On aurait pu croire Ajarry maudite, tant elle fut sans cesse vendue, troquée, revendue au cours des années suivantes. Ses propriétaires faisaient faillite avec une étonnante régularité. (..)
Son prix fluctuait. Quand on est vendu aussi souvent, le monde vous apprend à être attentif. Elle apprit donc à s’adapter rapidement aux nouvelles plantations, à distinguer les briseurs de nègres des cruels ordinaires, les tire-au-flanc des industrieux, les mouchards des confidents. Les maîtres et maîtresses dans toute leur gamme de perversité, les domaines aux moyens et aux ambitions variables.