Le crépuscule arrive subitement, comme si ces lieux marquaient aussi la frontière entre la lumière et l'obscurité. La Sibérie n'est qu'à quelques kilomètres. Frisson d'alarme. Je glisse hors de la Russie européenne vers un ailleurs qui ressemble moins à un pays qu'à une contrée existant dans la tête des gens. Et même en ce dernier instant, tout ce qui reste à venir - les violences de la géographie et du temps - paraît un peu mince, trop froid, trop vaste pour avoir une réalité précise. L'imminence d'une présence pèse à travers l'obscurité : celle de l'ultime terre étrangère, hors de notre univers.