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Citations de Claude Halmos (52)


Claude Halmos
Ces "donneurs" sont alors pour les enfants des parents biologiques. Mais ils ne sont ni leur père ni leur mère. Car être père ou mère n'est pas une affaire d'ovules ou de spermatozoïdes, mais de désir. De désir que vienne au monde un enfant que l'on accompagnera sur le chemin de la vie.

[Psychologies n°377 - septembre 2017]
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Aimer un enfant, en effet, c'est lui apporter en permanence paroles, amour, aide et tendresse. Non pas pour le garder pour soi. Mais pour le rendre au contraire capable de vivre, chaque jour un peu plus, loin de soi, ailleurs. Aimer un enfant, c'est faire en sorte de lui être, au fil des jours, de moins en moins indispensable. A la fois sur le plan matériel (parce qu'on l'encourage à l'autonomie) et sur celui des sentiments.
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Claude Halmos
Les chagrins, tu sais, sont un peu comme les blessures du corps. Si quelque chose vient les frapper, ils recommencent à faire mal.

[Psychologies n°379 - Novembre 2017, p18]
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Claude Halmos
Et ce rappel est juste parce que, tu sais, les droits, c'est comme l'eau. Tant que l'on en a, on ne mesure pas à quel point c'est important. C'est quand ils manquent que l'on s'en rend compte.

[Psychologies n°394 - février 2019]
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Claude Halmos
L'amour n'est pas toujours là. Certains parents ne peuvent aimer leurs enfants, et pour autant, ils ne
sont pas des monstres. L'amour parental n'est pas instinctif. Parfois à cause de l'histoire personnelle,
l'amour parental peut être bloqué.Donner ce que l'on a pas reçu est parfois impossible. Pour donner
de l'amour il faut en avoir en soi :
-soit avoir été aimé par ses parents-dans
-soit avoir conscience de ce manque, et faire de ce manque la place pour le futur amour qu'on
donnera à son enfant
Mais les parents n'ont pas toujours conscience d'avoir vécu dans le manque. La prise de conscience
se fait au côté des autres (amis,camarades d'école, etc).
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"Je ne peux rien jeter"

Quel rôle joue le rapport au temps ?

Avoir du mal à jeter ses objets peut exprimer aussi une difficulté à se situer dans le temps, car jeter implique que l'on puisse conjuguer le passé, le présent et le futur de sa vie : j'ai eu cet objet, je n'en ai plus besoin, j'en aurai un autre. Pour que ce soit possible, il faut pouvoir s'inscrire dans un temps "en marche" : savoir ce qu'il y avait avant soi, ce que l'on est et ce qu'il y aura après soi. Ce n'est pas possible si l'on ne parvient pas à se situer dans la succession des générations. Or beaucoup de gens vivent dans une sorte de temps arrêté, d'ici et maintenant, sans passé ni avenir, parce que leurs parents ne les ont jamais inscrits dans un projet de vie. Ils ne les ont pas aidés à se projeter dans l'avenir, ils les ont gardés pour eux, dans un présent qui n'avait ni origine ni fin et dont il n'était pas question de partir. Ils ne leur ont jamais dit qu'après avoir été enfants ils devraient aller faire leur vie hors de la famille pour devenir parents puis grands-parents à leur tour. Prisonniers de cette sorte d'éternité morte ils ne peuvent pas plus jeter les objets dont ils n'ont plus l'usage qu'ils ne peuvent se débarasser de leur peau de "vieux enfants". Rien pour eux ne se perd, et, de ce fait, rien non plus ne se crée. La vie - quand elle est "vivante", est à l'image de la nature : il faut que des choses meurent et se perdent pour que d'autres vivent, que la fleur meure pour que naisse le fruit.
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Un parent qui aime vraiment son enfant, c'est-à-dire qui se préoccupe vraiment de son avenir, ne peut pas non plus se laisser aller en permanence à ses sentiments et à ses émotions, parce qu'il a une tâche à remplir. Il doit l'éduquer. Et que dans la vie quotidienne, ce devoir d'éducation l'oblige bien souvent à se priver du bonheur de l'instant. On le sait bien, se montrer ferme avec un enfant contraint fréquemment à "casser ( au moins momentanément ) l'ambiance" comme on dit.
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Si l'on dit à un enfant « si tu recommences, tu seras puni », on n'a pas à l'énoncer dix fois. On le dit une fois, éventuellement deux, mais le temps de la parole s'arrête là : si l'enfant recommence, on le punit. Ou, pour le dire autrement, on tient parole. On tient sa parole. On respecte la parole dite, la parole donnée. On prouve ainsi à l'enfant que les mots ont un sens.
A l'inverse, si, alors qu'on a dit qu'on agirait, on continue à dire et à redire, jusqu'à ainsi se dédire, on signifie à l'enfant que les mots n'ont pas vraiment de sens puisqu'on peut, sans problème, dire une chose et faire son contraire. Dès lors, l'enfant est perdu. Prisonnier d'un monde où les mots ne correspondent à rien, ne renvoient à aucune réalité, il flotte, sans boussole ni repère.
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Il le fait d’abord *, nous l’avons dit, parce qu’il ressent le besoin de limites. Mais il le fait aussi – et Françoise Dolto le souligne- parce qu’il aime le parent qui lui délivre la castration. Et surtout parce qu’il a confiance en lui, l’admire et souhaite profondément lui ressembler. Toutes choses qui, pour être possibles nécessitent évidemment que cet adulte soit aux yeux de l’enfant, crédible. (…)
Prêcher à son enfant la valeur de l’effort alors que l’on se montre soi-même incapable d’en faire aucun est peine perdue. Prétendre lui apprendre les passages réservés aux piétons alors que l’on a pour habitude de traverser au milieu des voitures n’a aucune chance d’aboutir. Ce type de conduite, « fais ce que je te dis, pas ce que je te fais ! », peut même être extrêmement destructeur pour l’enfant. S’il voit ses parents accomplir, à longueur de journée, les actes mêmes qu’ils lui interdisent, il finit toujours par en déduire, au moins inconsciemment, d’une part que, lorsque l’on est grand tout est possible, ce qui a toujours, sur sa vie future, des conséquences graves ; et, d’autre part, et surtout, que le parole est vaine et mensongère.
*accepter la castration
Page 215
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Il faut sortir de cette idée - destructrice - que les enfants ne s'élèveraient qu'avec des sentiments. Faire comprendre aux parents l'importance vitale de l'éducation pour leurs enfants et les aider à les éduquer.
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Son arrivée sonne le glas de tous les "possibles" dont le rêve permettrait de jouer sans limites : "on dirait qu'on serait", "on dirait qu'on ferait", "on dirait qu'on aurait un bébé qui serait ..." etc.
Au jour de sa naissance, le bébé ne "serait" plus. Il est.
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« Maladie »* dont seraient affectés les enfants qui « ne tiennent pas en place ». et que l’on prétend soigner en leur faisant absorber de la Rytaline (potion magique dont on est bien loin de connaître tous les effets à long terme). En oubliant simplement que « tenir en place » implique d’une part… que l’on ait une place. Et qu’on la connaisse. C’est-à-dire par exemple que l’ion puisse se situer par rapport à l’interdit de l’inceste, à la succession des générations, à l’ordre de la fratrie.
Et, d’autre part, que l’on ait reçu suffisamment de paroles et de limites pour comprendre et accepter le, comportement adapté à toute vie en société. Autrement dit, que l’on ait pu bénéficier non seulement des sentiments de ses parents mais bel et bien de leur éducation.
*L’hyperactivité
Page 246
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Malheureusement, on le sait, à ce niveau le bât blesse souvent car beaucoup de parents s’imaginent à tort que tout doit venir de l’enfant ; que celui-ci peut et doit trouver spontanément et seul l’envie d’avancer ; qu’il suffit donc d’attendre que celle-ci survienne.
Forts de cette conviction, ils ne s’autorisent pas à intervenir. Persuadés, de plus, que s’ils le faisaient, ils ne pourraient que lui faire violence et porter atteinte à son désir.
On retrouve donc fréquemment dans les consultations des enfants qui ont accumulé des retards divers (psychomoteurs, scolaires, etc) simplement parce que, faute d’être dirigées (dans les deux sens du mot : c’est-à-dire à la fois soumis à une autorité et pourvus d’une direction clairement indiquée), ils conduisent leur vie « en gardant un pied sur le frein ». ils s’enlisent dans des plaisirs régressifs et se maintiennent, à l’âge de la « grande école », en position de « bébés ». Il veulent qu’on les fasse manger, geignent pour qu’on les porte dès qu’ils sont fatigués, pleurnichent pour un rien et font au moindre refus des colères effroyables.
Page 201
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La dépendance de l’enfant est à la fois matérielle (car sa survie dépend essentiellement des adultes) et sociale : un enfant n’a que peu de droits et, s’agissant de sa famille il ne peut, seul, en exercer aucun : on ne divorce pas de ses parents. Aucun enfant, même s’il en a le désir, ne peut, sauf à être aidé par des tiers, quitter ses géniteurs même si ce qu’il vit avec eux est dramatique. Sa dépendance est également d’ordre psychique, car ses parents sont son premier objet d’amour. Il les admire et les pare, au moins pendant un temps, de toutes les qualités.
Attendant d’eux un amour qui lui est aussi nécessaire que l’air, l’eau ou la nourriture, il est toujours prêt, pour l’obtenir, à faire ce qui est en son pouvoir pour leur donner satisfaction, quel que soit le prix à payer. Les parents sont aussi pour l’enfant son premier modèle et la source de ses identifications : il pense et fait comme eux. Ce qui est d’autant plus lourd de conséquences que, cette influence agissant sur lui alors qu’il est en train de se construire, elle conditionnera sa vie entière. Façonné par eux comme la glaise par le sculpteur, il sera en grande partie ce que ses parents feront de lui.
Page 33
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Si on arrive à savoir ce que l'on vaut, pourquoi a-t-on des problèmes quand on veut l'affirmer face à un autre?

Les difficultés sont de plusieurs ordres:
--D'abord l'autre que l'on rencontre n'est pas seulement celui que l'on a en face de soi dans la réalité. C'est aussi tous ceux que l'on a dans la tête, tous ceux dont on a dû un jour affronter le regard dans des situations où l'on a pu se sentir coupable, jugé ou humilié.
--D'autre part l'autre que l'on va voir a sur nous un pouvoir réel: il peut nous embaucher ou pas, nous augmenter ou pas...
Mais le problème n'est pas vraiment là: il tient à l'importance que l'on va donner ou non à son jugement et cela dépend de ce que l'on a vécu auparavant: si l'on est sûr de soi, on donnera à ses propos une importance relative. Si l'on se sent déjà dévalorisé, elle sera colossale car on sera alors, comme toujours en pareils cas, à la recherche de la reconnaissance que l'on n'a jamais eue. On donnera donc à l'autre, sans le savoir, un pouvoir exorbitant sur nous: celui de nous dire si nous valons ou non quelque chose.
Il s'agit évidemment d'un leurre, mai d'u leurre auquel on croit.
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L'autorité "juste", en effet, est celle que le parent manifeste à l'enfant en lui faisant bien comprendre qu'elle n'est pas tant la sienne à lui, le parent, que celle de la loi.
(...) le parent n'est qu'un transmetteur. Il transmet la loi.
(...) le parent autoritaire n'est pas du tout dans cette position. Il ne transmet, lui, en aucune façon, la loi commune. Il impose essentiellement à l'enfant sa loi à lui. C'est-à-dire ses propres exigences, nées de son histoire, de ses angoisses, de sa névrose etc...
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Certaines personnes donnent l'impression de vivre dans une peur permanente de "manquer" alors que, en réalité, elles ne manquent de rien. Comment l'expliquer ?
Expliquer pourquoi quelqu'un a peur de manquer - alors que dans la réalité il ne manque de rien - est difficile.
La vie, en effet, impose que l'on apprenne à "manquer" (on doit pouvoir entreprendre même si l'on n'est pas sûr de réussir, oser nager sans sa bouée et, comme au jeu, risquer sa mise). Mais nombre de gens refusent cette règle du jeu : ils ne veulent jouer qu'à coup sûr, n'aimer que s'ils sont aimés et ne jamais rien faire qui puisse dépasser leurs compétences.
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L'enfant est acteur de son éducation. Parce que ses parents n'ont pas le pouvoir de le transformer (...). Ils n'ont pas ce pouvoir parce que personne ne peut changer de l'extérieur un être humain.
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Le malheur n'a pas toujours besoin, pour croître, de la réalité. Il se suffit aisément des fantasmes induits par cette réalité ...
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Nul ne peut donc prétendre éduquer sans douleur. Mais les douleurs dont nous parlons, il faut que les parents le comprennent, ne sont en rien comparables aux brimades absurdes et destructrices qu’infligent aux enfants les adultes qui usent (et abusent) de leur pouvoir pour leur imposer leur propre loi, leurs règlements imbéciles, leur bon plaisir ou leur sadisme. La castration impose à l’enfant des souffrances mais celles-ci ne sont que le lot commun, le prix à payer pour grandir.

Page 220
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