Citations de Colin Dexter (192)
La plupart des gens ne dissimulent pas la vérité ; a fortiori, ils n’inventent pas de mensonges compliqués pour la seule raison qu’ils se connaissent. Mais supposons qu’il y ait entre eux quelque raison coupable de vouloir que rien ne s’ébruite. Et que cette raison coupable soit qu’ils se connaissent… trop bien. Supposons qu’ils aient une liaison. Leur situation n’est déjà pas commode. Avec un meurtre à l’arrière-plan, elle devient franchement mauvaise.
Voilà : « Les verbes aimer, préférer, s’intéresser à, être heureux de, avoir tendance à, etc., sont fréquemment formulés au conditionnel à la première personne du singulier (J’aimerais savoir si, etc.). Dans ces cas, la langue anglaise exige l’emploi du conditionnel et non celui du futur. » Décidément, on apprend tous les jours...
À présent, nous avançons une autre hypothèse : notre meurtrier est un homme. Pourquoi pouvons-nous être si sûrs de ce fait ? Parce que, cher auditoire, la jeune fille assassinée fut violée.
Un détective est infiniment sensible au crime ; il le flaire ; il faut qu’il puisse le flairer avant de le détecter.
Certains hommes sont gras par nature, pure question de métabolisme ou quelque chose comme cela.
Il se rend compte qu’en assouvissant sa passion pour la pornographie, il avilit grossièrement la sensibilité qui pouvait être sienne ; que son besoin frénétique s’enkyste comme une grosseur cancéreuse dans son esprit, un esprit qui réclame toujours plus désespérément sa gratification morbide et immédiate.
Nous avons simplement attaqué l’affaire par le mauvais bout. On dit, Lewis, que l’on peut faire l’ascension de l’Eiger en charentaises si l’on s’y prend par la voie facile.
Ils ont peur ; O. K. Ils préféreraient ne pas y être mêlés ; O. K. Ils pensent que ce n’est pas leur affaire, O. K… mais nous dépendons de ceux d’entre eux qui ont des tripes et assez de décence pour se présenter devant nous et nous dire ce qu’ils savent.
Un meurtre est chose hideuse, abominable à voir, et l’ennui avec un meurtre est qu’il anéantit généralement le seul témoin fiable du crime, la victime. Cela signifie que nous sommes contraints de recourir à d’autres témoins, des gens généralement très banals pour la plupart, qui, par hasard, ont été impliqués à un moment donné dans la misérable affaire.
Il avait consciencieusement suivi le cours, en s’interdisant de regarder à l’avance les réponses, et conclu à contrecœur que l’évaluation la plus indulgente de son potentiel latéral était gamma minus minus. Mais il avait beaucoup apprécié le livre. Il avait appris de surcroît que l’attaque logique, progressive et verticale d’un problème ardu n’est pas toujours la plus favorable. Sans vraiment comprendre le jargon de l’auteur, il avait saisi les points essentiels. Exemple : « Comment conduire une voiture dans une ruelle obscure lorsque les phares ne fonctionnent pas ? » Peu importe la réponse. La seule chose à faire consiste à proposer toutes les actions concevables auxquelles peut se livrer le conducteur : klaxonner, retirer la galerie, soulever le capot… Toutes les propositions se valent ; la simple contemplation de solutions vaines est en soi une force puissante dans la recherche de la bonne solution ; car, tôt ou tard, les œillères s’écartent et, ben presto, la lumière surgit.
Ce n’est pas tous les jours qu’on est impliqué dans une affaire de meurtre !
Il rêva par à-coups d’une séduisante barmaid rousse et d’une beauté blonde aux cheveux souillés de sang. Il semblait qu’il rêvât toujours de femmes. Parfois, il se demandait de quoi il rêverait s’il se mariait. De femmes, probablement, songea-t-il.
Il savait que l’événement survenu ce mercredi soir, quelle que fût sa nature, avait pour origine les activités d’un petit nombre d’humains et que les mobiles de ces humains relevaient des passions ordinaires que sont l’amour et la haine, l’avidité et la jalousie. Là n’était pas le mystère. Il résidait dans l’imbrication des pièces du puzzle, ces pièces qui commençaient maintenant d’arriver dans ses mains.
D’après ses lectures, Holmes ou Poirot, à l’heure qu’il était, auraient déjà interrogé les principaux suspects et concocté, à partir d’un détail tout à fait prosaïque, quelques déductions saisissantes.
Il y a des gens qui ont le malheur de recevoir à leur baptême un nom atroce.
Ce sont toujours les « s » qui sont le plus difficiles, pas vrai ? Je veux dire, quand on a trop bu ou quand on porte un dentier.
Le champagne est une boisson délicieuse, mais il donne soif...
La justice était l’un de ces grands mots qu’on écrivait souvent avec une capitale, mais, en fait, il était bien plus difficile à définir que la loi.
Le travail sans espoir fait couler le nectar dans un tamis et l’espoir sans objet ne peut vivre.
La nudité en elle-même n’est rien : c’est l’intention de nudité qui garantit le sublime rendez-vous. La nudité en elle-même n’a jamais signifié grand-chose pour moi, même quand j’étais un jeune garçon. Je ne me suis jamais intéressé à toutes ces peintures italiennes représentant des femmes nues. De même, il me semble que peu de nos jeunes, si licencieux et immoraux, montrent un intérêt démesuré pour les femmes qui affichent tous les jours leurs corps dans les journaux populaires.