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Citations de Claude Tresmontant (96)


Il faut prendre garde soigneusement que, dans la Bible, "la chair" ne signifie pas une partie du "composé humain", comme dans l'anthropologie dualiste, où l'on distingue le corps et l'âme. La notion biblique de chair n'équivaut pas à la notion occidentale de "corps". La chair, dans la pensée biblique, c'est l'humanité, l'homme tout entier, le règne animal ou le monde humain vivants, animés, conscients.

p. 55
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[ les sciences expérimentales et la théologie ]
( . . . )
On ne peut pas non plus prétendre expliquer la genèse des nouveautés dans l'histoire de l'Univers et de la Nature en faisant appel au néant, en prétendant que la nouveauté d'être sort ou surgit du néant absolu. Cela est impensable car le néant est stérile, il ne produit rien du tout, car il n'est rien.
Il faut donc bien reconnaître, objectivement, et que cela plaise ou non, que l'Univers dans son histoire est un système qui reçoit de l'information, et de l'information nouvelle, constamment. Il est donc bien comparable à une symphonie en train d'être composée, depuis quelque dix-huit milliards d'années, symphonie dont nous n'avons aucune raison de penser qu'elle soit achevée, symphonie composée ou constituée non pas de compositions musicales mais de compositions physiques, chimiques, biochimiques, biologiques, finalement composée s'êtres qui sont ses substances, des psychismes et bientôt des personnes.
Nous avons donc vu que l'astrophysique en tant que telle ne se prononce ni par oui ni par non sur la question de savoir si l'Univers est créé ou s'il est incréé, s'il est l'Être absolu et suffisant ou s'il ne l'est pas, parce que ce n'est pas son domaine, ce n'est pas son objet.
En tant que telle elle ne peut donc pas entrer en conflit avec le monothéisme hébreu, juif et chrétien, qui affirme lui, que l'Univers n'est pas l'Être absolu mais qu'il est dépendant, c'est à dire créé.
( . . . )
[ l'histoire de l'univers et le sens de la création ]
( . . . )
Par conséquent, pour savoir ce qu'il en est de l'avenir de la création et à plus forte raison de la finalité ultime de la création, il faut s'adresser au Créateur unique et incréé. Lui seul sait ce qu'il a l'intention de faire, ce qu'il veut faire, lui seul connaît son propre dessein.
Sur ce point, le grand docteur dominicain Thomas d'Aquin et le grand docteur franciscain Jean Duns Scot sont d'accord. La théologie qui est fondée sur la révélation nous fait connaître l'avenir et la finalité de la création que l'analyse philosophique ne pouvait découvrir.
Le prophète Amos, VIII° siècle avant notre ère, dit précisément ceci :
" Le Seigneur YHWH ne fait rien sans avoir communiqué ou révélé son secret dessein à ses serviteurs les prophètes " ( Amos 3, 7 ).
Le prophétisme hébreu, c'est la communication à l'humanité de la connaissance, de la science, de l'intelligence du secret dessein de Dieu en ce qui concerne la création et l'Homme qui vient d'apparaître.
Il n'est pas question d'admettre ou de recevoir les yeux fermés, par un acte de foi, comme on dit aujourd'hui en France, le fait de la révélation. Il faut au contraire s'enquérir avec soin, faire une analyse critique, pour examiner s'il est bien vrai que dans cette zone germinale de l'histoire de l'humanité, Dieu le créateur incréé a communiqué ses secrets desseins.
Ce n'est pas moi qui le dis. C'est le pape IX dans une lettre encyclique qui date du 9 novembre 1846 :
" La raison humaine, afin que dans une affaire d'une telle importance elle ne soit pas trompée et afin qu'elle ne soit pas errante, - il importe qu'elle fasse une enquête soigneuse pour établir le fait de la révélation divine, divinae revelationis factum, afin qu'il soit certain à ses yeux - à elle, la raison humaine, - que c'est bien Dieu qui a parlé "
Et le grand cardinal Deschamps, en 1869, un an avant le premier concile du Vatican dont il a été l'un des rédacteurs, le cardinal Dechamps développait la même thèse :
" C'est la raison ( . . . ) qui appelle la révélation, et c'est à la raison que la révélation s'adresse. C'est à la raison que Dieu parle, c'est à la raison qu'il demande la foi, et il ne la lui demande qu'après lui avoir fait voir que c'est bien lui qui parle. La raison qui demande le témoignage de Dieu sur les réalités de la vie future, n'adhère donc à ce témoignage avec la certitude surnaturelle de la foi, qu'après avoir vu de ses propres yeux, c'est à dire vérifié par sa propre lumière et avec la certitude naturelle qui lui est propre, le fait divin de la révélation. "
L'avenir de la création et à plus forte raison la finalité de la création sera connue si et dans la mesure où Dieu, le créateur incréé et unique, voudra bien nous en dire quelque chose. Il faut donc établir le fait de la révélation pour savoir s'il est vrai que le créateur incréé, à l'intérieur de cette zone de l'histoire humaine qui est le peuple hébreu, a communiqué le secret de ses desseins.
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L’entrée dans l’économie de la vie, est une question d’être. Il ne suffit donc pas d’invoquer le rabbi, ni même d’enseigner sa doctrine. Il faut être ontologiquement transformé, en sa pensée, son être et son agir. (page 190)
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"C'est une nécessité qui m'est imposée : Malheur à moi si je n'annonce pas l'Heureuse Nouvelle". (I Cor. 9)
(page 36)
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Nous ne saurions nous fixer aux apparences présentes, « la figure de ce monde-ci passe ».
« Nos regards ne s ‘attachent pas aux choses visibles mais aux choses invisibles ; car les choses visibles sont pour un temps, tandis que les invisibles sont éternelles. »
Ainsi l’éternité opère dans le temps comme le levain dans la pâte.
« Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas. »
(page 153)
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« Je vous rappelle, frères, l’Heureuse Nouvelle que je vous ai annoncée, que vous avez reçue, en laquelle vous êtes fermement fondés, par laquelle vous êtes sauvés, si vous tenez, sinon vous auriez cru en vain.
Je vous ai transmis en premier lieu ce que j’ai moi-même reçu, que le Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Écritures, qu’il a été mis au tombeau, qu’il est ressuscité le troisième jour, conformément aux Écritures.
Il est apparu à Céphas, ensuite aux Douze ; ensuite il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants aujourd’hui, et quelques-uns sont morts. Ensuite il est apparu à Jacques, ensuite à tous les Apôtres. En tout dernier lieu, comme à l’avorton, il m’est aussi apparu à moi. » (I Cor. 15.)
(page 32)
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Paul a rencontré sur la route de Damas le Christ ressuscité.
Il nous le dit lui-même : c’est du Christ glorieux qu’il a tout appris.
Cette Rencontre est le moment décisif dans la vie de Paul.
(page 41)
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Non seulement l’existence pure et simple de l’univers fait problème, mais aussi le fait qu’il soit structuré de telle et telle manière. La structure de l’univers, la structure de la matière, l’organisation de la matière vivante, l’évolution de l’univers et de la matière dans tel et tel sens, tout cela fait question pour l’intelligence humaine. Il ne suffit pas de décrire la structure de l’univers, la structure de la matière, la structure du vivant, l’évolution de la matière et de la vie. Cela est nécessaire, premier, mais non suffisant. Il faut encore rendre compte du fait qu’il y ait organisation, évolution, etc. Toute existence fait question. (page 49)
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Saint Augustin a bien montré en effet que, lorsqu’il n’y avait pas de monde, il n’y avait pas non plus de temps, et que par conséquent il n’y a aucun sens à parler « d’avant » le monde.
Mais, tournez les choses comme vous voudrez, et exprimez-les comme vous pourrez ; il n’en reste pas moins que la thèse de Parménide reste vraie, incontestable et d’ailleurs incontestée : il est impossible que l’être pris absolument, la totalité de l’Être, ait commencé.
Le néant absolu est stérile. Du néant absolu, l’Être ne peut pas surgir.
A l’analyse de Parménide correspond d’ailleurs celle que fit Bergson vingt-cinq siècles plus tard : le néant absolu est impensable, - ce qui ne signifie pas, précise Bergson, que le Monde soit nécessaire, mais ce qui signifie : un être au moins est nécessaire
Il est impensable qu’il n’y ait rien, absolument rien.
(page 452)
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Le schéma dualiste cartésien a produit aussi bien un spiritualisme désincarné, angélique, comme le remarquait justement Jacques Maritain, un spiritualisme qui ne sait plus quoi faire du « corps » - et un matérialisme chosiste, mécaniste, qui ne sait plus quoi faire de « l’âme ».
Le spiritualisme angélisme et le matérialisme mécaniste ont en commun un même présupposé, dont ils partent l’un et l’autre : le dualisme cartésien.
(page 397)
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C’est cela, la révélation : l’information créatrice communiquée à l’humanité, progressivement, par étapes, d’une manière croissante afin que l’homme puisse la recevoir et l’intégrer progressivement, pour atteindre à sa finalité ultime, à son achèvement.
La révélation, c’est la création continuée, ou du moins c’est ce qui est requis pour que l’humanité continue d’être créée et puisse s’achever, avec son propre consentement, sa propre coopération, conformément au dessein créateur.
L’histoire du peuple hébreu, à laquelle nous attachons tant d’importance, est donc une étape capitale dans l’histoire de la création : le moment de la communication par Dieu à l’homme du sens ultime de la création, de la connaissance de la finalité dernière de toute l’œuvre.
(page 146)
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A chaque pas, dans ce travail, nous avons rencontré la Gnose qui nous est apparue comme constituant une métaphysique inverse de la métaphysique biblique, son adversaire.
La Gnose a accompagné fidèlement la philosophie chrétienne au cours de son histoire : la Gnose, c’est la philosophie anti-chrétienne. (…)
La Gnose est dans l’histoire des idées un phénomène pérenne.
De nos jours, on ne prête souvent pas suffisamment attention au fait que la Gnose n’est pas morte.
La métaphysique gnostique s’est continuée et développée avec la Kabbale juive, Jacob Bœhme, Spinoza, Leibniz, Schelling, Hegel, pour ne nommer que les plus célèbres. (…)
Peut-être pourrait-on dire qu’en fin de compte il n’y a au monde que deux métaphysique : la biblique - c’est-à-dire la chrétienne - et la gnostique.
(page 229)
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Le dépouillement de la pensée et de la langue biblique est déjà un signe de sa transcendance.
Les philosophes païens qui assistèrent à la naissance de ce « phylum » de pensée nouveau s’indignèrent de ce que «  des cardeurs et des cordonniers, des gens sans aucune espèce d’éducation ni de culture », « des gens de rien, sans formation philosophique, sans culture, des artisans et dont souvent le métier est sordide, prétendent décider des plus hauts problèmes sur quoi tant de sages balancent ».
La métaphysique biblique a ceci de particulier : elle est communicable aux hommes qui ne sont pas des techniciens de la philosophie.
Elle se communique sous les espèces du récit historique, du maschâl, de la parabole : « Un semeur sortit pour semer sa semence… Une femme prit du levain qu’elle mit dans sa pâte… »
(page 217)
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Une épreuve s’avère décisive pour évaluer une métaphysique, c’est de la confronter avec le réel lui-même, tel que les sciences positives progressivement nous le découvrent.
Le seul critère que l’on puisse invoquer pour départager les métaphysiques, c’est la réalité.
En dernier ressort, l’être est seul juge.
Il ne s’agit pas de comparer une métaphysique à des données ou à des théories scientifiques ; ce serait là confondre des ordres de connaissance irréductiblement distincts.
Mais il convient de vérifier dans quelle mesure une métaphysique est ouverte aux enseignements des sciences du réel, capable de les assumer, de les comprendre et même de les promouvoir, ou au contraire inapte constitutionnellement à penser et à intégrer ce que la connaissance expérimentale nous apporte.
(page 10)
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L’annonce prophétique de la passion inévitable promise au Christ se trouvait donc dans l’existence même des prophètes, avant d’être exprimée par leur bouche.
C’est l’existence des nabis qui est prophétique, ce qu’exprime leur parole.
«  Dieu avait annoncé par la bouche de tous ses prophètes que son Christ devait souffrir. » (Act.3, 18 ; cf. 17, 3 ; 26, 23 ; Luc 24, 46)
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La théologie biblique a apporté les fondements d’une métaphysique du dialogue. Dieu est quelqu’un d’autre que nous et il nous invite à aller vers lui. Toute la dimension du surnaturel s’ouvre dans ce dialogue entre le Créateur et nous. Le salut n’est plus une opération solitaire, mais une opération où coopèrent deux libertés conjointes, celle de Dieu et la nôtre. La liberté de Dieu qui opère dans l’histoire de l’humanité, c’est la grâce surnaturelle.
(page 214)
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Les maîtres de l’Idéalisme, au XIXe siècle et au début du XXe siècle, avaient bien vu cela. On n’étudie plus guère, on n’étudie plus du tout l’Idéalisme, dans les Universités de Franc. On se contente, à la suite de Lénine, de quelques insultes ou de quelques ricanements. Or la grande tradition idéaliste a été représentée par des esprits éminents, auprès desquels quelques-uns des philosophes qui font aujourd’hui la pluie et le beau temps, font figure d’australopithèques à petit cerveau.
(page 123)
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Le disciple de Ieschoua, normalement, ne doit pas être un homme de l’angoisse, du souci, de la crainte et du tremblement.
Normalement, comme l’a enseigné Ieschoua, et après lui Schaoul-Paul, il doit être en paix. Il ne doit pas être tourmenté.
C’est un des caractères, l’une des marques, l’un des critères, de l’esprit évangélique, ce à quoi on le reconnaît.
(page 75)
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L’histoire de l’Univers, finalement, c’est l’histoire de la genèse d’êtres qui sont de plus en plus à l’image et à la ressemblance de l’Être qui les crée, qui les compose.
La substance, l’être créé, est un dieu en genèse.
L’Univers est une machine à fabriquer des substances qui, petit à petit, vont devenir capables de devenir des dieux.
Ce travail n’est pas achevé. Nous sommes à la dernière étape : la genèse de l’être divinisante, à savoir l’homme.
(page 129)
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... La métaphysique biblique a été, dans l'historie des philosophies, en un sens la moins religieuse, puisqu'elle a été la plus libre de toute mythologie, de toute irrationnelle et affective, la plus pure de toute idolâtrie.
(page 37)
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