AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de brigetoun


Il y avait toujours, près de la pompe, une femme en train de laver, comme il y avait toujours, suspendues en permanence à plusieurs fenêtres, des lessives multicolores dansant sur leurs cordes, et le soir la place s'animait de nouveau, se peuplait encore une fois avant la nuit de cris, d'enfants se poursuivant, de femmes aux tabliers et aux cheveux ébouriffés par le vent, et parfois un groupe de joueurs de boules, et aussi les gitans avec leurs pantalons effrangés, leurs costumes élimés, ou même loqueteux, mais toujours arrogants, dédaigneux, parés de foulards aux teintes suaves et claires sous leurs visages bruns, et encore les quatre ou cinq éternels arabes affamés, doux, lugubres, nostalgiques, hors du temps supprimé, sortis des lointaines et ombreuses avenues de l'Histoire où semblaient passer les cortèges de visages guerriers aux mêmes sombres moustaches, aux mêmes regards ardents et tristes, indifférents, sur le fond verdoyant et fertile des pays conquis, de cette même et rouge campagne arrosée de sang fertile et de fertile sueur.
Commenter  J’apprécie          10









{* *}