La mer : dans le miroitement bleu-gris des eaux froides, je nage. Ondine, souple, je traverse en apnée les éternelles nuits sous-marines, j'épie les sonars des baleines et me tisse des colliers de planctons luminescents. Sur ma peau nue se dépose une pellicule un peu grasse de douceurs, je glisse dans l'eau, vite. Je nage. Ma mémoire peu à peu se dissout, perle noire. Je nage et rien ne peut m'arriver au-dessous des lagons et des abysses. C'est mon pouvoir, ma force : sirène, je nage, invincible. (p.7)