Retrouvez en avant-première une interview de Clémence Guinot autour du roman pour ados Comme frère et s?ur à paraître en septembre
Je me disais que la vie était ainsi faite : c’était parfois un feu d’artifice et, parfois juste une petite lumière. La vie ne pouvait pas être toujours pétillante, et peut-être que grandir, c’était accepter que le scintillement soit parfois moins étincelant.
La vie nous donne parfois des coups de poignard, mais il faut continuer quand même et ne pas s’arrêter devant la douleur ; parfois, elle nous offre des cadeaux qu’il faut savoir saisir, malgré les doutes et la peur du lendemain.
Nous avions discuté, comme deux adultes, comme nous ne nous étions jamais parlé jusqu’alors. Parfois, j’avais le sentiment que nous nous étions toujours côtoyés et qu’en réalité, nous ne nous connaissions pas. Nous vivions l’un avec l’autre, puis l’un sans l’autre, pour finir par nous retrouver par intermittence. Mais ces moments passés ensemble faisaient-ils vraiment de nous un père et un fils ? J’avais souvent l’impression que nous étions différents, si divergents dans nos idées, nos manières de parler, nos désirs.
Mme André m'a arrêtée en plein vol alors que j'étais prête à continuer. Thibault me regardait l'air réjoui et Marin, dans l'ombre, m'applaudissait sans bruit. Dans la lumière de la scène, je le distinguais à peine. En descendant de l'estrade, j'ai articulé un merci sans voix qui ne s'adressait qu'à lui.
L’intensité et la beauté des choses se mesurent au temps que nous avons passé pour les construire, pour les dire. Nous sommes parfois confrontés à des choix et des envies qui nous dépassent.
La vie n’était pas plus simple sans doute, mais j’étais plus petite. Je n’avais pas alors l’impression que tout était sur le fil, en permanence.