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Critiques de Claude Mazauric (20)
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La Révolution française : Dynamiques, influence..

Encore un livre sur la Révolution française ! Oui vous savez que je suis une passionnée !

C'est un ouvrage très pédagogique écrit par des spécialistes sérieux que sont Messieurs Biard Michel et Dupuy Pascal.



C'est un livre original et complet présenté en quatorze chapitres :

- du 1er au 6e : une présentation chronologique du XVIIIe siècle en 1804

- ensuite par thème : l'apprentissage de la politique, luttes rurales, religion, culture...



J'ai beaucoup aimé et j'ai appris encore notamment :

- sur les crises du XVIIIe siècle qui "préparent" la Révolution.

- les luttes rurales

- la contre-Révolution.



Livre érudit et non partisan, il est un ouvrage à conseiller aux étudiants et à tous les passionnés de la période !
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1789 : Sur la révolution de France

Ce texte (repris et élargi) est issu d'une conférence de Claude Mazauric du 23 octobre 2018 intitulée "Pourquoi s'intéresser à la Révolution aujourd'hui ?".



L'intention de l'auteur est de soumettre aux auditeurs (aux lecteurs) une approche à la fois distanciée des questions que pose l'état présent des savoirs sur le fait révolutionnaire de la fin du XVIIIe siècle.



Présenté en quelques questions, le plan est simple :

- Comment penser le régime de temporalité de la Révolution française ? érection du capitalisme ?

- Où poser ses bornes chronologiques : est-ce un bloc ?

- Les grands hommes de la Révolution

- En quoi, cette Révolution a produit ou non un modèle de transition ?

- La bataille mémorielle sur l'héritage révolutionnaire.



Un petit fascicule de 139 pages extrêmement intéressant et instructif, surtout pour placer la Révolution dans le contexte actuel.

Une bibliographie à jour est insérée à la fin de l'ouvrage.
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Jean-Jacques Rousseau à 20 ans

Ma lecture lointaine Du contrat social m’avait laissée le souvenir d’un auteur profondément animé par le souci d’une société juste reposant sur la souveraineté de son peuple grâce à un pacte social qui garantirait à ceux qui s’y soumettent égalité et liberté entre ces citoyens.

J’étais loin de m’imaginer que le parcours désordonné voire chaotique tel que le décrit Claude Mazauric puisse accoucher d’un esprit aussi perspicace et novateur que celui de J-J Rousseau.

Car ce qui nous conté c’est un tempérament qui pourrait apparaître bohème et irrésolu à notre époque, nourri de rencontres et de découvertes opportunes pour qui est né roturier et sans appui.

C’est avant tout un jeune homme qui se laisse guider par le destin : Rousseau devient catholique moins par conviction que par opportunité, côtoie la noblesse en quête de reconnaissance de la richesse intellectuelle qu’il a su se construire lui-même… mais paradoxalement, bien que conscient de ses facultés créatrices, se révèle maladroit en pratique, incapable de mettre à profit les solides relations nouées dans ce beau monde. Ses maladresses lui permettent tout au moins de mieux observer le jeu des intrigues politiques et des dominations sociales.

Il renonce très vite à diverses propositions préférant « une obscure liberté à un esclavage brillant ». Avec un besoin impérieux et étrange d’indépendance qui ne s’affiche pas encore de manière éclatante, C. Mazauric expose ce qui ressemble à de longues années de flottement du jeune Rousseau.

La trajectoire de J-J Rousseau que j’ai découvert terriblement orgueilleux n’a rien de linéaire et ne préfigure en rien sa pensée politique, si ce n’est une enfance genevoise façonnée par le protestantisme qui imprègne durablement le jeune Rousseau d’une soif insatiable de connaissances et d’une réelle intransigeance face une société pervertie, corrompue. Parce qu’elle s’affranchie du monde connu, cette biographie suscite un réel intérêt. Sans apporter une mise en perspective et une analyse aigüe de la vie et de l’œuvre de Rousseau, cette biographie plutôt courte se lit facilement. D’autant plus, que c’est avec un ton résolument enthousiaste voire désinvolte que C. Mazauric dresse le portrait de l’homme à défaut de présenter le philosophe. Un homme animé d’une volonté inébranlable d’apprendre et d’observer son environnement afin de se découvrir soi-même et de s’émanciper de ce monde.

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Jean-Jacques Rousseau à 20 ans

Tout d'abord un grand merci à Babelio pour son opération Masse Critique. Ce partenariat m'a fait découvrir un auteur et une collection dont je ne soupçonnais même pas l'existence.



Je ne suis pas une grande admiratrice de Rousseau. Pour être honnête, il fait partie des auteurs que je déteste. J'irai plus loin et j'assume pleinement mes propos: je n'arrive même pas à comprendre qu'on ait pu le classer dans les philosophes des Lumières ! Car entre cet écrivain pleurnichard, donneur de leçons (sans les suivre lui même) et un Voltaire... il y a quand même un monde, non ? Alors vous allez me dire, pourquoi avoir lu Jean-Jacques Rousseau à 20 ans ? Si je connais Rousseau, connaissais-je réellement Jean-Jacques ? Ma curiosité fut donc plus forte et l'emporta sur ma réticence.



Bien m'en a pris ! En effet, cet ouvrage m'a apporté un éclairage sur l'homme et, ce qui en découle, sur ses productions. Bien écrit, de façon très simple de manière à être lisible tant par le néophyte que par le grand connaisseur, sans jargon, ce livre se lit avec plaisir et en un rien de temps. J'ai presque regretté qu'il soit si court. Et, chose incroyable dont je m'étonne moi-même, M. Mazauric m'a donné envie de relire les œuvres de celui que, peut-être je ne connaissais, finalement, pas suffisamment. J'ai même éprouvé de la compassion pour ce jeune homme qui, envers et contre tout, changea de religion, faillit subir des attouchements dans un couvent par un de ses camarades, Abraham Ruben, se fit duper par toute sorte de gens, ressentit de la trahison de la part de celle en qui il avait le plus confiance, "Maman" (Mme de Warrens). On comprend d'autant mieux, en suivant le parcours du jeune homme, certains de ses textes.



La lecture de ce livre m'a tellement charmée que je vais acheter les autres titres de la collection car, on a beau dire, le vécu des auteurs interfère toujours sur leurs plumes.
Lien : http://livresetmanuscrits.e-..
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Jean-Jacques Rousseau à 20 ans

Jean-Jacques Rousseau passa son enfance espiègle sur les bords du lac Léman dans une Genève protestante, républicaine (une république qui ressemble drôlement à une ploutocratie), terreau fertile au développement de l’industrie banquière. Cette ville joua un rôle important dans la pensée politique de Rousseau et par conséquent des révolutionnaires pourfendeurs de la monarchie catholique. Tout ça (qui n’occupe que les deux ou trois premiers chapitres) et le contexte en général est très bien expliqué, sans être rébarbatif. De plus, les citations de Rousseau sont opportunes, renvoient aux ouvrages adéquats et éclairent en général le propos, c’est-à-dire la biographie.

Car, bien plus que l’exposition de sa pensée, c’est d’une biographie de ses années de jeunesse dont il s’agit ; et à travers les aléas de cette vie, l’auteur imagine comment cet esprit a pu se former. Les évènements racontés sont souvent significatifs, d’autres sont parfois amusants, comme cette quasi expérience homosexuelle qui se conclue par le vol plané de « je ne sais quoi de gluant et de blanchâtre », dixit Rousseau lui-même. Le développement psychologique de Rousseau - par exemple son hypocondrie ou son rapport aux femmes - est vraisemblable, admissible. Peu à peu, grâce à des rencontres, ses inclinations pour la musique, la botanique se font jour, mais ce qui ressort surtout de cette jeunesse, c’est son caractère versatile ou plutôt insatisfait, matérialisé par une errance qui mène Rousseau des lacs alpestres à Paris, en passant par Turin, Lyon et Venise. Une insatisfaction qui présage ce que deviendra Rousseau : « cet écrivain prolifique, maîtrisant sa langue, son expression, son vocabulaire et même sa calligraphie dans les manuscrits de ses œuvres qu’inlassablement, il corrige, recopie, perfectionne ».

J’imagine que tout a déjà été écrit sur Rousseau. J’imagine aussi qu’un fin connaisseur du philosophe ne trouvera rien de très passionnant dans ce livre. J’imagine toujours, et en fait j’en suis même persuadé, que rien ne vaudra jamais de lire Les confessions et ses autres œuvres pour s’instruire sur Rousseau. Mais cette petite biographie peut servir de bonne introduction pour tous ceux qui voudront se familiariser avec cette œuvre. Et si Claude Mazauric, l’auteur, a quelques « tics de langage surfaits (sic) » qui interrompent, parfois, un peu trop la lecture à mon « goût (sic) », l’ensemble est vraiment très agréable à lire.

Enfin, merci à Marion Mazauric, l’éditrice, et son équipe du Diable Vauvert (diablement membré, le diable en troisième de couv’) pour m’avoir offert ce livre, ainsi qu’à Babelio pour son aimable intercession.
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Jean-Jacques Rousseau à 20 ans

Jean-Jacques Rousseau, l’aventure de sa jeunesse, au-delà de la curiosité, est-ce que cela nous renseigne sur le devenir de l’écrivain genevois ? Devient-on l’un des plus grands philosophes du siècle des Lumières, n’est ce pas plutôt là une illusion biographique ?



Peut-on en effet rendre compte de l’histoire d’une vie comme d’un cheminement, une aventure qui conduit à une fin : Jean-Jacques devenu écrivain philosophe ? « Il ne poursuit qu’un but s’instruire de tout, apprendre toujours, y compris les sciences et la philosophie, pour mieux connaître les autres, pour mieux se connaître lui-même». Le présupposé que la vie constitue un ensemble cohérent et orienté – apprendre et comprendre – n’est-il pas un leurre ? La vie de Jean-Jacques Rousseau se déroulerait avec un certain ordre et notamment avec une origine signifiante : « Il est élevé de façon désordonnée par un père fantasque ». Cela suggère manifestement une originalité, une liberté comme cause première. Le livre de Claude Mazauric propose ainsi des évènements dans un ordre chronologique, il présente des séquences ordonnées selon des relations intelligibles : Genève, l’abandon de son père, son oncle, un pasteur ; la conversion catholique, Annecy, Mme de Warrens ; la prêtrise, la musique, l’éducation, la diplomatie, l’écriture … L’auteur tente, sans grand succès, tout au long du livre, d’établir des relations intelligibles, celles des effets et des causes efficientes entre les états successifs d’un développement nécessaire. L’écrivain abouti devrait au jeune homme incertain nombre de ses idées.



Robbe-Grillet disait : « Tout cela, c’est du réel, c’est-à-dire du fragmentaire, du fuyant, de l’inutile, si accidentel même et si particulier que tout événement y apparaît à chaque instant comme gratuit et toute existence en fin de compte comme privée de la moindre signification unificatrice ». Les évènements biographiques se définissent me semble-t-il plutôt comme une trajectoire, comme une série de positions successives dans des espaces différents déterminés et déterminants – des champs aurait dit Pierre Bourdieu. Au soir de sa vie, l’écrivain des Lumières qui écrit « Rousseau juge de Jean-Jacques » rend compte à sa manière de cette fragmentation. Il y a le jeune Rousseau, celui d’avant ses livres, celui de l’étude et des projets chimériques et celui qui au soir de sa vie se reproche de n’avoir « rien conçu que ses horribles systèmes ». Il y a le Rousseau de la maturité qui connaît le succès littéraire, qui a rencontré Denis Diderot et Voltaire ; celui pris dans l’espace social et « le jeu » du champ mondain et intellectuel. Mais pour expliquer les incohérences de l’homme pratique et du théoricien, il aurait fallu la littérature d’aujourd’hui, celle qui a abandonné la vision de la vie comme existence dotée de signification et de direction et qui a donc également renoncé au récit linéaire.

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Jean-Jacques Rousseau à 20 ans

Biographie de Claude Mazauric.



La collection À 20 ans s'intéresse aux monstres de la littérature et « à l'aventure de leur jeunesse » : « Pour qu'ils deviennent des classiques, il fallait d'abord qu'ils soient des originaux. » En juillet commenceront les festivités du tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau. C’était une belle occasion de revenir sur les jeunes années de l’auteur des Confessions ou de La nouvelle Héloïse.



Avant de devenir un grand homme de Lettres admiré ou haï, en tout cas reconnu, Jean-Jacques Rousseau a mis 30 ans à trouver la voie qui lui permettrait de s’exprimer. Son enfance, son adolescence et ses jeunes années d’homme, pour pénibles qu’elles ont été, ont fait naître Rousseau là où il n’y avait que Jean-Jacques. « Le moment de ses 20 et 30 ans fut celui d’une errance, un temps de tristesse d’incertitude et de confusion, mais aussi d’expériences, de découvertes, d’assimilations de savoirs immenses, de grandes joies. » (p. 9)



De Genève à Paris, en passant par Chambéry, Lyon ou Annecy, le jeune Jean-Jacques a suivi des éducations morcelées auprès de maîtres inconstants ou fantasques. Entre protestantisme et catholicisme, sa foi d’apostat est souvent vacillante. Son amour des femmes et sa sensualité sont aussi précoces que son dégoût des sociétés perverties. La nostalgie des jeunes années traverse son œuvre, « le rappel de l’innocence enfantine qui se meut dans le rêve lui parut peut-être incarner le plus grand bonheur. » (p. 23)



On a déjà tout écrit sur sa relation avec Françoise-Louise de Warrens, qu’il appelait « Maman » et qui lui donnait du « Petit ». Cette femme, protectrice, initiatrice et amie, domine tout l’imaginaire que Rousseau développe sur les femmes. « Constamment amoureux, maladroit dans ses approches, incertain de son désir, Jean-Jacques Rousseau, dès sa jeunesse, se fait une si haute idée des femmes qu’il voudra toujours les placer hors du monde social où la brutalité des mâles, la trivialité masculine, les conflits de pouvoirs pourraient pervertir leur nature originelle. » (p. 51 & 52)



Les nombreux voyages à pied qu’il a effectués lui ont donné le goût de la solitude, du rêve et de l’observation. Quand il se fixe temporairement dans le domaine des Charmettes, auprès de Mme de Warrens, il se montre enragé d’apprentissage et féru d’étude. « Sa volonté de ne rien ignorer des savoirs de son temps » (p. 97) lui faire lire les philosophes, les politiciens, les physiciens, les mathématiciens, les astronomes, les historiens, les docteurs en médecine et bien d’autres. Seul, étant son propre maître d’étude, il se forge une culture encyclopédique avant la lettre. « C’est aux Charmettes, en effet, que s’est formée la grande synthèse intellectuelle, faite de savoir, de lecture, de découvertes et de réflexion, dans laquelle Jean-Jacques a par la suite puisé pour donner naissance à une œuvre proprement gigantesque. » (p. 95)



Mais voilà, Rousseau a trente ans et il n’a jamais exercé ses talents, ou alors piètrement. Ses aspirations musicales sont raillées par ses contemporains, notamment Jean Rameau. Médiocre précepteur, il écrit les premières lignes ses réflexions sur l’éducation et deviendra, avec Émile ou de l’éducation, l’un des plus grands théoriciens de la pédagogie. Il veut « compenser par l’écriture distanciée et critique, c’est-à-dire théorique, l’échec de ses entreprises pratiques. » (p. 106)



Quand enfin, à 32 ans, Jean-Jacques Rousseau comprend que sa voie est d’écrire, il ne s’arrêtera plus et il produira les chefs-d’œuvre qu’on lui connaît. Théoricien, philosophe et auteur de génie, il n’est pas un encyclopédiste de plus parmi les Diderot, D’Alembert ou Voltaire. La sensibilité de Rousseau lui est une qualité incontestablement précieuse dans un siècle de Lumières où de nouveaux dogmes étouffants tentent de rendre heureux le peuple sans lui demander son avis.



Cette biographie partielle de Jean-Jacques Rousseau est très bien écrite. Loin d’être une somme historique ou un fastidieux recueil d’extraits des œuvres de l’auteur, elle propose une véritable argumentation. La plume de Claude Mazauric déconstruit le mythe et façonne l’homme en se fondant sur son histoire. On est loin d’un texte beuvien, mais on sent toute l’importance que prirent les expériences du jeune Jean-Jacques dans les textes du grand Rousseau. Le livre est court et se lit aisément. Ne cherchez pas l’auteur et le philosophe dans ces pages, ils n’y sont qu’en germe. À l’issue d’une telle lecture, il faut reprendre nos classiques. La nouvelle Héloïse pourrait être le premier d’entre eux à repasser sous mes yeux.
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Jean-Jacques Rousseau à 20 ans

Claude Mazauric nous convie à découvrir le jeune « Jean-Jacques » avant qu'il ne devienne « Rousseau ».

De sa naissance, le 25 juin 1712, marquée par la mort de sa mère neuf jours plus tard jusqu'à l'aube de ses trente ans, nous parcourons tout ce que le futur philosophe passé engrangera auprès de ses formateurs (son père, la pension chez le pasteur Lambercier, son stage d'apprenti graveur, son arrivée chez Mme de Warrens,...), ses initiations musicales, ses différents emplois (maître de musique, employé au cadastre, précepteur,...), ses études aux Charmettes ( la maison de Mme de Warrens, la protectrice, «Maman » qui tour à tour aime, écarte, reprend) où il étudie les mathématiques, l'astronomie, herborise, observe.

L'homme se forge tout en cherchant où se trouve son destin. Pendant quelques années, Jean-Jacques s'imagine musicien, compositeur, théoricien. Il n'y a que Paris de possible pour obtenir une reconnaissance, il y « monte » et présente son « Projet concernant de nouveaux signes pour la musique » à l'Académie des sciences de Paris. Grande déception : rien de neuf dans sa proposition (il l'ignorait), ce système de notation musicale a déjà été proposé. Il commet aussi l'irréparable : réduire en un acte l'opéra composé par Jean-Philippe Rameau, le grand compositeur du moment. C'est l'époque de la « Querelle des Bouffons ». Musique italienne et musique française ont chacune leurs défenseurs. Rameau ne ménagera pas Jean-Jacques. J'ai d'ailleurs relu quelques lettres écrites par Diderot, Rousseau et Rameau. Le règlement de comptes y est mordant, subtil, assassinant.

Jean-Jacques s'est donc fourvoyé mais comme le mentionne l'auteur « Pour le bonheur des siècles postérieurs, peut-être la Providence, ou ce qui en tiendra lieu dans notre raisonnement, nous a-t-elle préserver du contraire. C'est l'écrivain et le philosophe Rousseau qui s'imposera bientôt, non le concurrent malheureux de Rameau. »

Car « Jean-Jacques devient Rousseau » et qui n'a pas lu quelques pages ou extraits de « Julie ou la Nouvelle Héloïse », de « l'Emile » en imaginant cette pédagogie ô combien attractive et utopique, des « Confessions » et des merveilleuses « Rêveries du promeneur solitaire ».

Ce court livre documenté nous met dans les pas d'un jeune roturier du XVIIIe nous montrant ainsi la construction, les émois, les rêves, les affronts qui constitueront une des personnalités attachantes de ce siècle.

Merci « Rousseau » pour ce parfum de liberté, ce désir de classes sociales abolies où chacun, dans le respect de soi-même et le respect des autres, pourrait trouver cette place que nulle comparaison, nuls préjugés ne viendraient assécher et où la compassion sincère et ressentie pourrait s'épanouir. En cela, Jean-Jacques devenu Rousseau fut un précurseur de bien des idées développées aux XIXe et XXe siècles.



Je remercie Babélio et les Editions Au Diable Vauvert (www.audiable.com) de m'avoir permis cette agréable lecture.
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Jean-Jacques Rousseau à 20 ans

Merci à Babelio qui m’a permis de recevoir ce livre dans le cadre de son opération « Masse critique ».

En général, on est voltairien ou rousseauiste, rarement les deux ! Personnellement, j’avoue avoir toujours eu plus de sympathie pour le premier que pour le second, sans ignorer les paradoxes détestables de sa personnalité. Mais Rousseau m’est toujours apparu comme un insupportable donneur de leçons, du genre « faites ce que je dis, pas ce que je fais » : pourfendeur des spectacles mais compositeur d’opéras, il ose écrire « je hais les livres » qui sont son principal gagne-pain et compose des traités d’éducation alors qu’il dépose aux enfants trouvés sa propre progéniture…

J’ai donc choisi ce livre pour deux raisons : le concept d’un auteur à vingt ans me paraissait intéressant et j’espérais avoir l’occasion de réviser mes préjugés dans la lecture.

Je n’ai pas été déçue même si je ne suis pas devenue pour autant une rousseauiste acharnée !

Sous-titré « un impétueux désir de liberté », ce court volume publié Au Diable Vauvert se propose de narrer les premières années de la vie de Rousseau avant d’en faire le portrait à vingt ans et de montrer l’impact de ces premières années sur la pensée du philosophe.

Un texte très accessible sans tomber dans la facilité et des mises au point ponctuelles sur le contexte (Genève, la Savoie…) clarifient cette biographie. Un certain nombre d’idées reçues sont aussi battues en brèche : Rousseau, fils d’horloger certes, mais d’une famille bourgeoise de patrons horlogers, autodidacte un peu mais aussi formé par un père original, passé aussi par les mains de quelques éducateurs : donc pas un enfant du peuple qui serait sorti du néant économique et culturel par sa propre force. Il quitte Genève et le patron tyrannique chez qui il était apprenti un peu par accident : rentré trop tard après la fermeture des portes de la ville, il préfère partir qu’affronter la colère du maître !

L’auteur met également en évidence l’originalité d’une pensée qui s’est constituée au fur et à mesure des expériences et non de manière livresque, notamment suite aux échecs qu’il a connus au fil de ses divers métiers, le plus cuisant étant sans doute son échec comme précepteur qui serait à l’origine des abandons successifs de ses enfants : conscient d’être un excellent théoricien, il l’était tout autant de ne pas être apte à passer à la pratique !

Enfin, son goût de la marche, ses promenades autour des lacs savoyards sont à l’origine de son intérêt pour la nature qui fait une autre originalité de son œuvre.

Le livre court, bien documenté (une bibliographie utile l’accompagne d’ailleurs), Jean-Jacques Rousseau à 20 ans est un ouvrage de vulgarisation excellent pour découvrir le philosophe ; il conviendrait d’ailleurs bien aux lycéens…
Lien : http://artetlitterature.blog..
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Jean-Jacques Rousseau à 20 ans

Huitième livre d’une collection consacrée à la jeunesse d’auteurs célèbres de la littérature, ce "Jean-Jacques Rousseau à 20 ans" de Claude Mazauric est à la fois clair, riche et passionnant. Pour des lecteurs comme moi qui auraient une connaissance très imparfaite de Rousseau, ce livre permet d’acquérir de bonnes bases sur l’œuvre du philosophe, ses idées, ainsi que sa place au sein des Lumières. Claude Mazauric aurait pu se laisser enfermer par le « cahier des charges » de cette collection, mais il a su l’adapter à la vie (étonnante !) de Jean-Jacques Rousseau, en traitant des longues années de maturation qui précédèrent les premières publications du philosophe genevois. Sa vie ne fut pas un long fleuve tranquille, et ce livre montre bien que vouloir se faire une place dans la haute société du XVIIIe siècle, quand on n’est qu’un simple roturier, exigeait courage, persévérance et originalité, et peut-être pour Jean-Jacques Rousseau du génie.
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Jean-Jacques Rousseau à 20 ans

"JJ Rousseau à vingt ans" retrace la jeunesse et le cheminement intellectuel de Rousseau. C'est un éclairage instructif sur la formation de sa pensée, et la manière dont son parcours personnel aura pu influencer son oeuvre littéraire. A la fois factuel et synthétique, c'est une très bonne base de départ, qui embrasse l'ensemble des sujets, et contient un grande quantité d'informations précises.

Au delà des épisodes plus ou moins connus et des poncifs, les hésitations et les échecs, la grande histoire et celle des personnages qui ont entouré Rousseau sont aussi une clé de compréhension importante.

L'écriture parfois ampoulée n'ôte rien à l'intérêt du texte, qui se lit très facilement. Cette biographie intellectuelle du jeune Jean-Jacques est un bon complément à la lecture des grands textes de Rousseau.

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Jean-Jacques Rousseau à 20 ans

Etant gourmande de pensée philosophique, je me suis lancée dans ce Rousseau à 20 ans avec optimisme. Raconter la jeunesse du philosophe pour mieux en comprendre l'oeuvre : l'idée est sympathique. Si la lecture de cette courte biographie avait donné à ceux qui ne connaissent pas encore ses textes et sa pensée l'envie de les découvrir, c'eut été alors un pari réussi.

Or, l'ouvrage déçoit. Plus sur la forme que sur le fond, l'auteur peine à exalter notre curiosité. Les anecdotes de sa jeunesse, ses relations avec les personnes qui auront marqué sa vie, son insatiable désir de connaissance, ses hésitations quant à l'homme qu'il souhaite devenir, etc. tout cela donne évidemment des éclairages importants sur son oeuvre future. Ses échecs et ses disgrâces mis en lumière, sa capacité à rebondir et son courage intellectuel... : c'est certain, le personnage est complexe et passionnant. L'auteur explique assez bien comment sa pensée a pu parfois être biaisée, mal interprétée (les passages sur son rapport aux femmes, à l'éducation, sont vraiment intéressants).

Mais le style souffre d'une réelle lourdeur, d'une froideur, d'un manque de souffle narratif qui pèsent sur l'ouvrage et empêchent un peu le plaisir de lire.

Reste tout de même, en refermant ces pages, l'agréable sensation d'avoir alimenté sa culture personnelle !



Critique réalisée dans le cadre de l'opération Masse critique.
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Jean-Jacques Rousseau à 20 ans

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Avis chrono'



La biographie condensée mais fort sérieuse, d'un homme que je n'aime pas. Livre qui n'a pas su me faire changer d'avis! Je soupçonne l'auteur d'être un peu moqueur, lui aussi, mais allez savoir, je suis si obnubilée par mon animosité à l'encontre de ce cher écrivain des lumières que je peux très bien me faire des idées...



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Non, je ne suis pas maso. (enfin... heu... )

Noon, je ne le lis pas pour mes études! ( si vous saviez...)

Nooon, pour une fois, c'est pas un roman. (ça va, je suis pas monomaniaque, non plus!)



Pfff... Qu'est ce qu'il est difficile de lire en public une biographie de Rousseau, vous n'imaginez pas les commentaires auxquels j'ai dû faire face...



Donc, me voilà sortie pour un temps très bref de mes fictions chéries. Profitez, ça va pas durer! (J'ai déjà le nez à demi dans un thriller qui est bien meilleur que le précédent - dont je ne vous ai pas encore parlé, mais ça arrive...)



Bon. Et mon avis? Oui, parce que je vous évite le résumé (il est né, il a grandi, il est mort, aucun suspense.)

Mon avis, c'est que je n'ai jamais aimé Rousseau. Je trouvais que c'était un type déplaisant très imbu de lui même. Faut dire que j'ai tenté (et achevé? Peut être... Oui, je crois que oui. Suis vraiment maso en fait) de lire ses Confessions.



Je pensais que cette biographie, proposée par le site Babelio allait être l'occasion d'une tendre réconcialiation entre moi, l'ignare sans coeur, et lui, ce grand homme, ce grand auteur, ce grand penseur, ce grand philosophe et que sortez les violons lui et moi allions forcément nous aimer, après cela, que j'allais découvrir ses qualités cachées, son noble coeur d'homme généreux - ou l'inverse ...



J'ai dû manquer un truc, parce que je sors de là encore plus dégoûtée. Mais quel gros con! (Je parle de Rousseau, hein, pas de l'auteur de la bio, qui a très bien fait son travail. Je préfère prendre des précautions parce que lui n'est pas mort. Tandis que Rousseau ne viendra pas me demander des comptes. Je peux me lâcher! C'est pas un gars que j'inviterais à un barbecue de toute façon.)



Je retiens donc de ma lecture:



- C'est un égoïste qui ne pense qu'à ses fesses. Il abandonne sans hésiter son compagnon en pleine crise d'épilepsie et il se casse... Et narcissique avec ça...



- C'est un menteur et un voleur. C'est pas parce que tout le monde le sait et qu'il l'a avoué lui-même que je vais l'excuser. Il ment sur son identité, sur ce qu'il sait faire, sur ce qu'il a fait...



- Hypocondriaque.



- Crédule, prêt à suivre le premier gars qui lui monte une arnaque.



- Sans vouloir me mêler de choses intimes et personnelles, il a l'air d'avoir quelques problèmes sexuels... Cette relation avec cette femme qu'il nomme "maman', hum...? Et bien sûr, c'est la faute de la femme si le petit chéri a des doutes sur ses "capacités viriles"!



Tiens, je ne résiste pas, je vous cite M. Mazauric (pas dans sa meilleure prose, mais dans sa plus lyrique, peut-être):



" Ce n'est pas au cours de cette expérience insolite, mais finalement brève, que Jean-Jacques connaîtra le délice d'entendre sous le poids de son corps les soupirs de la jouissance féminine. "



Naaaa mais qu'est ce que c'est que cette phrase pompée sur un vieil Harlequin!! Je me fendrais bien d'une étude détaillée et commentée de cet extrait, mais j'attirerais encore des obsédés sur mes pages, non merci... J'ai assez à faire déjà...



- L'allusion à maman me fait ajouter cette qualité: c'est un gros profiteur, genre pique-assiette de 1ère! Il se colle aux basques de tout ce qui passe.



- C'est un glandeur... Il ne fait qu'aller ici, revenir par là, retourner là-bas et hop, encore dans l'autre sens, pas fichu de conserver un job plus de quelques semaines, soi-disant parce que Monsieur serait trop intelligent pour s'abaisser à des tâches indignes. Fainéant!!



- C'est un père avisé: il abandonne ses gosses un peu après leur conception. Le meilleur moment pour s'en débarrasser, avant de se mettre à les aimer, parce qu'après, c'est foutu, on est obligé de les garder. Mais il compense par de merveilleux textes sur l'éducation.



- C'est un looser. Il met des mois à inventer un truc en musique... pour qu'on finisse par lui rire au nez: d'autres que lui l'ont déjà fait!



Alors... est ce que j'ai lu tout cela? Est ce que je l'ai inventé??



Les habitués savent que j'aime en rajouter... (un peu) mais quand même... je n'ai pas tout sorti de mon chapeau. J'ai trouvé étrange que l'auteur nous balance tout cela... Parce qu'à côté, on sent une véritable admiration pour les oeuvres de Rousseau, sincère. C'est vrai, il aurait été malhonnête de passer tout cela sous silence si l'homme était vraiment aussi détestable...



Et puis l'oeuvre et l'homme ont-elles un rapport? Est-ce important, au fond, qui il était?



J'ai de la chance! Je participe à une virtuelle-interview de l'auteur, je vais peut-être savoir si je me suis fait des films ou s'il y avait vraiment un brin d'ironie dans cet ouvrage...



Ou bien c'est encore plus simple: l'obligation, à cause du titre de la collection, de s'en tenir aux 20 ans de Rousseau (il y a eu triche manisfeste à l'aide de prolepses multiples) nous montre un jeune homme... Un p'tit voyou adolescent, rebelle, pénible, flemmard, agité, pas encore mûri.

Un p'tit con quoi, comme il en existe encore quelques uns de nos jours.
Lien : http://talememore.hautetfort..
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Jean-Jacques Rousseau à 20 ans

Bien qu’ayant eu, comme tout aspirant bachelier, un enseignement, obligatoire et très mal dispensé, je ne connais rien de Rousseau. Je n’en suis pas très fière, mais c’est ainsi. La philo, m’a été mal enseignée, et donc ce qui aurait du m’être une ouverture sur le monde, a été au contraire pour moi, une chose immonde et totalement hermétique.

Mais, l’âge aidant, et consciente de mon inculture dans ce domaine, j’ai essayé malgré tout de m’intéresser à la chose, de loin, je le concède, mais un peu tout de même.



Les éditions Au diable Vauvert en collaboration avec Babélio m’offrent la possibilité d’en connaître un peu plus sur le personnage. Et c’est avec des attentes énormes que j’entreprends la lecture de ce livre.



Je ne juge pas la documentation, et le travail de recherche, que je crois sincèrement soignés, et pertinents. Je n’ai aucun reproche stylistique. Rien de tout cela.

C’est juste que et ouvrage, est à l’image de Jean- Jacques Rousseau dans sa jeunesse : touche à tout.

L’inculte que je suis pour " la chose philosophique", bien qu’ayant appris de la vie de Rousseau, n’a pas trouvé dans ce livre de synthèse claire, nette et précise de ce que Jean –Jacques Rousseau représente en terme d’idées et de concepts philosophiques. J’aurais aimé, à l’issue de ce livre, avoir envie de me plongée dans un des ouvrage du philosophe, dont on dit tant de bien….La philo m’épouvante toujours autant, 30 ans après l’avoir rencontrée non pas de gré…mais de force !!!

L’épilogue sera un peu plus conforme à mes attentes, mais…c’est un peu tard.

J’en apprendrai plus, nettement plus, en ouvrant le Lagarde et Michard.






Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Jean-Jacques Rousseau à 20 ans

Rien ne destinait le jeune Jean-Jacques Rousseau à devenir ce philosophe et homme de lettres mondialement connu, ce penseur universel qui a marqué son époque et sert encore de référence aujourd'hui tant en philosophie, en littérature qu'en Sciences Politiques. Sa jeunesse est marquée du sceau de l'abandon et de l'errance: son père, à la suite d'une altercation avec un propriétaire foncier, est obligé de fuir et laisse son fils à un oncle indifférent. Quoique ayant passé peu de temps à Genève, sa ville natale, dans une famille d'horlogers installée depuis plusieurs générations, Rousseau sera marqué par les idéaux politiques et religieux de cette République protestante, Temple de la Religion Réformée.

L'abandon, l'errance ensuite. Il quitte Genève et va avoir un parcours mouvementé, pour ne pas dire chaotique, sur les routes de Savoie dans un premier temps. Pour mieux s'intégrer dans ce nouveau décor, il va être amené à se convertir au catholicisme. Jeune homme aventureux et dilettante: ainsi peut apparaître le jeune Rousseau qui va successivement connaître le séminaire à Turin, l'apprentissage de la musique, l'enseignement en tant que précepteur, la fonction publique même en tant qu'employé au cadastre de Savoie, sans compter son expérience difficile à l'ambassade de Venise.

C'est sa rencontre avec Madame de Warrens qui va être déterminante puisque celle-ci va avoir pendant des années un rôle d'éducatrice, d'initiatrice et va l'introduire aussi dans la bonne société et lui faire rencontrer des personnes influentes.

L'arrivée à Paris marque la fin de ce livre. C'est en 1742 et c'est là que le jeune Rousseau va commencer à se faire connaître comme compositeur et musicologue dans un premier temps.

C'est une biographie courte mais très dense que Claude Mazauric nous livre ici. Rousseau nous montre des visages inattendus et le plus souvent très attachants, comme cette dévotion permanente qu'il semble éprouver pour les femmes et la Nature.

A travers ce parcours, nous comprenons mieux les ressorts et le pourquoi des oeuvres principales de Rousseau; notamment son ouvrage révolutionnaire à l'époque " L'Emile ou de l'Education" aurait-il pu être écrit de la même manière sans l'expérience de Rousseau en tant que précepteur?

C'est le 8ème livre de la collection "Un auteur à 20 ans" de l'éditeur "Au Diable Vauvert" et je m'apprête à lire "Hemingway à 20 ans" dans la même collection, l'idée est en effet excellente de présenter la jeunesse d'un auteur avant que celui-ci ne rejoigne le rang des "classiques".

Je remercie l'équipe de Babelio de m'avoir fait connaître cet auteur Claude Mazauric, historien et spécialiste du 18ème siècle et cette collection originale et intéressante.
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Jean-Jacques Rousseau à 20 ans

[...]Je l’ai pris comme un roman avec un style un peu bizarre, et au final ça passe plutôt bien ! Je garderai pour moi tout le mal que je pense de Rousseau, mais je dois dire que côté « montrons que lui aussi a fat des erreurs de jeunesse » l’ouvrage est plutôt réussi, et qu’il a humanisé pour moi un philosophe que je voyais plus comme un buste sur un piédestal que comme un réel fils, compagnon, ami …[...]
Lien : http://www.readingintherain...
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Jean-Jacques Rousseau à 20 ans

Savez-vous que nous fêterons le tricentenaire de la naissance de Rousseau cette année ? bon, ben maintenant, oui !



Rousseau, ça me replonge une dizaine d’années en arrière, puisque les Confessions faisaient partie de ma liste au BAC. Plus récemment, je me suis imposée de lire Emile ou de l’éducation…Bon allez, je l’avoue tout de suite, une bonne fois pour toute, je ne suis pas conquise par Rousseau.



Alors pourquoi un partenariat sur un livre portant sur cet auteur ? Tout d’abord, parce que je ne suis jamais à une contradiction près. Ensuite, parce que je me suis dit que, justement, en en apprenant plus sur l’auteur cela me permettrais d’appréhender son œuvre différemment. Enfin, ce qui m’a surtout séduite, c’est l’idée de découvrir un auteur à un âge en particulier ; en l’occurrence à vingt ans. A vingt ans aujourd’hui, on se pose beaucoup de questions, tout est encore à créer et la vie s’ouvre à peine à nous. Qu’en était-il à une autre période ? Qu’avaient accompli à cet âge des auteurs inscrits aujourd’hui dans notre patrimoine littéraire ?



Je trouvais l’idée de cette collection du Diable Vauvert, très intéressante. Et, en lisant l’exemplaire dédié à Rousseau, j’ai été déçue. Que nous commencions par son enfance, ok, cela permet de planter le décor. Mais, ce qui m’a vraiment gênée, c’est que le livre traite surtout de ce que Rousseau a fait APRES ses vingt ans ! Car, voilà, à vingt ans, il n’avait encore rien fait et était loin d’être le Rousseau que nous connaissons, qui a commencé à émerger du lot à 32 ans ! A vingt ans, il parcourait les routes, de Suisse, d’Italie, de France…il se cherchait énormément et espérait ravir le public dans la musique pour laquelle il s’est découvert une passion, mais pas véritablement de talent (ou en tout cas pas vraiment reconnus).



Disons le mot, le livre est en fait une biographie parcellaire et courte du philosophe. Parcellaire car, justement, ses écrits sont à peine cités et l’intérêt de l’auteur se concentre surtout sur ses ambitions musicales.



Enfin, j'ai trouvé le style utilisé assez présomptueux. Les faits pourraient être expliqués avec plus de simplicité, ce qui rendrait la lecture de ce livre plus accessible. Car, s’il se lit finalement assez facilement, presque comme un roman, le langage utilisé fait que je n’ai pratiquement rien retenu.



Merci aux éditions Au diable Vauvert et à Babelio pour ce partenariat.
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Jean-Jacques Rousseau à 20 ans

Pendant mes études, j'avais du lire une biographie romancée de Balzac, et j'avais adoré !! Cette biographie se lisait toute seule et était écrite comme un roman, c'était génial. Aussi, quand l'opportunité de recommencer l'expérience avec J.J. Rousseau s'est présentée grâce à Masse Critique, je n'ai pas hésité une seule seconde. Et quelle déception !! Ce livre est une véritable torture !! Je n'ai pas pu aller plus loin qu'un tiers ! Des chiffres, des dates, des faits, des situations politiques et démographiques... Que du lourd et de l'embêtant ! Rien de romancé, juste une énumération de faits ! Et en plus, il y a des tonnes de rappels à des faits se passant bien plus tard dans la vie de Rousseau !! Pour un livre qui s'appelle "à 20 ans" c'est un comble !

Bref, déception totale. A ne recommander qu'aux amateurs de cours magistraux...
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Jean-Jacques Rousseau à 20 ans

Pour masse critique :



J'ai eu peur face à un couverture hideuse et un style moitié historique, moitié romanesque. Difficile de vivre dans la peau de ce philosophe des lumières avec les différents chapitres cassant le récit, souvent inutilement.



Reste le talent de Mr Mauzauric qui arrive à faire oublier l'historicité dès le quart de l'ouvrage, le lecteur a alors loisir d'appréhender de ce qu'a vécu rousseau. Son amour pour les femmes, son indépendance, son intelligence et sa volonté de changement.



Lancé comme sal paradise sur la route, il va cheminer une partie de son adolescence, sautant de ville en ville en recherche de sens et d'un but. Le lecteur le suit bien volontier grâce à la générosité des détails et des descriptions.



La fin du récit arrive assez vite et on se demande le pourquoi du titre. Rien, absolument rien, ne parle de Rousseau à vingt ans mais bien de tout le chemin l'y menant. "Jean-Jacques Rousseau jusqu'à vingt ans" aurait été merveilleux pour cette presque réussite de bibliographie vivante.
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Jean-Jacques Rousseau à 20 ans

Claude Mazauric nous présente un Rousseau personnel, ambigu et inconnu. Il faut nous plonger dans la vie de Jean Jacques pour connaître Rousseau, l'écrivain célèbre, le penseur universel et l'anthropologue révolutionnaire.

A 26 ans, Jean Jacques ne savait pas encore qu'il deviendrait écrivain malgré son intérêt pour les lettres et l'écriture.

Ce voyageur instruit et de bon contact mais endetté écrit à son père sur ces termes à l'âge de 19 ans : "Si j'ai refusé plusieurs fois une fortune éclatante, c'est que j'aime mieux une obscure liberté qu'un esclavage brillant".

Le style de Rousseau est là .

Pendant ces voyages et ses errances, Jean Jacques apprend de lui et des autres, se construit et, petit à petit, devient le Rousseau auteur de "Emile et de l'éducation qui décrit avec amour les bienfaits de la marche et de "rêverie d'un promeneur solitaire" : apologie de la nature.

C'est seulement en 1738 que Jean Jacques devient Rousseau.

Il puise dans sa vie, ses amours tumultueux avec Madame De Warrens : sa maman substitutive, ses relations orageuses avec son père, ses rencontres ce qu'il lui permettra de créer ses personnages et ses histoires.

De ses échecs et ses déceptions notamment dans la musique, il en tire la substance, la richesse pour donner maturité et vie à ses oeuvres futures.

Philosophe des lumières ou non, musicien génial ou raté, il restera un écrivain agité, torturé qui ne cessera de nous dépeindre l'Homme dans toute sa pluralité, toute son humanité.

Claude Mazauric dit que son ouvrage n'a pas d'autre finalité que de plaire en instruisant. Il a tout à fait réussi son challenge.
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