La main doit attraper le geste en plein vol. La biographe Judith Cladel écrivait que trois ou quatre minutes lui suffisaient pour fixer les contours d'un corps. Jean Dolent disait en janvier 1889 : "J'ai vu les extraordinaires dessins d'une minute de Rodin". Le critique praguois, Arnost Hofbauer, en visite à Meudon, avouait qu'il avait appris à "lire la sténographie" de Rodin. Le public d'alors eut le sentiment d'inachèvement, d'abstraction, mais l'exactitude d'un mouvement dépendait de sa rapidité. Son esquisse, vision instantanée d'un seul jet dans un souci d'extrême simplification, rend toujours l'essentiel du mouvement qui passe. Ne disait-il pas que chacun de ses dessins était un mouvement. (p. 47)
Chapitre 10 - La femme