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Citations de Colonel Rémy (19)


les états majors gagnent
les guerres, les politiques
décident du sort des nations, et les combattants
ne sont en fin de compte
que bien peu de chose.
l, ingratitude et l, oubli sont chez eux une routine.
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Puisque le sort m'a privilégié (parmi tant d'autres qui méritaient bien mieux que moi cette insigne faveur) en me permettant d'approcher souvent le Général, d'être parfois honoré de ses confidences, de le voir vivre devant moi au naturel, j'ai conçu l'ambition d'être vis-à-vis de toi, ami lecteur, comme un introducteur officieux qui te ferait entrer dans l'intimité d'un homme dont le nom, plus que jamais, figure sur toutes les lèvres, mais dont un destin singulier fait qu'il est en même temps, sans aucun doute, le Français le plus mal connu de France.

[p13]
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pardonnez, mais n,oubliez
pas,ou vous serez blessé à
nouveau.le pardon permet
de relativiser,tandis oublier
fait disparaître la leçon.
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Il est des cas où l'honneur, au sens vrai du terme, se montre si âpre dans son exigence qu'il faut accepter, pour le servir, de renoncer à ses apparences : pareille abnégation est si rare, et d'une essence si noble, qu'elle ne peut être comprise que de coeurs d'élite.
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C’est dans la cour de la gare Saint-Jean, à Bordeaux, que m’attendait mon premier contact avec la Résistance intérieure, au moins sous sa forme populaire. Le train venant de Libourne m’a débarqué à la nuit tombée, et le black-out est rigoureux. Je crois me souvenir de l’existence de grilles, que l’obscurité qui règne empêche de distinguer. Une auto qui vient de la ville et cherche sans doute l’entrée de la cour allume un bref instant ses phares. Surpris dans leur faisceau, un piéton fait un bond. Craignant de l’avoir heurté, le conducteur stoppe sur place. Furieux, l’homme l’apostrophe : « Va donc, eh ! enc… »
- Qu’est-ce que c’est ? demande une voix à l’accent guttural.
- Enc… que j’te dis. T’es qu’un enc… !
L’automobiliste passe la tête par la portière. C’est un officier de la Wehrmacht.
- Voulez-vous parler poliment ?
- Poliment, moi, à un enc… ! Je leur cause pas, moi, aux enc… Je les emm… !
- Viens donc, intervient une femme qui est jusqu’alors demeurée dans l’ombre, et qui s’efforce de tirer son mari par la manche.
- Laisse-moi. D’abord, j’en ai marre, de tous ces enc… Qu’est-ce qu’y f… ici, cet enc… ?
Il se penche vers l’officier et répète posément :
- Enc…, j’te dis. T’es qu’un enc…, un sale c… d’enc… !
Pour triviale qu’elle soit, cette petite scène me réjouit le cœur. Je préfère de beaucoup le style énergique de cet ivrogne aux momeries larmoyantes de la presse vichyste.
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pourquoi ai je si longtemps hésité avant
d écrire un chant 🎶 sur ses atrocités

Léon le noir
prêtre de tulle déporté a Buchenwald
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le vent ne chante plus que
les morts.
la terre est frêle a l horizons.
tout est passé dans l avenir.
on les trouvait partout
dans les halliers.
au beau matin.
au fond d'un matin noyé
sous la pluie.
et la nuit n était jamais à
l heure a cause d eux.
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Pour que la France un jour renaisse à la lumière
Dans le ciel élargi d'un matin triomphant
Ces héros, ces croisés, ces hommes, ces enfants,
Firent de l'ombre leur tanière.

[p120]
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Dès l'entrée en guerre du IIIe Reich contre la Russie, Pépé devint commandant d'un groupe armé d'appartenance communiste, qui opérait dans la Somme et la Seine inférieur, et qui allait prendre la dénomination « F.T.P.F. » (« Francs-Tireurs et Partisans Français »). J'ai connu des F.T.P.F. de l'an 1942 : tout me séparait de leurs convictions, mais il est de mon devoir de saluer leur courage. Au contact de l'ennemi qui occupait notre sol, ces communistes-là avaient retrouvé la notion de la réalité française. Chef F.T.P.F., Pépé a maintenant sous ses ordres plusieurs de ses « durs » qui, tout comme lui, sont entièrement dévoués à Ponchardier dont ils exécutent sans barguigner les harassantes consignes, transmises par le truchement de leur commandant. (page 167/168)
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Pour la première fois, je sentis cette nuit-là le parfum de la clandestinité m’envahir comme une vertu nouvelle, et compris pleinement la complicité protectrice de la nuit (page 55).
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Première nuit après l'arrestation d'un ami. Il y en aura beaucoup d'autres semblables à celle-ci, que je passe étendu sur mon lit, les yeux ouverts dans le noir [...]
On entendra trop souvent à la radio, dans les années qui suivront, de mystérieux messages qui parleront de malades ou de contagieux. C'est pestiférés qu'il eût fallu dire. A mon insu, la longue tournée que j'ai entreprise [pour prévenir les autres de cette arrestation] est un faire-part de deuil. Chacune des visites que je rends écarte un peu plus de nous celui qui, hier encore, était notre camarade. Nous le rejetons inconsciemment de nous-mêmes, nous creusons entre lui et nous un fossé que chaque mise en garde rend plus profond. Un jour, il y disparaîtra sous les pelletées de notre crainte.
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Et pourtant frémissant d'un indicible émoi
Il nous disait : Français ! Ah !... Français ! Croyez-moi
Il faut oser quitter cela
Le quitter pour le mieux reprendre
Car tout vaut mieux que de se rendre.
Il faut
Dussiez-vous vous armer de fourches et de faux
Que s'apprête l'ardente et sanglante récolte
Que quelque part en France une flamme s'allume
Qu'elle s'allume.
Qu'elle brûle, rouge de rage et de révolte
Pour que le monde se souvienne
Que la France est pour l'homme et pour les nations
La patrie où jamais la fureur n'est tarie

[p114]
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Tout ce qu'il a chanté d'héroïque et d'immense
Tout ce que le courage à jamais recommence
Les flots que soudain peuple un millier de barques
L'armée en armes qui déborde et qui débarque
Pour la ruée et le combat et la victoire
A l'heure où flagellant la frémissante moire
De la mer où bondit son quadruple attelage
La véhémente aurore incendiera les plages.

[p102]
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J'ai reçu mes dernières instructions... oh ! elles ne sont pas difficiles à retenir ! « En somme », m'a dit Passy, « tout tient en ceci : envoyez-nous le plus rapidement possible, par n'importe quel moyen, le maximum de renseignements, sur n'importe quoi ! »

[p17]
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« Un jour viendra , et Nous espérons qu’il n’est pas très éloigné , où la France — comme Saül sur le chemin de Damas — sera enveloppée d’une lumière céleste et entendra une voix qui lui répé - tera : « Ma fille , pourquoi me persécutes - tu ? » Et , sur sa réponse : « Qui es - tu Seigneur ? » la voix répliquera : « Je suis Jésus que tu persécutes . Il t’est dur de regimber contre l’aiguillon parce que , dans ton obstination , tu te ruines toi - même . » Et elle , tremblante et étonnée , dira : « Seigneur , que voulez - vous que je fasse ? » Et Lui : « Lève - toi , lave - toi des souillures qui t’ont défigurée , réveille dans ton sein tes sentiments assoupis et le pacte de notre alliance , et va , Fille aînée de l’Eglise , nation prédestinée , vase d’élection , va porter , comme par le passé , mon nom devant tous les peuples et tous les rois de la terre . » Saint Pie X , Discours à des cardinaux français ( 29 novembre 1911 ) .
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D'autres parlent de sa timidité. Ils se fondent sans doute sur le fait que le Général, lorsqu'il est mis en présence d'un inconnu, semble gêné et ne dit mot. Qu'ils ne s'y fient pas ! S'il ne parle pas, c'est pour mieux écouter. S'il prend la parole, c'est pour interroger. S'il n'a dit mot, qu'ils se souviennent que le Général, comme tous ceux qui ont étudié le latin, a appris à savoir s'ennuyer poliment.

[p71]
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Les hommes et les femmes qui, en France et dans notre Empire, ont de bonne foi suivi Pétain (j'exclus bien entendu les profiteurs du régime, la tourbe des lâches trop heureux de couvrir leur mauvaise conscience du manteau du vainqueur de Verdun, les affairistes et combinards de tout poil), ces hommes et ces femmes appartenaient toujours, oui, toujours (!) à l'élite de la France. Leur désintéressement, leur courage et leur patriotisme ne pouvaient faire aucun doute dans notre esprit (j'en ai connu, et bien plus d'un !). Aveuglés par le mythe de Pétain, persuadés, au plus profond d'eux-mêmes, que le vieillard de Vichy ne pensait à rien d'autre qu'à la France et qu'il saurait, le jour venu, les sortir de l'humiliation de la défaite, ils se sont laissés entraîner sur la voie sinueuse où les guidait un nom prestigieux, s'abandonnant à Pétain, se donnant à lui corps et âme. Beaucoup, à l'heure où j'écris, paient très lourdement les conséquences d'une foi qu'ils avaient mal placée et leur manque de sens critique. Beaucoup ont été jugés par des chambres dites civiques, par des cours dites de justice, présidées par des magistrats qui, il n'y a pas si longtemps, envoyaient allègrement nos camarades en prison ou au poteau, assistés eux-mêmes par trop de prétendus résistants dont il n'aurait pas été mauvais d'examiner d'assez près les titres encore tout frais ou de savoir s'ils ne plaçaient pas la passion politique ou la rancune personnelle avant l'équité.

[p34-35]
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Qu’est - ce que la patrie ? Je crois que pour Rémy , comme pour moi , la réponse à une telle question représente , en effet , une bonne part de ce que nous pouvons appeler l’essentiel . « Directement issu de pater , nous dit - il , le mot « patrie » signifie fondamentalement « la terre des pères » , marquant ainsi une filiation . Il est bien vrai que l’essentiel du sentiment qui nous attache à notre patrie est d’ordre filial , impliquant l’amour , le respect , la piété , l’obéissance . » Autre formule , qui est une profession de foi inspirée par le Cardinal Mercier : « La patrie , c’est par - dessus tout une association d’âmes . » On connaît l’admirable et fruste réponse , maintes fois citée , qu’une jeune recrue fit à ses instructeurs en 1913 : « La patrie ? C’est quelque chose qu’on se fait casser la gueule pour . » Tout cela , nous sommes un certain nombre en France à le savoir — mais tout cela , « ils » sont un plus grand nombre encore , dans cette même France , qui cherchent à le faire oublier.
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