Claude Gauteur

Ce petit livre raconte la rencontre et l'amitié d'un grand et prolifique écrivain et d'un des plus grands cinéastes au monde.





Tout part de ce que Jean Renoir fut le premier à adapter le personnage de Maigret au cinéma dans le film " La nuit du carrefour " avec son propre frère dans le rôle du célèbre commissaire. Simenon dira toute sa vie que l'acteur était le meilleur " Maigret " qu'il ait vu tout en avouant détester regarder les adaptations de son héros.





Le livre fait la part belle aux échanges épistolaires parfois professionnels, mais surtout d'amitiés, que les deux hommes échangeront jusqu'à la fin de leurs vies. Ces courriers sont souvent des encouragements ou des félicitations pour leurs travaux respectifs mais aussi l'occasion d'évoquer des souvenirs ou des amis communs et donc des anecdotes comme cette soirée passée chez Charlie Chaplin en Suisse.





Bizarrement, l'ouvrage est consacré presque essentiellement à Jean Renoir, sa vie, son oeuvre, Simenon étant surtout évoqué à travers le personnage de Maigret.





Etant un grand admirateur du cinéaste, ceci n'était pas pour me déplaire mais je pense, tout de même, que Simenon, l'écrivain lui-même étant un personnage, méritait surement plus de place dans ce livre.







Compte tenu de la taille ( 140 pages ), la lecture est finalement assez frustrante car la relation entre les deux protagonistes de ce livre telle qu'elle est décrite, n'est pas très approfondie. J'aurais voulu en apprendre davantage...

Un comédien, pas un acteur...





Pour Louis Jouvet, le comédien, contrairement à l’acteur, peut jouer tous les rôles parce qu'il est habité par ses personnages.

Michel Simon était un comédien, l'incarnation du comédien de cette époque. C'est ce que Claude Gauteur va tenter de nous développer dans cet ouvrage.





Pour sa démonstration, il va convoquer les acteurs et metteurs en scène qui ont côtoyé et travaillé avec Michel Simon mais aussi, de manière plus originale, reprendre les critiques éditées après chaque film ou pièce de théâtre joués par le comédien. Cette méthode nous permet de revisiter tous les grands rôles connus au cinéma mais aussi de découvrir la multitude de pièces de théâtre interprétées par Michel Simon.



Sans être véritablement une biographie, cet ouvrage retrace surtout la vie professionnelle, le parcours parfois chaotique, les désillusions sur le métier, les coups de gueule, les prises de position, les intransigeances de cet homme un peu anarchiste qui refusait de se fondre dans le système.







Une approche originale qui se veut complète et honnête dans la description de celui que d'aucun considère, y compris parmi ses illustres pairs, comme LE COMEDIEN.

L'immense Michel Simon à travers les rôles les plus marquants de sa carrière tant au théâtre qu'au cinéma mais avec une approche qui s'éloigne de la traditionnelle chronologie. Ici, sont privilégiées ses rencontres avec Jouvet, Renoir, Vigo, Sacha Guitry enfin Berri et Obaldia. Tous n'ont pu que reconnaître l'exceptionnelle originalité d'un physique, d'une voix et d'un incroyable talent. Simon chassait le saugrenu et il était parfois difficile de contrôler ses élans provocateurs mais ceux qui arrivèrent à contenir le monstre sacré nous donnèrent de purs chefs d'oeuvre comme Boudu, L'atalante, la Beauté du Diable, Drôle de drame.

Un ouvrage fascinant mais subjectif mais heureusement il existe de nombreux livres tout aussi excellents sur Michel Simon.

"Je ne pouvais pas croire que Simenon existait vraiment" écrivait Fellini, alors qu'Audiberti assurait lui que Simenon et le cinéma semblaient de réciproques synonymes.

Simenon était, c'est vrai, un auteur intransigeant et adapter du Simenon à l'écran ne fut jamais, lui existant, une mince affaire. Pourtant, il est sûrement l'un des écrivains qui a été le plus adapté à l'écran. Fort heureusement, il fut la plupart du temps parfaitement servi par des comédiens et des réalisateurs de grands talents.

Raimu, Pierre Renoir, jean Gabin, Michel Simon ont fait oublier que Charles Laughton a massacré le personnage de Maigret, alors que Gino Cervi, l'italien Peppone, s'en est très bien sorti.

L'ouvrage révèle de très belles photos de toutes ces adaptations cinématographique ou télévisuelles. Mais il est aussi très touchant dans la correspondance qu'il transcrit entre Fellini et Simenon, deux grands créateurs qui s'appréciaient énormément.

Louis Verneuil avait établi l'édition de son théâtre complet en douze volumes ; quatre seulement sont parus, truffés de précieuses préfaces. Il a écrit également « La vie merveilleuse de Sarah Bernhardt » dont il fut le gendre, et un extraordinaire livre de souvenirs professionnels « Rideau à neuf heures ». De retour en France, il se suicide. Mais qui était donc Louis Verneuil ? Un jour prochain, il finira bien par sortir de l'injuste oubli dans lequel il est tombé. Cette approche est la première à lui être consacrée.

L'oeuvre d'Henri-Georges Clouzot, de L'Assassin habite au 21 (1942) à La Prisonnière (1968), est connue et reconnue. Mais qu'en est-il de son oeuvre fantôme, des scénarios originaux qu'il a écrits mais non tournés, l'un notamment avec Jean-Paul Sartre, des adaptations, telle que Chambre obscure d'après Vladimir Nabokov, de L'Enfer arrêté après quelques jours de tournage, ou encore des remakes qu'elle a suscités ? Un ouvrage sur l'un des tout grands metteurs en scène du XXe siècle. Un homme difficile, mais extrêmement talentueux.