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Critiques de Claude de Forbin (2)
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Le voyage du comte de Forbinà Siam, 1685-1688

Lecture passionnante et frustrante à la fois.

J'aime à lire sur L'Histoire et particulièrement quand il s'agit de l'exploration du monde, des premières rencontres entre les hommes et les civilisations. Cette recherche de proximité avec le passé emprunte indifféremment aux travaux d'historiens patentés qu'aux oeuvres romanesques plus ou moins documentées d'auteurs anciens ou contemporains.

Ce "voyage du comte de Forbin à Siam" appartient à une troisième source de connaissances historiques : le témoignage direct de celui qui a vu et vécu ce dont il parle.



Bien sûr, n'étant pas historien, de nombreuses clefs me manquent pour apprécier et interpréter pleinement ce type de récit mais le plaisir demeure réel.

Celui du conte de Forbin est sobre et concis. Il ne nous vend pas de rêves aux "parfums exotiques" et l'on apprend finalement peu de ce royaume de Siam.

Rien d'étonnant à cela d'ailleurs car, dès le début , il présente lui-même ce voyage en Orient comme une opportunité de plaire au roi de France, de s'assurer sa bienveillance et éventuellement de pratiquer quelque lucratif négoce.

Le regard qu'il porte sur les contrées qu'il visite n'est que le reflet de cette motivation et de son expérience de la carrière militaire.

A tort ou à raison il ne perçoit aucun bénéfice économique à tirer du Siam si ce n'est un rôle de plaque tournante du commerce en Orient.

Se faisant il rééquilibre auprès du roi le tableau idyllique, sans doute non dénué d'arrières pensées stratégiques, rapporté par certains religieux.

L'essentiel de son propos concerne ce qu'il connait le mieux : les faits d'armes.

Mais il semble rester honnête et ne pèche pas par excès de forfanteries dans les descriptions qu'il fait des combats auxquels il participe.

Il accorde également une grande part de son récit à ses rapports conflictuels avec le premier ministre grec du roi du Siam. Les joutes et manigances qui en découlent lui sont sans doute dignes de susciter l'intérêt de ses lecteurs usés à ce type d'intrigues à Versailles.

Restent quelques détails sur les habitations, la nourriture, la chasse au crocodile, l'organisation du protocole autour du roi et la présence, surprenante pour l'époque, de si nombreux européens, commerçants, mercenaires, religieux ou aventuriers.

A lire néanmoins pour les passionnés d'Histoire et d'Asie.



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Voyage du comte de Forbin à Siam

Râââ ! Les aventures dans les pays lointains au temps de Louis Le Grand !

Sous prétexte de convertir le roi du Siam, Naraï, au catholicisme, le roi soleil accepte, en 1685, d'envoyer une flotte là-bas. Le chevalier de Forbin fait partie du voyage. Il raconte en détails cette épopée véridique, pas piquée des hannetons, où, fait général de l'armée siamoise, et amiral de la flotte siamoise, il a plusieurs fois failli passer de vie à trépas.

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C'est quand même passionnant, la "vraie" histoire ! Il n'y a pas besoin d'inventer un roman. En plus, Forbin écrit très bien, et, parait-il, son récit se rapproche plus de la vérité que ceux des autres membres de l'expédition.

Là-bas, il est confronté à un Grec, Constance, en réalité Constantin Phaulkon, aventurier qui, par flatteries et cruauté (encore un pervers narcissique ! ) s'est bien fait voir du naïf roi, et a raflé le pouvoir des mains du bakalon.

Forbin se tire de situations rocambolesques, notamment face aux terribles Macassars, et puis avec un capitaine de vaisseau anglais.

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Je ne connais qu'un autre pays où un étranger solitaire a pris le pouvoir, c'est le Pérou. Mais ce ne doit pas être le seul.

Les us et coutumes de la Thaïlande d'il y a trois siècles sont étranges et intéressants à connaître. Certains restent d'actualité.

Pour ce qui est de la religion, les Siamois n'ont aucune envie de devenir catholiques, le comte de Forbin et l'abbé de Choisy constatent eux-même que le bouddhisme est plus proche de l'humilité que le "catholicisme rugissant et flamboyant", c'est mon expression, de Louis XIV.

Les Thaïs sont très fiers de n'avoir jamais été colonisés. J'en connais maintenant une des raisons : aucune production, à part le riz, n'est intéressante au royaume du Siam, Forbin le souligne à Louis XIV lors de son retour en France.

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Les mandarins furent furieux qu'un étranger usurpât le pouvoir et, en 1688, lors de la révolution contre les étrangers, je crois qu'ils scièrent Constance en deux !
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