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4.29/5 (sur 13 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Journaliste indépendante - Représentante du Mouvement du Nid lors de la Conférence mondiale sur les femmes de Pékin (1995) - Formatrice pour des groupes de travailleurs sociaux, en particulier sur le thème "cultures et prostitution" - Auteure de " Prostitution" in "Le dictionnaire critique du féminisme" (2000), "Les trafics du sexe - femmes et enfants marchandises" (2002).

Source : http://www.observatoire-parite.gouv.fr
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Claudine Legardinier 17/06/2011 1ère Rencontre Méditerranéenne sur la Traite des Êtres humains


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Claudine Legardinier
L’esclavage n’a pas été éradiqué mais il a bel et bien été aboli. Aucun État n’oserait plus le justifier, l’organiser ou le laisser prospérer. Le même choix pour la prostitution serait une avancée de civilisation.
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Reconnaître la vente de "services sexuels" anéantirait le long travail des femmes pour échapper à une sexualité non désirée. La sexualité est fragile, imprévisible, spontanée, sujette à variations. Rien ne devrait l'y obliger. A cet égard, le mot "droit" aujourd'hui brandit à tout propos, prend soin de masquer son inquiétant revers, celui du devoir. Hommes handicapés, solitaires, disgraciés, consommateurs ou libertins... Tous auraient une excellente raison d'exiger le "droit" d'accéder à des "services sexuels" ; au nom de la solitude, au nom du loisir, au nom de la liberté et des bons sentiments. Mais pour que l'un ait accès au droit à "l'épanouissement sexuel", ou prétendu tel, l'autre est prié (priée) de tirer un trait sur son propre plaisir, son propre désir. En payant, le client prostitueur "éradique" bel et bien son droit à elle de lui dire non. C'est bien cette domination, cette privation du droit de l'autre, qu'il vient acheter. Pourquoi avoir ringardisé le devoir conjugal si c'était pour promouvoir le devoir sexuel ? Pas pour le bien des femmes, on s'en doute ; mais pour servir les intérêts du capitalisme en étendant le devoir artisanal réservé au mari, pas assez rentable, à l'ensemble des "consommateurs".
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Dans une société où le travail féminin est déjà dévalorisé, le métier de prostituée serait l'ultime étape du déni des compétences féminines : nul besoin d'entretien d'embauche, de CV, de références, d'expérience, de qualification, de diplôme ou même de papiers. Au contraire, la valeur maximale est accordée à la personne la plus inexpérimentée et la plus jeune. Un corps suffit, obéissant de préférence à des mensurations réglementaires. Curieux "métier" qui voit la valeur augmenter avec l'inexpérience et décliner avec l'ancienneté.

Quant à la législation protégeant les salariés de la discrimination, elle vole en éclats : âge, race, caractéristiques physiques sont les premières exigences avancées par les marchands de femmes. La prostitution est inconciliable avec le respect du droit du travail et jusqu'à l'absurde : la discrimination en est un élément constitutif de même que le harcèlement sexuel qui est l'objet même de l'activité. Comment appliquer, dans un bordel, la législation sur le harcèlement sexuel au travail ?
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Une femme réduite au statut de prostituée, et ce sont toutes les femmes qui le sont à sa suite, au moins symboliquement. Au 19ème siècle, toutes les femmes du Maghreb ont été assimilées à des prostituées en puissance à la suite de l'"indigène" déclinée en cartes postales dans l'Algérie coloniale. En Indochine, toutes les femmes chinoises ont finit par être désignées comme "chan-P", mot venant d'un terme vulgaire désignant le vagin. Et la "con gai", mot qui a désigné au Vietnam une fille, puis une épouse, puis une concubine, a fini par être assimilée à une prostituée dans l'esprit du colonisateur. Au début du 20ème siècle, la Juive a été elle aussi construite en mythe sexuel. Après toutes ces femmes appartenant à des pays ou des cultures colonisées ou dominées, c'est aujourd'hui au tour des femmes thaï ou des "filles de l'Est".
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Le lien entre la réduction des femmes au statut d'objets sexuels et leur dévalorisation en tant qu'êtres humains et travailleuses doit être analysé à l'heure où les défenseurs de l'industrie du sexe prétendent qu'elle est une source d'"empowerment", donc de prise de pouvoir et d'autonomie. Il est temps de poser plutôt la question de fond, éminemment politique. Pourquoi les femmes en situation précaire devrait-elles se résoudre à financer des études ou l'éducation de leurs enfants au moyen de la prostitution et non avoir droit à un emploi digne et justement rémunéré ?
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Claudine Legardinier
À quoi bon multiplier les objectifs de lutte contre les violences ou le sexisme si le droit de les fouler au pied reste préservé dans la prostitution ? Comment ne pas remettre en cause la dernière des violences faites aux femmes dont les victimes sont encore pénalisées et les auteurs impunis ? Comment ne pas interroger, après le droit de cuissage et le harcèlement sexuel (accès sexuel obtenu par le pouvoir), après le viol (obtenu par la force), la prostitution comme droit obtenu par l’argent ?
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Pour prétendument éviter le viol de certaines, on institutionnalise donc le viol d'une catégorie de moins chanceuses : une absurdité qui constitue une nouvelle fois le caractère d'exception de l'activité prostitutionnelle. Pour quel autre problème social aurait-on l'idée de sacrifier une catégorie en prétendant en protéger une autre ? Bien au contraire, le cadre de la prostitution diffuse un message subliminal : "Les femmes sont là pour ça !".
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De nombreux "sexe touristes" parlent avec aigreur du pouvoir qu'ont les femmes occidentales de leur dénier l'accès sexuel auquel ils aspirent. Des sites Internet permettent généreusement à ces hommes d'exprimer librement leur aspiration à "d'autres types de femmes" que celles qu'ils rencontrent en Occident. Plus que de palmiers et de soleil, ils se montrent friands, loin de chez eux, de femmes soumises à leur bon vouloir, facile à dominer.
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L'extension du marché du sexe participe à la restriction d'espaces et de liberté de mouvement qui est en train d'affecter les femmes. Et c'est cette industrie qu'il faudrait brandir comme l'étendard de leur liberté ? On ferait mieux de renvoyer proxénètes et pornographes à leur vraie place, aux côtés des intégristes, qui comme eux réduisent les femmes à leur sexe et entendent leur interdire l'accès à un monde contrôlé par les hommes.
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Aujourd'hui, dans les bordels, même légaux, et sur les sites Internet, l'un des premiers arguments de vente repose sur l'origine ethnique des femmes proposées, grâce aux stéréotypes entretenus par l'industrie du sexe : africaine à la sexualité sauvage, asiatique soumise et sensuelle, sud-américaine enflammée, blonde ukrainienne libre et "sans tabou" et autres traits "exotiques" fétichisés.
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