Claude Darbellay

Ouh, quel malaise après avoir lu ce livre.

Je suis très dérangée par la tournure qu'a pris l'histoire au fil des pages.



Une femme, Alissia, retrouve son journal intime, qu'elle a rédigé lorsqu'elle avait seize ans. Des souvenirs douloureux se réveillent et resurgissent.



Une histoire d'amour avec un homme plus âgé à l'époque qui a profité de son innocence et de son amour fou.

Au milieu de cette histoire, ses parents, qui se querellent sur l'amour qu'entretient leur fille avec cet homme mûr. Il faut dire que leur couple bat de l'aile, ils sont déjà très éloignés l'un de l'autre. Ils sont ensemble et font bonne figure.

Mais cela ne s'arrête pas là. Sa mère va commettre l'irréparable avec le compagnon de sa fille.

A l'époque, Alissia ferme les yeux, aveuglée par l'amour.



Aujourd'hui, elle a construit sa vie avec un homme qu'elle considère comme un salaud. Elle a souffert adolescente et elle souffre encore aujourd'hui.



Découvrir ce journal intime et cette histoire qu'elle avait enfouie au fond d'elle, fait naître un fort désir de vengeance.

De vengeance ou plutôt de torture. Car oui, elle ira jusqu'à la torture, physique et mentale, pour faire souffrir à son tour ceux qui l'ont fait souffrir.



Une histoire très particulière, où tout s'enchaîne sans qu'on ait le temps de souffler.

Sans qu'on ait le temps de comprendre la pensée et la mécanique des personnages. Quel dommage.



C'est, je pense, une des raisons pour lesquelles ce livre a créé un malaise pendant ma lecture. L'intrigue n'est pas assez ficelée, les événements sont décrits comme des faits divers.

Que ressent Alissia, cette femme blessée pendant son adolescence mis à part de la haine pour ses proches ?

Comment met-elle en machination son plan de vengeance machiavélique ? Comment s'est-il construit dans ses pensées ?

Comment sa mère vit-elle avec ce fardeau ? Ou au contraire, est-elle si inhumaine pour n'en éprouver aucun remord ?

Comment son père explique sa fuite du foyer ? Ses multiples conquêtes ? Pourquoi s'effondre-t-il à la fin ?



Bref, ce sont, pour n'en citer que quelques unes, des questions qui auraient méritées d'êtres développées pour donner un sens à cette histoire. Sûrement, avec ces éléments clés, je n'aurais pas été choquée par les faits qu'a commis Alissia.



Or, lors de ma lecture, je n'ai ressenti que de la violence, de la volonté de faire du mal aux autres, de faire souffrir, de torturer.

Panser ses blessures par la torture, sans évoquer la psychologie des personnages.

Un chemin trop dur pour moi et inconcevable.

Déplis est un court texte en deux parties.

La première est le journal intime retrouvé. Celui que l'héroïne retrouve et que nous découvrons avec elle. Nous partageons sa stupéfaction à le (re)lire et découvrir comment sa mère l'a quasiment prostituée et que son père a feint de l'ignorer. La deuxième partie ne voit pas la vie d'Alissia s'améliorer, mal mariée à un salaud.

Jusqu'à l'illumination : les fantômes n'étaient dangereux que si on les laissait nous effrayer.

Alissia réagit alors, car il n'y a pas de raison que les salauds s'en sortent.

Déplis est l'histoire d'une vengeance. En 137 pages. Et en fait c'est un peu là le problème. Le texte est trop court pour ne pas être expéditif. Alors c'est sûr, le personnage de la mère est bien décrit, mère maquerelle que l'on adore détester. Mais Alissia, son père, sa fille, Miguel, Jacques sont un peu ectoplasmiques.

Les vengeances sont bien trouvées, mais à peine décrites et déjà expédiées. Et on comprend alors que tout est allé trop vite et que le texte de Claude Darbellay s'il est bien troussé, manque un peu de chair. La tension n'a pas vraiment pas le temps de monter. Il souffre de la comparaison avec deux autres grands thrillers auquel il emprunte les ressorts narratifs : Les apparences de Gillian Flynn avec le journal intime comme grande scène expositive et Alex de Pierre Lemaitre où une vengeance se donne à voir en révélant progressivement les outrages premiers. Malheureusement Gillian Flynn et Pierre Lemaitre prenaient le temps de construire des intrigues charpentées, roublardes et totalement immersives. La complexité des personnages est ici totalement sacrifiée. La brièveté du texte de C Darbellay le prive des moyens déployés par ces deux grands maitre.

Dommage.
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C'est aux éditions Infolio que je dois cette petite lecture et je les remercie encore pour me l'avoir faite parvenir.



Je ne connaissais pas du tout Claude Darbellay malgré qu'il soit l'auteur de nombreux ouvrages. Nous avons donc fait connaissance au fil des pages de ce roman qui a su me captiver du début à la fin. J'ai beaucoup apprécié la plume de l'auteur, légère et percutante à la fois créant ainsi un équilibre très agréable à la lecture.



Une histoire sombre et passionnante que j'ai dévoré. Un drame parmi tant d'autres qui se cache derrière les portes de nos voisins, nos amis... notre propre famille?



Une histoire de vengeance où la victime endosse le rôle de bourreau et qui donne à réfléchir quand à ce que nous aurions fait à sa place. Est-ce excusable après avoir subit que de ce faire justice? je vais garder mon avis pour moi, à chacun son opinion.



En conclusion, une très bonne lecture en ce qui me concerne. J'espère croiser à nouveau le chemin de cet auteur pour une nouvelle aventure livresque.
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