"C’est l’apanage des grands personnages de la littérature, nous trouvons toujours un trait, une facette, un geste qui nous invite à nous reconnaître en eux. Ou du moins, à nous mettre à leur place.”
Nurit, je te l'assure, ma chérie, ce roman est mauvais ; sais-tu pourquoi ? Parce que tu étais amoureuse, tu avais la tête ailleurs, et l'amour et l'art, cela ne fait pas bon ménage. Le sexe et l'art, oui. L'amour en souffrance aussi. Mais cet amour débile, de chéri chéri, amour de ma vie, celui-là, non.
......je ne sais pas pourquoi Mariano était tombé amoureux de moi. En supposant qu’au-delà de la déconvenue qu’il avait eue cet été-là en se faisant plaquer par sa copine, il était bel et bien tombé amoureux de moi. Personnellement, je ne serais jamais tombée amoureuse de moi. Je lui avais souvent posé la question : “Qu’est-ce qui t’a plu chez moi ?” Et, chaque fois, il me répondait : “Tout.” Mais dire “Tout”, c’était comme dire “Rien du tout”. Je n’avais jamais réussi à obtenir de précision concrète : tes yeux, ton sourire, ni même tes nichons, ou tes jambes. J’aurais préféré qu’il me dise “tes nichons” plutôt que cette réponse : “Tout.”
Quand des choix informatifs négligent certaines nouvelles, on peut parler de censure. Ne laissez personne choisir à votre place. J'ai bien dit personne. Lisez beaucoup de quotidiens, regardez beaucoup de journaux télévisés, tous, même ceux avec lesquels vous n'êtes pas d'accord et, seulement après, faites votre propre choix. Hiérarchiser les nouvelles en fonction de nos propres critères et non par les choix que l'on nous impose, c'est faire de la contre-information. Et la contre-information, ce n'est pas un gros mot, bien au contraire. Cela veut dire informer depuis un autre espace, depuis un espace détaché du pouvoir.
Quand un journaliste cesse d'informer pour donner son opinion, s'il veut rester honnête, il faut qu'il le dise clairement à ses lecteurs. On peut prendre position, mais on ne peut pas faire passer son opinion pour de l'information.
Parfois, ce n'est pas si mal d'être un con, ça permet de ne pas perdre sa dignité. Et, quand on est entouré que par de la merde, c'est important de surnager.
Mon père avait coutume de dire que la culpabilité est une bâtarde. Ce à quoi ma mère lui répondait : "C'est toi qui es un bâtard".
Pourquoi un cadre vide vous met-il dans un état pareil ? demande le gamin. [...] Parce que la série est rompue, dit Brena. Parce que ce qui est là nous parle, et ce qui n'est pas là nous interroge, dit Nurit.
... c'est pour cela qu'elle détestait ce dicton populaire d'après lequel les seins parfaits étaient ceux qu'on réussissait à faire entrer dans une coupe à champagne. Une coupe ronde, bien entendu, pas une flûte.
Pourquoi tellement de gens croient-ils que leur vie a quelque chose d'exceptionnel, alors que moi, je crois que la mienne est pareille à celle de tout le monde ?