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Citations de Colin Harrison (84)


Je vends le meurtre, la mutilation, le désastre. Et ce n'est pas tout : je vends la tragédie, la vengeance, le chaos, le destin. Je vends les souffrances des pauvres et les vanités des riches. Les enfants qui tombent des fenêtres, les rames de métro qui flambent, les violeurs qui s'éclipsent dans la nuit. Je vends la colère et la rédemption. Je vends l'héroïsme musclé des pompiers et la poussive cupidité des chefs de la mafia. La puanteur des ordures, les espèces sonnantes et trébuchantes. Je vends le Noir au Blanc et le Blanc au Noir. Aux démocrates, aux républicains, aux anarchistes, aux musulmans, aux travestis, aux squatters du Lower East Side. J'ai vendu John Gotti et O. J. Simpson et les poseurs de bombes du World Trade Center, et je vendrai tous ceux qui suivront. Je vends le mensonge et ce qui passe pour la vérité, et tout le spectre des nuances qui les séparent. Je vends le nouveau-né et le mort. Je revends la misérable et splendide ville de New York à ses habitants. Je vends des journaux.
Le maire me lit au petit déjeuner, les vendeurs d'obligations qui prennent le train dans le New Jersey me feuillettent, idem pour les dockers italiens à la retraite qui mâchent leurs cigares éteints sur leurs porches à Brooklyn, les infirmières qui vont en bus de Harlem au Lenox Hill Hospital. Les types de la télé me lisent, et parfois me volent mes histoires. Les Pakistanais qui attendent dans leur taxi devant Madison Square Garden, et qui, bien décidés à déchiffrer l'Amérique, lisent tout. Les jeunes avocats, le midi, pendant leur pause du déjeuner, après avoir parcouru les publicités vantant les boîtes de strip-tease. Les portiers des immeubles de l'East Side, qui lèvent les yeux chaque matin quand passent en coup de vent les femmes d'affaires, brillamment happées par leur avenir. Et les flics - tous les flics me lisent pour savoir si j'ai bien écouté ce qu'ils m'ont dit.
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Certaines personnes sont comme ça. Elles ont beau aimer un enfant, elles sont incapables de l'élever, parce qu'elles ne s'aiment pas assez.
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Commencer par la nuit où ma vie d’avant a fini. Commencer par la chaude soirée d’avril où le quadra fripé est sorti de son taxi à l’angle de Park Avenue et de la 77ème. Autour de lui, Manhattan fume et vrombit. Il a faim, envie de baiser, besoin de dormir, et dans l’ordre, de préférence. Le taxi redémarre, disparaît. Il est une heure du matin, et lui, la tête renversée en arrière, regarde l’immeuble où il habite en poussant un gros soupir - un soupir encyclopédique, un ouf audible venu du tréfonds de ses poumons et qui condense tout ce qui fait sa vie, souhaits et rêves, tristesses et joies, victoires et défaites. Sa vie entière, oui, tourbillonne dans cette bouffée tiède, comme toujours, pour tout le monde.
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J'étais donc dans d'excellences dispositions lorsque j'ai remarqué que la pièce commençait à se remplir, malgré l'heure tardive. Plusieurs des clients surveillaient leurs montres, attendant visiblement quelque chose. Quoi ? Que pouvait-il y avoir de vraiment nouveau et inhabituel dans la ville des plaisirs terrestres? Cette chose extraordinaire pourrait-elle avoir lieu en l'absence d'Allison ?
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Il n’y avait qu’une seule chose qui comptait aux yeux de Paul, une seule : les vieilles cartes de la ville de New York.
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Il dégageait une autorité immédiate, un mélange de confiance en soi et d’affabilité qui incitait les gens à se presser autour de lui… On voyait immédiatement que, s’il en avait envie, il aurait un avenir politique.
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Je patrouillais autour du périmètre de la santé mentale.
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D'autres soucis nous attendaient, d'autres crises, d'autres espérances. Un jour où l'autre, la vie nous apporte notre lot de souffrances. Comme il serait bon que nous fussions tous égaux à cet égard. Mais peut-être une telle pensée n'est-elle qu'un naïf mensonge. Peut-être sommes-nous plus désormais qu'une société d'assassins – d'assassins et de leurs complices.
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L'Histoire avance et vous abandonne dans une gare avec une valise trop lourde à porter et un ticket périmé.
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Voilà pourquoi le papier dégageait toujours une certaine tristesse: il parvenait à capturer le passé mais celui-ci restait irrémédiablement coincé.
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Ahmed avait l’air pressé de devenir le premier sénateur ou le premier gouverneur irano-américain, et pour ça il fallait que Madame soit une bonne petite Américaine. Il lui faudrait encore attendre des années avant d’atteindre ce sommet-là, lorsqu’il aurait une fortune sur son compte en banque et que sa réputation serait faite. Grand et svelte sans pour autant avoir l’air fluet, ses cheveux noirs coiffés en arrière, Ahmed dégageait quelque chose d’à la fois racé et puissant. Avec l’âge, ça ne ferait que s’accentuer. Ses aînés commençaient déjà à le craindre : Paul s’en était rendu compte au cours de ces soirées, quand il voyait les autres chercher dans les yeux d’Ahmed son approbation ; quand, à la moindre politesse de sa part, les fils invisibles de leur anxiété étiraient brusquement un sourire sur leurs traits usés ou quand ils acquiesçaient même lorsqu’il n’y avait rien à quoi acquiescer.
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Les Rockaways formaient un gros cordon littoral accroché à Brooklyn, avec un petit village niché à chaque extrémité et des kilomètres de plages fabuleuses entre les deux. Techniquement c'était un quartier du Queens, mais on s'y sentait à Brooklyn, parce qu'on pouvait s'y rendre par Flatbush Avenue, la rue en zigzag que les gens empruntaient depuis plus de trois cents ans, en commençant par les fermiers hollandais qui menaient leurs cochons et leurs vaches au marché, jusqu'à aujourd'hui, où vous pourriez parfaitement tomber sur un Pakistanais transportant un chargement de faux carburateurs BMW fabriqués au Vietnam dont l'un deux serait installé par un mécanicien jamaïcain sur la voiture d'un Nigérian. L'avenir de New-York se lit souvent dans le métissage culturel de Brooklyn et du Queens bien avant de gagner Manhattan.
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Hassan trempa les lèvres dans son verre. "Tout le monde veut avoir le contrôle, et personne ne l'a jamais. Je pensais que tu avais compris ça. C'est une des choses que la vie t'apprend, tu sais ?"
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Je me suis saoulé de nombreuses fois dans ma vie et j’y ai pris plaisir la plupart du temps, mais jamais l’ivresse n’a révélé en moi quelque secret penchant à l’autodestruction ; je ne conduis pas quand je suis ivre, je ne saute pas par la fenêtre ni ne déclenche de bagarre dans les bars. Quand j’ai bu, je suis incapable d’un geste regrettable. Cela ne signifie pas que je ne commets pas d’erreurs, mais seulement que mes erreurs de jugement les plus désastreuses ont lieu quand je ne suis pas ivre, quand, apparemment, je suis lucide.
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Le rhodium (Rh) est un métal précieux d’une grande rareté, appartenant au groupe du platine.

Il est utilisé dans l’industrie et en joaillerie. Extrêmement résistant à l’oxydation et à la corrosion. Exploité en tant que minerai principal en Afrique du Sud (de loin le plus gros producteur en nombre de tonnes), et au Canada et en Russie en tant que dérivé du nickel. Important gisement dans le Montana. Le secteur automobile absorbe 85 % de la production, principalement pour la fabrication de pots catalytique.
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Jennifer n'était plus tout à fait la jeune femme candide qu'il avait rencontrée un an auparavant, lorsqu'elle avait emménagé avec Ahmed dans l'appartement d'en face. Quand on gravit les échelons à ce rythme là, on apprend vite. Ahmed, lui, visait les sommets : sorti de Yale à l'âge de vingt ans, doublement diplômé de Harvard en droit et en commerce à vint-quatre, il était devenu un homme d'affaires hybride, mi-financier, mi-avocat. Une grosse tête aucun doute là-dessus. Un type imbu de lui-même, un winner dans une ville de winners.
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Paul réalisa qu'il n'avait pas pris la mesure de ce que pouvait représenter pour une si jeune fille le fait de débarquer à New York et de tâcher de s'y faire une place. Elle avait du se sentir en danger. D'autant plus qu'elle était belle." Je ne connaissais rien". Jennifer se renfonça dans le canapé et contempla les lumières qui brillaient au delà de la fenêtre: " je veux dire, il y avait beaucoup de gens de mon âge, mais je ne savais pas vraiment, comment dire..je ne savais pas comment fonctionnaient les choses...
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"- Un peu de poison ajouté à d'innombrables poisons?
-Voilà. Il en va du poison comme des hommes.
Parce qu'ils sont innombrable ou parce qu'ils t'empoisonnent?
- Les deux. Pareil pour les femmes d'ailleurs."
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Les gens avaient toujours collectionné les cartes, mais, cette fois, le monde sentait poindre cette mort terrible et silencieuse. La rumeur courait qu’un de ces princes saoudiens biberonnés au pétrole avait perdu la tête, et qu’il voulait mettre la main sur toutes les cartes possibles et imaginables du Moyen-Orient, sur le moindre document où figurait un lopin de terre entre le canal de Suez et les lointains rivages d’Oman. Sans regarder à la dépense, évidemment. Des paquets de millions s’il le fallait. Il aurait discrètement approché le British Museum et ses inestimables cartes militaires de l’Arabie, et n’avait peut-être même pas été refoulé.
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Apparemment, les cartes étaient devenues une valeur refuge pour lutter contre l’inflation, de la même manière que les pièces de monnaie rares ou les œuvres d’art servaient à diversifier les portefeuilles d’investissement. Dans leur univers impitoyable, ils se connaissaient tous, collectionneurs avides et obsessionnels, fétichistes du vieux papier, rapaces de l’encre ancienne. Ils se croisaient dans les cercles de collectionneurs de cartes et fréquentaient les mêmes galeries hors de prix de Manhattan, où l’on demandait nonchalamment si l’on n’avait pas dégoté quelque chose d’intéressant lors d’une vente en Nouvelle-Angleterre, dans le Midwest ou dans le sud du pays. Si une petite merveille n’était pas apparue, ce qui finissait toujours par arriver, tôt ou tard.
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