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Citations de Comtesse de Ségur (439)


Madame de Réan:
- [...] Voyons, ne pleure pas ; je suis très habile médecin, je pourrai peut-être lui rendre ses yeux.

Sophie, pleurant :
- C’est impossible, maman, ils n’y sont plus.

Mme de Réan prit la poupée en souriant et la secoua un peu ; on entendit comme quelque chose qui roulait dans la tête. "Ce sont les yeux qui font le bruit que tu entends, dit Mme de Réan ; la cire a fondu autour des yeux, et ils sont tombés. Mais je tâcherai de les ravoir. Déshabillez la poupée, mes enfants, pendant que je préparerai mes instruments."
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Un âne à deux pieds peut devenir général et rester âne.
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Elles étaient parfaitement heureuses, ces bonnes petites sœurs, et leur maman les aimait tendrement; toutes les personnes qui les connaissaient les aimaient aussi et cherchaient à leur faire plaisir.
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On n'avait jamais vu un enterrement plus gai. Il est vrai que la morte était une vieille poupée sans couleur, sans cheveux, sans jambes et sans tête, et que personne ne l'aimait ni ne la regrettait.
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Mme de Fleurville était la mère de deux petites filles, bonnes, gentilles, aimables, et qui avaient l’une pour l’autre le plus tendre attachement. On voit souvent des frères et des sœurs se quereller, se contredire et venir se plaindre à leurs parents après s’être disputés de manière qu’il soit impossible de démêler de quel côté vient le premier tort. Jamais on n’entendait une discussion entre Camille et Madeleine. Tantôt l’une, tantôt l’autre cédait au désir exprimé par sa sœur. Pourtant leurs goûts n’étaient pas exactement les mêmes. Camille, plus âgée d’un an que Madeleine, avait huit ans. Plus vive, plus étourdie, préférant les jeux bruyants aux jeux tranquilles, elle aimait à courir, à faire et à entendre du tapage. Jamais elle ne s’amusait autant que lorsqu’il y avait une grande réunion d’enfants, qui lui permettait de se livrer sans réserve à ses jeux favoris.
Madeleine préférait au contraire à tout ce joyeux tapage les soins qu’elle donnait à sa poupée et à celle de Camille, qui, sans Madeleine, eût risqué souvent de passer la nuit sur une chaise et de ne changer de linge et de robe que tous les trois ou quatre jours.
Mais la différence de leurs goûts n’empêchait pas leur parfaite union. Madeleine abandonnait avec plaisir son livre ou sa poupée dès que sa sœur exprimait le désir de se promener ou de courir ; Camille, de son côté, sacrifiait son amour pour la promenade et pour la chasse aux papillons dès que Madeleine témoignait l’envie de se livrer à des amusements plus calmes. Elles étaient parfaitement heureuses, ces bonnes petites sœurs, et leur maman les aimait tendrement ; toutes les personnes qui les connaissaient les aimaient aussi et cherchaient à leur faire plaisir.
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Le juge, M. Blackday et le curé sortirent, laissant Betty, avec deux ou trois amies que l'évènement avait attirées, procéder aux derniers soins à rendre au corps de madame Mac'Miche ; personne ne l'aimait et personne ne la regretta.
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Ma bonne, ma bonne, dit un jour Sophie en accourant dans sa chambre, venez vite ouvrir une caisse que papa m’a envoyée de Paris ; je crois que c’est une poupée de cire, car il m’en a promis une.
LA BONNE. – Où est la caisse ?
SOPHIE. – Dans l’antichambre : venez vite, ma bonne, je vous en supplie.
La bonne posa son ouvrage et suivit Sophie à l’antichambre. Une caisse de bois blanc était posée sur une chaise ; la bonne l’ouvrit. Sophie aperçut la tête blonde et frisée d’une jolie poupée de cire ; elle poussa un cri de joie et voulut saisir la poupée, qui était encore couverte d’un papier d’emballage.
LA BONNE. – Prenez garde ! ne tirez pas encore ; vous allez tout casser. La poupée tient par des cordons.
SOPHIE. – Cassez-les, arrachez-les ; vite, ma bonne, que j’aie ma poupée.
La bonne, au lieu de tirer et d’arracher, prit ses ciseaux, coupa les cordons, enleva les papiers, et Sophie put prendre la plus jolie poupée qu’elle eût jamais vue. Les joues étaient roses avec de petites fossettes ; les yeux bleus et brillants ; le cou, la poitrine, les bras en cire, charmants et potelés. La toilette était très simple : une robe de percale festonnée, une ceinture bleue, des bas de coton et des brodequins noirs en peau vernie.
Sophie l’embrassa plus de vingt fois, et, la tenant dans ses bras, elle se mit à sauter et à danser. Son cousin Paul, qui avait cinq ans, et qui était en visite chez Sophie, accourut aux cris de joie qu’elle poussait.
Paul, regarde quelle jolie poupée m’a envoyée papa ! s’écria Sophie.
PAUL. – Donne-la-moi, que je la voie mieux.
SOPHIE. – Non, tu la casserais.
PAUL. – Je t’assure que j’y prendrai bien garde ; je te la rendrai tout de suite.
Sophie donna la poupée à son cousin, en lui recommandant encore de prendre bien garde de la faire tomber. Paul la retourna, la regarda de tous les côtés, puis la remit à Sophie en secouant la tête.
SOPHIE. – Pourquoi secoues-tu la tête ?
PAUL. – Parce que cette poupée n’est pas solide ; je crains que tu ne la casses.
SOPHIE. – Oh ! sois tranquille, je vais la soigner tant, tant que je ne la casserai jamais. Je vais demander à maman d’inviter Camille et Madeleine à déjeuner avec nous, pour leur faire voir ma jolie poupée.
PAUL. – Elles te la casseront.
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Une bonne est une bonne, et n'est pas une dame qui vit de ses rentes; j'ai mon ouvrage et je dois le faire.
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Chère et bonne Camille, la Christine dont tu vas lire l’histoire te ressemble trop par ses beaux côtés pour que je me prive du plaisir de te dédier ce volume. Tu as sur elle l’avantage d’avoir d’excellents parents ; puisses-tu, comme elle, trouver un excellent François qui sache t’aimer et l’apprécier comme mon François aime et apprécie Christine ! C’est le vœu de ta grand-mère, qui t’aime tendrement.
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Quelque temps se passa ainsi ; Jules avait reçu la défense expresse de jouer avec Blaise, que les gens du château regardaient avec méfiance. Personne ne lui parlait ; on lui tournait le dos quand il venait faire une commission au château ; on refusait sèchement ses ordres de service. Hélène était la seule qui lui dît un bonjour amical en passant devant la grille.
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Ces trois jours passèrent comme avaient passé les huit jours à Paris, comme avaient passé les quatre années de la vie de Sophie, les six années de celle de Paul ; ils passèrent pour ne plus revenir.
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Elle leva tout doucement un petit coin du mouchoir, serra un peu l'abeille entre ses doigts à travers le mouchoir pour l'empêcher de s'envoler, et tira de sa poche son petit couteau.
""Je vais lui couper la tête se dit-elle, pour la punir de toutes les piqûres qu'elle a faites."
En effet, Sophie posa l'abeille par terre en la tenant toujours à travers le mouchoir, et d'un coup de couteau elle lui coupa la tête ; puis comme elle trouva que c'était très amusant elle continua de la couper en morceaux.
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Je n'ajouterai aucune réprimande ni aucune punition à celle que te fait subir ton cœur.
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Les vacances étaient bien avancées ; un grand mois s’était écoulé depuis l’arrivée des cousins ; mais les enfants avaient encore trois semaines devant eux, et ils ne s’attristaient pas si longtemps d’avance à la pensée de la séparation. Léon s’améliorait de jour en jour ; non seulement il cherchait à vaincre son caractère envieux, emporté et moqueur, mais il essayait encore de se donner du courage. Son nouvel ami Paul avait gagné sa confiance par sa franche bonté et son indulgence ; il avait osé lui avouer sa poltronnerie.
« Ce n’est pas ma faute, lui dit-il tristement ; mon premier mouvement est d’avoir peur et d’éviter le danger ; je ne peux pas m’en empêcher. Je t’assure, Paul, que bien des fois j’en ai été honteux au point d’en pleurer en cachette ; je me suis dit cent fois qu’à la prochaine occasion je serais brave ; pour tâcher de le devenir, je me faisais brave en paroles. J’ai beau faire, je sens que je suis et serai toujours poltron. »
Il avait l’air si triste et si honteux en faisant cet aveu, que Paul en fut touché.
« Mon pauvre ami, lui dit-il (il appuya sur ami), je trouve au contraire qu’il faut un grand courage pour dire, même à un ami, ce que tu viens de me confier. Au fond, tu es tout aussi brave que moi ! »
Léon relève la tête avec surprise.
...
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Comme cette chaux est blanche et jolie ! se dit-elle, je ne l'avais jamais si bien vue ; maman ne m'en laisse jamais approcher. Comme c'est uni ! Ce doit être doux et agréable sous les pieds. Je vais traverser tout le bassin en glissant dessus comme sur la glace.
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"Jamais, s'écria Ourson, jamais je ne provoquerai ni n'accepterai un pareil sacrifice ! Jamais je ne consentirai à vouer un être qui m'aimerait au malheur auquel m'a condamné la vengeance de la fée Rageuse ! Jamais, par l'effet de ma volonté, un coeur capable d'un tel sacrifice ne souffrira tout ce que j'ai souffert et tout ce que j'ai à souffrir encore de l'antipathie, de la haine des hommes !"
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_ Ma chère petite, ta générosité a racheté la faute de ta sœur et effacé la punition. Je lui pardonne à cause de toi, vous allez toutes deux manger des croquettes, du raisin et des pêches que j'ai fait apporter.
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MADEMOISELLE PRIMEROSE, entrant chez M. Dormère.

Eh bien, mon cousin, votre Georges vient de faire une jolie méchanceté.

M. DORMÈRE, souriant.

À Geneviève sans doute ? Il lui a emmêlé un écheveau de laine ou déchiré une robe ?

MADEMOISELLE PRIMEROSE.

Non ; je ne vous aurai pas dérangé pour si peu de chose ; ce n’est pas à Geneviève qu’il a joué un tour abominable, mais à moi.

M. DORMÈRE.

À vous, ma cousine ? Comment aurait-il osé ? Il y a sans doute quelque erreur.

MADEMOISELLE PRIMEROSE.

Aucune erreur n’est possible, monsieur, et quant à oser, votre méchant Georges ose tout. Pourquoi n’oserait-il pas ? Il sait qu’il n’y a rien à craindre.

M. DORMÈRE.

Mais qu’est-ce donc, ma cousine ? Veuillez m’expliquer…

MADEMOISELLE PRIMEROSE.

Ce sera facile à comprendre. Vous connaissez le portrait que j’ai fait de Rame ?

M. DORMÈRE.

Certainement, et peint avec beaucoup de talent. Est-ce que Georges se serait permis de le blâmer ?

MADEMOISELLE PRIMEROSE.

Ce ne serait pas un grand crime : d’abord il n’y connaît rien et son jugement m’importe peu ; et puis chacun est libre d’avoir son goût.

M. DORMÈRE.

Mais qu’a donc fait Georges ? Je ne devine pas en quoi il a pu vous fâcher à propos de ce portrait.

MADEMOISELLE PRIMEROSE.

Il a imaginé d’abîmer mon travail qui représentait un homme qu’il déteste, qui appartenait à Geneviève qu’il cherche à chagriner de toutes façons, et qui était fait par moi qu’il n’aime pas davantage. M. Georges est monté sur une chaise après avoir pris ma palette, mes couleurs et mes pinceaux ; il a barbouillé la figure de Rame, il lui a peint deux cornes sur la tête, il a couvert de noir son bel habit rouge ; et pendant qu’il était à ce beau travail, il a été surpris par Rame, qui n’était pas sorti avec nous et qui l’a pris sur le fait ; ainsi il ne pourra pas nier cette fois.

M. DORMÈRE, irrité.

Georges a fait cela ? Rame est-il bien sûr que ce soit lui ?

MADEMOISELLE PRIMEROSE.

Puisqu’il l’a vu, de ses deux yeux vu ! Rame a jeté un cri et il a couru dans le parc pour m’avertir ; nous sommes revenues avec lui et nous avons tous vu ce que je viens de vous dire.

M. DORMÈRE, avec colère.

C’est trop fort, en vérité ! Ce n’est pas supportable. Où est-il ?
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un âne a, tout comme les autres, un cœur pour aimer ses maîtres, être heureux ou malheureux, être un ami ou un ennemi, tout pauvre âne qu'il est.
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On n'avait jamais vu un enterrement plus gai. Il est vrai que la morte était une vieille poupée sans couleur, sans cheveux, sans jambes et sans tête, et que personne ne l'aimait ni ne la regrettait.
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