La grande ville, c’est Ajaccio, à vingt minutes de route. Le bout du monde. Nous y allons tous les samedis avec mes parents pour faire les courses au Corsaire, le supermarché du coin. Un grand voyage, pour le gamin que je suis ! Un vent de liberté que j’hume à pleins poumons, le temps de m’en rassasier et d’avoir envie de rentrer à Cuttoli à bride abattue, vite oppressé par ce monde emballé.
J’aime ma vie de village, cette enfance corse qui a le sourire soyeux de ma grand-mère, Marie Scarbonchi, et le bruit des rivières dans lesquelles mon père m’emmène pêcher la truite. Des paradis perdus que je ne reverrai
sans doute jamais.