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Citation de milamirage


Dès leur retour au bourg, le maître voulut absolument accompagner son élève jusque chez lui et, en les voyant passer, on ne savait qui, de l’instituteur ou de l’élève, était le plus fier, le plus heureux.
Le grand-père Édouard était seul, assis devant la maison ; depuis l’orage, ses rhumatismes le torturaient. Tout le reste de la famille moissonnait le froment dans la pièce des Malides, là-haut sur le plateau.
Eh bien, voilà ! dit M. Lanzac, Pierre-Édouard est reçu, et bien reçu. Je suis très fier de lui.
Le vieil homme les regarda, puis eut ce geste qui stupéfia son petit-fils car il savait à quel point l’aïeul avait du mal à se tenir debout : il se leva. Il souriait de toutes ses rides et Pierre-Édouard n’en crut pas ses yeux lorsqu’il constata que les paupières du vieillard se frangeaient de larmes. Et son étonnement s’accrut encore lorsqu’il parla, non en patois, qui était pourtant sa langue habituelle, mais en français, ce français dont il n’usait qu’en des circonstances exceptionnelles.
Non, non, assura-t-il, je ne suis pas gâteux, c’est rien…
Il avala sa salive, ébaucha un sourire :
Tu comprends, tu es le premier de tous les Vialhe, le premier qui a un diplôme… Moi, je ne sais pas écrire, et à peine lire. Et toi, toi, tu as un diplôme, un vrai diplôme de l’État !
[challenge des livres sans citation]
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