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Critiques de Claude Lecouteux (34)
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Fantômes et revenants au Moyen Age

Trouver un livre sur ce thème relève de la chasse aux trésors. Et je ne remercierai jamais assez l'amie qui me l'a offert. Il s'agit d'un essai complet sur le sujet, ou, du moins, il se veut au plus près de cela. Il prend appui sur la littérature nordique notamment pour expliquer la façon dont étaient gérés les défunts et leur âme. Ainsi, le livre se divise en quatre parties. Une première partie que je qualifierai de "terre à terre". Ne voyez-là rien de péjoratif. Claude Lecouteux met à notre disposition tous les rites funéraires. La deuxième va s'intéresser aux vrais et faux revenants. Les vrais reviennent de leur plein gré, investis d'une mission. Les autres sont des récalcitrants le plus souvent. La troisième met en relief l'âme et l'au-delà. Elle va mettre en avant les différentes croyances mais également l'influence de la religion sur les pensées. Quant à la quatrième, elle souligne tout le folklore créé autour de ce thème. On se rend compte que la mort rebute et fascine. Peu importe les siècles ou les populations, elle a toujours intrigué. C'est pour cela qu'on la retrouve dans les textes, dans la tradition orale, dans les dessins ou les tableaux.



Si l'auteur s'est surtout attaché à prendre des exemples dans la littérature nordique - ce qui peut se comprendre puisqu'il est spécialiste de cette dernière -, il s'est tout de même intéressé à la société romaine, la confrontant ainsi à la société germanique et scandinave. C'est le seul petit bémol que j'ai à faire. J'aurais aimé en savoir plus sur notre société médiévale. Il reste à noter qu'il fait également référence à l'archéologie.



J'ai vraiment apprécié ce livre, pour plusieurs raisons. La première est qu'il traite d'un thème qui est, à la limite, un tabou (la mort) associé à une superstition pour certains, une réalité pour d'autres. Il ne prétend en aucun cas clore le débat. Peu de livres en parlent aussi bien. La deuxième est qu'il est extrêmement bien documenté et détaillé. La dernière, enfin, est qu'il est facile d'accès. On sent que Claude Lecouteux est à la fois un passionné, un spécialiste et, surtout, un pédagogue.



Alors, si le thème vous tente, n'hésitez pas !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Fantômes et revenants au Moyen Age

Postface : Régis Boyer



ISBN : 9782902702336



Evidemment, il faut aimer le sujet et s'y connaître un minimum en mythologie non seulement médiévale française mais aussi scandinave (norroise), saxonne et même celte. Mais l'ouvrage est passionnant et ne tombe pas dans l'erreur du jargon spécialisé (malgré quelques termes qu'on ne peut éviter ici et là .)



Déjà, Lecouteux pose une différence entre le "fantôme", évanescent par nature, ectoplasmisque, capable de disparaître comme la brume ou la fumée, et le "revenant." Celui-ci, au Moyen-Age en tous cas et sous différentes latitudes, semble conserver son corps (et sans "gore" zombiesque dans le procédé), une chair où les doigts s'enfoncent mais dont ils ne sortent pas couverts de pourriture même s'il arrive aux revenants d'être de couleur noire. J'avoue que, en lisant les nombreux passages consacrés par Lecouteux à la question, j'ai pensé - l'auteur en parle même à un certain moment - que le personnage du vampire était susceptible de trouver ses origines dans ces revenants dont l'un au moins, en Islande, semble non pas boire le sang mais s'attaquer à la chair de ceux qu'il a sous la main.



Lecouteux souligne aussi les traces indéniables de transmission entre les traditions funéraires scandinaves et les traditions celtes, les deux peuples ayant eu, semble-t-il, en bons marins, de nombreux rapports.



Tout ce qui concerne la mythologie norroise est d'ailleurs particulièrement intéressante. Bien sûr, le livre de Lecouteux traite avant tout des traditions funéraires mais il ne peut le faire sans évoquer l'esprit du peuple qui les pratiquait. Les mythologies scandinave et germanique se partagent Odin et Hel - le premier étant une divinité guerrière certes mais plutôt bienveillante, Hel, fille de Loki, l'esprit du Mal, régnant sur ce qui équivaut aux Enfers. On voit bien aussi combien les peuplades d'Europe du Nord - parce que les conditions climatiques le leur permettaient sans trop d'effort - ont entretenu la coutume des veillées et des banquets funèbres, qui débouchent tôt ou tard sur la tradition, toujours respectée en principe en Bretagne dans certains milieux pour la Toussaint, ainsi que dans les pays scandinaves pour la Fête des Morts, du couvert réservé à table au défunt de l'année.



Celtes, Scandinaves, Saxons, Germains, tous semblent avoir considéré comme normale la vie des revenants en tant que parallèle à celle des vivants. S'il existe des "revenants" mauvais et aigris - il faut dire qu'ils l'étaient déjà pas mal de leur vivant - se dressent à leurs côtés des revenants sympathiques et protecteurs qui, pour leur part, rappellent les dieux lares de l'Antiquité. Les premiers rôdent et rendent la vie impossible aux survivants, les seconds se promènent et gardent l'oeil ouvert sur leurs descendants au cas où ...



Au Moyen-Age, vivants et morts font "bon ménage" - n'enterrait-on pas dans les églises d'ailleurs ? La foi est vive, certes mais cette foi ne concerne pas seulement Dieu, quel qu'Il soit. Car, si l'on croit en Dieu, on croit à la survie des morts. Et peut-être est-on tenté de croire plus facilement à la survie des morts qu'à Dieu parce que, les morts, on les a connus.



Autre détail qui fait réfléchir : pour les peuples non encore christianisés ou sur le point de l'être, la mort n'est qu'une étape qui débouche effectivement sur une autre forme de vie. Cette certitude absolue, le christianisme ne semble pas avoir réussi à la supprimer. Il l'a donc adaptée plus ou moins, tout en se gardant bien d'adopter l'idée d'une quelconque réincarnation. Les différents avatars que cette religion va à son tour traverser lui permettront par la suite d'aboutir, en tous les cas, chez certains croyants, à une vision moins rigide et plus audacieuse de la Mort, comprise comme une espèce de "porte" amenant l'esprit à un autre niveau.



Les universitaires qui ont étudié le sujet bien plus profondément que moi me pardonneront d'utiliser mes mots profanes pour exprimer tout le plaisir que j'ai pris à lire ce document, à la fois simple mais détaillé et, il me semble, des plus sérieux. (Il m'incite d'ailleurs à me procurer le livre que Lecouteux a consacré à la croyance aux vampires.) En outre, je signale que le lecteur intéressé pourra y trouver des parallèles entre certaines coutumes très anciennes, comme les poignées de terre jetées sur la dépouille et qui, aux origines, étaient toujours au nombre de trois (très symbolique) et celle que, de nos jours, aux inhumations, nous continuons à jeter sur le cercueil du défunt. Geste très parlant, destiné au départ à signifier au défunt qu'il devait désormais rester dans sa tombe et accepter son nouveau statut, cette coutume s'est transformée au fil des siècles en un "au revoir" moins tragique quoique toujours très émouvant, par lequel nous manifestons qu'un jour, nous qui versons aujourd'hui cette poignée de terre en hommage à celui qui nous a quittés, nous le rejoindrons nous aussi, poussière revenue à la poussière. C'est un au-revoir, non un adieu et la promesse solennelle de nous retrouver dans l'Au-delà.



A lire. Si le sujet vous intéresse et si le passé vous passionne - mieux encore, si cela vous rassure de constater que le passé survit, souvent apaisé et débonnaire, dans notre présent. .



Nota Bene : et, en plus, la jaquette est très belle. ;o)
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Fées, sorcières et loups-garous au Moyen Age

Encore un excellent livre de Claude Lecouteux.



Les fées, les sorcières et les loups-garous, qu’ont-ils en commun ?

Ce sont des « Doubles ».

Continuant dans son approche de l’univers mental des populations du Moyen-Âge au travers des textes plus anciens et malgré la christianisation. L’auteur nous fait découvrir comment la notion du Double a donné naissance à tout un tas de créatures merveilleuses telles que les fées ou encore les loups-garous.



Toujours armé d’une pléiade de sources, principalement les textes scandinaves et germaniques, l’auteur développe sa thèse avec logique.

Son écriture est toujours très agréable et son érudition est tombée par terre. Le lecteur n’a aucune difficulté à lire cet ouvrage.



Ceci dit, il faut signaler qu’il y a quelques redites si l’on a lu les deux « tomes » précédents, Revenants et Fantômes au Moyen-Age et Nains et Elfes au Moyen-Age. De plus, les renvois vers ces deux ouvrages sont assez nombreux.

Il faut aussi prendre avec des pincettes ce qui est développé. Les sources sont principalement germaniques et scandinaves, les choses ne peuvent peut-être pas être appliquées à notre « territoire » français plus empreint de culture celtique.



Un truc aussi est assez triste : une grande partie de la bibliographie est inaccessible (pour moi) vu que de nombreuses références sont en allemand !



Encore une superbe lecture que j’ai dévorée avec plaisir.

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Histoire des vampires : Autopsie d'un mythe

Erudit et très bien documenté, cet essai sur le mythe des vampires, aborde les différents aspects du sujet : historiques, sociologiques, littéraires, cinématographiques.

Une très bonne base pour mieux connaitre le thème du vampirisme, avec un livre sérieux, mais jamais pédant.
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La légende de Siegfried

Cet ouvarge est composé de deux sagas : la chanson de Seyfried à la peau de corne et la saga de Thidrek de Vérone. Il nous décrit en fait l'histoire de Siegfried : mondialement connu au travers des Nibelungen et de l'adaptation musicale qu'en avait donné Wagner. Siegfried est le personnage central d ela mythologie germanique et scandinave. Son histoire q inspiré nombre de récits ultérieurs et fait aprtie du patrimoine culturel de l'humanité. L'ouvrage permet une plongée dans un univers mental où se côtoient mythes et légendes mais qui a donné un fond culturel sans précedent aux peuples du Nord.
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Démons et génies du terroir au Moyen Age

Encore un ouvrage très intéressant.



Le livre ne concerne que les génies du terroir et pas les génies domestiques (traités dans un autre livre).



J’avoue que j’ai du mal à trouver les mots pour parler du contenu de cet ouvrage. Les génies, ou les démons dans les versions christianisées sont des êtres qui vivent sur un territoire (wouah, le scoop). Claude Lecouteux tente, toujours en suivant l’univers fantastique développé dans ses autres livres, d’expliquer qui sont ces êtres, comment ils se caractérisent, comment ils se manifestent.



Toujours avec une érudition à tomber par terre et une plume fluide et légère (mais toujours aussi sérieux), l’auteur développe son sujet avec moult exemples et une logique imparable, avec de très nombreux extraits d’œuvre en tout genre.



Ceci dit, les notes bibliographiques qui sont condensées à la fin des chapitres, c’est insupportable !!! Je ne sais pas à qui la faute (auteur ou éditeur), mais c’est chiant de devoir quitter sa page à chaque note pour voir à quoi cela correspond.



Une super bibliographie, mais, hélas, toujours en partie inaccessible pour les non-germanophones ! (et c’est là que tu sans la haine de ne jamais avoir pu faire allemand !)



Bien qu’il se lise tranquillement et sans vrai « prérequis », je pense qu’il est judicieux pour saisir plus de choses d’avoir lu les ouvrages précédents de l’auteur.



Comme toujours, c’est un véritable plaisir de dévorer ce livre ! On apprend plein de choses et permet d’obtenir une nouvelle vision des légendes et des croyances, surtout les croyances populaires. Bref, une nouvelle vision sur le monde (occidental).

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Histoire des vampires : Autopsie d'un mythe

Un livre intéressant, mais peut-être un peu décevant.



Comme toujours, c’est un livre très bien construit où l’on retrouve la manière d’analyser de l’auteur bien qu’ici, elle soit un poil différente, car il part parfois des caractéristiques du vampire à partir de la littérature.

Ceci dit, j’ai senti le développement plus « faible » en comparaison des autres ouvrages que j’ai pu lire. Bien que les idées soient parfaitement cohérentes, j’ai eu l’impression que l’auteur n’y croyait pas forcément toujours. C’est une impression étrange pour ce type d’ouvrage.



Quoi qu’il en soit, le livre se lit très bien et est très compréhensible. La démarche est bien menée et l’on retrouve les idées de l’univers mental des gens de l’époque.



Comme toujours, une très bonne bibliographie.



Bref, peut-être un peu déçue par ce livre moins « poussé » que les autres livres sur les « créatures fantastiques » du Moyen-Âge, mais toujours un ouvrage de qualité.

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Elle mangeait son linceul : Fantômes, revenant..

Une anthologie intéressante.



Dans cette anthologie, Claude Lecouteux nous présente un ensemble de textes qui ont pour sujet les morts et les revenants. Triés dans différentes catégories (vampires, hantises, vies posthumes…), nous découvrons des récits de différents types (contes/légendes, exemples, témoignages) qui mettent en scènes ces morts.

Originaires de nombreux pays, de la Scandinavie à l’Asie, bien que la majorité soit d’origine germanique (Lecouteux est germaniste), les textes vous dévoilent un large éventail de situations où les morts sont parfois sympathiques, parfois un peu moins.



Ce livre est très intéressant pour qui s’intéresse au sujet. Personnellement, j’ai beaucoup aimé. De plus, le livre se lit très bien. Les récits choisis sont tous très accessibles. J’avoue avoir sauté quelques récits, car certains d’entre eux sont décortiqués dans les autres ouvrages de l’auteur (j’ai retrouvé certains textes lus dans « Chasses fantastiques et cohortes de la nuit au Moyen-Âge ».

Grâce à cet ouvrage, j’ai pu découvrir certaines sources de l’auteur et j’en suis ravie.



La bibliographie est comme toujours assez fournie, mais avec toujours le regret de voir un trop grand nombre d’ouvrages en langue germanique. Mais c’est comme ça…



Un livre qui se lit vite, très intéressant, mais peut-être à réserver à un public spécifique.

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Fantômes et revenants au Moyen Age

Un live que j’ai trouvé très intéressant.



Il n’est pas toujours facile de comprendre les croyances des uns et des autres, encore plus dans des temps éloignés où la science n’expliquait pas (presque) tout.

Comment comprendre les croyances dans les revenants ?



Claude Lecouteux nous propose ici de découvrir ce que sont ces revenants, dont certains sont « vrais » et d’autres « faux » et de savoir d’où ces croyances médiévales sont issus.

Grand spécialiste des cultures germaniques, l’auteur utilise beaucoup ses sources pour élaborer son propos, mais, grand érudit, il fait aussi appel à des connaissances antiques.

Je tiens d’ailleurs à signaler que les bases de cette étude étant principalement scandinaves et germaniques, il ne faut donc pas appliquer les idées développer au pied de la lettre pour le territoire français, même si certains liens sont faits.



Comme toujours, j’ai adoré lire cet ouvrage. Lecouteux est vraiment très doué pour rendre ses propos intéressants avec une érudition poussée, mais qui reste accessible pour tous les publics.



Nous apprenons donc qui sont ces revenants ? Pourquoi reviennent-ils ? Reviennent-ils tous de la même manière ? Sans oublier comment s’en débarrasser.

Avec toutes ses questions et ses réponses, on voit s’esquisser un univers mental particulier de la personne du Moyen-Âge entre culture païenne et culture chrétienne.



Petite remarque, il semblerait qu’il y ait eu plusieurs éditions de l’ouvrage en question. Comment il n’y a aucune remarque dans l’ouvrage, je suppose que j’ai la toute première ?



Un livre que j’ai vraiment apprécié, car il permet d’appréhender le Moyen-Âge à partir des croyances (et de la petite mythologie) et permet aussi d’avoir un autre regard sur cette période et sur ces gens.

À découvrir.

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Nos bons voisins les lutins : Nains, elfes,..

Une anthologie intéressante.





Dans ce livre, Claude Lecouteux nous propose de découvrir tout un ensemble de texte traitant des petits êtres, nains, elfes, lutins. L'auteur a regroupé des récits (européens) qui évoquent ces créatures et les a classés en divers thèmes.





La première chose qui est frappante c'est la diversité des créatures. La liste, non exhaustive, est assez incroyable et majoritairement germano-scandivanes. Je suis sûre qu'il y en a encore beaucoup d'autres, mais il serait probablement impossible de toute mettre dans un seul ouvrage.





Les textes, plus ou moins anciens, sont tous très accessibles et ne présentent pas de difficultés particulière de lecture. La seule chose qui est parfois « pénible » c'est l'effet répétition : en effet, certaines histoires sont presque les mêmes, avec seulement les noms qui changent.





Les amateurs d'une célèbre saga mettant un jeune sorcier balafré devraient retrouver d'agréables « sources » à l'un des personnages (que personnellement, je déteste).





J'ai beaucoup apprécié ma lecture. J'y ai découverts plein de chose, de références pourrait-on dire, surtout que j'ai pu lire de nombreux ouvrages de l'auteur.



Un livre que je recommande à tous les amateurs du genre.

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Les Nains et les Elfes au Moyen-Age

Un autre ouvrage très intéressant, mais où les elfes sont un peu délaissés au profit des nains.



Dans la continuité de son livre « Revenants et fantômes au Moyen-Age », Claude Lecouteux propose de savoir ce qu’étaient les nains – et les elfes — dans les croyances du Moyen-Age à partir des textes littéraires. J’en profite pour dire que l’auteur s’attarde uniquement aux nains dans le domaine littéraire, il n’aborde pas la question des nains, c’est-à-dire des personnes de petite taille dans la société « civile » si l’on peut dire (ce qui pourrait être une étude intéressante à mener, surtout que j’avais vu un reportage sur le sujet).



Ah, les nains… Avec la fantasy, on les voit souvent ; les légendes scandinaves en parlent souvent, les mettent en scène… Mais qui sont-ils vraiment sans tomber dans les stéréotypes modernes ?

Pour commencer, il est surprenant d’apprendre le terme « nain » pouvait désigner un être qui n’était pas obligatoirement de petite taille : en effet, l’idée de « nain » s’est perdue dans les traditions écrites, on utilise le terme pour désigner des créatures qu’on ne comprend pas et qui sont diabolisé.

Ensuite, on se rend compte que nains et elfes peuvent désigner les mêmes créatures dans les textes, mais que les deux « races » ne sont pas comparables. Ils n’appartiennent pas aux mêmes « sphères » pourrait-on dire : les nains sont des créatures autonomes alors que les elfes sont sous l’égide des Dieux (les Vanes principalement). Ils ne possèdent pas les mêmes symboliques et les mêmes fonctions. D’ailleurs, les fonctions de ces races sont inversées avec le christianisme.

Car oui, nous avons bien à faire à deux types de créatures bien différentes, mais qui possèdent un point commun : elles sont liées au monde des Morts. Continuant dans les idées et la vision du monde mis en place dans « Revenants et Fantômes au Moyen-Age ».



Je résume assez mal ce livre, car les choses sont complexes et subtiles, mais les démonstrations sont faites de manière fluide et sont très bien menées. De plus, comme toujours, l’auteur rend ses recherches très accessibles pour le lecteur novice.



L’étude se base principalement sur les textes et références germaniques et scandinaves, il faut donc avoir un certain recul pour ce qui concerne la France, même s’il y a des références celtiques. Par ailleurs, on apprend que si nains et elfes ne sont pas courants de par chez nous, il se pourrait bien que les lutins soient une survivance ces nains (et les fées celles des elfes ?).



Si j’ai adoré l’étude sur les nains eux-mêmes, j’avoue que j’ai été un peu déçu par la partie sur les elfes. Non pas qu’elle soit mauvaise, mais qu’elle était bien trop courte ! Je pense que les deux « races » auraient mérité un livre chacun.



Encore un ouvrage très intéressant qui permet d’approfondir ce qui a déjà été mis en place dans « Revenants et fantômes au Moyen-Age » (il n’est pas nécessaire de l’avoir lu pour comprendre ce livre) : à savoir une vision de la vie très différente, car la Mort ne représentait une fin, mais une étape. Les créatures sont toutes en lien avec ce monde des morts…

À découvrir.

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Mondes parallèles : L'univers des croyances d..

Un ouvrage intéressant, mais qui m’a un peu déçu.



Le livre nous propose donc plusieurs textes pour nous permettre de comprendre l’univers des croyances des gens au Moyen-âge. Et sur ce point, comment faire un reproche à l’auteur ? Les diverses œuvres présentées, si on les lit avec un regard critique, nous permettent de saisir la manière dont les gens de cette époque vivant dans leur monde.

C’est vrai qu’aujourd’hui, les mots croyances, rites ou même superstitions ont une connotation négative et l’on se moque facilement des personnes qui s’y réfèrent. Sans aller de temps « des mythes » (certains anthropologues et ethnologues pourraient me tordent le cou), il faut bien comprendre que ces « croyances » n’en étaient pas forcément à l’époque, c’était des réalités communes et courantes.



Ce qui m’a un peu déçu dans cet ouvrage, c’est le manque d’explication pour mieux comprendre les textes proposés. Je ne suis pas forcément familière des pensées médiévales et il n’était pas forcément aisé de comprendre certains points.

J’’avoue que j’aurai aussi aimé plus de « pont » entre les restes de croyances issu du paganisme et les mythologies chrétiennes.



Malgré cela, le livre reste assez accessible. Ceci dit, il vaut mieux avoir quelques connaissances et surtout un regard critique pour saisir la subtilité des textes compilés. Comme il est petit, il se lit très vite.



À découvrir pour celles et ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur l’univers mental et les croyances des gens du Moyen-Âge.
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Fées, sorcières et loups-garous au Moyen Age

Fées, sorcières et Loups-Garous semblent au premier abord ne pas avoir de points communs, mais si vous vous intéressez à la spiritualité scandinave, vous y verrez des manifestations du double. Ce double que nous a si bien expliqué Régis Boyer, de manière assez universitaire et complexe, est repris par Claude Lecouteux, ici en des termes bien plus souples et compréhensibles. Il s’agit d’un autre moi possédant une grande dépendance qui permet de voyager au loin.

Ce concept de double ne peut se dissocier de celui de l’âme, longuement expliqué dans un premier temps, qui est assez complexe dans la culture scandinave médiévale (Hamr, Fylgja, Hugr...), ce n’est qu’ensuite que l’on aborde le cœur de l’essai, de manière naturelle.

C’est un ouvrage complet, très bien construit et documenté, agréable à lire. Une approche nouvelle sur ces créatures surnaturelles que sont les fées, les sorcières et les loups-garous.
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Chasses fantastiques et cohortes de la nuit..

Encore un livre très intéressant.







Je ne connaissais que peu ces « troupes de nuit ». J’avais seulement lu quelques contes les évoquant, mais rien de plus. C’est donc avec un vrai plaisir de découvrir toutes la diversité d’attroupement nocturne : Dames d’Abondance, Chasseur sauvage ou maudit, armée furieuse… Plusieurs pouvant parfois se confondre ou se télescoper.







L’ouvrage nous propose aussi de voir l’évolution de ces différentes troupes avec les modifications apporté par l’Église avec la diabolisation des éléments anciens, l’apport de nouveau thème sous la plume d’écrivain, les mélanges des différentes troupes.







Comme dans tous ses ouvrages, l’auteur développe ses idées avec de nombreux extraits de textes divers et variés. C’est clair, très érudit et toujours très accessible même pour un néophyte.







J’ai été très contente de voir que les notes de bas de page sont enfin en bas de page et non plus à la fin des chapitres.







S’il y avait encore un point noir, c’est la bibliographie. Parce que hélas pour moi, trois fois hélas, beaucoup de titres d’ouvrages sont en Allemand (langue que je ne parle pas).







Quoi qu’il en soit, c’est encore un ouvrage très intéressant que j’ai pris plaisir à lire.
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Mondes parallèles : L'univers des croyances d..

Cette anthologie regroupe des textes médiévaux faisant allusion aux croyances encore en usage à cette époque. Ce sont des réminiscences du paganisme que les éclésiastiques chrétiens tentent de faire disparaître des pratiques religieuses.

Ces documents sont souvent cités dans les essais de Claude Lecouteux et servent d’appui à leurs développements. Il faut donc les lire en complément car seuls, ils ne sont que peu compréhensibles pour les non avertis.
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La mort, l'au-delà et les autres mondes

Si l’univers surnaturel au Moyen Âge vous passionne, vous ne pouvez pas faire l’impasse sur la lecture d’un ouvrage de Claude Lecouteux !

Ce docteur en études germaniques et es lettres axe ses recherches littéraires plus particulièrement sur la magie, les mythes, les contes, les légendes, les croyances autour de la mort et des morts, vastes domaines d’étude, tous aussi abondants que les livres de l’auteur.

Dans « La mort, l’au-delà et les autres mondes », Claude Lecouteux s’attaque à l’étude des défunts et de l’outre-tombe de l’Antiquité à nos jours. Ses références sont exclusivement littéraires, elles concernent en grande partie le Moyen Âge bien sûr et sont parvenues jusqu’à nous par l’intermédiaire des contes, des traditions, des romans de chevalerie, mais aussi de témoignages recueillis après des comas, des catalepsies ou d’expériences de mort imminente.

Les représentations de la mort se sont enrichies et se sont complexifiées au fil des siècles en parallèle avec l’évolution des mentalités et de la religion (du passage du paganisme au christianisme).

C’est ici un véritable voyage dans le temps et les croyances qui nous est proposé. Mais attention il faut être bien équipé, car les écueils sont nombreux.

Les textes de référence ne sont pas retranscrits mais résumés et condensés, ce qui est utile quand le lecteur les connait déjà, mais un peu obscur dans le cas inverse. Je n’ai été à l’aise que dans le chapitre sur la littérature scandinave, je connaissais les mythes rapportés. Il faut donc avoir lu un bon nombre de livres en amont pour optimiser la lecture.

Et effectivement, il y a beaucoup, beaucoup, mais alors énormément de documents (très intéressants soit dit en passant), un vrai inventaire, c’est un peu indigeste parfois, ils sont donnés à titre d’exemple, mais pas toujours expliqués, ce qui semble évident à l’auteur ne l’est pas forcément pour le lecteur !

On sent que l’auteur se met au niveau du lecteur et qu’il se contraint dans un cadre donné, sans aller plus profondément dans la matière que fournissent ses sources. Je peux comprendre sa position, mais je suis un peu restée sur ma faim (de savoir).

Pour mon « premier Lecouteux », je suis quand même assez positive, on y trouve beaucoup de matière intéressante et c’est vraiment agréable de lire un auteur qui maitrise son sujet et qui sait de quoi il parle !
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Elle mangeait son linceul : Fantômes, revenant..

Les récits très brefs présentés dans cette ouvrage ne montrent pas suffisamment les aboutissants des différents types de mort présentés.
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Elle courait le garou : Lycanthropes, homme..

Une anthologie super intéressante.



Dans cet ouvrage, Claude Lecouteux nous propose de découvrir les textes anciens évoquant les loups-garous. Si la plupart des textes sont très accessibles, ceux des annexes sont plus complexes, car écrits dans le français de l’époque (ça se lit, on comprend, mais ça demande parfois un peu de concentration).

Une chose que j’ai beaucoup aimée, ce sont les nombreux textes asiatiques (majoritairement chinois) où l’on évoque les « tigres-garous » qui permettent des parallèles intéressants avec nos lycanthropes.



Ce que j’ai le plus retenu de cet ouvrage, c’est l’intro qui met en avant la vision « Hollywoodonormé » du Loup-garou que nous avons. En effet, ces créatures, moins représentées en littérature que son camarade vampire (avec qui il se confond parfois), a été standardisé par le cinéma. Mais les récits sur les raisons de la métamorphose, ses moyens de l’affronter ou de le guérir (et oui, on peut guérir de la lycanthropie !) nous proposent une vision très différente.

De plus, on se rend aussi compte que la littérature contemporaine (je pense ouvertement à la bit-lit) se base sur les normes cinématographiques.



Un livre très intéressant sur le fond et qui reste très accessible.

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Fées, sorcières et loups-garous au Moyen Age

• Ce qui est compliqué avec ce genre d'ouvrage, c'est qu'on ne sait pas si la compréhension va être facile ou non. Dans ce cas-ci, je ne m'attendais pas à être perdue!



• Lorsque j'avais mis ce livre dans ma wish-list, je pensais que ça allait aborder d'une manière simple, purement et simplement les fées, les sorcières et les loups-garous. Mais non! On aborde beaucoup (pour ne pas dire essentiellement) la question du "double", cet autre-moi (pour faire simple) qui est à l'origine de ces trois créatures et êtres auxquels s'intéresse, ici, Claude Lecouteux.



• L'approche, en elle-même est assez intéressante, mais j'avoue que cette notion du double, avec tout le vocabulaire scandinave et d'autres cultures m'ont perdue!
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Histoire des vampires : Autopsie d'un mythe

A l'occasion d'une étude des Fleurs du mal de Baudelaire, j'ai voulu tout connaître de la figure du vampire ! Ce livre est parfait. Il replace ce personnage dans l'histoire des personnages de revenants, et plus largement celle d'une frontière entre le monde des vivants et ceui des morts. Nourri de nombreuses recherches, de témoignages de "vampirologues", cet essai se lit avec plaisir : on perçoit bien la volonté pédagogique de l'auteur. A présent, je sais pourquoi l'ail permer de combattre les
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