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Critiques de Colin Heine (34)
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La forêt des araignées tristes

Voilà un livre plein de promesses, que j'ai apprécié même si j'aurai souhaité une autre fin (je vous laisse découvrir). C'est le premier roman de Colin Heine. L'auteur développe dans ce livre beaucoup de thèmes (une ambiance steampunk qui tient la route, des personnages bien ciselés et hauts en couleur auxquels on s'attache rapidement, des machines et des gargouilles fantastiques, des conflits socio-politiques bien rendus que n'envierait pas notre monde moderne...). Certes, on se perd parfois un peu dans la profusion de tout ce que l'auteur souhaite développer, mais ce serait vraiment dommage de s'arrêter à cela, car il développe un univers bien à lui avec un style agréable. Comme une araignée tissant sa toile autour de nous, Colin Heine nous happe rapidement pour nous emmener dans un monde où la vape, ce mystérieux brouillard, menace sans cesse d'engloutir la ville et ses habitants...



Bastien est un aristocrate déconnecté des enjeux et des difficultés de la vie, qui passe l'essentiel de son temps à collecter et étudier les créatures naissant de la vape, que lui ramène Ernest, explorateur et aventurier, lors de ses expéditions. Sa vie va prendre un tournant radical, lorsqu'il va enquêter sur un accident qui a bien failli lui coûter la vie. Un peu naïf et assez désarmé face au monde qu'il va découvrir, il lui faudra compter sur l'aide d'Agathe, sa gouvernante au caractère bien trempé pour arriver à sortir vivant de cette aventure.



J'ai beaucoup apprécié la révolte des ouvriers, la répression qui en découle et la fuite d'Angela, qui va venir se greffer au petit groupe que constitue Bastien, Agathe et Ernest. Cette différence entre le monde du haut et celui du bas booste le récit :



"Le lac, c'est sale et c'est tout noir, hein ? ça pue la vase et le poisson pourri ! On y jette ses ordures et on n'y pense plus ! Eh ben sachez une bonne chose, monseigneur de Corville : le lac, c'est aussi la vie de dizaines de milliers de crève-la-faim ! On y trouve des mendiants, des gavroches et des pulmonaires en fin de tout, mais tous ces gens y vivent ! C'est leur quotidien ! Qu'ils s'aventurent un peu trop haut sur les piliers, et ces messieurs de la police auront tôt fait de les renvoyer à leur cloaque. Alors qu'on me dise pas qu'il y a personne en bas. Il y a une vie sale, grouillante, dépérissante et qui se cramponne comme elle peut à l'existence, mais une vie quand même. Alors on va compter sur elle et ne pas se dire que ces pauvres gens ne servent à rien. Pour une fois qu'il se passe quelque chose près de leur misère, peut-être que quelqu'un aura un truc à dire !"



Un premier roman et un auteur que j'ai eu plaisir à découvrir grâce à Babelio et aux éditions ActuSF. A noter : la superbe illustration de Dogan Oztel !
Lien : https://page39web.wordpress...
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La forêt des araignées tristes

Pour la deuxième année consécutive, les trois maisons d’édition qui composent le collectif des Indés de l’Imaginaire mettent en avant en début d’année trois jeunes auteurs qu’ils estiment prometteurs. Après avoir été séduite par le roman de Thibaud Latil-Nicolas (« Chevauche-brumes » proposé par Mnémos, je me suis penchée sur celui édité par ActuSF, dont les retours sur la blogosphère sont pour le moment plutôt mitigés. Colin Heine y met en scène un monde dont le cours normal a été perturbé par l’apparition de la vape, un brouillard aux propriétés étranges qui a recouvert la planète et provoqué un bouleversement sans précédent. Tant bien que mal, les survivants se sont acclimatés dans les quelques poches d’air qui subsistent et ont reconstruit sur les ruines de l’ancien monde. Bon, en réalité on retrouve globalement le même fonctionnement que celui de l’Europe du XIXe (du moins pour la partie ouest), avec notamment deux nations entre lesquelles les tensions ne cessent de monter : la Germanie et Gallande (comprenez évidemment la France). Le cadre n’est toutefois pas totalement le même et peut faire penser, dans une moindre mesure, au « Paris des merveilles » de Pierre Pevel. Les transports se font ainsi à dos de gargouilles qui survolent jour et nuit le ciel de la capitale qui s’est rempli de monuments extraordinaires construits grâce à de nouveaux matériaux apparus avec la vape. C’est dans ce contexte qu’on fait la connaissance de Bastien, un ethnologue qui va se retrouver, par le plus grand des hasards, entraîné dans une sombre histoire d’espionnage qui va mettre en péril non seulement sa propre vie mais aussi celles des membres de son entourage. Son enquête va le mener à côtoyer un certain nombre de factions toutes plus infréquentables les unes que les autres, qu’il s’agisse de malfrats, de détectives ou de membres d’une organisation secrète spécialisée dans les assassinats. Sans compter cette créature effrayante et encore non référencée hantant dans les forêts des Vaineterres où se prépare une nouvelle expédition qui s’annonce lucrative mais périlleuse.



Le roman est organisé en trois parties distinctes de taille à peu près égales mais qui évoluent chacune à un rythme différent. La première permet d’introduire les nombreux acteurs et de poser les bases du récit : il s’agit clairement d’une phase d’exposition et, à ce titre, elle peut sembler un peu longue. L’intrigue met du temps à se mettre en place et on peine dans un premier temps à comprendre où veut en venir l’auteur. Cela dit, entre les magouilles qui tournent autour de l’accident de transport dont est victime Bastien, et la préparation de l’expédition dans les Vaineterres afin de récolter des échantillons d’espèces inconnues et de mieux cartographier la région, on n’a guère le temps de s’ennuyer. La seconde partie gagne en rythme à mesure que les investigations des personnages progressent et qu’on commence à cerner les enjeux dont il est question, même si toutes les pièces du puzzle ne sont pas encore rassemblées. La troisième est quant à elle un condensé d’action qui souffre du problème inverse de celui de la première partie : tout y est à la fois beaucoup trop rapide, mais surtout trop répétitif. L’essentiel de l’action prend place à bord d’un immense dirigeable (qui fait immédiatement pensé au Titanic de part son gigantisme, sa réputation et bien sûr son destin tragique), et il faut avouer que le décor est, au premier abord, plutôt sympathique. Seulement cette conclusion se limite à une succession de confrontations qui nous apportent, certes, quelques réponses, mais laissent tout de même en suspens un certain nombre d’autres interrogations. C’est d’ailleurs le reproche que l’on peut faire à l’ensemble du roman, car si l’univers mis en scène est effectivement intriguant, beaucoup des aspects évoqués par l’auteur ne sont qu’à peine effleurés. C’est le cas notamment des Vaineterres que l’on ne visite qu’à une seule (brève) occasion et dont il ne sera plus vraiment question ensuite. C’est aussi le cas des mouvements ouvriers de l’époque sur lesquels l’auteur s’attarde à plusieurs reprises sans que cela n’ait de véritables incidence sur le récit (alors qu’il y aurait pourtant eu matière à développer le sujet qui reste trop rarement évoqué).



Si la lecture demeure tout du long relativement appréciable (le style de l’auteur est agréable et les rebondissements réguliers permettent de maintenir l’intérêt du lecteur éveillé), on ne peut cela dit s’empêcher de relever un certain nombre de maladresses. Outre quelques problèmes de rythme et les impasses faites sur certains sujets, le principal reproche que l’on peut faire au roman tient à mon sens essentiellement à ses personnages, à plus spécifiquement à son protagoniste, Bastien, qui n’a en fait de personnage principal que le nom. Si c’est bel et bien par lui que tout commence, son rôle dans l’histoire reste tout de même très limité, et ce pendant la majeure partie du roman. Sans être particulièrement désagréable, le personnage agace par sa naïveté confondante mais aussi et surtout par sa passivité. C’est bien simple, il n’y aurait tout simplement pas d’histoire du tout si ses proches ne le convainquaient pas à chaque fois qu’il y a effectivement anguille sous roche. Ni très téméraire ni très perspicace, on peine à compatir aux épreuves endurés par cet homme bien sympathique mais d’une grande mollesse. Les membres de son entourage sont un peu plus dégourdis, mais tous ne bénéficient malheureusement pas d’un traitement soigné. Parmi les « acolytes » du héros, j’ai personnellement été assez sensible à Agathe, la vieille domestique très terre-à-terre et à la langue bien pendue sans qui il n’y aurait tout simplement pas d’histoire puisque c’est elle qui, chaque fois, pousse Bastien à se bouger. Les autres sont loin d’être antipathiques, seulement ils sont tellement peu développés qu’aucun véritable lien ne se créé (la palme revenant au personnage d’Angela dont le rôle se cantonne à celui de « caution féminine », alors qu’elle aurait pu avoir un beau potentiel). Le roman souffre également de quelques problèmes liés à la forme plus qu’au fonds. On peut par exemple regretter l’absence d’indications typographiques lorsqu’on passe de la narration aux pensées du personnage (ce qui fait qu’on se retrouve à plusieurs reprises à enchaîner une phrase écrite à la première personne et une suivante à la troisième, sans transition). Je reste également dubitative en ce qui concerne non seulement la couverture du roman mais aussi et surtout son titre (d’abord parce que le cadre du récit est essentiellement urbain, et surtout parce que les araignées n’occupent qu’un rôle très secondaire dans l’intrigue).



Colin Heine s’en sort plutôt bien pour un premier roman et met en scène un univers vaporeux prometteur, notamment par son esthétisme. Dommage que le récit soit perturbé par un certain nombre de maladresses ou de lacunes qui gâchent trop souvent le potentiel du texte. Lecture mitigée, donc.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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La forêt des araignées tristes

La forêt des araignées tristes a quelques airs de récit post Grand smog de Londres. A ceci près que cette catastrophe écologique a recouvert l'ensemble du monde. Une vape laiteuse monstrueusement plus dévastatrice s'est répandue sur un univers fictionnel où se dessinent les contours d'une Europe à l'atmosphère steampunk au temps d'une Belle Epoque qui ne durera pas. Il y a des relents d'avant-guerre dans l'air.

Diffus et impénétrable ce premier roman, à l'instar de cette vape épaisse mystérieuse dont nous enveloppe Colin Heine. Sont dispersées de bonnes idées mais en volutes de brumes légères rendant l'intrigue inconsistante. Une inconsistance exacerbée par de maladroites alternances passé/présent qui se doivent de laisser dans le brouillard un temps et non nous égarer. Un brouillard original dans lequel on ne distingue que de vagues silhouettes, des personnages évanescents.

"Plutôt que souffrir, il préférait s'ennuyer au point de ne plus sentir l'ennui", une souffrance diffuse serait exagérer, un sentiment d'ennui serait plus juste.

Un roman évaporé sitôt terminé.

Cela ferait mauvais genre, merci donc Babelio et actusf - qui signe un ouvrage de qualité (hormis deux/trois coquilles en fin d'ouvrage) - pour cette masse critique.

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La forêt des araignées tristes

En Résumé : La Forêt des Araignées Tristes n’a au final pas réussi à me convaincre, je n’ai jamais réussi à complètement entrer dans ce roman. J’ai ains eu du mal à comprendre ou m’emmenait l’auteur tant les lignes d’intrigues et de sous intrigues ainsi que la multiplication de personnage partait dans tous les sens sans que cela donne l’impression d’apporter toujours énormément au fil rouge. L’univers m’a aussi paru manque de profondeur, de richesse et de densité, ne donnant ainsi l’impression d’une toile de fond assez minimaliste alors qu’il y avait la possibilité de faire plus. Les thématiques soulevées par le récit ne m’ont jamais franchement touché pour la simple et bonne raison qu’elles paraissent complètement déconnecté du récit. Ce n’est pas une mauvaise idée de vouloir parler des luttes de classes et du combat social, encore faut-il qu’il existe, hors ici le message parait plus tenir à coeur de l’auteur que de coller à des éléments du récit. Ajouter à cela que le message manque énormément de finesse, ce qui le rend caricatural, j’avoue je suis passé à côté. Les personnages n’ont jamais réussi à m’intéresser ni à m’accrocher, entre ceux qui alignent choix idiots sur choix idiots sans réfléchir, ceux qui ne servent à rien dans le récit ou encore ceux qui paraissent complètement irréaliste, j’avoue j’ai eu du mal. Le style est assez simple et entraînant, mais aurait mérité une relecture tant certains passages m’ont bloqué, ne comprenant pas ce que voulait écrire l’auteur. Alors après tout n’est pas mauvais, certaines scènes sont réussies et le récit cherche à proposer un côté haletant, mais cela n’a pas fonctionné pour moi. Je ne vais pas continuer, au final je suis tout simplement passé à côté de ce roman. Peut-être qu’il n’était pas fait pour moi, ou que j’avais des attentes différentes. Dommage.





Retrouvez la chronique complète sur le blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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La forêt des araignées tristes

Lorsque les éditions ActuSF que je remercie au passage, m’avaient proposé La forêt des araignées tristes en service presse, j’étais très enthousiaste à l’idée de découvrir ce premier roman de Colin Heine. En effet, le titre mystérieux et poétique, la couverture très réussie de Dogan Oztel ainsi que l’univers steampunk m’avaient immédiatement attirée laissant présager une lecture sous les meilleures auspices. Malheureusement, mes attentes ont été quelques peu ébranlées.



Au XIXème siècle, la Gallande évolue non seulement au rythme d’une géopolitique compliquée avec son voisin la Germanie mais doit aussi s’adapter suite à une catastrophe écologique. Cette dernière a eu pour principal effet une brume appelée vape qui a recouvert une bonne partie de son territoire et qui semble abriter des créatures étranges, voire menaçantes. Les hommes ont donc dû s’en protéger et construire en hauteur mais surtout grâce à leur habileté, ils ont su en tirer une énergie sur laquelle leur société est désormais basée. Tout fonctionne grâce à la vape : des moyens de transport (comme les tireurs, sorte de tramway volant qui relie les différents lieux de la ville) aux technologies comme les caméras.

Dans la capitale Gale, Bastien De Corville est un jeune paléontologue naïf et idéaliste, en quête d’écriture d’un livre scientifique. Mais un jour, alors qu’il participe à l’Omniexposition, il monte à bord d’un tout nouveau prototype de dirigeable qui se conduit seul. Malheureusement, l’appareil endommagé à cause d’une gargouille lubrique finit dans les eaux du lac. Bastien s’en sort alors par miracle mais il se retrouve bien vite plongé dans une aventure qui le dépasse.



Avant de débuter ma lecture, j’avais en tête deux chroniques négatives et une autre un peu plus mitigée au sujet de ce roman. Malheureusement, je rejoins l’avis de mes camarades sur certains points négatifs :

– un titre et une couverture peu en adéquation avec le contenu du roman. Il est vrai que les araignées ne constituent pas la trame principale du récit et sont finalement très peu présentes. Quant à la forêt dépeinte dans la couverture, elle ne constitue qu’un tout petit passage, la grande partie du roman se situant plutôt dans un cadre urbain et à Gale.

– un personnage principal un peu béotien. En fait, je pense que l’idée de départ de l’auteur était de rendre Bastien idéaliste ou naïf pour que le lecteur ressente de l’empathie vis à vis de lui. Le problème, c’est que dans certaines scènes, son angélisme s’apparente davantage à de la stupidité! J’ai en tête deux exemples : le premier lorsqu’il se rend auprès du commanditaire de l’accident du dirigeable… avec la preuve qui l’incrimine! Quant au second, sa propre gouvernante doit lui expliquer en détail la théorie selon laquelle, l’accident ne serait peut-être pas aussi fortuit qu’il en avait l’air.

– une intrigue bancale et décousue. Je pense qu’il s’agit là du plus gros défaut du roman. J’avais le sentiment que l’intrigue partait dans tous les sens avec des personnages (comme le frère de la gouvernante) faisant leur apparition soudainement pour ne plus réapparaître par la suite ou d’autres arrivant comme un cheveu sur la soupe en plein milieu pour finalement jouer un rôle assez important (Angela, par exemple). Quant à l’accident du dirigeable en début de roman, je n’ai pas été vraiment satisfaite par les explications données. En effet, quel était finalement le but du commanditaire? Ne sciait-il pas la branche sur laquelle il était assis? Ai-je raté un épisode?



En revanche, le roman possède suffisamment de qualités pour avoir tenu mon intérêt en éveil.

– un style d’écriture enjoué. Le roman est parsemé d’expressions assez drôles et teintées d’un humour percutant.



Il (Bastien) est en train de perdre conscience.

Ou bien de tomber inconscient? Quelle est l’expression la meilleure? Celle qui correspond le mieux à sa situation? Bastien hésite.

Finalement, il décide de s’évanouir. (P. 22)



– un univers Belle Époque facile à se représenter. L’un de mes courants artistiques préférées est l’Art Nouveau et grâce aux descriptions de Colin Heine, je n’ai vraiment pas eu de mal à me représenter la ville de Gale. En effet, il fait souvent référence à des structures en métal ou à des motifs végétaux stylisés typiques de ce courant artistique. Si l’intrigue se déroule en 1878, je dirais en revanche que l’univers correspondrait davantage à nos années 1890-1900. J’ai adoré également les descriptions du dirigeable le Gigantique qui m’a beaucoup fait penser au Titanic.

– des messages à faire passer. Enfin, j’ai apprécié le fait que l’auteur dénonce des faits de société dans son roman comme les préoccupations écologique (l’émergence de la vape serait l’effet désastreux des activités humaines) et sociale (la présence d’une discrimination spatiale : les classes les plus défavorisées se trouvent en bas de la ville de Gale, au plus près des dangers de la vape tandis que les classes les plus aisées sont à l’abri dans les hauteurs).



En conclusion, je reste mitigée à l’issue de ma lecture. En effet, le personnage principal un peu stupide et l’intrigue bancale m’ont freiné. Toutefois, pour un premier roman, l’univers m’a paru vraiment intéressant et les messages écologique et sociale cohérents. Il y a fort à parier que je laisserai une seconde chance à l’auteur pour un prochain opus.
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La forêt des araignées tristes

Merci aux éditions ActuSF ! La forêt des araignées tristes est un premier roman de Colin Heine. Le résumé comme la très belle couverture me plaisaient. J'apprécie les histoires qui se passent dans des univers steampunk. Alors qu'en ai-je pensé ?



Je suis assez mitigée.



Le début était prometteur. Nous sommes directement plongés dans un monde proche du nôtre mais en même temps bien différent. Le monde est plus dangereux. La vape a envahi de vastes parties du monde, les gens se déplacent en gargouilles... L'univers est intéressant et inquiétant, ce qui nous permet de traverser les premières sans s'ennuyer.



Seulement, des défauts sautent rapidement aux yeux et finissent par devenir gênants. Le style, dans un premier temps, m'a surprise. Je n'ai pas compris l'usage du présent, qui n'a pas vraiment d'intérêt dans le roman. Mais on s'y habitue. Ensuite, c'est parfois un peu plat avec une accumulation d'actions simples sans valeur ajoutée. Machin prend le journal. Machin regarde le journal. Machin monte sur une gargouille. La gargouille vole. C'est juste du déclaratif et des détails qui s'accumulent jusqu'à nous perdre.



Ensuite, si l'intrigue est intéressante au début, on finit rapidement par se perdre entre les intrigues et sous-intrigues. Le scénario est assez mal maîtrisé : la narration s'éparpille entre flashbacks, détails sur des personnages secondaires... Pendant une bonne partie du roman, j'ai eu du mal à comprendre où allait le fil rouge. Le bon côté, c'est que l'univers s'étoffe.



Enfin, j'ai trouvé qu'il y a avait un souci au niveau marketing. Ce que j'entends par là, c'est que le titre et la couverture sont assez trompeurs par rapport au contenu. Si l'ensemble laissait entendre un roman avec une bonne dose d'aventures et des créatures énormes et mystérieuses. Cet aspect prend finalement assez peu de place dans le roman.



J'ai l'impression d'un rendez-vous raté avec ce livre. Prometteur, l'univers intéressant ne suffit pas à apporter assez de fraîcheur pour contrebalancer les quelques défauts qui finissent par prendre trop de place. Un fil rouge qui se perd parmi les personnages et les sous-intrigues, une écriture pas totalement captivante et des personnages qui manquent de corps.
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La forêt des araignées tristes

La Forêt des araignées tristes est le premier roman de Colin Heine. Il va paraitre le 7 février dans collection Trois Souhaits d’ActuSF. Que les arachnophobes comme moi se rassurent, les araignées du titre sont assez peu présentes dans le roman. D’ailleurs la couverture, bien que très jolie, est assez éloignée du roman, tout comme le titre. Son origine vient du fait que le personnage principal est paléontologue, et cela oriente le lecteur dans une direction qui n’est pas celle finalement prise par le roman, ce qui est un peu dommage. En effet, je m’attendais plus à un roman d’aventures mâtiné de surnaturel, alors que le roman est finalement plus tourné vers l’enquête. Ce n’est pas du tout dérangeant mais il vaut mieux le savoir.



Le décor est expliqué dans le prologue, mais l’univers prend réellement vie tout au long du roman. Dans le monde dans lequel se situe le récit, une grande catastrophe a eu lieu et a recouvert le monde de vape. Les hommes ont réussi à survivre à cette nouvelle donne et à s’adapter. La vape est un brouillard dont les hommes ont su tirer parti et qu’ils utilisent comme énergie pour faire fonctionner de nombreuses machines. Cependant, cette vape peut aussi être très nuisible. Les habitants les moins bien lotis vivent au sein des nuages de vape tandis que les plus riches ont la chance d’habiter en hauteur sur de gigantesques piliers.



La société présentée n’est pas futuriste mais ressemble plus à celle du 19ème siècle, façon belle époque mais avec une touche de vapeur. Les moyens de transport au sein des villes se sont également transformés et on voyage de diverses manières: en « treum » c’est-à-dire en tram aérien ou plus exotique à dos de gargouilles. L’univers proposé par Colin Heine est ainsi riche et original. Il empreinte quelques caractéristiques de l’Europe de la fin 19ème : la situation entre la Gaule, le pays dont la capitale est Gale et où se déroule l’action, et la Germanie, est tendue. Le monde proposé par l’auteur tient bien la route et met en avant des points écologiques avec la vape qui est nocive pour l’environnement et ses habitants, mais aussi des inégalités sociales avec les conditions de vie très différentes selon la classe à laquelle on appartient.



Le roman nous plonge assez vite dans l’action et l’intrigue prend corps avec les différents protagonistes. Le souci est qu’au début du roman, les points de vue des différents personnages se multiplient un peu trop, donnant un sentiment que le récit est décousu. Et ça ne s’arrange pas vraiment par la suite quand un des personnages, une rebelle venant de Germanie, arrive environ à la moitié du roman, un peu comme un cheveu sur la soupe. Les personnages proposés sont intéressants, cependant l’aspect gênant est que le lecteur peut avoir le sentiment de ne pas du tout savoir où il va au début tant il y a de personnages suivis par chapitre, et du fait que la place de Bastien, que l’on suppose héros ou au moins personnage principal assez rapidement, passe totalement au second plan par la suite.



Les différents protagonistes sont bien construits et plaisants. Bastien de Corville est paléontologue, il est assez naïf et heureusement aidé par sa servante, Agathe qui cerne plus vite que Bastien non seulement ce qui se passe, mais aussi et les dangers auxquels Bastien est confronté. Il a pour ami Ernest, un explorateur qui va faire le lien avec les mystérieuses araignées du titre. On en suit encore d’autres personnages, d’importances diverses.



Le roman se lit bien grâce à une intrigue riche en péripéties mais tout de même assez simple. Bastien est pris par le plus grand des hasards dans un accident et se retrouve au mauvais endroit quand il ne le faut pas. Cet événement va entraîner toute une série d’incidents et le mettre en danger. On se laisse prendre au jeu mais il est dommage que l’intrigue ne soit pas plus en rapport avec l’univers proposé.



La Forêt des araignées tristes est donc une lecture agréable avec un univers foisonnant et original. Un titre et une couverture un peu plus en rapport avec l’intrigue auraient mieux servi le roman qui possède de nombreux atouts pour un premier roman.
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La forêt des araignées tristes

Paru en février 2019 aux éditions Actu SF dans leur collection « 3 Souhaits » et publié dans le cadre de l’opération « Les pépites de l’imaginaire » 2019 des Indés de l’imaginaire, La forêt des araignées tristes est le premier roman de Colin Heine. C’est dans le cadre d’une opération Masse Critique de Babelio que j’ai reçu cet ouvrage et voici ce que j’en ai pensé…

Il est difficile de définir La forêt des araignées tristes ou de le restreindre à un seul genre. En effet, Colin Heine n’a pas choisi la facilité pour son premier roman puisqu’il mêle des aspects anticipatifs, steampunk, d’aventures et même de complots politiques d’envergure dans ce one-shot d’une richesse folle. L’univers qu’il développe mêle ainsi plusieurs caractéristiques qu’il empreinte aux différents genres littéraires de l’imaginaire, offrant une diversité foisonnante et passionnante à découvrir. Et malgré cette grande richesse, l’univers reste aisément lisible au lecteur qui en imagine assez rapidement les contours. Cependant, à trop multiplier les idées, et même si elles sont très bonnes, certains éléments de l’histoire ne sont pas assez aboutis et l’intrigue offre ainsi un certain sentiment d’inachevé, notamment sur les pans de complot politique/guerre/révolte du peuple qui m’ont laissé sur ma faim. Il est en effet dommage de ne pas tout exploiter pleinement, surtout les idées aussi fortes que celles-ci, et il aurait sans doute été préférable de se séparer de quelques éléments pour exploiter les autres à leur juste mesure.

Une chose est certaine, Colin Heine sera un auteur à suivre. Ce premier roman est en effet plein de belles promesses quant à son avenir même s’il souffre de quelques éléments perfectibles. J’ai grandement salué son univers original et captivant mais il faut aussi souligner la qualité de l’écriture. On se laisse facilement emporter par la plume de Colin Heine qui arrive à nous faire visualiser son intrigue sans peine. Et si l’histoire souffre de quelques longueurs et que le rythme n’est pas toujours égal (en partie à cause de la trop grande profusion d’éléments qui polluent parfois l’histoire), je suis forcée de constater que j’ai lu ses 487 pages en peu de temps. Les personnages de ce roman sont aussi un véritable atout. Que ce soit le paléontologue un peu distrait qu’est Bastien ou sa domestique revêche, maligne et au caractère bien trempé, on s’attache aisément aux protagonistes de cette histoire. J’ai cependant un vrai regret sur la toute fin du livre qui m’a laissée dubitative et aura entaché mon enthousiasme.

En bref, La forêt des araignées tristes n’est pas parfait mais il contient de très nombreuses qualités qui sont autant de belles promesses sur l’avenir de son auteur. Son univers foisonnant, son écriture agréable et ses personnages sont autant d’atouts à relever pour le qualifier de bon premier roman.
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La forêt des araignées tristes

Un monde qu'un étrange brouillard recouvre presque en totalité. Un monde où les humains ne vivent que dans les poches libres de vape. Ce brouillard n'est pas fortuit, c'est les machines humaines qui le produisent. Dans ce monde, toutes les machines marchent à l'aide d'un minerai l'ignium qui par sa combustion produit de la vape... indispensable donc même si ainsi l’espace vital des humains est réduit et que dans la vape de nombreuses créatures guettent. Dans cet univers propice aux mystères, nous rencontrons deux personnages très différents : Bastien, naturaliste de salon qui étudie les créatures issues de la vape et Ernest, explorateur pour une grand compagnie et fournisseur, sous le manteau, de spécimen pour Bastien. D'autres personnages vont ensuite venir s'ajouter au récit notamment féminins mais ce sont ces deux personnages que nous allons suivre tout le long du roman.La forêt des araignées tristes est un roman steampunk avec un univers particulièrement réussi. Ce brouillard source de mystère envahi peu à peu le monde sans se soucier des frontières... les humains s'adaptent : villes verticales dont les piliers sont reliés par des trams aériens, voyage en ballon dirigeable au dessus des nuages de vape, déplacement en gargouille... les Hommes s'adaptent tout en continuant à produire toujours plus de vape. Une ambivalence que ne peut pas rater le lecteur mais qui ne semble en aucun cas titiller les personnages du récit... apparemment là n'est pas la question du récit. Colin Heine ne fait que survoler son univers qui semble pourtant très riche et la touche mystérieuse de cet environnement caché par la vape est très sympathique.Malheureusement, si j'ai vraiment apprécié l'univers créé par Colin Heine, je n'ai en revanche pas réussi à rentrer dans le récit en lui-même. A la base, l'histoire présentée est attrayante, plusieurs incidents se produisent à Gale, chaque fois Bastien est présent... coïncidence ou conspiration ? De son coté, Ernest est forcé d'embarquer un espion lors de sa nouvelle expédition, espion à la recherche de quelque chose perdu dans les Vaineterres... Tout cela semble propice à un récit plein de suspense entre roman d'espionnage et d'aventure, et c'est ce que j'ai pensé pendant le premier tiers du livre. Mais ensuite, j'ai eu l'impression de me faire trimballer d'un personnages à l’autre, d'une situation à une autre sans trouver de véritable fil conducteur.





Pour moi, l'intrigue manque de cohérence : au fur et à mesure des pages, j'ai eu du mal à suivre la trame du récit. Je me suis perdue dans le milieu du deuxième tiers du livre et ensuite je n'ai pas réussi à raccrocher suffisamment les wagons pour prendre plaisir à la fin de ma lecture. Et pourtant, la plume de Colin Heine est agréable et les personnages intéressants. Personnellement j'ai beaucoup aimé le personnage d'Agathe la gouvernante qui a les pieds sur terre et qui sait prendre les choses en main quand il le faut. Tout comme celui d'Ernest qui part au loin explorer les terres recouvertes de vape mais qui a à cœur la sécurité des hommes sous ses ordres.Au final, il y a clairement des points forts dans ce roman : beaucoup de bonnes idées et un univers steampunk intéressant. Cependant, je n'ai pas réussi à me faire happer par le récit et je me suis même perdue dans les méandres du scénario avant la fin du livre. Une petite déception donc... j'aurais tendance à dire dommage car l'univers de Colin Heine mériterait d'être plus approfondi.
Lien : http://chutmamanlit.blogspot..
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Les Loups de Cendres mortes

Le commentaire de Cathy :

J’ai découvert la plume de Colin Heine en lisant son précédent roman " La forêt des araignées tristes ", j’avais beaucoup aimé son style et sa grande imagination.

Dans ce nouvel opus, j’ai à nouveau été subjugué par l’univers que l’auteur nous propose, nous découvrons Luperque une sorte de Rome Antique avec ses gladiateurs et ses esclaves et Vexine, une ville à l’opposé qui prône la liberté et la richesse, ces deux lieux sont entouré de la Vape et de ses monstres qui l’habitent.

Luperque, l'orgueilleuse cité impériale, n'est plus que l'ombre d'elle-même.

Son empereur, réfugié dans un ballon flottant pour échapper aux tentatives d'assassinat, essaye d'en enrayer l'étiolement, qui semble inéluctable.

Le centurion Ludovico, lors d’une mission pour retrouver des esclaves en fuite, fait une découverte qui manque de lui coûter la vie, les Lycans sont de retour.

Convaincu, que Vexine est responsable du retour de cet ennemi, l’empereur confie une mission à Ludovico, infiltrer la cité marchande pour en percer les secrets.

Je viens de passer un incroyable moment de lecture, j’ai adoré le mélange des genres qu’à effectué l’auteur, un mélange de Dark fantasy, de sorcellerie et une bonne dose de steampunk, ce que j’apprécie particulièrement.

Avec les complots en place, l’intrigue prend très vite un côté addictif, on a envie de très vite comprendre comment vont tourner les choses.

Cette histoire pleine de mystères nous tient en haleine, il y a une montée d’action dans les dernières pages, avec un combat dantesque tellement bien décrit que j’ai eu la sensation d’y être.

Le mystère entourant cette Vape, que je m’imagine être un grand brouillard territoire de créatures monstrueuses, reste encore énorme, l’auteur a encore de la marge, enfin, je l’espère pour utiliser celui-ci.

Parlons des personnages à présent, enfin d’un en particulier, Ludovico, j’ai eu un peu de mal avec celui ci au début de ma lecture, le centurion me semblait trop sous l’influence, aveugle, de son empereur, au fil des pages j’ai changé d’avis et il est devenu mon personnage préféré, contre toute attente je me suis attachée à lui.

Je viens de passer un excellent moment de lecture dans cet univers incroyable, j’espère avoir la chance de lire à nouveau cet auteur à l’imagination folle.
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La forêt des araignées tristes

Après une brève introduction où l'auteur plante le décor de manière assez cryptique en nous donnant quelques éléments ayant façonné cet univers, l'intrigue démarre sur les chapeaux de roue.



Nous voilà plongés dans un monde régi par la "vape". Cette énergie qui permet de faire fonctionner les machines et dont on ne peut plus se passer, mais qui a aussi de nombreux effets nocifs. le monde s'est organisé autour d'elle, les pauvres vivant "en bas" dans les nuages de vape, et les gens aisés vivant en hauteur, sur d'énormes piliers. Pour éviter la vape, les moyens de transport aussi se sont adaptés : on voyage en tram aérien ou à dos de gargouilles !



C'est dans cet univers foisonnant et original que nous faisons dès les premières lignes connaissance avec notre héros, Bastien de Corville, qui se trouve dès la première scène pris dans la tourmente. Après avoir déjà échappé au pire, il se trouve ensuite au mauvais endroit et au mauvais moment. Cela les entraîne, lui et ses amis, dans une suite d'évènements dramatiques, poursuivis par une association d'assassins redoutables, une agence de détectives pour le moins persévérants et une monstrueuse "chose" échappée d'une lointaine et dangereuse forêt.



Un roman vraiment prenant, à l'intrigue habilement menée, à la fois palpitante et intrigante.

L'alternance des personnages (tous très réussis, avec une mention spéciale pour Agathe) rythme la lecture, les rebondissements s'enchaînent. On ne s'ennuie pas une seconde tout au long des quatre cents pages.



L'auteur s'amuse aussi à nous laisser dans le flou, à dire les choses à demi-mot ou à nous laisser deviner par nous-mêmes. Par exemple, sur le véritable pouvoir de cette fameuse fleur ou sur la raison pour laquelle Bastien a vu ce qu'il n'aurait jamais dû voir. C'est un procédé à la fois stimulant et perturbant : on ne reçoit pas toutes les clés de l'intrigue sur un plateau, il faut cogiter, traquer les indices et les sous-entendus. On est du coup content quand on comprend mais on doute (est-ce que j'ai bien interprété ?). Vingt-quatre heures après l'avoir fini, j'en suis encore à m'interroger sur le sens de la dernière scène !



On devine aussi très rapidement dans ce roman une forme de critique sociale (sur les conditions de vie des pauvres) et sociétale (la vape étant très clairement une métaphore de la pollution).



Au final, un roman qui vous prend au piège comme une toile d'araignée, et qui en a les caractéristiques : subtil, tout en finesse, mais terriblement solide, et à la fois captivant et effrayant.



Un premier roman hyper maîtrisé, un jeune auteur à suivre !
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Les Loups de Cendres mortes

Les Loups de cendres mortes, c'est un savant mélange de brume (dites plutôt vape), de magie insaisissable et d'action bien rythmée. En bref, on ne s'ennuie pas malgré une intrigue linéaire. À ce propos, j'ai apprécié les détours imposés par les nombreuses cachoteries de l'auteur, même si j'ai deviné certains pans du scénario.



Mon seul bémol concerne le final que je n'ai pas trouvé à la hauteur des complexités de l'histoire. Dommage, mais c'est avant tout subjectif.
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La forêt des araignées tristes

En bref :



La Forêt des araignées tristes est présentée sous la forme d'un roman choral : avec personnages, décors et intrigues multiples dans un monde steampunk et Belle Époque qui ressemble au nôtre. J'ai pour ma part apprécié l'univers des personnages et le mélange de plusieurs intrigues qui conduisent Bastien dans des aventures rocambolesques et des affaires qui le dépassent. Il n'a pas l'étoffe pour de tels événements, et pourtant, je lui ai trouvé un lien plus profond avec les mystères de la vape et des créatures qu'elle renferme.



J'ai été déçue de ne pas croiser plus d'araignées, d'autant plus que le titre m'a parlé d'emblée, pour autant, j'ai émis quelques réflexions qui dégrossissent le mystère.



S'il n'y aura pas de second tome, alors que j'entrevois une suite, j'ai lu que Colin Heine a pour projet d'écrire un autre roman dans le même univers*. En ce qui me concerne, il ne fait aucun doute que je garderai ça à l'œil !



* Édit : il s'agit de "Les Loups de Cendres mortes", à paraître le 21 juin 2023, toujours aux Éditions ActuSF !
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La forêt des araignées tristes

Bon bah... je suis déçue. C'est vraiment dommage, parce que j'en attendais des choses, de ce roman.

On y suit une intrigue croisée : d'un côté Bastien de Corville, un paléontologue fasciné par les créatures étranges qui jaillissent de la vape (une brume mystérieuse issue de l'industrialisation massive de l'ignium et qui a envahi les trois quarts de la surface du globe). D'autre part, on fait la rencontre d'Ernest un explorateur outrevapien pour la Compagnie des Sels et Métaux. Le tout dans un monde pseudo-européen au bord de la guerre. Lorsque Bastien échappe non pas à un mais à deux attentats, la vie de tous les protagonistes prend un tour inattendu et dangereux...

Le point fort de ce roman, c'est l'univers. Clairement. La tendance steampunk, les créatures bizarres, les villes en piliers, les aérostats à vape, les gargouilles. Il y a de jolies trouvailles, bien exploitées dans l'ensemble.

Le passage d'exploration de la forêt par Ernest est le meilleur que j'ai lu, je crois. Le côté un peu Jules Verne, en plus poisseux, mystérieux et angoissant, en écho à la couverture a réussi à m'emporter.

Et c'est à peu près tout. Pour le reste, l'intrigue m'a semblé partir en tous sens, sans réelle cohérence, des fils sont lancés... et tombent à plat. Bref, je me suis ennuyée une bonne partie du roman. La faute sans doute aussi à la mollesse du personnage principal qui prend des décisions assez stupides et incompréhensibles par moments. L'enjeu m'a laissée dubitative et si j'ai vu le rapport (même s'il me reste à le comprendre) avec l'araignée, je ne vois toujours pas pourquoi elle est triste.

Bref, une déception pour moi. L'univers est riche, fascinant et évocateur, mais l'intrigue et les personnages n'ont, pour l'essentiel, pas réussi à me convaincre. Dommage...
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La forêt des araignées tristes

J’adore découvrir de nouvelles plumes francophones de l’imaginaire et des premiers romans, et celui-ci m’a surprise à bien des égards. La couverture du roman est magnifique (bien qu’un peu effrayante, avec cette grosse araignée en arrière-plan :D), ambiance steampunk végétal envoûtant. ActuSF a sorti un super article pour expliquer la conception de cette couverture de A à Z, je vous invite à le découvrir !



Il m’a fallu du temps pour lire ce roman, car c’est un livre assez dense. L’auteur y dévoile un monde totalement à part, noyé sous la vape, une fumée créée par la consommation excessive d’ignium par la société. La civilisation s’est regroupée en grandes villes, endroit où la vape est évacuée (notamment grâce à des machines alimentées à l’ignium, j’ai tendance à penser que l’auteur se moque un peu de notre mode de vie actuel 😉 ), et dont les points principaux sont de grands piliers. La haute société vit en hauteur, alors que le bas peuple se contente du bas. Si j’ai adoré découvrir ce monde, j’ai trouvé cela dommage qu’on visite surtout les villes et qu’on passe si peu de temps à explorer la vape et à étudier les mystérieuses créatures qui l’habitent. Un roman dans le même univers, mais avec des protagonistes aventuriers/explorateurs, pourrait être super intéressant !



On voyage entre quatre points de vue principaux, destins qui vont se croiser, s’éloigner pour se retrouver à nouveau. Il y a d’abord Bastien, paléontologue, qui manque de mourir dans un « accident » de gargouilles. En reparlant de l’incident avec sa gouvernante Agathe, il se rend compte qu’un détail cloche et va pousser l’enquête plus loin. On suit ensuite Ernest, explorateur de la vape et fournisseur officiel d’objets étranges à Bastien. Pour sa prochaine mission, on lui colle monsieur Hargne, dont il ne peut connaître l’objectif, mais à qui il devra obéir. On a ensuite Anatole, fleuriste psychopathe, qui, pour se lancer un défi, passe un pacte avec les mystérieux horlogers. Angela quant à elle fait partie du bas peuple et assiste aux premières loges aux révoltes populaires.



J’ai été fascinée par la façon dont l’auteur développe chacun de ses personnages. J’adore connaître des tranches de vie, des détails qui paraissent insignifiants, mais qui apportent beaucoup à la construction de la psychologie de chaque personnage. C’est entre autres pourquoi j’adore lire Stephen King, et ce procédé narratif, je l’ai retrouvé ici ! On s’attache dès lors beaucoup plus aux personnages, du plus adorable au plus méprisant. J’avais pour ma part une petite préférence pour le duo Bastien/Agathe, tout en tendresse et bienveillance l’un envers l’autre, même si leur façon de l’exprimer ne le montrait pas forcément.



L’auteur nous propose une intrigue complexe, dans une chorale de points de vue, dans laquelle le lecteur doit essayer de ressortir les éléments importants, les indices qui le mèneront à la résolution finale. Le tout est plongé dans un contexte général de soulèvement populaire, de révolution, d’exploration sauvage… J’ai parfois trouvé certaines longueurs, surtout dans les discussions autour de la marche à suivre pour la suite des événements. Je n’ai cependant presque jamais réussi à voir les indices qui étaient devant mes yeux depuis le début, ce que j’ai trouvé assez génial !



En lisant ce roman, j’ai eu l’impression d’être dans un laboratoire littéraire et d’assister à des expériences diverses et variées, au niveau du style, des effets, de la narration… J’ai par exemple adoré le fait que, quand Bastien est dans un moment de fuite et de peur intense, on sort de sa perspective pour se retrouver comme dans sa conscience externe : nous entendons un cri qui vient d’autre part, mais qui se révèle être le sien, quand il tombe, c’est le sol qui vient cogner son visage et non lui qui tombe. C’est un ressenti de lecteur assez compliqué à expliquer, lisez plutôt le livre. 😀 Ceci est un exemple qui m’a marquée, mais le roman en est truffé !



La fin (sans vous spoiler) laisse un goût de tristesse et de mélancolie sur les lèvres. Je pense d’ailleurs que c’est elle qui donne son titre au roman.



Un premier roman laboratoire littéraire : l’auteur nous emmène dans un monde à part, noyé dans la vape, il expérimente des procédés narratifs variés et pousse le lecteur à trouver lui-même les indices dans un contexte sociétal dense. La construction des personnages, proche de celle de Stephen King, fait, pour moi, la grande richesse de ce livre. Une lecture dense et intense !
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La forêt des araignées tristes

Le commentaire de Cathy :

La vape enveloppe le monde, mais l'homme réussit, petit à petit, à reconstruire des villes pour se mettre à l'abri des créatures qui peuplent ce brouillard et survivent comme ils le peuvent. Bastien est paléontologue, il étudie ces fameuses créatures, après avoir survécu à un accident pas banal, il va être témoin d'un attentat et va se retrouver poursuivi par le poseur de bombes qui veut le faire taire. Pris dans un engrenage, il va devoir se battre pour survivre et découvrir la vérité. Cette histoire se passe dans un monde post-apocalyptique, mais j'y ai découvert une touche de steampunk des plus agréables. L'auteur m'a embarqué dans son histoire où j'ai aimé découvrir des créatures plus fantastiques les unes que les autres, surtout certaines dont se servent les personnages pour se déplacer. J'ai aimé suivre Bastien dans sa recherche de la vérité, suivre Ernest lors de son exploration dans la vape et un point spécial à Agathe, la servante de Bastien, au caractère bien trempé. Ma lecture a été plutôt bonne malgré quelques longueurs et j'aurais aimé avoir plus d'éléments sur ce qu'il s'est passé pour que le monde soit recouvert de ce brouillard. J'ai quand même passé un agréable moment de lecture hors du commun. Premier roman de Colin Heine et ce serait un plaisir pour moi de le lire à nouveau ayant beaucoup aimé sa plume.
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Les Loups de Cendres mortes

En bref :

Après La forêt des araignées tristes, Colin Heine nous revient avec Les Loups de Cendres Mortes ! Avec son nouveau roman, l’auteur démontre un mélange original : une touche de steampunk à la Vingt mille lieues sous les mers, une note de Rome Antique assoiffée par les combats dans les arènes, une grosse pincée de faux-semblants dans une Venise alternative où la liberté n’est en réalité qu’une cage dorée, avec, pour lier le tout, une larme de sorcellerie primitive qui termine l’aspect de dark fantasy.



Ici, l’intrigue est linéaire, chaque chapitre s’emboîtant pour former une narration cohérente qui distille la matière suffisante pour comprendre l’univers et les enjeux, en même temps qu’elle garde quelques mystères. N’oublions le bestiaire monstrueux : entre les monstres nés de la vape, les lycans et les sauvageries de Lilith, des créatures entre homme et animal.



Affrontant deux sociétés qui baignent dans l’ombre d’une sombre sorcellerie primitive, l’auteur interroge la notion de liberté. Et j’entends encore le rire de Ludovico qui conclut ce sujet.
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Les Loups de Cendres mortes

J'ai suivi les pas des héros du roman et me suis fait berner, avec un grand plaisir ! C'est toujours assez regrettable de découvrir les pistes et indices (encore plus dans un polar). Ici, Colin Heine a monté son intrigue avec délicatesse et l'on découvre quelques surprises au fil des pages.



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La forêt des araignées tristes

La Forêt des araignées tristes constitue un vrai rendez-vous manqué, qui frappe par son déséquilibre global. Le roman aurait sans doute beaucoup gagné à ne pas constamment danser d’un pied sur l’autre, car si son univers steampunk vaporeux n’est pas inintéressant, loin de là, le tout est bien trop léger pour se voir classé dans la catégorie des lectures satisfaisantes.
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La forêt des araignées tristes

Pépite de l’imaginaire 2019 annonce le bandeau qui recouvre une sublime couverture : titre mérité pour une œuvre originale différente de ce qui sort habituellement en steampunk grâce à une poésie et une écriture qualitative.
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