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Critiques de Colin Dexter (83)
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Mort d'une garce

Retour vers le passé.

L’inspecteur Morse est hospitalisé pour des problèmes stomacaux. C’est l’occasion pour lui de tomber sur un rapport d’enquête datant de 1860 où des bateleurs sont condamnés à mort, bien que manifestant leur innocence, pour le meurtre de Johanna Franks, 38 ans, qu’ils auraient noyée dans le canal d’Oxford alors qu’elle rejoignait son mari à Londres. Mais certains détails vont convaincre Morse de l’innocence des prévenus et douter de la moralité de la soi-disant victime...

C’est un polar original que nous propose Colin Dexter sur un fait divers datant de plus de 150 ans. Le récit est largement ponctué de l’humour « so british ». C’est l’occasion pour l’auteur de sortir des sentiers (re) battus du roman policier pour livrer une enquête dont l’ancienneté n’aurait jamais permis d’aboutir à une telle conclusion sans la perspicacité du fin limier.

C’est remarquablement bien écrit avec un style maitrisé et un vocabulaire riche que l’on trouve rarement dans ce type de littérature.

Aux premières pages, on se demande quand l’enquête va démarrer alors qu’en fait l’enquête n’est pas le roman, l’enquête fait partie du roman de Colin Dexter.

Huitième opus de la série des enquêtes de l’inspecteur Morse paru en 1989 sous le titre « The wench is dead », il se dévore indépendamment des autres avec beaucoup de plaisir et de curiosité, grâce notamment à l’intelligence et l’esprit corrosif du héros.

Traduction de François Mazin.

Editions 10/18, Grands détectives, 246 pages.

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Portée disparue

Valerie Taylor a disparu.

Il y a un peu plus de deux ans.

L'inspecteur qui s'occupait de l'affaire est mort victime d'un accident.

Le lendemain de cet accident, les parents de Valerie reçoive une lettre leur indiquant qu'elle va bien et qu'ils ne se fassent pas de souci. Sans plus.

La lettre a été postée à Londres.

L'inspecteur Morse se voit obligé, contre son gré, de reprendre l'enquête. Il s'adjoint Lewis pour reformer la paire habituelle.

Morte, vivante, vivante, morte telle est la question. L'un, Morse pense qu'elle est morte, plus pour ne pas se fatiguer qu'autre chose, l'autre Lewis pense qu'elle est vivante compte tenu du fait nouveau.

S'ensuit une enquête, remarquable d'intérêt, ponctuée de pistes et de fausses pistes, de doutes et du meurtre de l'un des suspects.

Personnellement cela fait un bout de temps que je n'avais pas lu un aussi bon policier, aussi bien écrit (ou traduit), aussi bien orchestré et d'un suspens incroyable.

Morse je le connaissais pour l'avoir côtoyé à la télé il y a un certain temps déjà. J'aimais assez mais jamais je n'avais lu de livre correspondant. J'ignorais, jusqu'il n'y a pas longtemps, le nom de l'auteur. On peut dire que c'est un personnage à part, même en film, parmi les enquêteurs répertoriés.

Il est bougon, insatisfait, irréaliste, imbuvable, même pour son coéquipier et surtout têtu. Ce qu'il pense il y croit dur comme fer, n'en démord pas et il a raison, jusqu'au moment où on lui prouve le contraire, il devient, alors, penaud comme un gamin prit en faute.

Vieux célibataire, gros fumeur et gros buveur de bière.

Aussi un roman avec un tel énergumène ne peut réserver que des surprises et ici il y en a. A tel point que la vérité se fera dans les toutes dernières pages après que la mouche ait changé cinq fois de coche. Le tout de belle façon et dans une langue de bon aloi.

L'intérêt, aussi, c'est cette époque où les gens n'avaient pas de téléphone mobile, pas d'ordinateur et pas d'Internet, donc beaucoup plus de présence sur le terrain, de recherches en bibliothèques ou chez les sachants. Bref cela nettoie un peu les neurones de se rappeler cette époque.

C'est vrai que tout le monde fumait comme des pompiers, mais bon...

On peut trouver cet épisode sur "Youtube" au titre de "Last seen wearing", en anglais.

Merci à Babelio de m'avoir choisi pour cette Masse Critique et aux Editions Archipoche de m'avoir fait parvenir ce livre avec ce gentil petit mot et le marque page.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Dernier bus pour Woodstock

Le corps de Sylvia Kaye est découvert dans la cour du pub le « Black Prince » de Woodstock. Un témoin la vu faire du stop avec une autre jeune femme. Le sergent Lewis et l’inspecteur Morse vont travailler ensemble sur cette affaire. Pas facile de trouver le coupable quand les suspects passent leur temps à mentir…



Pour imaginer le rythme du livre, il faut penser à Hercule Poirot, Miss Marple, Columbo… Je crois que ces références parlent à tout le monde. Autre information pour vous faire une idée, la série des enquêtes de l’inspecteur Morse passait le dimanche soir sur France 3. Je n’ai jamais regardé donc je ne peux pas vous faire la comparaison entre livre et série télévisée. Je définirais Morse comme un inspecteur intellectuel, amoureux des mots et de la bière ! Il forme un duo étonnant mais complémentaire avec le sergent Lewis.

Une enquête au rythme pépère que je prends plaisir à lire de temps en temps.

Il s’agit du premier volet, le deuxième « Portée disparue » sort le 3 septembre, je vous en reparlerai à ce moment là…

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Les silences du professeur

Je poursuis doucement ma découverte des enquêtes de l'inspecteur Morse et ce tome 3 m'a encore une fois enchantée.



Une nouvelle fois, on plonge dans le milieu universitaire d'Oxford avec le meurtre d'un professeur. Ses collègues sont bien sur suspectés et on découvre alors un tas de secrets : entre adultère et tricherie aux examens. Morse ainsi que son second Lewis vont mettre leur nez dans tout ça et mener une nouvelle fois, une excellente enquête. On regrette même que cette intrigue soit si courte.



Fort heureusement, il me reste encore plusieurs tomes à lire (10 pour être précis) car je passe toujours un excellent moment avec les deux policiers. L'écriture de Colin Dexter y est aussi pour quelque chose : son style est drôle (avec son humour so british!), ironique parfois mais tellement agréable a lire qu'on dévore littéralement ses romans. Après ces trois premiers tomes, il me tarde de connaître la suite.
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Portée disparue

Aujourd’hui je vais vous parler d’un roman à suspense de Colin Dexter abordant une nouvelle enquête de l’inspecteur Morse. Je vous ai déjà parlé de cet inspecteur en début de mois avec « Dernier bus pour Woodstock » https://www.instagram.com/p/CDlk9kInBy-/

Le surintendant Strange oblige l’inspecteur Morse à reprendre le dossier de l’affaire Valérie Taylor. Cette jeune fille de 17 ans a disparu il y a un peu plus de deux ans. L’enquête qui était mené par le policier Ainley n’a rien donné jusque là. Personne ne sait si elle est morte ou vivante à l’heure actuelle. Un élément vient relancer l’affaire, après tout ce temps, Valérie a enfin écrit un mot à ses parents :

« Chers maman et papa,

Je voulais juste vous dire que tout va bien. Ne vous inquiétez pas. Désolée de ne pas avoir écrit plus tôt, mais tout va bien.

Bons baisers, Valérie »

Les parents ont reçu cette lettre, le lendemain de la mort de l’inspecteur Ainley. Il a eu un accident de voiture alors qu’il rentrait de Londres où il avait surement trouvé un élément capital sur l’affaire Coïncidence ?

Même si l’inspecteur Morse est loin d’être motivé pour reprendre cette affaire, il n’a pas le choix et elle va lui donner du fil à retordre



L’auteur a su créer un personnage d’inspecteur unique en son genre et on se demande parfois comment son collègue Lewis arrive à le supporter. Les traits de sa personnalité bien particulière ressortent encore plus dans ce tome 2, l’auteur n’avait peut être pas osé dès le premier ou peut être que ça vient de moi, à les lire à la suite, mon ressenti s’accumule. Au moins il n’est pas tout lisse mais il est vraiment détestable. (J’adore détester mes personnages ! au moins il me provoque une sensation)

L’enquête est vraiment à suspense car on ne sait si Valérie est morte ou vivante, c’est déjà le premier point à résoudre, la lettre n’est pas une preuve qu’elle soit vivante car elle a pu être écrit par une autre personne et si elle est vivante pourquoi est elle partie et ne veut elle plus revenir ? L’enquête est très complexe et j’ai vraiment aimé ce point car on se pose mille questions. D’autant plus qu’un autre meurtre va avoir lieu, y a-t-il un lien et si oui lequel ? Beaucoup de questions, de suppositions et peu de réponses.

Une enquête moins « pépère » avec plus de rythme car de nombreuses fausses pistes mais un inspecteur toujours aussi particulier.

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Dernier bus pour Woodstock

J'ai commencé récemment a regarder la série Inspecteur Lewis et j'ai eu envie de découvrir les enquêtes de l'inspecteur Morse, quand Lewis n'était encore que son second.



Le dernier bus pour Woodstock est donc la première enquête de Morse, écrite par Colin Dexter et je dois dire que je me suis régalée. Ça promet pour les douze tomes suivants !



L'enquête est passionnante, l'intrigue est merveilleusement bien écrite et jusque dans les dernières pages il est impossible pour le lecteur de connaître l'identité du meurtrier. Sylvia Kaye est retrouvée morte sur le parking d'un pub, et l'on suit une série de personnages au jour le jour. L'auteur nous entraîne sur de fausses pistes jusqu'à ce que les dernières pièces du puzzle s'assemblent.



Morse est un personnage très charismatique. Amateur de bières et de pubs, de fish and chips, de musique classique et de mots croisés, il se révèle être un personnage vraiment attachant et un enquêteur hors pair. Lewis est lui aussi sympathique, marié et père de famille, il suit les traces de son supérieur et il ne fait aucun doute qu'il deviendrait par la suite aussi doué.

"Un meurtre est chose hideuse, abominable à voir, et l’ennui avec un meurtre est qu’il anéantit généralement le seul témoin fiable du crime, la victime. Cela signifie que nous sommes contraints de recourir à d’autres témoins, des gens généralement très banals pour la plupart, qui, par hasard, ont été impliqués à un moment donné dans la misérable affaire. "

Enfin on évolue avec plaisir dans Oxford et sa région, on côtoie des professeurs et étudiants de la brillante université. L'ambiance est vraiment très agréable et pour tout ceux qui aime le petit coté british, vous serez forcement conquis. "Voilà : « Les verbes aimer, préférer, s’intéresser à, être heureux de, avoir tendance à, etc., sont fréquemment formulés au conditionnel à la première personne du singulier (J’aimerais savoir si, etc.). Dans ces cas, la langue anglaise exige l’emploi du conditionnel et non celui du futur. » Décidément, on apprend tous les jours..."
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Dernier bus pour Woodstock

Les éditions Archipoche ont la bonne idée de rééditer des classiques de la littérature policière et, après Gregogy McDonald et Ngaio Marsh, je prend un peu de Colin Dexter, avec le premier roman de la série Inspecteur Morse. Moins de 300 pages au format poche, je ne prenais quand même pas beaucoup de risques.

L’histoire se déroule à Oxford et dans ses environs. Sylvia Kaye est retrouvée morte, nue, dans la cour d’un pub. L’inspecteur Morse et son second, Lewis, suivent les différentes pistes, questionnent les témoins. Sur le plan de la narration, les 200 premières pages sont d’un classicisme absolu. Mais, on tourne les pages avec intérêt car le style de Colin Dexter est plutôt fluide, direct et surtout, son personnage principal, l’inspecteur Morse, est assez incroyable. Cultivé, fantasque, inconstant… On aime le voir chercher des pistes les plus inconcevables. On pense qu’il a trouvé la solution, et puis non, et tout compte fait peut-être. Ah, en réalité … Bref. La présentation de l’inspecteur, sa vie privée, son caractère, ses relations avec Lewis, son égo font l’intérêt des deux tiers du livre.

Toutefois, l’intrigue n’est pas cousue de fil blanc et malgré la lenteur de sa progression au profit de la présentation du policier, elle n’est pas facile à démêler. Arrive alors le dernier tiers du roman et le rythme s’emballe. S’accélère pour permettr la résolution du mystère avec son lot de surprises et de switchs surprenants.

J’ai donc fermé ce premier volume avec une impression mitigée mais globalement positive. L’inspecteur Morse a un réel intérêt et du potentiel sur le long terme, comme héros récurrent. Colin Dexter a un style agréable non dénué de cet humour anglais dont je suis bon public.

Sans être un coup de coeur, je transformerai l’essai avec une deuxième dans les mois qui suivent.
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Mort d'une garce

L'inspecteur Morse souffre d'un ulcère à l'estomac et est transporté en urgence à l'hôpital. Alors qu’il se trouve dans la salle commune, l’un des patients, Wilfrid Deniston, décède. Suite à ce malheureux événement, la veuve de Deniston vient remercier le personnel soignant et les patients du service et remet, à plusieurs de ces derniers, un court récit publié à compte d’auteur par feu Wilfrid M. Deniston et intitulé « Meurtre sur le canal d’Oxford ». Morse reçoit l’un des exemplaires de ce récit, mais le range dans sa table de chevet avant de l’oublier.

Mais Morse finit par s’ennuyer. L’inactivité lui pesant de plus en plus et les lectures amenées par son adjoint, Lewis, se révélant peu stimulantes, Morse finit par ouvrir le petit ouvrage de Deniston. Il suffit de quelques pages pour passionner Morse : Deniston relate l’histoire d’un viol et d’un meurtre commis au XIXe siècle sur la personne de Joanna Franks.

Morse commence à se poser de nombreuses questions sur la mort de Mrs Franks et décide d’enquêter à ce sujet depuis son lit d’hôpital. Les déplacements nécessaires à la reconstitution des faits seront assurés, dans un premier temps, par Lewis et par Christine Greenaway, la fille d’un autre patient de la salle commune, bibliothécaire à la Bodleian Library d’Oxford. Ces deux « adjoints » rassembleront les renseignements dont Morse a besoin tant que ce dernier reste hospitalisé.



Mort d'une garce est le 8e roman de la série des enquêtes de l'Inspecteur Morse. Aucune crainte à avoir, toutefois : même sans avoir lu les autres polars, le récit reste tout à fait compréhensible.

J'ai particulièrement apprécié ce polar qui nous plonge dans une enquête pour un meurtre commis au XIXe siècle. En plus, l'avantage de ce roman, c'est qu'il n'a rien de sanglant : j'y ai un peu retrouvé la même ambiance que dans les romans d'Agatha Christie ou de Patricia Wentworth, où les « détectives » réfléchissent plus qu'ils n'agissent. Il faut dire que Morse n'a pas trop le choix puisqu'il passe la majorité de l'histoire sur un lit d'hôpital, à soigner un ulcère à l'estomac.

J'aime bien la référence aux énigmes dans la quatrième de couverture (qui nous dit que « Mort d'une garce réjouira les amateurs d'énigmes »), car c'est un peu l'impression que m'a laissée ce polar. Morse et Lewis semblent se lancer dans un véritable jeu de piste, à la recherche de traces parfois effacées depuis longtemps.

Je ne vous en dis pas plus sur l'histoire, car l'intrigue pourrait facilement être gâchée par un commentaire plus long.
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Service funèbre

L'inspecteur Morse est en vacances et, pour une fois, il a décidé d'en profiter pour se reposer. Il a même été jusqu'à prendre des renseignements sur les îles grecques. Mais un passage par l'église de St Frideswide l'a fait changer d'avis...

Il faut dire que la congrégation de St Frideswide a connu son lot d'événements macabres dernièrement. Tout a commencé avec le meurtre, pendant un office, du marguillier, qui comptait la recette de la quête dans la sacristie. Ensuite, le vicaire de la paroisse s'est apparemment suicidé en sautant du haut de la tour du clocher.

Il n'en faut pas plus pour que Morse flaire un mystère. En prenant contact avec le collègue chargé de l'enquête, il apprend une information qui l'intrigue encore plus : l'autopsie d'Harry Josephs, le marguillier, a révélé que l'estomac de celui-ci contenait une sacrée dose de morphine mélangée à du vin rouge. Pourquoi prendre la peine de poignarder Josephs dans le dos après lui avoir fait avaler de la morphine ?

Secondé par son fidèle sergent Lewis, Morse décide de se mêler de l'enquête de St Frideswide. Et tant pis pour ses vacances !



J'apprécie décidemment beaucoup les enquêtes de l'insepcteur Morse. Service funèbre est, encore une fois (comme Mort d'une garce, que j'ai lu il y a quelques mois), un roman policier à suspense plus qu'un polar sanglant.



Mais pour vous parler de ce polar sans en dévoiler l'intrigue, quoi de mieux que de décrire la personnalité de Morse ? Je me lance avec, pour cela, l'aide de la quatrième de couverture. Voilà ce que l'on nous dit de Morse :



" Célibataire, lettré, certainement alcoolique, affublé d'un mauvais caractère et odieux avec ses subordonnés, Morse a pourtant un charme irrésistible. Jeunes ou moins jeunes, les femmes se meurent d'amour pour ce personnage que son créateur affectionne tant ! " (Michel Amelin, Bulletin 813).



Célibataire, Morse l'est effectivement. Et même célibataire endurci. Car, même s'il aime regarder les femmes et que beaucoup d'entre elles le séduisent ou l'attirent, il ne semble pas décidé à se marier. Dans ce volume en particulier, Morse semble trop apprécier son confort pour "s'encombrer" d'une épouse : que ferait-il d'une femme qui l'obligerait peut-être à réduire sa consommation de pintes, à espacer ses visites au pub et à rentrer à une heure décente chez lui ?



En ce qui concerne l'alcoolisme, je dirais qu'il est possible que Morse en souffre. En tout cas, il présente une certaine passion pour la bière et entraîne plus d'une fois le sergent Lewis dans un pub. A tour de rôle, les deux hommes se paient des tournées... et les verres s'accumulent. Alors oui, Morse semble avoir un léger problème avec l'alcool. Sans oublier que, dans Mort d'une garce, Morse a souffert de problèmes d'ulcères à l'estomac notamment à cause de ce vice...



Mauvais caractère, Morse ? Odieux avec ses subordonnés ? Bof. Il est souvent un peu brusque avec les autres. Notamment parce qu'il réfléchit vite et que tout le monde ne parvient pas à le suivre. C'est vrai aussi qu'il pique quelques colères dans Service funèbre, mais il finit quand même par s'excuser dans certains cas. Bien entendu, ce ne doit pas être drôle de travailler avec lui tous les jours, mais si j'étais à la place de Lewis, je craindrais quand même plus les cadavres en décomposition (Morse et Lewis en trouvent quelques uns dans ce polar) que les sautes d'humeur de mon patron.



Quant aux femmes, il est certain que, dans ce volume en particulier, Morse semble les attirer. Alors qu'il interroge des lycéens sur la disparition de l'un de leurs professeurs, l'inspecteur semble beaucoup plaire à l'une des lycéennes. Mais il faut dire que la jeune fille en question apprécie particulièrement les hommes mûrs...



Parlons de la structure du roman maintenant. La première partie peut tout d'abord paraître sans rapport : on fait connaissance avec toute une série de personnages qui semblent n'entretenir aucun rapport avec le tandem Morse / Lewis. Ce sont en réalité les paroissiens de St Frideswide, le vicaire Lawson, le marguillier Josephs et son épouse, l'organiste Morris et son fils. Tout ce petit monde nous est présenté pour la simple et bonne raison qu'ils occupent une place centrale dans l'enquête à venir.

L'enquête en question commence véritablement lors de la seconde partie du roman. Nous suivons Morse et Lewis pas à pas, partageons leurs découvertes et leurs pensées les plus intimes. Mais ce n'est pas suffisant pour découvrir la clé du mystère (du moins, en ce qui me concerne). Car l'intrigue de Service funèbre, qui semble très simple à la base, se révèle quasiment inextricable.



Enfin, j'aimerais souligner un coup de génie de la part de l'auteur : la dernière partie de l'avant-dernier chapitre nous permet d'apprendre que les choses ne se sont pas tout à fait déroulées comme Morse le croit... L'inspecteur et son sergent ont réussi à démêler le sac de noeud auquel ils ont été confrontés au cours de cette enquête. Et ils avaient tout bon... sauf sur un point. Ils ne le savent pas, mais Colin Dexter nous l'apprend. Merci Mr Dexter !

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Portée disparue

Deuxième enquête de l'Inspecteur Morse et si j'avais beaucoup aimé la première, j'ai encore plus aimé celle-ci. Morse et le sergent Lewis reprennent ici une enquête de disparition. Une jeune fille, lycéenne, a en effet disparu deux ans plus tôt. Si au départ, on a l'impression que la jeune fille était bien entouré, des parents aimants, des professeurs et un proviseur a son écoute, on se rend vite compte que chacun a ses petits secrets et tous peuvent être coupable. Mais reste le plus grand mystère a élucider : cette jeune fille est-elle morte ou toujours en vie ?



Encore une fois Morse et Lewis, font fausse route plusieurs fois. Ils émettent plusieurs hypothèses qui n'aboutissent pas et j'apprécie ce point qui les rend un peu plus humains.



La fin de l'enquête arrive peut être un peu vite et c'est la mon seul bémol. Malgré ça j'ai encore une fois pris plaisir a lire un roman de Colin Dexter qui fait preuve de beaucoup d'humour : "Baines n'est pas homme a être prisonnier de ses habitudes, ni de ses goûts. Parfois, il boit de la bière blonde, et parfois de la Guinness. Il lui arrive aussi, quand il a un gros poids sur la conscience, de boire du whisky. Parfois, il s'installe au salon, ou dans un pub, parfois a l’hôtel de la gare et parfois au Royal Oxford, car tous deux sont près de chez lui. Il lui arrive aussi de ne pas boire du tout.

Ce soir, il a commandé un whisky soda dans le salon de l’hôtel de la gare. C'est un endroit marqué d'un souvenir très spécial et très important. Le bar est assez petit et l'on peut aisément suivre le fil des conversation des autres. Mais, ce soir, Baines est sourd a ce qui se passe autour de lui. Il a eu une journée inquiétante, enfin pas vraiment, mais énervante, crispante. Il est intelligent, ce Morse !"



Le dépaysement est assuré et l'on voyage dans la région d'Oxford avec grand plaisir.

"Les pendules ! On raconte a Oxford une bonne histoire sur les pendules qu'il faut retarder d'une heure. L’église de St Benedict possédait une horloge électrique. Pendant de nombreuses années, les complexités du réglage de cette horloge ont mis a l’épreuve la sagesse et l'esprit du clergé aussi bien que des laïcs. Elle ornait la façade nord de la tour et ses grosses aiguilles étaient actionnées autour du cadran carré et bleu au moyen d'un système de levier très élaboré. Celui-ci était situé derrière le cadran et on l'atteignait grâce a un petit escalier en spirale qui menait au toit de la tour. Le problème était le suivant : la personne qui manipulait les aiguilles derrière le cadran ne voyait pas ce qu'elle faisait. Les murs de la tour étaient si épais que, même avec un mégaphone, la personne située dehors ne pouvait communiquer avec le manipulateur. C'est pourquoi, chaque année, le sacristain se chargeait de gravir les marches, de manipuler le levier de façon approximative, de redescendre l'escalier, de sortir de l’église, de lever les yeux vers l'horloge, de regravir les marches, e changer la position des aiguilles et ainsi de suite jusqu’à ce que l'horloge indique enfin bon gré, mal gré l'heure exacte. Ce processus long et fatiguant était en vigueur depuis plusieurs années jusqu’à ce qu'un thuriféraire aux airs doux, dont on disait qu'il était l'un des meilleurs encenseurs de la profession, eut l'insolence de suggérer au ministre d’ôter le fusible du compteur et de le replacer exactement soixante minutes plus tard. Non seulement cela serait efficace, mais, en plus, cela épargnerait a un homme un peu âgé une crise cardiaque. L’idée fit l'objet de longues discussions et finit par être acceptée par le comité de l'église. Elle se révéla très efficace et est aujourd’hui une pratique fermement établie. "

Une partie de l'histoire se passe également au Pays de Galles, et l'auteur évoque quelques lieux qui vont rêver comme le Château de Caernarfon. Il nous donne quelques indices historiques qui complètent très bien le roman.



Et puis surtout notre duo d'enquêteur est vraiment attachant, j'ai donc hâte de les retrouver dans une autre enquête.
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Portée disparue

Portée disparue est la seconde enquête publiée de l'inspecteur Morse. Il va devoir retrouver une jeune fille disparue depuis 2 ans.

Morse est un drôle de personnage, célibataire endurci, amateur de bière, il enchaine les théorie les plus farfelues, cherchant à résoudre le puzzle de son enquête en faisant correspondre les pièces coûte que coûte. Lewis est un enquête plus classique, besogneux, qui enchaine le travail de terrain pour collecter les informations. Malgré leur antagonisme, leur duo fonctionne parfaitement.

Cette enquête est vraiment intéressante à lire, avec sa galerie de personnages retors, avec chacun un secret bien caché. Les tergiversations et théories diverses de Morse nous entrainent dans des directions opposées un peu folles et l'on se sent mené en bateau, jusqu'à la révélation finale.

Un nouvel opus dont j'ai vraiment apprécié la lecture. Merci beaucoup à Mylène des éditions de l'Archipel.

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Les silences du professeur



J’aime bien la série télévisée, aussi ai-je eu envie d’essayer la version livre. Mais j’ai été un peu déçue par l’histoire. Elle était pourtant alléchante mais peut-êtr un peu trop alambiquée. Et puis j’ai trouvé quelques incohérences : par exemple, un homme sourd au point de ne pouvoir entendre une alarme incendie choisit de téléphoner à un homme pour lui faire savoir qu’il le soupçonne ! Comment saurait-il déjà que l’on a décroché, qu’il parle bien à la bonne personne, quelles sont ses réactions… ?



Le syndicat des examens à l'étranger qui rédige les textes des épreuves vient d’embaucher un nouveau professeur tout à fait compétent mais qui a la particularité d’être sourd. Heureusement il lit parfaitement bien sur les lèvres. Après une réception avec l'un des pays faisant appel à leurs services, le nouveau, Quinn, est retrouvé mort…



Sinon l’ambiance oxfordienne est très agréable et j’en essaierai un autre.

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Service funèbre

L'église de St Frideswide abrite en son sein de drôles de paroissiens. L'organiste est l'amant de la femme du marguillier tandis que ce dernier barbote l'argent de la quête tout en vivant une aventure avec la femme s'occupant du ménage de l'église...

L'inspecteur-chef Morse bien qu'étant en congé va s'intéresser à ce petit monde à la faveur de nombreux meurtres que je vous laisse découvrir.



Service funèbre bien qu'observant scrupuleusement les règles du "whodunit"  est un roman noir, cynique, bourré de références littéraires. Morse est intelligent, libidineux, colèrique, et un brin cyclothymique. Grand écluseur de pintes, il aime échafauder des hypothèses avec Lewis son assistant  et souffre douleur attitré. Une enquête est pour lui un problème à résoudre, tout autant qu'un casse - tête à vaincre.



L'écriture très soignée, participe au charme du personnage principal et celle des autres protagonistes. L'intrigue intelligente est bien menée. Un vrai plaisir de lecture savoureusement surannée.
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Dernier bus pour Woodstock

Dernier bus pour Woodstock est le premier roman mettant en scène l'inspecteur Morse, oui,  qui de la série ! Dans ce polar old school, on suit Morse et Lewis, son adjoint, dans leur enquête sur le meurtre d'une jeune femme. D'indices en fausses pistes, le duo va finir par mettre la main sur le coupable.

Comme dans les séries policières qui en sont adaptées, le roman n'avance pas sur un rythme trépidant et l'auteur prend son temps pour déployer son intrigué. Pas de course poursuite ou de suspense haletant ici, juste une enquête qui se résout à l'ancienne, à coup de réflexion devant une bonne pinte de bière.

Ce roman est un vrai plaisir à lire et nous offre le début d'une série littéraire dont j'ai hâte de découvrir la suite.

Merci à Mylène des éditions de l'archipel pour la lecture de ce roman policier de qualité.
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Mort d'une garce

L'inspecteur Morse souffre d'un ulcère à l'estomac et est transporté en urgence à l'hôpital. Alors qu’il se trouve dans la salle commune, l’un des patients, Wilfrid Deniston, décède. Suite à ce malheureux événement, la veuve de Deniston vient remercier le personnel soignant et les patients du service et remet, à plusieurs de ces derniers, un court récit publié à compte d’auteur par feu Wilfrid M. Deniston et intitulé « Meurtre sur le canal d’Oxford ». Morse reçoit l’un des exemplaires de ce récit, mais le range dans sa table de chevet avant de l’oublier.



Mais Morse finit par s’ennuyer. L’inactivité lui pesant de plus en plus et les lectures amenées par son adjoint, Lewis, se révélant peu stimulantes, Morse finit par ouvrir le petit ouvrage de Deniston. Il suffit de quelques pages pour passionner Morse : Deniston relate l’histoire d’un viol et d’un meurtre commis au XIXe siècle sur la personne de Joanna Franks.



Morse commence à se poser de nombreuses questions sur la mort de Mrs Franks et décide d’enquêter à ce sujet depuis son lit d’hôpital. Les déplacements nécessaires à la reconstitution des faits seront assurés, dans un premier temps, par Lewis et par Christine Greenaway, la fille d’un autre patient de la salle commune, bibliothécaire à la Bodleian Library d’Oxford. Ces deux « adjoints » rassembleront les renseignements dont Morse a besoin tant que ce dernier reste hospitalisé.



Mort d'une garce est le huitième roman de la série des enquêtes de l'Inspecteur Morse. Aucune crainte à avoir, toutefois : même sans avoir lu les autres polars, le récit reste tout à fait compréhensible.



J'ai particulièrement apprécié ce polar qui nous plonge dans une enquête pour un meurtre commis au XIXe siècle. En plus, l'avantage de ce roman, c'est qu'il n'a rien de sanglant : j'y ai un peu retrouvé la même ambiance que dans les romans d'Agatha Christie ou de Patricia Wentworth, où les « détectives » réfléchissent plus qu'ils n'agissent. Il faut dire que Morse n'a pas trop le choix puisqu'il passe la majorité de l'histoire sur un lit d'hôpital, à soigner un ulcère à l'estomac.



J'aime bien la référence aux énigmes dans la quatrième de couverture (qui nous dit que « Mort d'une garce réjouira les amateurs d'énigmes »), car c'est un peu l'impression que m'a laissée ce polar. Morse et Lewis semblent se lancer dans un véritable jeu de piste, à la recherche de traces parfois effacées depuis longtemps...
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Portée disparue

Une jeune fille disparaît. Deux ans plus tard, celle-ci donne de ses nouvelles à ses parents, et l’inspecteur chargé de l’affaire décède dans un accident de la circulation alors qu’il semblait avoir enfin avancé dans l’enquête. L’inspecteur Morse récupère donc le dossier… Dans cette histoire, l’auteur, un brin facétieux, semble jouer avec son vaniteux personnage, en lui faisant multiplier les conclusions erronées.
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Portée disparue

Portée Disparue, Last Seen Wearing dans la version originale parue en 1976, a été publié en 1996 par les éditions 10/18 dans la collection Grands Détectives, puis en 2020 par les éditions L'Archipel dans la collection Archipoche. C'est le second tome de la série consacrée aux enquêtes de l'inspecteur Morse. Le style de Colin Dexter se caractérise par une écriture soignée, parfois un peu pesante, pas toujours aisée à suivre, laissant toutefois la place à un style plus décontracté: "Il regarda avec dédain les matières ( ou plutôt des sous-matières, selon lui) qui monopolisaient à présent les programmes des études secondaires. A son avis, "environnement" n'était qu'un euphémisme pour des visites occasionnelles d'usines de gaz, de la caserne des pompiers ou des égouts. Pour la sociologie et les sociologues, il n'avait que mépris et ne découvrirait jamais ce que couvrait ce sujet ni comment ses praticiens déployaient leurs talents douteux. Avec une telle pléthore de non-sujets dans les emplois du temps, il n'y avait plus de place pour les matières traditionnelles enseignées de son temps." (Page 68)..."Baines parut plutôt amusé. Il aurait pu donner quelques tuyaux aux filles et aux garçons pour sécher le cours de gym! Ca oui. Mais c'était la faute du personnel enseignant. Les profs de gym n'étaient qu'une bande de paresseux, pires que les gosses. La plupart ne se donnaient même pas la peine de se changer." (Page 116).

Le rythme, assez lent, caractéristique des whodunit, se déploie entre les passages de réflexion personnelles ou en lien avec l'enquête de l'inspecteur Morse, les investigations de Lewis peu détaillées, ainsi que des anecdotes et des digressions pas toujours en rapport direct avec l'affaire en cours. Assez déroutant pour le lecteur qui se demande où l'auteur veut en venir.

Humour: une des caractéristiques de l'écriture de Colin Dexter est le comique de situation dont il parsème ses romans, comme la scène dans laquelle un gros homme, assis à côté de Morse venu écouter la Walkyrie, retire sa veste dans le théâtre, générant ainsi des nuisances sonores pas du tout du goût de l'inspecteur =>M'a fait penser au sketch de Mister Bean quand il tente d'enlever l'emballage d'un bonbon coincé dans sa poche.

Fil rouge: les bières et les whiskies ingurgités par Morse et ses fantasmes érotiques.

Thème: disparition inexpliquée.

L'intrigue:

Deux ans, trois mois et deux jours après la disparition inexpliquée d'une jeune fille, Morse est chargé de reprendre l'enquête que son collègue, l'excellent policier Ainley n'avait pu résoudre. "Les cours reprenaient en général à 13h45. Valérie partait en général à 13h25. C'est ce qu'elle fit le 10 juin. Tout allait bien en cet après-midi sans nuage. Valérie emprunta la petite allée puis tourna en direction du lycée en faisant un signe de la main à sa mère. Elle ne l'a plus jamais revue." (Page 46).

Bien qu'aucun corps ne fut jamais retrouvé, Ainley, qu'inquiétaient certains aspects de l'affaire, considérait qu'on pouvait vraisemblablement penser que Valérie était morte. Mais lorsque les parents de Valérie reçoivent un billet de la jeune fille les informant qu'elle va bien et qu'ils ne doivent pas s'inquiéter, le superintendant Strange décide de rouvrir l'enquête.

A noter qu'Ainley est décédé la veille de l'envoi de la lettre adressée aux parents de Valérie dans un accident de la route alors que justement il rentrait de Londres. Coïncidence?

Mais au cours du week-end suivant, une série d'incendies criminels perpétrés dans des boîtes de nuit et des cinémas met la police sur les dents. 3Toutes les huiles de la police, y compris lui-même, avaient été réunies d'urgence. Il fallait impérativement mobiliser tout le personnel disponible. Tous les suspects connus, des républicains irlandais aux anarchistes internationaux, devaient être interpellés et interrogés. Le chef de la police voulait des résultats rapides." (Page 39).

C'est ce contexte difficile que Morse et son lieutenant Lewis se rendent à Londres dans l'espoir de retrouver la piste de la jeune disparue.

Une délicieuse et authentique ambiance "seventies" pour ce second opus des enquêtes de Morse. Les lieux, les personnages, tout concourt à nous ramener des décennies en arrière, pour ceux qui ont connu cette époque; pour les autres, il n'y aura qu'à évoquer les tourne-disques, le receveur du bus qui actionne le tourniquet pour valider les billets, les gens qui fument dans le pub. Toute une époque révolue où l'ADN et les méthodes scientifiques modernes n'avaient pas encore pris leur place.

Un roman agréable dans lequel Colin Dexter confirme son talent à créer un univers qui lui est propre dans le monde du polar. La preuve en est le succès de la série télévisée adaptée de ses romans, mettant en scène un inspecteur loin des codes habituels du genre. Un moment de lecture agréable et divertissant.


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Mort d'une garce

L’inspecteur Principal Morse de la police de Kidlington se retrouve aux urgences de l’hôpital, suite à un malaise. Alcool et cigarettes rongent le foie et l’estomac de façon imparable. Le premier diagnostic annonce le moins et le plus pire… entre un ulcère normal et un ulcère perforé… faites votre choix !



Dans la salle commune, lorsque les médecines ne l’envoient pas dans une torpeur confuse, Morse détaille son environnement ; ses voisins perfusés, ses voisins décédés, les allées-venues des infirmières, les visiteurs…

Homme cultivé, très intelligent, Morse a besoin de stimulants cérébraux. Quand son assistant, le sergent Lewis, lui apporte deux livres pour combattre l’ennui, il les accepte avec soulagement. Un troisième recueil lui est offert par une vieille dame, en souvenir de son mari décédé la veille. Il avait passé sa vie à rédiger une histoire criminelle. « Meurtre sur le canal d’Oxford » de Wilfrid M. Deniston rejoint alors les deux autres sur la table de chevet.

Alternant ses lectures, « Le billet bleu », lecture émoustillante, et « Meurtre sur le canal d’Oxford », relatant le viol et le crime d’une jeune femme, Joanna Franks, en 1859, Morse ne voit plus te temps passer.

Bien vite, seule la deuxième lecture accapare son attention. Des incohérences lors du procès des trois marins coupables, dont deux seront pendus, reviennent hanter Morse durant ses nuits.

Il décide donc de reprendre point par point l’affaire. Se faisant aider par le fidèle Lewis et Christine Greenaway, fille de son voisin de lit et bibliothécaire à la célèbre Bodléienne, Morse oublie ses douleurs gastriques, son confinement forcé, le dragon Nessie infirmière-chef, et son sursis dont la durée se partage entre quelques mois et quelques années.



De son lit, telle une seigneurie, le majestueux Morse reçoit ses visiteurs, donne ses ordres et constitue peu à peu un nouveau dossier sur cette jeune femme de trente-huit ans retrouvée noyée dans le canal d’Oxford.

Et les preuves racontent une autre histoire…



Ce livre est issu d’une série qui compte treize volumes. Celui-ci est le huitième. Cette découverte, je la dois à Edith qui avait su titiller ma curiosité avec son billet. Je rejoins son avis sur l’écriture, l’humour et le personnage.

Morse est un célibataire d’une cinquantaine d’années qui aime la littérature, la poésie, la musique classique et… boire. Malgré sa silhouette bedonnante, un peu décatie, Morse est un charmeur. On a du mal à l’imaginer autrement que séducteur lors de la lecture, même dans un pyjama aux couleurs criardes ; il séduit avec sa culture, sa gentillesse, ses yeux doux, son écoute, son humanité. Dans cet épisode, il ne sait plus où donner tête… les infirmières sont toutes belles, consciencieuses et vigilantes à son confort. Cette villégiature forcée finit par être très agréable.

Si parfois il se montre caustique, moqueur, ce piquant n’est jamais agressif ou vulgaire. Il nous régale de sa dérision et son humour très britanniques. Avec son comparse Lewis, ils forment un charmant couple ! Le mentor et l’apprenti, le père et le fils.

Quant à l’enquête, elle se révèle étonnante. La perspicacité et l’entêtement de Morse élucident un crime trop vite jugé. Les indices récoltés cautionnent une autre vision qui paraît retorse et immorale.

Une lecture qui m’a captivée tout un après-midi, avec son mystère et ses personnages atypiques (Préférence pour l’infirmière en chef).
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Dernier bus pour Woodstock

Pour commencer, je tiens à remercier Babelio et les éditions de l'Archipel qui m'ont permis de découvrir ce livre grâce à la Masse Critique du mois d'octobre. Merci pour votre confiance !



Tout d'abord, il faut savoir que je ne connais pas la série tv britannique créée par Russel Lewis les enquêtes de l'inspecteur Morse d'après les romans de Colin Dexter et qui est en France diffusée sur France 3. Mon incursion dans l'univers de Colin Dexter est donc totalement inédite. Pas de point de comparaison, et ce n'est que mieux.



Lorsque l'histoire commence, une jeune femme du nom de Sylvia Kaye attend le bus pour se rendre à Woodstock. Elle est accompagnée d'une autre jeune femme. Le bus tardant à arriver, elle décide d'écourter cette attente et de faire du stop. La prochaine fois qu'on la reverra, elle sera morte. Que s'est-il passé pendant le trajet menant d'Oxford à Woodstock ?



L'inspecteur principal Morse entre rapidement en scène. Accompagné du sergent Lewis ils se lancent dans cette enquête. Sous son air désinvolte Morse analyse, scrute tout, déduit. Il remarque des détails qui paraîtraient insignifiants et qui pourtant vont aider à faire basculer l'enquête. Car même s'il y a ici de nombreuses pistes possibles, même si Morse se trompera, sera déstabilisé par Sue hélas ! Il résoudra cette enquête avec succès. Morse a ce quelque chose qui fait de lui un excellent détective. L'instinct, le flair. Il m'a fait penser à Columbo et cela est loin d'être péjoratif.



On alterne les points de vue de différents personnages. On entre dans leur tête. Tout cela nous amène à se poser un tas de questions, à vouloir enfin découvrir la vérité, le coupable. Parce que si Morse a une idée assez clair du coupable, moi j'étais totalement dans le flou. Jusque tard dans le récit, j'étais persuadé que c'était un crime assez convenu, simple. Pourtant, on en est bien loin. L'auteur brouille les pistes, mélange les possibilités et lorsque la vérité éclate elle est bien plus complexe que ce à quoi l'on pouvait s'attendre.



En bref, J'ai bien aimé cette première incursion dans l'univers de Morse. Une affaire assez sombre, liaisons, mensonges, drame. Le duo Morse/Lewis marche bien. Un bon roman policier à réserver aux amateurs du genre !
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Portée disparue

Un polar très agréable !



L'écriture y est très agréable, les personnages sont assez "simples" mais intéressant, ce qui faut dans le cliché, ce qu'il faut à l'encontre.



L'intrigue n'est pas pleine de tension mais est intriguante de plein de vue, on se pose des questions et émet des hypothèses qui semblent crédibles de diverses manières. Il y a peu d'indices pour vraiment associer les pièces mais on profite du paysage créé.



Je ne trouve pas si facile d'en parler : c'est de ces lectures qui n'ont pas quelque chose d'absolument remarquable et original mais qui font passer un très bon moment et sont "juste réussies".



Merci à léditeur et à babelio pour ce bon moment !

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