quoi ça tient ?

L'inspecteur-principal Belot, pourtant, a toutes les qualités pour devenir, peut-être pas une star du genre, mais tout au moins un personnage que l'on retrouve avec plaisir.

L'originalité de l'enquête se situe dans son angle de vue.

Elle semble être guidée, sous l'oeil bonhomme de l'inspecteur-principal, par le témoin clé de l'affaire : Mme Collet.

Le hic, parce qu'il y a un hic !

C'est que le style de l'écriture est sans aspérité, que le récit est sans véritable rebondissement.

Et que la lecture devient vite monotone et sans intérêt.

Je l'ai donc abandonnée, puisque depuis "Comme un roman" de Daniel Pennac, je sais que j'en ai le droit.

Et puisqu'il semblerait, toujours d'après ce bon Daniel Pennac, que j'ai un peu tous les droits, j'ai directement été à l'épilogue.

J'étais pas si fier !

J'ai longuement regardé autour de moi avant de le faire.

Mais à mon grand soulagement, l'enjeu n'en valait pas la chandelle.

Car sans pourtant le déflorer, on peut dire de l'épilogue qu'il ne réveille pas l'ouvrage ...







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La double mort de Frédéric Belot

J'avais déjà lu "l'abonné de la ligne U" qui fut l'un de mes premiers romans policiers, et j'avais gardé de cet auteur un excellent souvenir. J'avais envie de découvrir cette série de cinq romans policiers faisant intervenir Frédéric Belot, flic mystérieux, flegmatique et fin psychologue.

Dans ce dernier volume, Claude Aveline semble se débarrasser de son héros.

En effet, Simon Rivière, filleul de Belot et lui-même policier découvre son parrain assassiné chez lui.

Là où ça se complique, c'est quand dans la pièce adjacente, il découvre un second corps également assassiné, un second corps du même Frédéric Belot.

Le Mystère est total et semble surnaturel.

Le Directeur de la police va autoriser Simon à enquêter … et à trouver la clé du mystère.

Le style de Claude Aveline est extrêmement abouti, très agréable à lire.

En quatrième de couverture, l'auteur s'interroge d'ailleurs sur la différence entre ce que les critiques appellent "le roman littéraire" qui serait noble, et les autres romans, comme les policiers, qui seraient de mauvais romans.

On a l'impression que l'auteur a voulu démontrer que l'on pourrait écrire, un policier avec un style "littéraire".

Et j'affirme qu'il a réussi !

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L'Abonné de la ligne U

Ma première lecture de la Suite policière de Claude Aveline, vers 1975... Un vrai feuilleton, fort agréable à dévorer, qui m'a amené à lire les autres enquêtes de Frédéric Belot.

Claude Aveline avait trouvé le ton, pour des polars assez proches (mais cependant différents) de Simenon ou Boileau-Narcejac.
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L'oeil-de-chat (suivi de) confession polici..

Joli tour de force qui mêle habilement des éléments qui pourraient paraître non conciliables dans un même récit. Partant d'un épisode de valise sanglante frisant le grand-guignol et le fantastique, le lecteur traverse le policier psychologique pour aboutir à une conclusion beaucoup plus proche de la délinquance traditionnelle.

Sans sombrer dans le feuilletonnesque, les rebondissements tiennent le rythme jusqu'au dénouement surprenant. Les personnages sont finement dépeints.

Ecrit en 1970, le roman se déroule dans les années 30 ce qui permet de renouer avec le charme désuet de la pension de famille, de l'étudiant désargenté, de la riche oisive, de la femme de chambre mutine et du patron d'établissement de nuit portant beau.

Cela m'a fait penser aux meilleurs Steeman.
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L'Abonné de la ligne U

En 1964 parut à la télévision française (une seule chaîne en noir et blanc à l'époque) un des premiers feuilletons (le premier peut-être ?) en 40 épisodes de 15 minutes chacun. Ce feuilleton était tiré d'un roman policier publié au sortir de la guerre en 1947. Confidence : je n'aurais jamais été amené à lire ce roman peu connu si, en 1964, le petit Yakou, 8 ans à son joli compteur tout neuf, n'avait suivi les 40 épisodes à la télévision française en compagnie de sa famille. Après chaque épisode, mes frères et moi débattions frénétiquement de qui était le coupable (sans le trouver évidemment).



C'est donc une certaine nostalgie qui m'a poussé à lire le roman, l'intrigue ayant totalement disparu de mon cerveau, seules y subsistant quelques images frappantes du feuilleton, images reliées à pas grand-chose (pour ne pas dire rien). En revanche, l'un des acteurs, Jacques Duby, je m'en souviens fort bien, et de son visage, et de sa voix particulière, et de son phrasé en mitraillette, car il se rendit très célèbre par la toute première publicité jamais vue à la télévision. C'était sur le boursin, drôle pour des gamins de notre âge, et de cette pub, je m'en souviens mieux que le feuilleton… Il est vrai que c'était quelques courtes années plus tard.

Ici : https://www.youtube.com/watch?v=6FcNmyJnPvg



Bon, revenons à notre roman. On ne pourrait plus en publier de ce type à notre époque. Il manque singulièrement de rythme, piétine souvent, s'enlise un peu dans des dialogues inutiles et improbables, et met en scène des tempéraments et des comportements qui n'existent plus.



Et pourtant… Et pourtant, si on ne considère que l'intrigue, elle est excellente, reposant entre autre sur cette phrase (« ça n'a rien à voir » prononcé par l'un des protagonistes). Il y a, comme dans ces bons vieux romans policiers d'antan, une astuce que le lecteur n'est pas près de trouver et qui fait la force de la structure d'ensemble. Un(e) auteur(e) moderne, usant des codes actuels et revivifiant le tout avec une écriture plus nerveuse, aurait (j'en suis sûr) un franc succès avec cette histoire.



Mais elle a déjà été inventée. Hommage donc à Claude Aveline.

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Le temps mort

Que dire de ces gens, ces personnes qui, une à une, de leur volonté et d'une détermination sans nulle pareille, par leurs larmes et leurs douleurs ont reconstruit l'honneur d'un pays que d'autres avaient abandonné à l'ennemi du moment.



Par devoir de mémoire pour ces clandestinités torturées, assassinées lâchement armée par la veulerie de trop complaisants patriotes, cet ouvrage comme tous les opus constituant l'édition des Editions de minuit d'alors, devraient être mieux connus et diffusés.

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La double mort de Frédéric Belot

Un roman très bien écrit avec une découverte progressive de l'énigme. Il y a du Maigret et de l'Arsène Lupin dans cette histoire. C'est très agréable à lire. Dommage que ce roman ne soit plus dans les catalogues et qu'on soit obligé de rechercher des occasions pour le lire.
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Histoires nocturnes et fantastiques

Ce recueil en rassemble deux édités auparavant. D'abord ''Pour l'amour de la nuit'' qui débute avec 3 histoires entrecoupées d'un entretien entre deux hommes qui se racontent ces faits, le tout intitulé ''Trois nuits en une''. Trois histoires assez tragiques avec mort d'homme et impliquant l'amour d'une femme. L'auteur s'attarde surtout à ce qui se passe à l'intérieur des personnages. Ambiance morne mais rien de bien emballant jusqu'ici. Viens ensuite ''La nuit de Piètremont'', courte histoire où une jeune fille vit un événement traumatisant. Le caractère psychologique prime de nouveau. Le deuxième recueil, ''C'est vrai, mais il ne faut pas le croire'', contient 10 nouvelles qui m'ont dans l'ensemble plu davantage, et où le fantastique promi par le titre se fait jour, dans les 6 premières du moins. J'ai particulièrement aimé la nouvelle titre avec ce quidam glacé d'effroi par cette étrange aventure qui le sort de sa rassurante routine, et ''Les chiens de la mort'' où il n'est aucunement question de chiens mais d'un homme et son pouvoir qui le terrorise lui et son entourage. Les réactions qu'il suscite sont bien décrites et j'ai apprécié ce qu'insinue la fin. Les 4 dernières nouvelles sont centrées sur des personnalités un peu hors du commun. Somme toute, une moisson d'idées intéressantes dans la seconde partie. Ce livre ne m'a cependant pas laissé une impression bien durable puisque j'ai dû le feuilleter abondamment pour me remémorer le tout.
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Histoires nocturnes et fantastiques

Il arrive parfois qu’un livre vous tombe un peu par hasard entre les mains. Si la rencontre avec cet auteur inconnu se révèle éblouissante, alors vous n’avez qu’une envie : faire partager votre découverte. Claude Aveline n’est sans doute pas connu du grand public ; pourtant son écriture ciselée, la psychologie parfois envoûtante de ses personnages font de lui un écrivain majeur. Régalez-vous à la lecture de ces Histoires nocturnes et fantastiques, fascinantes et troublantes où Claude Aveline nous livre un condensé de son talent…
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Le temps mort

Il est rare que ceux dont les vies furent bouleversées par les grands troubles de l’histoire de l’humanité parviennent à faire œuvre artistique de ce qu’ils ont vécu dans leur chair. Si l’on est souvent touché par des témoignages poignants et saisissants, il y manque souvent la richesse et la valeur de l’art. Claude Aveline, ancien résistant de la Seconde Guerre mondiale, réussit à faire de son récit des persécutions de la Gestapo une œuvre littéraire émouvante. S’appuyant sur les douleurs et les drames de plusieurs femmes résistantes qu’il rencontra au cours de son engagement pour la liberté, Claude Aveline dresse l’histoire de Clémence, entre prison et humiliations, interrogatoires musclés et déportation, dans de courts chapitres à la manière d’un journal quotidien, rappelant en ce sens "Le dernier jour d’un condamné" de Victor Hugo. Le grand art de Claude Aveline est de retranscrire l’horreur humaine incarnée par l’oppression nazie sans tomber dans le bain de sang et le détail scabreux. Cette horreur se dessine à travers l’opposition d’une force brutale désespérée, consciente au fond d’elle-même de sa chute inévitable, à une autre force, beaucoup plus puissante, celle d’une volonté indéfectible, inexpugnable et sûre de son bien-fondé.
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Le temps mort

Je ne vois pas comment présenter cet ouvrage autrement qu'en reprenant les mots de l'auteur :

"Le temps mort n'est pas une biographie romancée, Clémence est née de moi, je l'ai conduite dans son radieux malheur comme un enfant que l'on mène par la main. J'ai été chacun de ses bourreaux, l'une et l'autre de ses compagnes, son invisible amour, sa force et sa faiblesse, sa fierté, sa douceur."



Quatrième de couverture de ce roman très bref, que l'on pourrait sans doute lire, pourtant, comme le témoignage de toutes les femmes emprisonnées et déportées pendant la seconde guerre :

En 1943, alors que la France entière est occupée, Claude Aveline (101-1992) entre en clandestinité sous le nom de Louis-Marie Martin. En 1944, il publie Le temps mort, sous le pseudonyme de Minervois, aux Editions de Minuit, fondées par son ami le dessinateur Jean Bruller qui deviendra Vercors, l'auteur du Silence de la mer.

Prison, interrogatoires, brimades et humiliations : Aveline peint la vie suspendue d'une jeune Résistante française, Clémence, de l'instant où les Allemands l'arrêtent jusqu'à celui où elle arrive dans un camp de concentration.



Si ce récit paraît plus vrai que nature, l'auteur s'en explique : il a interrogé lui-même plusieurs de ses amies. Ainsi, dans le récit d'une femme, ce sont les récits de toutes les résistantes qui se rencontrent et ne font plus qu'un. De quoi faire réfléchir sur les talents et la nécessité de la littérature...

A lire absolument. Au delà du texte, on ressent la véritable nécessité d'une solidarité.


Lien : http://lethee.over-blog.com/..
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La double mort de Frédéric Belot

Il n’est pas a mon habitude de lire des romans policier.

J’ai trouvé celui ci dans une boite à livre proche de chez moi et ai été concquise par sa couverture; Il s’agit d’une collection du cercle des bibliophile.

Je n’ai pas été deçue du livre. L’intrigue est très original. 2 hommes semblables retrouvés mort

Certains passages sôt vraiment intriguant et m’ont fait devoré ce livre.
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L'Abonné de la ligne U

Une e mes premières découvertes en termes de policier. Une énigme bien ficelée, du suspens entretenu jusqu'à la fin.

Bref, du Claude Aveline pur sucre.

Et cela m'a donné envie d'en découvrir d'autres.

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La double mort de Frédéric Belot

On ne peut s'empêcher de faire une comparaison avec Simenon(contemporain d'Aveline), mais le style me semble plus abouti.Comme aimait à le préciser Aveline lui-même, on peut s'interroger sur le genre roman policier? Je dirai plutôt, roman policier littéraire.......
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L'oeil-de-chat (suivi de) confession polici..

J'ai bien aimé cette intrigue. C,est vrai que c'est dans la trempe des Simenon, et très bien écrit. Il y a du suspense jusqu'à la fin.
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Le code des jeux

Pour le joueur occasionnel ou qui n'aime pas jouer et souhaite néanmoins faire bonne figure en société, vous trouverez là dedans toutes les règles des jeux, même les plus confidentiels.

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La double mort de Frédéric Belot

M. Claude Aveline est évidemment un habile homme. Il a parfaitement compris que le roman policier pouvait, si on le prenait au sérieux, offrir des ressources au moins égales à celles des autres genres et il dit là-dessus, dans sa préface, des choses fort sensées.

Mais l'habitude et le préjugé sont si puissants qu'on n'a peut-être pas encore réussi à prendre le genre où il s'essayait aussi au sérieux qu’il aurait fallu. Certes, la Double mort de Frédéric Belot est un roman écrit avec soin et avec intelligence, et qui montre de la dextérité et de la tenue ; mais le sujet n'est pas aussi profondément renouvelé qu'on aurait pu le souhaiter. En effet, il ne s'agit pas d'un sujet entièrement neuf. Tout le récit tourne autour d'une ressemblance et sans vouloir remonter bien loin, ni prendre la peine d'évoquer Ici trente-six histoires de sosies, il a paru tout récemment deux romans historiques basés sur la même idée : le Sosie de l'aigle, de Jean Deincourt, et Napoléon bis, de René Jeanne. Dans chacun de ces récits, Napoléon était doublé par un sosie, ce qui provoquait diverses péripéties curieuses ou émouvantes. L'inspecteur principal Frédéric Belot, Napoléon des policiers, se fait doubler lui aussi pour mieux courir après les malfaiteurs, ce qui amène, on s'en doute, bien des complications. Ce thème permet à M. Aveline un début impressionnant, dans la meilleure tradition de Gaboriau et de Fortuné du Boisgobey. En entrant dans le bureau de Frédéric Belot, on a la stupéfaction d'y trouver deux cadavres pareils ou, plus exactement, un cadavre et un moribond qui rend l'âme peu après. Ainsi, deux Frédéric Belot sont morts. Pourquoi ont-ils été tués, et lequel est le vrai ?

Il est relativement facile, quand on a du talent, et M. Claude Aveline en a, de créer autour d'un pareil évènement l'atmosphère de mystère et de terreur qui procure au lecteur ce petit frisson tant apprécié des amateurs. Mais la difficulté commence quand il s'agit de fournir l'explication du mystère. Naguère, Maurice Renard, un maître du genre, s'était amusé à jouer la difficulté : dans le Singe, il nous faisait assister à la découverte d'une demi-douzaine de cadavres exactement semblables, et il nous offrait ensuite du phénomène une explication plus fantastique et plus hallucinante encore que le mystère lui-même.

Si sympathique que soit la tentative de M. Aveline, il faut bien avouer qu'il n'est pas encore parvenu il ce degré de maitrise. L'explication qu'il nous offre nous déçoit. Les deux Belot ont été tués sans préméditation, dans un moment d'affolement, autant dire par accident. Un accident ! C'est bien maigre et bien banal, après qu'on a si fortement tendu la corde de notre imagination. De plus, la solution offerte n'est pas seulement décevante ; elle est amenée d'une façon qui n'est pas conforme aux exigences du genre. (On peut se permettre de le dire à M. Aveline, puisqu'il reconnaît lui-même que le genre existe et qu'il a sa formule.) Eh bien, la formule exige que la découverte du mystère soit amenée graduellement par les efforts intellectuels et intelligents du policier, autant et plus que par son déploiement d'activité ou d'énergie. Or, ce n'est pas du tout qui se produit dans la Double mort de Frédéric Belot. Le détective en exercice est un jeune homme très sympathique, mais qui, jusqu’au dernier moment, n'entrevoit même pas la vérité. S'il arrive à la solution, c'est pour ainsi dire à tâtons, et il est l'occasion plutôt que la cause, des aveux du coupable, qu'il regrette d'avoir provoqués. Et il ne s'agit seulement pas ici d'une dérogation à une formule qui n'est pas plus définitive que n'importe quelle autre formule. Mais nous sommes privés, sans compensation suffisante, de ce plaisir intellectuel qui nait de notre participation à une suite d'efforts intellectuels : les raisonnements, les « déductions », du policier, plaisir très spécial qui a fait le triomphe du genre depuis Edgar Poe et Conan Doyle.

M. Claude Aveline a cru qu'il suffisait de soigner son style et de se montrer frotté de psychologie pour faire quelque chose de très supérieur aux spécialistes du genre. C'est une grosse erreur ; son récit est beaucoup moins prenant que Monsieur Lecoq ou même que la Voilette bleue ou la Tresse blonde. Mais c'est une erreur qu'il n'est pas seul à commettre. Et elle comporte un enseignement, c'est qu'il n'est pas si facile que cela de se distinguer dans ce genre soi-disant « populaire » puisque des écrivains qui ont fait leurs preuves dans des genres soi-disant plus relevés n'y triomphent pas du premier coup. Et nous pouvons parier que Beaucoup de « gloires » et de « génies » dont on nous rebat les oreilles n'arriveraient même pas à s'en tirer aussi honorablement, si par hasard ils tentaient l'aventure.

Régis Messac

Les Primaires, n° 33, sept. 1932


Lien : https://www.regis-messac.sit..
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La double mort de Frédéric Belot

Roman bien écrit mais un peu invraisemblable. Mieux aimé" l'oeil de chat"
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Voiture 7 Place 15





Bien écrit mais un peu longuet. L'action est plutôt lente à venir. J'ai préféré " La voiture 7" à l'autre histoire car la fin m'a surprise
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