Attention !!! Nouvel horaire pour l'émission "Le coup de coeur des libraires" sur les Ondes de Sud Radio. Valérie Expert et Gérard Collard vous donnent rendez-vous chaque samedi à 14h00 pour vous faire découvrir leurs passions du moment !
Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici !
Ce que je sais de toi de Eric Chacour aux éditions Philippe Rey
https://www.lagriffenoire.com/ce-que-je-sais-de-toi.html
La promesse de l'aube de Romain Gary, Hervé Pierre aux éditions Folio
https://www.lagriffenoire.com/la-promesse-de-l-aube-premiere-partie.html
le jongleur de Agata Tuszynska aux éditions Stock
https://www.lagriffenoire.com/le-jongleur.html
a fille d'elle-même (Romans contemporains) de Gabrielle Boulianne-Tremblay aux éditions JC Lattès
https://www.lagriffenoire.com/la-fille-d-elle-meme.html
Les muses orphelines de Michel Marc Bouchard et Noëlle Renaude aux éditions Théatrales
9782842602161
Oum Kalsoum - L'Arme secrète de Nasser de Martine Lagardette et Farid Boudjellal aux éditions Oxymore
https://www.lagriffenoire.com/oum-kalsoum-l-arme-secrete-de-nasser.html
le pied de Fumiko - La complainte de la sirène de Junichirô Tanizaki , Jean-Jacques Tschudin aux éditions Folio
https://www.lagriffenoire.com/le-pied-de-fumiko-la-complainte-de-la-sirene.html
Amour et amitié de Jane Austen et Pierre Goubert aux éditions Folio
https://www.lagriffenoire.com/amour-et-amitie-1.html
L'homme qui vivait sous terre de Richard Wright et Claude-Edmonde Magny aux éditions Folio
https://www.lagriffenoire.com/l-homme-qui-vivait-sous-terre.html
Maximes et autres textes de Oscar Wilde et Dominique Jean aux éditions Folio
https://www.lagriffenoire.com/maximes-et-autres-textes.html
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Gérard Collard & Jean-Edgar Casel
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Vous vous souvenez de ce que Rilke écrit à Rodin : " En faisant de la poésie on est toujours aidé et même emporté par le rythme des choses extérieures ; car la cadence lyrique est celle de la nature : des eaux, du vent, de la nuit. Mais pour rythmer la prose, il faut s'approfondir en soi-même et trouver le rythme anonyme et multiple du sang...". Et ce rythme " anonyme et multiple ", ce n'est pas celui de l'homme individuel, subjectif, encombré de ses petites particularités et préoccupé du souci de sa différence.
Ecrire est une action grave, et qui ne laisse pas indemne celui qui la pratique.
La magnificence de Balzac l'homme, cette qualité qui agrandit son oeuvre jusqu'aux étoiles et lui donne sa résonance épique, par-delà tous les ridicules, toutes les démesures, tous les tics ou travers du style, c'est cette grandeur d'âme qui le fait ne se préférer à rien, ne pas se retrancher dans son égoïsme d'artiste.
Par les soirs bleus d'été , j'irai dans les sentiers ,
Picoté par les blés , fouler l'herbe menue :
Rêveur , j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds ,
Je laisserai le vent baigner ma tête nue .
Je ne parlerai pas , je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme ,
Et j'irai loin , bien loin , comme un bohémien ,
Par la nature , --Heureux comme avec une femme .
... c'est pour leur bonté aussi que j'aime les gens les plus saugrenus, les plus inattendus, Retz, par exemple, que je lis en ce moment avec délices, pour me reposer de Balzac. Oui, plus que pour la fermeté de sa langue ou le charme primesautier de son esprit, je l'aime pour son amour et sa compréhension du petit peuple, unique peut-être à son époque, et qui explique sa popularité que n'importe quel machiavélisme ; pour le discernement de ses aumônes qui vont non point aux mendiants professionnels ou aux miséreux (qu'on ne pourrait soulager qu'en changeant la structure même de la société et sans doute aussi celle de l'univers), mais aux humbles, momentanément menacés de verser dans la misère, ceux que Péguy a appelés les pauvres ; pour la magnificence avec laquelle, ayant à rendre, en quelque sorte « la monnaie de sa pièce » à La Rochefoucauld qui avait fait de lui un portrait méchant, il l’exécute en quelques phrases...
2546 – [Climats, p. 39/40]
écrire c’est se rattacher en quelque façon que ce soit à ce qu’il y a d’essentiel en vous.
L'acte d'écrire n'aboutit à l'angoisse et à l'impuissance que chez ceux qui ont voulu écrire sans une ascèse préalable, en s'appuyant sur les ressources du seul langage, et sans consentir à y engager les forces profondes de leur être ; ou encore qui ont cru que l'exercice de la fonction littéraire suffisait à lui seul pour réaliser cette ascèse. La littérature devient chez eux une sorte de Catoblepas qui se dévore et se nie soi-même, non par bêtise, comme le croyait Aristote, mais au contraire par excès de subtilité. On oublie trop chez nos Articoles qu'écrire est un jeu dangereux, qu'il faudrait sans doute réentourer de tabous, de prohibitions, comme toute opération magique (et il y aurait la même chose à faire pour la sexualité), sous peine de voir se multiplier parmi nous les apprentis sorciers qui finissent par douter de la valeur de cette magie qu'ils ont voulu pratiquer maladroitement ou avec des mains impures. Écrire est une action grave, et qui ne laisse pas indemne celui qui la pratique. Une fois engagée dans cette voie, il n'y a pas de retour en arrière qui soit possible – pas plus d'ailleurs que lorsqu'on est engagé dans un progrès spirituel quelconque. Le « Il faut monter ou se perdre » du curé de Bernanos demeure vrai pour toutes les formes de vie intérieure quelles qu'elles soient.
Chez les écrivains qui n'ont pas réussi à s'élever au degré de la vie intérieure à partir duquel la création devient possible, il n'y a jamais de « dessin dans la tapisserie », pas de message communiquer au public, pas même un secret qui serait personnel à l'auteur et que, tel Midas, il crierait à des roseaux, comme le fait Montherlant dans La reine morte, ou Wilde dans son théâtre et plus encore dans le Le Portrait de M. W.H.
3225 – [p. 123]
Dès 1946, à Ascona, dans le Tessin, j’avais abandonné le livre que je tentais d’écrire sur mon expérience de Buchenwald. Il m’avait fallu m’y décider pour survivre, littéralement. Il me fallait choisir entre l’écriture et la vie, j’ai choisi cette dernière. J’ai choisi une longue période d’aphasie, d’amnésie délibérée pour revivre. Ou pour survivre.
(Jorge Semprún, p. 12)
Et la mère , fermant le livre du devoir ,
S'en allait satisfaite et très fière , sans voir ,
Dans les yeux bleus et sous le front plein d'éminences ,
L'âme de son enfant livrée aux répugnances .