AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.72/5 (sur 36 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Catane , le 15/04/1957
Biographie :

Claudio Fava (nom complet : Giovanni Claudio Fava) (né le 15 avril 1957 à Catane) est une personnalité politique et un journaliste italien, leader de la Gauche démocrate depuis l'échec électoral de 2008.

Son père Giuseppe Fava, fondateur des I Siciliani, a été assassiné par la mafia le 5 janvier 1984 à Catane.

Ancien député à la Camera dei deputati (XIe législature, pour « La Rete »), Claudio Fava est député européen de 1999 à 2009, inscrit au groupe du Parti socialiste européen. Il fait partie de la Commission parlementaire de la politique régionale, des transports et du tourisme, devenue ensuite Commission du développement régional. Il s'intéresse particulièrement aux relations de l'Union européenne avec l'Amérique latine.

Source : Wikipedia
Ajouter des informations
Bibliographie de Claudio Fava   (2)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
L’idée de le tuer me vint soudain à l’esprit : une pensée inévitable. Au début, je ne me souvenais même pas de son nom. C’était un gars parmi tant d’autres que j’avais vu s’agiter durant les jours où ça s’était passé. Avec le temps, tout s’était délavé comme sur une vieille photo de famille. Puis, le visage de cet homme se détacha et vint à ma rencontre. C’est à ce moment-là que j’ai pensé à lui. C’est à ce moment-là que je me suis mis en tête de le tuer. Je n’avais jamais tué personne. Je ne savais même pas si j’allais vraiment en être capable : c’est que, parfois, les choses doivent être faites et c’est tout. Sans tourner trop autour du pot, sinon vous oubliez tout, même la colère. Et sans colère, on ne tue que dans les films ou dans les livres. Pour de faux.

Je m’appelle Teresa. Sicilienne, célibataire, orpheline de père. Quand je décidai de tirer sur cet homme, j’avais trente-deux ans et je m’y connaissais un peu, en morts. Sauf que je devais les rencontrer avant : avant qu’ils ne s’en aillent, je veux dire. Je travaillais pour une association qui s’occupait d’assister des malades en phase terminale. On me donnait nom et adresse, et moi j’y allais et je les écoutais. Je les faisais parler de leur vie, je fouillais dans les moments perdus de leur mémoire, le jour où ils s’étaient mariés, leur voyage de noces, les enfants : des choses comme ça. L’important était de leur parler au passé, faire semblant. Et : ne jamais avoir pitié, ne jamais être pressé.

Ce sont des choses qui se disent : ne jamais avoir pitié, ne jamais être pressé. Mais après, vous vous retrouvez devant eux, avec leurs petites têtes desséchées, les yeux qui dansent sur le visage et dans l’air une odeur de médicaments… On m’avait avertie : il y en a qui savent et d’autres pas. Foutaises, ils savent tous. La mort les enveloppe ; une main tiède, une espèce de torpeur habille toutes leurs paroles, tous leurs gestes, comme s’ils étaient déjà de l’autre côté. Mais ils sont de ce côté, avec moi. On me paye pour les distraire, pour leur extraire ces bruits de l’âme. Ça dure seulement le temps d’une visite, c’est comme les magiciens qu’on engage pour les anniversaires des enfants, pendant une heure, c’est la fête, les jeux, leurs rires qui s’enfoncent dans l’air, et on pourrait croire qu’ils ne s’en iront plus, et que ce sera toujours la fête d’anniversaire, le dimanche, les bougies à souffler, les cadeaux à déballer. Ensuite, le gâteau arrive, le magicien enlève sa cape et sa perruque, et sans ces habits d’enchanteur il est tout de suite plus maigre, plus vieux, usé par ce métier. Je fonctionnais de la même façon. Je faisais mes numéros de cirque, les sortilèges contre la maladie et puis je m’en allais.

(INCIPIT)
Commenter  J’apprécie          90
Nous sommes en 1978, nous sommes en Argentine et depuis deux ans les militaires commandent. Ils commandent, menacent, tuent : c'est leur façon de s'amuser.
Commenter  J’apprécie          80
J’arrivai à la maison, vive, la tête froide, déterminée à tous les envoyer se faire foutre, ce porc de Rosco, le brigadiste, la brigadiste… Et aussi ma mère avec ses yeux larmoyants, et Gisella qui me cherchait un mari, et aussi mon père qui pouvait éviter de se faire tuer, de toute façon il savait qu’après ce serait aux autres de s’occuper de lui, de se souvenir de lui, de le révérer même s’il n’était plus là, de parler de lui comme s’il était encore vivant, mais dix ans s’étaient presque écoulés, bon Dieu, presque dix ans à faire l’orpheline, et on a envie d’oublier, de parler d’autre chose, au contraire il faut endosser cette mémoire comme une robe qui, entre-temps, est devenue trop serrée et qui dégage des effluves de trucs mal digérés.
Commenter  J’apprécie          50
J'étais décidé à tout laisser derrière moi, ma mère, feu mon père, cette odeur de moisi qui, désormais, commençait à s'exalter de ma vie. Même la colère. Au début elle était nourrie au pain et à l'eau, pour la rendre plus désespérée et les années passant, elle s'était amaigrie, assagie. A la fin, ses morsures, je ne les sentais plus. Alors je suis partie. Je voulais tirer un trait bien droit sur mon passé. Et je voulais me trouver un homme. Un homme qui n'allait pas me proposer des mélancolie d'émigrant. Un gars capable de me parler d'autre chose. Et peut-être aussi de me dire qu'il me trouvait belle.
Moi, je me trouve belle, ma mère pas. Elle dit que je mange peu et que ça me donne des cernes, qu'on peut compter mes côtés sous mon tee-shirt, que j'ai les cheveux filasse comme des spaghetti trop cuits et que je ne sais pas les coiffer. Moi, au contraire, j'aime bien mes cheveux, si fins qu'ils me collent à la figure ; j'aime aussi mon visage effilé, je me regarde dans le miroir et je me dis : voilà, on dirait une de ces femmes peintes par Modigliani. Les yeux étroits, pleins et allongés, ce même air pensif sur certains de ses portraits que l'on gardait accrochés aux murs du couloir quand j'étais petite fille.
Commenter  J’apprécie          10
Au début, il n'y a que les yeux des amis de Javier qui cherchent, désorientés, quelque chose à regarder, parce qu'une minute passe lentement, comme sont lentes la vie et la mort, elle passe au pas ; une minute est un bruit de secondes, des couplets qui se succèdent et qui ne finissent jamais. Et pourtant elle se termine, l'arbitre siffle et alors ce que personne n'imaginait survient.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Claudio Fava (44)Voir plus

Quiz Voir plus

Quand les aliments portent des noms insolites ou pas...

Les cheveux d'ange se mangent-ils ?

Oui
Non

10 questions
132 lecteurs ont répondu
Thèmes : nourriture , fruits et légumes , fromages , manger , bizarreCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}