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Citations de Claude Roy (718)


Claude Roy
Le vent m'empêche de dormir si tu es loin de moi
ton cœur m'empêche de mourir s'il bat tout près du mien.

Extrait du poème Ne pas dormir
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Claude Roy
A l'orée du soir chuchote une pluie douce
Chaque goutte d'eau semble encore hésiter
Puis s'enhardit. Les doigts nombreux de l'averse
tambourinent légèrement la terre qui avait soif...
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Claude Roy
A LA LISIÈRE DU TEMPS

Quand on marche le soir à la lisière du temps
il monte soudain une bouffée d'enfance
les cris d'hirondelles folles d'un préau d'école
ou le silence de la barque sur la rivière
à la tombée du jour quand le soleil rase l'eau qui moucheronne
ou bien la sonnette ( deux fois) de l'épicerie- mercerie
où on achète après l'école les rouleaux de réglisse Zan
qui barbouillent de noir et font les doigts collants

On tend l'oreille le long du voile de la brume
Quelqu'un parle à voix basse
sans qu'on puisse reconnaître la voix
et sans comprendre les paroles
les mots chuchotés loin à l'envers du silence
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Claude Roy
ABSENCE

Ma vive où que tu sois si loin que presque morte si loin de mon sommeil de ma main de mes yeux dans le noir et le noir et la nuit qui t'emporte si loin de notre été menteur mélodieux

Mon ombre te surprend dans tes changeants séjours Si l'on te dit mon nom il glisse à travers toi Mais la nuit donne un poids aux mots légers du jour rôdeur aux pas absents je rentre par le toit

Mots d'amour chuchotés dans l'ombreuse épaisseur vous éveillez un soir un parfum d'autrefois Étoiles vous buvez dans la main du dormeur l'eau des sources perdues aux profondeurs des bois

L'hésitante chanson de la mer au rivage la fraîcheur aux pieds nus des dalles sans couleur l'odeur de tes cheveux tes bras ta gorge sage le lit comme un navire au port du lent bonheur

tout cela qui n'est plus feint d'exister encore Nous croisons nos regards au-delà des distances au-delà de l'oubli du temps et de la mort qui nous retrouvera dans le même silence.
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Claude Roy
Le jardin perdu

II est venu un jardin cette nuit qui n'avait plus d'adresse
Un peu triste il tenait poliment ses racines à la main.

Pourriez-vous me donner un jardin où j'aurais le droit d'être jardin?

Il faudrait arroser mes laitues et un mur ayant bu beaucoup de soleil
Pour mûrir mes poires en espalier; deux carrés pour mes asperges
Et les plates-bandes de fraisiers.

Si vous aviez la bonté de mettre aussi un vieux figuier
Pour donner de l'ombre
Et beaucoup d'arbres fruitiers pour les saisons de confitures
N'oubliez pas un puits profond et un jet d'eau à volonté.

C'est une vie qui n'est pas une vie
Que d'être un jardin égaré
Qui n'existe qu'en souvenir
Et ne sait plus où fleurir.
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Claude Roy
J'écris pour pouvoir lire ce que je ne sais pas que j'allais écrire.
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PETIT MATIN

Je te reconnaîtrai aux algues de la mer
Au sel de tes cheveux aux herbes de tes mains
Je te reconnaîtrai au profond des paupières
Je fermerai les yeux tu me prendras la main

Je te reconnaîtrai quand tu viendras pieds nus
Sur les sentiers brûlants d'odeurs et de soleil
Les cheveux ruisselants sur tes épaules nues
Et les seins ombragés des palmes du sommeil

Je laisserai alors s'envoler les oiseaux
Les oiseaux longs-courriers qui traversent les mers
Les étoiles aux vents courberont leurs fuseaux
Les oiseaux très pressés fuiront dans le ciel clair

Je t'attendrai en haut de la plus haute tour
Où pleurent nuit et jour les absents dans le vent
Quand les oiseaux fuiront je saurai que le jour
Est là marqué des pas de celle que j'attends

Complices du soleil je sens mon corps mûrir
De la patience aveugle et laiteuse des fruits
Ses froides mains de sel lentement refleurir
Dans le matin léger qui jaillit de la nuit
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Claude Roy
Tu dors et moi je veille immobile et pourtant sans plus rester en place
que l'herbe dans les près quand le vent en passant la rebrousse et l'efface
Je retiens mon souffle j'ai peur que tu ne t'éveilles
Le vent m'empêche de dormir si tu es loin de moi
ton coeur m'empêche de mourir s'il bat tout près du mien

(" Poésies")
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Claude Roy
L’enfant qui a la tête en l’air
si on se détourne, il s’envole
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Claude Roy
Il faut partir Ah laisse
laisse encore un moment
notre sommeil ensemble
et notre bercement
de chevaux marchant l'amble
Laisse encore un moment
nos corps se souvenir.

(" Un automne")
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Claude Roy
HOMMAGE À JULES VERNE

Nos souvenirs ont parcouru
Vingt mille lieues sous les mers,
Frôlant les vaisseaux disparus
Les noyés aux lèvres amères.
 
Bille d'agathe bille d'acier
plumier chinois réglisse zan
cartables noirs et tablier,
porte-plume à vue du Mont-Blanc.
 
Livre d'étrenne, rouge et or,
qu'il est loin qu'il est loin ce temps :
et la Bégum et tout son or,
ne te le rendront pas pourtant.
 
J’ai perdu la trace aujourd’hui
Des trois Anglais du Pôle Nord.
Les jours s’en vont les ans ont fui.
Les grands aventuriers sont morts.
 
Les capitaines de quinze ans
En ont quatre-vingts bien sonnés.
Les flots qui s’en vont moutonnant
Emportent épaves les années.
 
Je cherche au centre de la terre
Les deux explorateurs errants
Comme eux je vais je viens et j’erre
Enfant du Capitaine Grant.
 
Où est la Maison à Vapeur,
l'obus pour aller dans la lune ?
Il ne te reste que ton cœur.
Où sont les coureurs de fortune.
 
Le Nautilus a disparu avec
Nemo et ses chimères,
avec Kéraban le têtu avec,
les Robinsons de terre. (…)
 
Les nuages glissent dans les nues,
Le coeur attend le coeur espère.
Nos souvenirs ont parcouru
Vingt mille lieues sous les mers.
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on se prend à aimer sans savoir ignorant
ce que c'est que d'aimer et que cela s'apprend
que l'amour est cet arbre qui croit lentement
avec la pluie et le soleil avec la vie avec le temps
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Claude Roy
Les vrais poètes sont toujours de vrais témoins. En écoutant Paul Eluard à son retour de Grèce, je ne m'enrichis pas seulement de sa bonté, de sa pitié, de sa sensibilité, mais aussi de l'exactitude de sa vision, de la précision des relations qu'il sait apercevoir dans le monde. Les rapports que découvre le poète, et le reportage qu'établit le reporter, ne diffèrent pas fondamentalement. Tout grand art donne à voir.
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[...] l'amour commence par l'envie de tout se raconter, pour se terminer par :
" Qu'as-tu fait aujourd'hui ? - Rien. "
(p.140)
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Claude Roy
Été

A midi dans la chaleur perpendiculaire
le bruissement mêlé d'insectes et d'abeilles

A minuit dans la fraîcheur précaire
la parole d'eau large de la rivière lente

et le silence clair des grands buissons d'étoiles

(" Les pas du silence")
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Claude Roy
Un instant neuf un jour d'été juste arraché au temps
avec des taches de soleil à travers le feuillage
un rire d'eau coureuse au-dessus du gravier
et un martin-pêcheur en couleurs acryliques
qui crie son rouge et vert et noir en flèche
du trou où il se niche à la rive des foins

Je voudrais retrouver les couleurs de l'été
et la vive lumière des matins d'autrefois
l'instant tout neuf l'odeur de juin
et la longue clarté dorée d'un lent couchant

(" Les rencontres des jours")
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Oublier
A force d'oubli, de patience et d'absence
en n'écoutant plus rien de ce qui vient du dehors
en fermant les yeux sans les serrer trop fort
je me suis fait caillou, galet, herbe des bords
et la cascade amie riait dans mes pensées.
L'eau fraîche murmurait dans ma nuit légère
Elle élevait la voix sur mes passages à gué
chantonnait en tournant dans les creux de ma rive
suscitait un juillet brûlant, des moucherons, une truite
La nuit dans ma main buvait l'oubli-chagrin
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Pluie

A l'orée du jour chuchote une pluie douce
Chaque goutte d'eau semble encore hésiter
puis s'enhardit Les doigts nombreux de l'averse
tambourinent légèrement la terre qui avait soif

Renverser le visage laisser la pluie ruisseler
sur le front les joues boire les gouttes d'eau
fermer les yeux et ne plus rien désirer d'autre

( Hôpital Marie Lannelongue, 6 juin 1983)
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ET ENCORE LA MÊME CHOSE

Je dis simplement la merveille
la modestie du ciel vivant
le petit pesant d'or d'une abeille
l'éclat du sel qui est tout blanc
toi différente mais pareille

Je dis simplement la merveille
de tous les jours te retrouver.
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Claude Roy
Dans les intervalles de silence du vent
les paroles pressées de l'eau qui dévale
sa fraîcheur le long du sentier de montagne
c'est toi fraîcheur pensive de ma vie
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