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Citations de Colombe Boncenne (35)


Stefan incarne le mouvement, la vie au pas de course, l'activité avant tout. il ne se laisse ni dépasser ni submerger. Aucune paralysie-affective, sentimentale, familiale-, aucune entrave, il gère, il avance. Comme le temps.
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Tout bien réfléchi, Stefan décide de ne pas bouger pour le moment; voyons si le temps continue de passer.
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a voiture est garée dans une rue adjacente ; c’est l’avantage dans ce quartier résidentiel, on peut y laisser sa voiture dehors. Stefan a trouvé une place sans peine hier soir en revenant de son rituel running au bois. Une dizaine de tours de lacs, canards et poules d’eau, suivi d’un parcours balisé entre les arbres, à presque en oublier le tumulte citadin à quelques pas de là. En cette saison automnale, la lumière dorée de fin de journée fait ruisseler la brume mousseuse sur les pierres et rougeoyer les feuilles tombées au sol.

À l’approche de Stefan, qui possède dans sa poche un boîtier de reconnaissance, la voiture émet un bip et les phares clignotent. Il ouvre d’abord la portière côté passager, enlève son imperméable et le place délicatement sur le siège. Contourne ensuite le véhicule, s’installe à la place du conducteur.



Seulement voilà : il ne pose pas les mains sur le volant, il ne pousse pas le bouton pour enclencher le contact, il ne bouge pas.
Ce matin, Stefan Bouké ne démarre pas.
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Ce matin, Stefan se réveille comme d’habitude au son de l’alarme réglée à 6h30. Il attrape son téléphone posé sur sa table de nuit en bois acajou, assortie à la tête de lit à laquelle il s’adosse un instant. Il consulte sa messagerie, les réseaux, des données chiffrées envoyées par un client, puis se lève, tire sur les rideaux de velours qui laissent apparaitre, au-delà de la vitre et de la terrasse, une vue imprenable sur la ville. Il rejoint la cuisine dont les spots encastrés s’illuminent à son passage, éclairant les vastes carreaux sombres du plan de travail sur lequel sont entreposés quelques rares éléments dont la cafetière, qu’il allume. Il file à la salle de bain, carreaux un peu plus clairs, douche ou baignoire au choix, le matin c’est douche à l’italienne et multi-jets. Il revient quelques instants plus tard à la cuisine, vêtu d’un de ses costumes, le café est dans la tasse. Dans un placard il trouve une biscotte et le beurre dans le réfrigérateur que jusque-là nous n’avions pas distingué – encastré qu’il est dans sa parure de bois. Depuis une enceinte invisible, une radio égrène des informations. Il ne les écoute pas.
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Je nourrissais d’ailleurs le projet de monter ma petite affaire dans la restauration, un endroit où je servirais, entre autres, les huîtres de mon père, et où les murs seraient remplis d’étagères de livres à disposition des clients.
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Mon repos fut agité. Je rêvai que je marchais dans un couloir dont les murs étaient couverts de bibliothèques animées : les volumes sortaient de leurs rayonnages, voletaient autour de moi; s’ouvraient et se fermaient d’un coup sec, telles de grades bouches qui me convoitaient.
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Dans la rue principale de Crux-la-Ville, nous nous étions rendus à la maison de la presse, où je comptais acquérir une carte de la région – le téléphone intelligent de Suzanne s’était éteint, plus de batterie, la faute à l’usage abusif du GPS, avait-elle osé prétendre – et le journal local, qui constitue l’une de mes petites joies d’un week-end en province : du reportage de proximité au menu du restaurant scolaire en passant par la légende délicieusement ordinaire des photographies, je me délecte toujours d’apprendre que la confrérie des chasseurs de papillons s’est réunie vendredi dernier à l’heure où les enfants des écoles primaires dégustaient une cassolette de légumes de saison dans le cadre de la semaine du goût.
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Elle m'écrivit à son tour. Après quelques jolis messages, elle prit même l'initiative d'un rendez-vous dans un café situé tout près de chez elle dans le Marais, Le Voltigeur, dont le nom me parut tout à fait adapté à ce qui se tramait.
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La librairie de Paris, place de Clichy, que je fréquentais assidûment, organisait des soirées littéraires où étaient invités des écrivains. Nous aimions nous y rendre avec Suzanne, mais le temps passant et après quelques déconvenues, elle avait décidé de ne plus venir. C'est vrai que nous avions parfois été déçus de mettre un visage (laid), un corps (gras), une voix (fluette) sur des mots que l'on aurait volontiers imaginé venir d'ailleurs. Et il nous éait arrivé de nous retrouver presque seuls devant un timide auteur interrogé par un journaliste très bavard dont les plaisanteries ne faisaient rire que lui.
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Je ne croyais absolument pas aux phénomènes paranormaux et les écrivains auxquels je m’adressais, s’ils pouvaient bien inventer les fictions les plus insensées dans leurs livres, étaient à mon sens des êtres de raison dans la vie.
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En définitive, et en écartant, par égard pour vous, d’autres hypothèses pourtant bien satisfaisantes (le livre dont vous parlez n’existe pas ; il existe, et c’est vous qui l’avez écrit), je n’en vois plus qu’une qui tienne la route : Neige noire est un livre pas encore écrit. Pardon ? Oui, un livre à venir.
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En refermant Neige noire, j'éprouvai le sentiment de satisfaction du lecteur fidèle qui retrouve dans le nouveau texte d'un écrivain qu'il aime son style, et dans le cas précis d’Émilien Petit, ses personnages
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Elle aime le son souple et moelleux du papier bible, et parcourir des phrases qu'elle connaît pour les avoir déjà lues. Bercé par le souvenir des intrigues qui l'avaient emportée, des personnages qu'elle avait suivis à chaque nouvelle parution, elle revisite avec tendresse sa propre histoire à travers les mots d’Émilien Petit.
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Quelques jours après cet anni­ver­saire, dans une rame de métro bondée, je crus avoir une hallu­ci­na­tion : au fond du wagon une femme discu­tait avec un épi de maïs. Une obser­va­tion plus précise de la scène me fit comprendre qu’un minus­cule appa­reil portable était coincé entre son oreille et le lainage de son bonnet, en réalité, elle télé­pho­nait tout en grigno­tant un maïs grillé.
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L’été, Suzanne parve­nait toujours à me traîner sur l’île de Groix, en Bretagne, quand moi, je rêvais de soleil et de rythme médi­ter­ra­néen. Suzanne était plus douée que moi en matière d’organisation, elle me prenait toujours de court, réser­vait une loca­tion très en avance, convain­quait des amis de venir avec nous et usait de toute la mauvaise foi qui pouvait être la sienne lorsque je protes­tais : « Tu ‘avais qu’à t’en occuper, des vacances. » Alors, en fait de tapas, d’horaires décalés et de soirées langou­reuses, je me retrou­vais à filer sous la halle aux aurores pour espérer y acheter quelque poisson pêché dans la nuit, puis chez un éleveur de chèvre baba-​cool pour tâcher d’y obtenir un fromage frais ; l’après midi sur la plage, à essayer de me baigner dans une eau à 17 degré sous le prétexte d’un rayon de soleil ; enfin le soir, à jouer au Scrabble au coin du feu, car oui il faut l’admettre, un bon petit feu nous réchauf­fe­rait. Et encore, je parle des jours où la météo était clémente. Quatre semaine passèrent ainsi, je me baignai quatre fois et gagnai dix-​sept parties de Scrabble sur trente-​huit- c’est dire le temps qu’il fit.
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Le journal local, qui constitue l’une de mes petites joies d’un weekend en province : du repor­tage de proxi­mité au menu du restau­rant scolaire en passant par la légende déli­cieu­se­ment ordi­naire des photo­gra­phies, je me délecte toujours d’apprendre que la confrérie des chas­seurs de papillons s’est réunie vendredi dernier à l’heure où les enfants des écoles primaires dégus­taient une casso­lette de légumes de saison dans le cadre de la semaine du goût.
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J’avais examiné le contenu de la boîte. Il y avait là quelques biographies inutiles, comme celle d’un ancien boucher reconverti en présentateur vedette d’une émission de télévision, intitulée Du bifteck au plateau, des enquêtes prétendument historiques, des romans aux allures vaguement érotiques et au fond, tout au fond du carton, un livre d’Émilien Petit que je ne connaissais pas : Neige noire. Moi qui étais certain d’avoir tout lu de lui, j’avais considéré ma découverte comme un trésor qui allait sauver cette excursion cruxoise.
J’avais consulté les premières pages pour vérifier la date de parution de Neige noire : 2000. Cela devait être un de ses premiers romans qui m’avait échappé. C’était tout de même assez incroyable de ne jamais avoir entendu parler de ce livre et de le trouver ici, dans la maison de la presse de Crux-la-Ville. D’autant plus qu’Émilien Petit incarnait, me semblai-il, une littérature exigeante, dont le public fidèle était un tant soit peu averti (depuis le serveur des Légendes, j’avais un a priori négatif sur les autochtones). (p. 12)
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Je dépliai mon journal non sans jeter un coup d'œil à mon voisin d'en face pour essayer de déchiffrer le titre qu'il lisait - habitude de voyeur littéraire.
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Je me tiens un peu éloigné de cette dans frénétique… Celle des écrivains qui, l'âme exorbitée, implorent un peu de reconnaissance.
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Il refusait les exercices promotionnels qui accompagnent pesamment la sortie d'un ouvrage. "J'ai chargé les jurys des prix littéraires d'assurer eux-mêmes cette promotion, ils font ça très bien", dit-il avec un petit sourire en coin.
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