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4.22/5 (sur 44 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bischwiller, Bas-Rhin , le 03/01/1921
Mort(e) à : Paris , le 02/10/2020
Biographie :

Claude Vigée, nom de plume de André Strauss, est un poète français.

Il est issu d'une famille juive établie en Alsace depuis plus de trois siècles. Ses grands-parents étaient drapiers, marchands de grains, de noix et de houblon. Son enfance se passe à la campagne, dans la région marécageuse et boisée du Ried qui longe le Rhin. Dans les années suivant la première guerre mondiale, on y parlait surtout le dialecte alsacien. Ayant terminé ses études secondaires au collège classique de Bischwiller et au lycée Fustel de Coulanges à Strasbourg en 1938, il est évacué, puis expulsé d'Alsace avec tous les siens à la suite de l'occupation nazie. Étudiant en médecine, il participe à l'organisation de la résistance juive à Toulouse contre l'occupation hitlérienne et contre le gouvernement de Vichy, d'octobre 1940 à fin 1942. Il publie ses premiers vers dans la revue résistante "Poésie 42", chez Pierre Seghers, à Villeneuve-lès-Avignon.
Réfugié aux Etats-Unis au début de 1943, il s'y marie après la guerre avec sa cousine Évelyne et y termine son doctorat en langues et littératures romanes en 1947. Il enseigne la littérature française à l'Université d'État de l'Ohio, à Wellesley College, puis à l'Université Brandeis, près de Boston, dont il dirige le département des littératures européennes jusqu'en 1959. C'est là que grandissent ses deux enfants, nés en 1948 et 1953. En 1950, il publie son premier livre de poèmes, "La Lutte avec l'Ange", à Paris. En 1954 paraît "La Corne du Grand Pardon" (Pierre Seghers), en 1957 "L’Été Indien", accepté chez Gallimard par Albert Camus, puis en 1962, au Mercure de France "Le Poème du Retour".
Arrivé en Israël durant l'été 1960, il est nommé professeur de littérature française et comparée à l'Université hébraïque de Jérusalem, où il enseigne jusqu'à sa retraite en 1983. Il y dirige la chaire des études romanes de 1963 à 1967 et le département de littérature comparée de 1970 à 1972. Les poèmes écrits de 1939 à 1971 paraissent en 1972 sous le titre "Le Soleil sous la mer". Il revient en France en 2001.

Poète, traducteur, essayiste, Claude Vigée a composé pendant 50 ans des œuvres empreintes d'une grande spiritualité et d'une grande générosité. Ses travaux ont été récompensés par de nombreux prix littéraires français et étrangers. En 2008, "Mon heure sur la terre", qui reprend l'intégralité de ses poèmes publiés, est récompensé par le prix Goncourt de la poésie.
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Vidéo de

Claude VIGÉE – Grand Portait (France Culture, 1988) L’émission « Le Bon plaisir », par Renée Elkaïm Bollinger, diffusée le 2 avril 1988 sur France Culture. Présences : Georges-Emmanuel Clancier, Sylvie Reff, Adrien Finck, Armand Peter, Marie-Thérèse Fritsch, Paul Kauss, Anne Clancier, Camille Clauss, Jean-Yves Lartichaux, Henri Atlan, Luc Balbont, Marc-Alain Ouknin, Robert Misrahi et le poète en personne.

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Citations et extraits (118) Voir plus Ajouter une citation
Claude Vigée
Sur l'infime épaisseur des mots nous patinons
à reculons depuis l'enfance;
nous chantons, nous dansons
vers l'infini sans regard et sans nom.
A peine un éclair sur la glace,
dans une poésie est inscrite la trace
de l'oiseau qui raya la fragile surface.
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Claude Vigée
Qu'est-ce donc que la poésie? Un feu de camp abandonné ,
qui fume longuement dans la nuit d'été, sur la montagne déserte.

Retrait du monde et de moi-même ,
Souvent je l'ai entendu germer dans la pierraille de la montagne,
Le grondement muet dont naîtra le tonnerre.

(" Le grenier magique")
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Claude Vigée
Bonsoir, petite Evy, bonsoir comme autrefois,
toi qui, depuis de si longs jours déjà ,
demeures loin de moi.

Bonsoir dès que je passe à côté de ton banc,
dans le parc étranger où nul ne va s'asseoir,
où personne dans le noir ne dresse les oreilles
quand le silence sur nous s'étend dans les buissons,
et, que très lentement, avec la nuit qui tombe,
s'éteint dans la pénombre le murmure de mes mots:

entre plaisir et peine,
à travers deuil et joie,

Bonsoir, petite Evy, bonsoir à bientôt,
comme alors, mon Evy, serrés l'un contre l'autre,
à deux sur ce vieux banc.

(" Les sentiers de velours sous les pas de la nuit")
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Claude Vigée
Au seuil de l'invisible
qu'a donc été ta vie?
Dans le soleil couchant
un haut nuage en feu
porté par le vent froid,
qui lentement s'éteint
en plongeant dans la nuit.
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Claude Vigée
La stratégie de l’extase



Esprit, fais-toi mer pour franchir la mer, nature pour surmonter
      la nature,
Mortel et agonisant pour devancer la mort et l’agonie.
Embrasse le monde afin de traverser le monde, d’absorber en toi
      tout l’espace et son temps !
Ton cœur fait monde, esprit, sans rien en retenir,
Par la grâce du saut léger te voilà sauvé de toi-même.
Mais le don ne s’achève qu’en te livrant à ce monde triste avec joie,
En t’y abandonnant dès aujourd’hui au risque de ta perte totale.
Au cœur de l’orage il y aura peut-être un instant de rencontre:
Un seul éclair suffit, avant la dispersion mortelle dans la nuit.
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Claude Vigée
La fin à l’horizon



Au seuil de l’indicible
qu’a donc été ta vie ?

Dans le soleil couchant
un haut nuage en feu
porté par le vent froid,

qui lentement s’éteint
en plongeant dans la nuit.

                     19 juillet 2008
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Claude Vigée
La Grande Passacaille



Écoute le roulement des galets dans la mer !
Hors les murs nus de l'être prolongeant
la hantise de la musique muette,
soudain murmurent en nous les flûtes du crépuscule.
Dans le passage de notre souffle mortel
les mots tracent le sens que nous espérions rencontrer
en explorant du regard
chaque soir chaque matin qui hennit en plein ciel -
la bouche ouverte boit
le vent pluvieux toujours resurgissant,
le vent qui vient d'ailleurs
et porte en soi comme une absence
le silence pareil au germe jaillissant
hors du commencement sans visage et sans lieu :
respirer de nouveau, plonger dans le temps fabuleux des
noces où s'étreignent le jour et la nuit emmêlés.
Afflux divin du livre qui en porte le rythme
comme une lame de fond arrachée au ventre de la mer,
chevaux d'écume dansant, caracolant, puis tout à coup
se cabrant pour jouir
jusqu'à la crête mortelle et blanchissante du ressac.

Claude Vigée, " Vie j'ai "né Claude André Strauss, le 3 janvier 1921 à Bischwiller nous a quitté le 2 octobre 2020 à Paris à l'âge de 99ans.
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LES ORTIES NOIRES
FLAMBENT DANS LE VENT

À Adrien Finck


Parfois je crois surprendre un écho dans l’oreille
de ces mots murmurés,
que des voix de jadis, depuis longtemps perdues,
disaient presque en silence :
ainsi suinte la pluie de campagne en automne
à travers les feuilles mortes, avec tant de patience,
à la lisière du petit bois de chêne gris et touffus
où le Ruisseau-Rouge chuchote,
puis elle s’enfuit goutte à goutte dans la terre,
à pas de souriceaux, comme fait la semence,
par le chemin profond,
la sente aux orties noires.

p.199
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Claude Vigée
Deux étoiles filantes
sur la montagne obscure:
déjà leur coeur de braise
agonise et s'éteint .
Que reste -t-il de nous
quand le temps se retire?
à peine une buée, ce souffle qui s'efface
sur le miroir brisé.

(" L'arrachement")
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LA VALLÉE DES OSSEMENTS

LA CLEF DE L’ORIGINE


Ils demeurent assemblés en permanence le jour sans fin
 du Grand pardon
Convoqués dans la tunique rituelle aux lacets de lin
 dénoués pour l'éternité
La langue chargée de terre et blanchie par le jeûne
Ils tiennent leur réunion plénière jusqu'à la consomma-
 tion des siècles
Engagés dans le colloque silencieux
Qui précède au jour du jugement le verdict sans appel des
 cornes archangéliques

En ce jour le Seigneur sonnera de la corne
Teki'ah Teru'ah Teki'ah

p.67-68
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