Comment appeler l’oiseau…
Comment appeler l’oiseau
pour que du vers il se lève
et s’envole et s’égare
de branche en branche, comment ? Comment appeler
[le fleuve
sans interrompre son chant ni taire son écoulement ?
Comment faire pour que le nom de la rose
conserve son parfum ? Comment dire sable
et sentir la caresse d’une main dorée,
et comment faire pour que le soleil et le vent,
le feu et les automnes demeurent
dans le poème ? Ah, où apprendre cette magie
de disposer le nom des choses
de façon à ce que le lecteur de nos vers
revienne maculé de salpêtre,
brûlé par le soleil et réconforté
par le feu sauvage du brasier
par nous allumé avec deux ou trois mots ?
25-II-74
//Traduit de l’espagnol par Claude de Frayssinet