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Colette Nys-Mazure
Mystérieusement fleurissent les arbres loin du jardin où leurs racines n'en finissent pas de s'étreindre. (" Feux dans la nuit") |
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Colette Nys-Mazure
Mystérieusement fleurissent les arbres loin du jardin où leurs racines n'en finissent pas de s'étreindre. (" Feux dans la nuit") |
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Colette Nys-Mazure
Tu te replies dans ce silence cerné de musique venue d'ancienne mémoire tu te déplies tu te déploies vers ces terres de longue souvenance tu ploies sous l'afflux du temps du sang secret du saint empire d'enfance d'outre-naissance tu te relies tu étreins tes racines (" Feux dans la nuit") |
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Colette Nys-Mazure
Alanguie C’est une femme lente, indolente sous le ciel, le bleu, l’ardeur du bleu. Un fruit de saveur ; pulpe soleilleuse. Une bouche mûre, cheveux d’herbe à faucher. Bras et jambes dans un feu de joie hâlée, fusante. Une femme abeille, de sucs alourdie. À lézarder sans fin dans le jour délirant. Une chair à étreindre. Languide, elle se dérobe. |
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Colette Nys-Mazure
Délivrer les sources, célébrer les silences et leur ouvrir les ailes, crier la vie muette, timide, désarmée, ameuter les rêves, marcher dans le fil du jour, maintenir le coeur sur le cadran solaire, divulguer l'amitié, créer dans la torsion de l'être, ravir le secret vital. |
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Colette Nys-Mazure
Mathématiquement tien Deux paires de lunettes pour quatre yeux Deux têtes sous le même bonnet Un tandem un ballon pour deux Aucune semaine des quatre jeudis Huit jours de congé De grande vacances à l'infini Dix pastilles à la menthe Soudées au fond de nos six poches Plus de vingt tours dans notre sac Une seule parole À ce compte-là Combien vaut notre amitié ? |
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Tu n'es pas seul de Colette Nys-Mazure
Elle n'écoute pas vraiment ce que je raconte et cela ne me déplaît pas car j'aime sa liberté, cette distance que je n'ai pas. Je n'arrête pas de faire attention à l'autre, de me faire du souci pour lui. Je me répète en vain la boutade de Lacan : "Si tu te mets à la place de l'autre, lui, où se met-il ?" (p.102)
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Colette Nys-Mazure
Je dis la beauté du monde toujours offerte, Là, sous mes doigts, sous mes yeux. La joie pudique et la fête sans lendemain. L'espérance apprise, La sève obstinée, La chanson patiente. Les instants d'éternité et l'éternité entrevue. L'aventure inouïe d'un réveil , Le jaillissement de la création Et l'invention de l'amour. Le bonheur surpris et la mort apprivoisée. Je ne maudirai pas les ténèbres. Je tiendrai haut la lampe. (" La vie à foison") |
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Feux dans la nuit : Poésies 1969-2005 de Colette Nys-Mazure
Une déchirure dans la voix la rouille insidieuse une nostalgie taisant son frisson on va fermer l'été |
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Célébration du quotidien de Colette Nys-Mazure
Ce n'est pas la répétition des gestes et des mots, l'hallucinante succession des saisons qui nous usent mais notre absence à cette marche, notre défaut de présence à ce miracle continu. Faut-il avoir été dépourvu par le le fait de la guerre, d'une catastrophe publique ou privée, d'une maladie, d'un exil, faut-il avoir été sevré de cette nourriture quotidienne, de cet accord, pour en ressentir le prix ? Serait-ce une question de nature, d'aptitude innée au bonheur d'être ici, maintenant, de ne rien gaspiller ?
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Célébration du quotidien de Colette Nys-Mazure
Si nous étions présents à nous-même, si nous ne nous absentions pas en regrets ou en désirs, nous dilaterions notre existence, nous ne perdrions aucune parcelle de vie. Nous ne nous étonnons pas assez, nous ne nous émerveillons qu'occasionnellement. Histoire d'éveil et question d'usure.
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Epitaphe de Martin Luther King (1929-1968): « Enfin libre, enfin libre. ..….. Dieu tout-puissant, je suis enfin libre »