C'est toujours la personne trahie qui définit le traître, qui le désigne à la vindicte, qui le voue à l'indignité. On peut respecter un adversaire, on ne respecte pas un traître. Pourquoi ce mépris, cette haine ? On oublie ses propres trahisons. Car on ne passe pas d'un camp à l'autre pour faire mal. On rompt le pacte sous l'emprise d'une passion, d'une violence, d'une logique qui échappe à la personne trahie. (p.70)