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Citation de kenicolette


Notre pensée est primordialement « son », « son mental », « image sonore mentale », et devient « paysage sonore » individuel à mesure que s’élabore ce « chant intérieur » que forge continuellement notre discours mental.
Ledit son mental ayant des propriétés énergétiques, pulsionnelles, mélodiques, polyphoniques et dynamiques :
1) En tant qu’énergie vibratoire, l’image sonore mentale, au plus profond de notre organisme, revêt très exactement la même qualité ondulatoire et les mêmes paradigmes que le son physique. Nous soulignons les correspondances entre notre figuration sonore mentale et le son créateur universel, notamment à travers une suite d’expériences qui part des « figures » de Chladni et de la géométrie platonicienne.
2) Sous son aspect multi-périodique, le substrat sonore mental émane d’une organisation temporelle non linéaire et formellement holistiquement structurée. Il s’établit d’autre part dans la continuité de l’ensemble des pulsations organiques, alliant notamment identiquement binarité et ternarité, et superposant de la même façon une polymétrie accentuelle à plusieurs ostinatos rythmiques, ce complexe algorithme fondateur sous-tendant l’ensemble de l’articulation et des motifs rythmiques.
3) Le paysage sonore mental est mélodiquement et polyphoniquement organisé : l’énergie vibratoire sonore mentale combine l’analogie des motifs mélodico-rythmiques et la logique discursive directionnelle de l’intention causale (par exemple, dans la fonctionnalité de la phrase ponctuée). D’autre part, le son mental englobe depuis les premières formules monodiques jusqu’aux figurations polyphoniques les plus complexes, d’ordre conjointement contrapuntique et harmonique. Dans la pensée la plus logique et la plus discursive en effet, le niveau analogique des « motifs » mélodico-rythmiques, c’est-à-dire de la « musique des mots » en tant que telle, conserve un rôle puissamment organisateur, remodelant le plus souvent à notre insu toute la conduite de notre raisonnement – à noter, tout particulièrement, le rôle immensément fondateur de l’évocation de notre patronyme, qui colore puissamment notre environnement langagier, et ce, depuis notre naissance. De la même façon, les liens sont étroits entre l’émergence de nos sentiments et l’élaboration de notre « chant intérieur », ligne mélodique constituée de tensions et de détentes tout à fait analogues aux vagues d’énergie auxquelles nous porte notre intelligence émotionnelle. On peut leur associer la prégnance mentale de la marche, dans l’univers physique : dans l’exact tempo andante, l’activité cérébrale s’avère principalement d’ordre discursif ; dans des tempi plus rapides ou plus lents, l’intelligence émotionnelle prend le dessus. A remarquer : c’est au plan des motifs analogiques sous-jacents que s’élabore notre potentiel logique, autant individuellement - psychologiquement, qu’historiquement, tout au long de l’évolution de la pensée.

Pour exemple, nous étudions ici quatre stades évolutifs de la pensée et de la musique occidentales : d’une part, au Moyen-Age, la correspondance qui s’établit entre la monodie et une première cosmologie très unitaire ; puis, à la Renaissance, le passage d’une polymélodie complexe d’ordre contrapuntique à l’élaboration d’une pensée elle aussi rendue polyphonique - dans une dimension analogique et prélogique ; ultérieurement, à l’époque classique, un mouvement qui mène de l’élaboration de la fonctionnalité harmonique à l’accession à une discursivité d’ordre logique – celle de la phrase ponctuée par exemple, et à la théorisation des normes modernes de la causalité scientifique ; enfin, une dernière évolution de ladite élargie fonctionnalité à l’émergence et à la complexification d’un « je » qui émane d’une intelligence sentimentale polymorphe et lucide, rendue consciente de l’imbrication de tous les plans de la personnalité incessamment concomitamment mis en jeu, des plus conscients aux plus inconscients.
Lorsque nous combinons « résonance » et « raisonnement », nous utilisons beaucoup plus pleinement notre potentiel mental que lorsque nous dissocions l’intellect de l’intelligence d’ordre intuitif et notamment sentimentale et, ce faisant, nous syntonisons spontanément l’activité de nos deux hémisphères cérébraux. Ce qui se produit immédiatement dans toute pratique musicale.
4) Enfin, le paysage sonore mental possède des propriétés d’ordre dynamique : il est timbré, coloré, en mouvement et même en constante expansion d’ordre spiralé….Ce microcosme s’érige en reflet du macrocosme dont il apparaît comme le vivant et vibrant miroir. C’est en ce sens que nous sommes pleinement co-créateurs de cet hologramme informé qui émane de l’Intelligence cosmique impersonnelle. Nous abordons ici depuis la physique quantique jusqu’aux actuelles théories informationnelles.
Au-delà d’une approche strictement comportementale, nous définissons l’intelligence musicale comme l’aptitude à conscientiser tous les aspects sonores de la pensée, même et surtout en l’absence de toute extériorisation physique, et, non seulement donc à s’approprier et manipuler rythmes, lignes mélodiques et combinatoires polyphoniques, mais, surtout, à analyser et créer en pleine conscience tous les paramètres de cette énergie vibratoire complexe que forme véritablement le « paysage sonore mental ». Plus le « son mental » est riche et caractérisé d’une part, en même temps qu’analysé et volontairement conduit d’autre part, mieux le flux de pensée peut se structurer et se complexifier, tout en accédant spontanément à un plan supérieur de réflexivité.
L’étude du substrat sonore de notre pensée ouvre sur des applications thérapeutiques et, dans tous les cas, une conscientisation de ce substrat est immédiatement facteur de développement personnel.
Lorsque s’établit une parfaite coïncidence entre notre fréquence fondamentale corporelle propre et notre discours intérieur, aux plans sonore et musical, notre cohérence organique nous est beaucoup mieux apparente et elle devient ce socle identitaire au fort potentiel synergétique sur lequel nous pouvons fonder toute notre expérience. Par l’élaboration consciente de notre son mental, passant analytiquement du « mot » au « motif », nous pénétrons spontanément dans les archétypes de l’ « âme » mythique collective et notre corps vibre enfin à des fréquences tellement plus élevées que dans le quotidien que nous accédons à un état de libération, de façon totalement analogue à ce qui se produit dans toutes les formes de méditation et de prière, au sens le plus large, au sein desquelles nous percevons autant notre commune unicité originelle que l’intime cohésion de l’Univers et de nos destinées.
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