AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.93/5 (sur 382 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Lagleygeolle, Corrèze , le 21/04/1935
Mort(e) à : Lille , le 21/03/2012
Biographie :

Claude Duneton est un écrivain, romancier et traducteur.

Il terminera major de sa promotion de l’École normale de Tulle et intégrera le prestigieux lycée Henri-IV à Paris. De culture occitane, il devient cependant enseignant d'anglais, durant une quinzaine d'années, puis abandonne la carrière.

Il souhaite une langue française ouverte aux apports populaires et dialectaux, comme l'est, à ses yeux, la langue anglaise ; il l'évoque en 1973 dans son ouvrage "Parler croquant", qui rencontre un immense succès.
Suite au succès de son ouvrage, le magazine "Elle" lui propose de tenir une rubrique de langage, au milieu des années 1970. Il y travaille durant presque quatre ans. Suite à ces chroniques, il s'attèle à la rédaction de "La Puce à l'oreille", publié en 1978.

À partir de 1981, aux côtés de Nicole Vimard, il devient directeur de collection de la nouvelle collection "Points Virgule" des éditions du Seuil. Depuis le milieu des années 1990, il est chroniqueur au Figaro Littéraire, dans la rubrique "Au plaisir des mots"; en 2004 sont publiées ses meilleures chroniques, dans l'ouvrage au même titre "Au plaisir des mots". Il écrit également pour L'Humanité.

Il écrit plusieurs romans, dont "Le Diable sans porte" en 1981, "L'Ouilla" en 1987, "Rires d'homme entre deux pluies" qui obtient en 1990 le Prix des libraires, ou "Marguerite devant les pourceaux" sélectionné pour le Prix Goncourt 1991.

Il fait aussi œuvre d'historien dans plusieurs ouvrages dont "Le Monument" (2004), sélectionné pour le Prix Renaudot, et récompensé du Prix Maurice-Genevoix.

Claude Duneton est également comédien. Il joue dans quelques téléfilms, et dans une quinzaine de longs-métrages. Il est aussi acteur de théâtre.

Père de quatre enfants, il reçoit le Prix d'Académie 2006 pour l'ensemble de son œuvre.
+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Claude Duneton   (40)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Avec Jacques Bonnaffé, François Chattot, Pablo Cueco, Louis Duneton, Louis-Do de Lencquesaing, Catherine Merle, Gérard Mordillat, Lou Wenzel… Voici déjà onze ans que Claude Duneton a tiré sa révérence. Figure originale et attachante, il a marqué tous ceux qui l'ont fréquenté. Duneton a enseigné l'anglais et le français, fait du théâtre, de la radio et de la télé, et même joué dans quelques films. Un pied dans l'édition parisienne et l'autre dans le terroir occitan, il est l'auteur d'une trentaine de livres, mais sa chronique du langage au Figaro, “Au plaisir des mots”, aurait suffi à le rendre populaire. L'auteur du Bouquet méritait bien qu'on lui offrît une soirée d'hommage. Amis, collègues, partenaires, compagnons de route ou de rencontre, tous ont souhaité parler de lui, de lui avec eux. Chacun apporte ici sa pièce pour composer le portrait d'un personnage sans doute plus complexe que ce qu'il a pu paraître. Un puzzle, en somme, dans tous les sens du terme. “Le langage est un fameux véhicule et, contrairement aux autres, il ne coûte rien.” Claude Duneton À lire – Claude Duneton façon puzzle, préface de Gérard Mordillat, éd. Unicité, 2023. Son : Jean-François Domingues Lumière : Marta Bellini, assistée de Hannah Droulin Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan

+ Lire la suite
Podcasts (1)


Citations et extraits (151) Voir plus Ajouter une citation
A se demander si, en transformant en drame ce qui relevait de l’histoire de fou, la justice a fait preuve d’un grand bon sens. Et si c’est en prison qu’il fallait caser quelqu’un à qui manque une case. 

(Le Canard enchaîné, 3 mars 1982.)
Commenter  J’apprécie          212
Connillant de jour dans les draps.

C’est au point que dès le XVe siècle, le pauvre petit quadrupède avait un nom imprononçable, et qu’il fallut lui en trouver un autre. On l’appela « lapin », ce qui d’ailleurs lui allait bien. Néanmoins le connil, animal, avait eu le temps de léguer au connil, sexe, toute sa fâcheuse réputation de niaiserie, de lâcheté ! (Ha ! connil, tu as peur ?), voire de manque de cervelle – on disait « avoir une mémoire de connil », etc. Il semble bien qu’au travers de diminutifs tels que connaud, coniche ou conart, « pleutre et ballot », quelque chose de cette réputation lamentable soit passé sur le « con » moderne : le parfait imbécile, avec toutes ses variantes, grand, vieux, pauvre, etc.
Ce con-là – si j’ose dire – était déjà bien connu dans la langue vigoureuse au XVIIIe siècle. J. Cellard, qui est allé sur ses traces, cite un vers du cher Alexis Piron, qui mourut en 1773 : « Pour un Docteur, tu parles comme un con » – il faut en convenir, c’est là un visage de la poésie qui n’a pas pris une ride en deux cents ans. Le mot devait être d’un usage courant, quoique grossier, dans les couches populaires les plus mal embouchées du début du XIXe ; il faut noter du reste que les classes sociales avaient alors si peu de contacts entre elles que Stendhal se croyait, de bonne ou de mauvaise foi, l’inventeur du terme, comme en témoigne la phrase célèbre que lui écrivait Mérimée le 31 mars 1831 : « Ainsi ne me croyez pas trop con. Cette expression dont vous êtes l’inventeur me plaît. »
Commenter  J’apprécie          170
Mettre en capilotade

Autre mésaventure, autre ragoût. L’expression sort directement des fourneaux. Une capilotade est une « sausse qu’on fait à des restes de volailles et de pièces de rôt dépecées ». (Furetière.) Le mot a été emprunté au XVIe siècle à l’espagnol capirotada, « ragoût fait avec des œufs, du lait et d’autres ingrédients ». Dans sa jeunesse Gargantua déjeunait dès le matin « pour abattre la rozée et maulvais air : belles tripes frites, belles carbonnades, beaux jambons, belles cabirotades et force souppes de prime ». En 1626 Charles Sorel emploie déjà l’expression dans son sens agressif actuel : « Comment, coquins, estes vous bien si osez que de vous battre devant moy ?... Si j’entre en furie, je vous mettray tous deux en capilotade. » Trois ans plus tôt le même Sorel gardait le mot plus près de la marmite, lorsque Francion raconte ses études, à une époque où les collèges n’étaient pas encore devenus des lieux de création tout en fleurs et poésie. Son professeur, le Régent, « estoit le plus grand asne qui jamais monta en chaire. Il ne nous contoit que des sornettes, et nous faisoit employer nostre temps en beaucoup de choses inutiles, nous commandant d’apprendre mille grimauderies les plus pédantesques du monde... S’il nous donnait à composer en Prose, nous nous aydions tout de mesme de quelques livres de mesme estoffe, dont nous tirions toutes sortes de pièces pour en faire une capilotade a la pedantesque : cela n’estoit il pas bien propre a former nostre esprit et ouvrir nostre jugement ? Quelle vilennie de voir qu’il n’y a plus que des barbares dans les Universitez pour enseigner la jeunesse ? Ne devraient-ils pas considérer, qu’il faut de bonne heure apprendre aux enfants à inventer quelque chose d’eux mesme, non pas de les r’envoyer a des recueils a quoy ils s’attendent, et s’engourdissent tandis » ?
Ces réflexions, trois siècles et demi plus tard, paraissent bien démodées !...
Commenter  J’apprécie          161
Je dédie ce livre à l'inconnu qui, un soir de juillet 1977, à la cafétéria d'un supermarché de la banlieue-sud, alors que, les yeux un peu vagues, je rêvassais à la composition de ces pages, m'a pris pour un paumé, et avec beaucoup de délicatesse, m'a donné dix francs.
Je ne lui avais parlé ; j'avais simplement expliqué à son petit garçon que les corbeaux qui évoluaient au bord de la piste de l'aéroport étaient les petits du Boeing 707 qui venait d’atterrir.
Il faut toujours dire de jolies choses aux petits garçons.
(dédicace de l'auteur placé en début du volume paru aux éditions "Balland" en 1991)
Commenter  J’apprécie          160
Claude Duneton
Il y a, à mon avis, une lente érosion du sens des mots et des phrases que l'on peut attribuer à l'habitude qu'ont prise les gens normalement lettrés de ne plus chercher à comprendre dans le détail. Pourquoi ? Parce que depuis un demi-siècle on a trop abusé du charabia pseudo-scientifique, qui s'est propagé comme un chancre mou dans tous les domaines de la vie courante. L'individu de langue française subit depuis deux ou trois générations une mithridatisation au pédantisme. À force de ne comprendre qu'à moitié, il s'est empoisonné le cerveau !

Le Figaro, 19 mai 2017



Commenter  J’apprécie          130
Faire amende honorable

L’amende honorable, la vraie, réparation destinée à « rendre l’honneur », était une aussi rude entreprise. Elle consistait autrefois en une peine particulièrement infamante, réservée aux traîtres, parricides, faussaires, sacrilèges et séditieux de tout bois, qui devaient faire aveu publiquement de leur crime. Le condamné était conduit par le bourreau en personne, nu-pieds, tête nue, en chemise, la corde au cou, un cierge à la main pour faire bonne mesure, parmi les huées de la foule ravie. Car ce traitement de faveur était réservé au beau monde ; on ne montait pas un tel cortège pour le premier diable venu – on l’exposait tout simplement sur la place, le carcan au cou. C’était l’aristocratie de la honte que l’on menait ainsi. Le menu peuple accourait donc – souvent sans chemise du tout, et pieds nus lui aussi, mais pour d’autres raisons. Il ne pouvait guère que se réjouir d’assister aux infortunes d’un maître, qui de toute façon lui en avait fait baver des vertes et des pas mûres !
Commenter  J’apprécie          100
(p.46-7.)

Un tunnel :

Le tunnel a beaucoup voyagé. En français du Moyen Âge la tonne est une grosse barrique, et le tonnel une « petite tonne ». Or, dans l’ancien français, beaucoup de mots changeaient de terminaison selon leur fonction dans la phrase, ou s’ils étaient au singulier ou au pluriel – vous connaissez journal et journaux. De cette façon le groupe de terminaison en el et eau représente le même mot infléchi différemment : bel et beau, le nouvel an et l’an nouveau, ainsi de suite avec des mots dont le sens a légèrement bifurqué comme appel et appeau, castel et château, ou encore bordel et bordeau […]
Commenter  J’apprécie          90
Ainsi, toujours en décalage sur la mode, ces petites communautés sylvestres causaient encore le magdalénien sous les celtes, le celte sous les empereurs romains, le gallo-romain très couramment après tout le monde - et en tous cas l'occitan sous Poincaré, Philippe Pétain et Charles de Gaulle !
Commenter  J’apprécie          90
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le monde du travail n’a pas donné grand-chose à la langue, du moins dans le domaine des locutions courantes. L’artisanat a eu beau fourmiller en façons de parler pittoresques, en images, en comparaisons alertes prises aux outils, aux gestes quotidiens, c’est une parole qui, en France, n’a jamais été reconnue. Au fond, c’est assez logique ; à aucun moment le langage du travail ne s’est trouvé en contact étroit avec les deux pôles extrêmes qui ont été les véhicules majeurs de notre langue : le monde des voyous d’une part, plus hostile encore aux travailleurs qu’à quiconque parce qu’ils en étaient plus proches et aussi les victimes les plus ordinaires – et à l’opposé celui de la bonne société, le beau monde qui ne pouvait avoir que mépris souverain à l’égard des besogneux.
Commenter  J’apprécie          70
Les trottoirs furent inventés plus tard et ne se généralisèrent qu’au siècle dernier. Il est curieux de noter qu’ayant pris la place du « haut du pavé » ils en eurent d’abord le prestige. « Etre sur le trottoir : être dans le chemin de la considération, de la fortune », dit curieusement Littré, qui ajoute ce bel exemple : « Cette fille est sur le trottoir, ancienne locution qui signifiait : elle est bonne à marier, elle attend un mari... » Ça alors ! On a raison de dire que l’enfer n’est pavé que de bonnes intentions !
Commenter  J’apprécie          60

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Claude Duneton (665)Voir plus

Quiz Voir plus

Veiller sur elle (Jean-Baptiste Andrea)

Que constate-t-on à la naissance de Michelangelo Vitaliani ?

Sa grande taille
Sa petite taille

27 questions
76 lecteurs ont répondu
Thème : Veiller sur elle de Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..