Les hommes, immobiles, la gorge sèche, regardaient de tous leurs yeux. Poïa dansait l'amour, avec toute l'impudeur candide qui a tant étonné, au cours des siècles, tous les marins d'Europe.
Pas de fleurs en collier à son cou, pas d'hibiscus dans ses cheveux : rien que son corps. Elle était peut-être métisse, comme elle l'avait confié à Keller, mais la part de sang popaa qui lui coulait dans les veines était bien oubliée ! (chap. 2)
Dans son porte-voix, Fronsac cria :
- Ho...oo...oh ! Le Honu ?... Je largue...l'amarre !...
- Com...pris ! répondit le capitaine du Honu.
[...]
- Les imbéciles ! ils ont largué aussi !
Quand Fronsac arriva à l'avant, la mer bleue s'était refermée avec indifférence sur la précieuse amarre. Et le Nancy II, tout seul, immobile, flottait au milieu de l'océan Pacifique. (chap. 4)