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4.53/5 (sur 18 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Thiers , le 28/01/1934
Mort(e) à : Lyon , le 10 mai 2017
Biographie :

Colette Guillaumin est une sociologue au CNRS et une féministe française
Elle est l'une des première en sociologie à rappeler que la notion de « race » n'a aucune valeur scientifique. Elle démonte les discours naturalisants, essentialistes, qui légitiment les discriminations.
Dès la fin des années 1960, elle s'intéresse au féminisme. Elle intègre l'équipe de rédaction de la revue Questions féministes fondée en 1977 par Simone de Beauvoir, qui est la source et l'organe de publication du féminisme matérialiste. Ses analyses recoupent celles des féministes radicales et posent les jalons de la critique du genre.
Elle enseigne au Canada.

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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
On ne peut détruire en quelques décennies un système perceptif et axiologique qui a commandé la pensée d'une culture pendant plus d'un siècle. Sur le plan inconscient, la forme et le fondement biologiques qui sont attribués aux conduites culturelles sont restés prégnants et dominent notre conception du monde. [...] Si la race n'existe pas, cela n'en détruit pas pour autant la réalité sociale et psychologique des faits de race.
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La mystique de « l’Amour » (…) est une tentative de sortie vers une unité minimale : la sensation ou le sentiment ; c’est un essai de devenir sujet (JE) par l’expérience de son propre corps. Mais nous ne réussissons pas pour autant, car nous n’avons pas socialement la propriété de notre corps, donc pas de lieu où réunir et ressaisir nos différentes activités pratiques. D’où l’extrême fragmentation de nos actes qui ont une réalité non tant par rapport à nous qui les faisons que par rapport à une relation au sein de laquelle nous les accomplissons. Celle-ci nous impose un cumul indéfini d’actes appliqués à des objets et à des buts dont nous ne sommes pas le commun dénominateur, même si nous y tendons mentalement. Car la récupération de l’homogénéité individuelle n’est possible que dans un lieu de subjectivité, ce dont nous prive le sexage. Nous sommes « utilisées. » En réalité, nous visons l’originalité, non la différence. La soif d’être reconnus, uniques, et sans doute plus profondément irremplaçables, semble un sentiment commun, puissant, tragique. Mais ce sentiment, nous, femmes l’éprouvons avec plus d’intensité que beaucoup dans la mesure même où nous l’existence est systématiquement et institutionnellement refusée et niée aux membres de notre classe, refusée et niée aux individus femmes. (p. 88)
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Des notions de race et de sexe, on peut dire qu’elles sont de formations imaginaires, juridiquement entérinées et matériellement efficaces
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Ce n'est sûrement pas un hasard si les membres de la classe de sexe dominante sont « dégoûtés » par la merde de leurs enfants et, en conséquence, « ne peuvent pas » les changer. Personne ne songerait même à penser qu’un homme puisse changer un vieillard ou un malade, le laver, laver son linge. Mais les femmes le font, et elles « doivent » le faire. Elles sont l’outil social affecté à cela. Et ce n’est pas seulement un travail pénible et obligatoire – il y a d’autres travaux qui ne relèvent pas de la division sociale sexuelle du travail – c’est aussi un travail qui, dans les rapports sociaux où il est fait, détruit l’individualité et l’autonomie. Effectué hors salaire, dans l’appropriation de son propre individu qui attache la femme à des individus physiques déterminés, « familiers » (au sens propre), avec lesquels les liens sont puissants (quelle que soit la nature, amour/haine de ces liens), il disloque la fragile émergence du sujet. (p. 30)
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Ainsi les hommes se prétendent identifiés par leurs pratiques et ils prétendent que les femmes le sont par leur corps.
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Et pour nous aider à cultiver ce fantasme et à nous faire avaler sans réagir cette relation, pour la faire passer en douceur et tenter de nous empêcher d’y voir clair, tous les moyens sont bons. Même les histoires. Depuis la passion jusqu’à la tendresse, depuis le silence prudent jusqu’au mensonge caractérisé, et de toute façon des fleur,s de décorations, toujours disponibles pour couronner le front du bétail les jours de fête ou de foire. Et si cela ne suffit (et cela ne suffit pas en effet), de la violence physique à la Loi il y a encore moyen de tenter de nous empêcher de nous en mêler. (p. 44)
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Les intellectuels et anthropologues divers opèrent une projection classique, attribuant aux sociétés exotiques ou archaïques la réalité de la réduction des femmes à l’état d’objet approprié et devenu pièce d’échange. Car il n’y a que pour ces sociétés que l’on parle stricto sensu d’échange des femmes, c’est-à-dire du degré absolu de l’appropriation, celui où l’objet est non seulement « pris en main », mais devient équivalent de n’importe quel autre objet. Le stade où l’objet passe du statut de bétail (pecus, sens premier) au statut de monnaie (pecus, sens dérivé). (p. 16)
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Au contraire, le "droit" à la différence est un recours à l'autorisation.
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Introduction. Deux faits dominent l’exposé qui va suivre. Un fait matériel et un fait idéologique. Le premier est un rapport de pouvoir (je dis bien « un rapport » et non « le » pouvoir…) : le coup de force permanent qu’est l’appropriation de la classe des femmes par la classe des hommes. L’autre est un effet idéologique : l’idée de « nature », cette « nature » supposée rendre compte de ce que seraient les femmes. (p. 16)
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Cependant le mariage n'est que la surface institutionnelle (contractuelle) d'un rapport généralisé : l'appropriation d'une classe de sexe par l'autre.
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