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4.75/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Reims , 1950
Biographie :

Claude Tuot est professeure de lettres au lycée Clémenceau de Reims.

Source : comme-un-roman.com
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le fidèle qui arrive sur le parvis et s’approche de la cathédrale, tout en bas, par la force des choses, se sent écrasé par l’immensité de l’édifice. L’effet est recherché. Ses yeux sont irrésistiblement attirés vers le haut, par les cinquante-six rois de la galerie et des tours nord et sud, juste au-dessous du ciel. Immenses et majestueux, ils sont une invite à regarder plus haut encore, là où se trouve le vrai Roi, Dieu le Père qui voit tout : il le sait et en tremble d’effroi.
Lorsque, atterré par la conscience de sa petitesse et le poids de ses péchés, il baisse les yeux, il accroche, à hauteur de son visage un résumé de son histoire.
Son passé, tout d’abord, l’origine de tout, est rappelé en plein centre de la façade principale, sur le flanc du trumeau de Notre Dame : Adam et Ève, ses ancêtres, dont il porte le poids du péché originel, chassés du jardin d’Eden auquel il n’aura jamais accès.
Juste au-dessus de sa tête, son présent lui apparaît tout aussi clairement dans des images à peine métaphorisées de lui-même, bien visibles : des petites figures d’hommes, les marmousets, ployés sous les grandes statues des ébrasements dont ils soutiennent le socle, grimaçant sous un poids insensé, souffrant et se contorsionnant pour résister à l’inconfort de leur position.
Certains méditent, image de la Mélancolie, d’autres étudient, parfois même sourient malgré tout, car souffrir toute la misère du monde n’empêche pas de vivre.
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Le 19 septembre 1914, malheureusement, un « obus traverse l’échafaudage de treize étages qui ceinturait la tour nord et explose à mi-hauteur. L’échafaudage s’embrase. Sous l’effet de la chaleur, la moitié de la Grande Rose éclate et des flammèches communiquent alors l’incendie aux lits de paille, répandus à l’intérieur de l’édifice, afin d’y accueillir les blessés.» Lorsque la toiture en chêne prend feu il n’est plus possible de maîtriser l’incendie et les plaques de la toiture se mettent à fondre. Ce ne fut pas de l’eau qui sortit des gargouilles ce jour là mais du plomb, comme en témoignent celles qui sont placées dans l’entrée du Palais du Tau.
Quatre-vingts ans auparavant Victor Hugo avait eu cette vision de fin du monde dans Notre Dame de Paris :
« Sur le sommet de la galerie la plus élevée, plus haut que la rosace centrale, il y avait une grande flamme qui montait entre les deux clochers avec des tourbillons d’étincelles, une grande flamme désordonnée et furieuse dont le vent emportait par moments un lambeau dans la fumée.
Au-dessous de cette flamme, au-dessous de la sombre balustrade à trèfles de braise, deux gouttières en gueules de monstres vomissaient sans relâche cette pluie ardente qui détachait son ruissellement argenté sur les ténèbres de la façade inférieure. À mesure qu'ils approchaient du sol, les deux jets de plomb liquide s’élargissaient en gerbes, comme l’eau qui jaillit des mille trous de l’arrosoir. Au-dessus de la flamme, les énormes tours […] semblaient plus grandes encore de toute l‘immensité de l’ombre qu'elles projetaient jusque dans le ciel. Leurs innombrables sculptures de diables et de dragons prenaient un aspect lugubre. La clarté inquiète de la flamme les faisait remuer à l’œil. Il y avait des guivres qui avaient l’air de rire, des gargouilles qu'on croyait entendre japper, des salamandres qui soufflaient dans le feu, des tarasques qui éternuaient dans la fumée. »
On récupéra une partie de ce plomb pour refaire la couverture actuelle.
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La façade des cathédrales qui déploie de vastes ensembles sculptés pour l'édification des croyants est comparable aux manuscrits gothiques qui exposent leurs pages enluminés dont les marges s'ornent de figures fantaisistes ou grotesques.
Ainsi sur les cathédrales, les sculptures marginales encadrent les grandes scènes de sculpture religieuse. Elles ne semblent pas avoir de sens. Pourtant, elles établissent souvent un dialogue avec les sculptures considérées comme sérieuses. Or les marges de la cathédrale de Reims sont uniques....
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L'ensemble des gargouilles colossales qui ceinturent du nord au sud les parties basses de la cathédrale de Reims sont (....) en harmonie totale avec l'édifice par la force sereine qu'elles dégagent. Celles de la façade ouest par contre établissent une vraie rupture : elles sont absolument exceptionnelles. Elles révèlent, entre autres, que le public exige toujours plus de violence pour avoir peur et que cette peur est "pour rire" dans un état d'esprit sans doute proche de celui qui nous fait aimer actuellement les films d'épouvante.
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Ce livre veut être un Guide de Paris qui mène le promeneur, le nez en l’air, au pied de quinze monuments prestigieux que les gargouilles éclairent d’un jour insolite ; il veut aussi être un Guide qu’on peut lire dans un fauteuil car il transporte le lecteur dans les hauteurs pour lui faire admirer de près ces gargouilles sculptées avec une grande finesse et des détails invisibles d’en bas.
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