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4.06/5 (sur 18 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Charleville , le 2/07/1930
Mort(e) à : Paris , le 11/1/2015
Biographie :

Claude-Michel Cluny, né le 2 juillet 1930 à Charleville, est un poète et romancier français. Il est également connu sous le pseudonyme d'Antonio Brocardo.

En 1961, Claude-Michel Cluny publie son premier roman La Balle au bond, qui sera suivi, en 1965, par son premier recueil de poèmes Désordres. Il contribue également à des revues et ouvrages sur le cinéma. En 1986, il obtient le prix Apollinaire pour son recueil Asymétries , puis en 1989 le Grand Prix de poésie de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre poétique. En 2002, le Prix Renaudot Essai lui est attribué pour L'Invention du temps.


Source : Wikipedia
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Bernard PIVOT propose une sélection d'entretiens tirés des séries Apos et Strophes : - Patrick MARNHAM pour "Lourdes" (1ère diffusion le 19 février 1989), - Jacques CELLARD pour "Ah ça ira ça ira!" (1ère diffusion le 15 janvier 1989). - Alvaro MUTIS pour "La neige de l'amiral". - Claude Michel CLUNY pour "poèmes du fond de l'oeil" et "odes profanes". - ARISTIDE pour "la langue...

Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Claude-Michel Cluny
 
 
Le cri prépare au silence.
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Claude-Michel Cluny
BHL, notre Malraux de secours.
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PRÊTE-MOI TON VISAGE,
QUE J’APPRENNE À ME VOIR


I
Un autre vient est venu
qui délie tes ombres
occupé  qui peut savoir ?  à résoudre
cette futile inéquation de l’apparence

Le pouce ou la spatule
creusent dans la glaise d’où tu viens
où tu retournes
Potier de l’inconnaissable
tapi au centre d’un objet encore à naître
mais empli déjà goutte à goutte de l’eau du temps
: amphore à quoi s’épuise la soif de vivre

Le visage s’étoile dans une cage de lignes
une sorte de ciel enfermé sur soi
espace compté de l’être
une misère de secrets à peine
Le pire : les sentiments

Ou l’or dessine le visage de rois
par-delà l’absence le pourrissement la cendre
: des assiettes en forme de masques
pour les agapes de la mort

p.11
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Apprends à connaître le figuier
qui croît près de ton puits.
Contemple et enchante-toi
du carré de menthe
que ton jardin protège. Ecoute
le chant mince de la source.
Le monde sera
tout entier dans la paume
de ta main
et toi respirant son souffle.
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PRÊTE-MOI TON VISAGE,
QUE J’APPRENNE À ME VOIR


I
Fais-moi voir
demande le Maître zen au disciple
ton visage
avant la naissance de tes parents

La place du peintre est de l’autre côté du visage

Il pose sur ta nuit des copeaux de lumière
: la parure automnale
d’un inconnu

As-tu jamais été épris de toi ? au-delà de toi ?
de moins que toi ?
On est perdu pour soi avant de l’être pour les autres
Celui qu’autrefois en toi tu avais aperçu
tu ne le trouveras plus
Un autre encore t’attend
pris dans les rets de la toile
ou la vérité du bronze

L’art seul capture l’instant
innombrable respir de la mort

Ainsi d’autres toi que toi t’attendent
pour plus de temps que tu n’en auras
au-delà du leurre d’avoir été

Sur le peu le rien qui reste
le nul advenir
le centre du vide

p.12
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PRÊTE-MOI TON VISAGE,
QUE J’APPRENNE À ME VOIR


I
Es-tu masque plus vrai que ceux que tu portas ?

À jamais : illusion qui se voudrait sans fin

Les copeaux de l’être font l’apparence
offrant à qui voit l’imaginaire vérité

L’art survit seul à sa vérité : le style

Si tu t’étais rencontré
nu sous l’or de ce que tu n’as pas eu
me serais-je reconnu avant
que ne me fixe
cet art qui crée le simulacre
qu’on est devenu soi ?

p.14
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Claude-Michel Cluny
DES DIEUX



     Que croit-on qu'ils croient ? Là, ni croix ni bannière. Le vent pour prophète, la nuit pour dormir. Ils oublient le ciel sur leur tête, ses orages, ses ravages. Le temps, le vent, leurs pas effacent sur-le-champ les lettres de la loi. Ils aiment le Soleil comme une chose nécessaire et le saluent, au sortir de leurs nuits lentes ; mais avec l'heure, ils n'y pensent bientôt plus. La haine et la fureur déforment la face cachée des Dieux : ils tempêtent, depuis leurs mansardes sacrées. Ils maudissent la race, son indifférence. Ils crachent l'anathème… Parfois, l'été, ils n'y tiennent plus, les Dieux : ils envahissent une âme en peine, la rendent folle. Sa bouche est alors leur théâtre, où se démènent l'injure, la plainte et l'obsécration. Mais celui-là, devenu dément, la foule l'étreint, la foule l'éteint comme on souffle une lampe — comme on mouche une mèche qui fume. Peut-être croient-ils mieux au silence ?
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Tout déjà était en toi…


Tout déjà était en toi
même l’âpre saveur des paroles des morts
Avec sur ta bouche close
leur goût d’indicible sel.
Mais empare-toi de l’absence et ose
Va avance aveugle et seul
Toute flèche aime sa cible.
L’enfance le sait qui, libre
(habiter Nulle Part est le plus sûr)
déchire sans innocence
son invisible futur.
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PRÊTE-MOI TON VISAGE,

QUE J’APPRENNE À ME VOIR


I
l’étincellement du silence
l’art aura donc déposé l’une après l’autre
les écales fanées
les instants – atomes du vivre –
de ce que tu as été ou a cru être

Tu n’es plus même un inconnu
que tu aimerais à connaître
Une fois suffit bien

Que sont les jeunes princes d’antan
devenus
visages aux minces secrets frémissants
comme la peau nous répond sous la paume

L’eau sensuelle de l’instant profond
ne s’émeut plus au souffle de l’amant

Toute œuvre est solitude

Hier était porte ouverte
clé aux lèvres
Mais te voilà en même temps des deux côtés
de la porte close désormais
à ce qui aurait pu advenir
et ne sera pas

Même si tu te perds à épier ta passion
dans ces regards d’étoiles mortes
sans plus de réponse que l’infini

p13
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Voix dans le chaos choral

Tel l'amandier qui mesure et médite le lent mûrissement de la mémoire (tout poète abrite l'âme d'un arbre) l'avancée de la noire amertume l'élan repris aux passions provisoires - ta force de refus ô terre antique ! -le cœur à l'écoute du chant que prête le temps à l'homme en quête d'origines: tel je vous imagine - vous - pur guetteur de notre périssable éternité.



Collines ocres et haute solitude

à peine altière où composer sceller

comme le peintre appose le visage

des donateurs douleur et plénitude - humer



l'offrande douce des servantes

riant d'herber les draps - odeur des simples

autrefois - enfant né aux vieilles rives -

fenêtre ouverte sur les perspectives

du passé d'où renaissent - ombre et lumière

à la fois - verbe et silence - l'autre et soi.

Veilleur et rassembleur de nos fragments

perdus dispersés usés par le fleuve

détruits par les guerres - et ne s'en émeuvent

guère les
Dieux ! - sous des cieux aux segments



portés par d'étincelantes ténèbres

selon la lente exaltation des astres

L'âme des choses à votre voix se lève

sur l'aire de l'âge et de nos désastres

- flamme pure dans la nuit de
FErôbe -

et nous parle au cœur du chaos choral.
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