Conce Codina

« On m’a dit qu’on a marché sur la lune. »



Ainsi commence On m’a dit que la lune… ou le regard d’un enfant à propos de tout ce qu’il a entendu, tout ce qui est devenu ce qu’il sait à propos de la lune.



La lune, terrain de conquête pour l’homme… Le pouvoir de la lune sur le corps humain, les cheveux en particulier mais aussi sur le sommeil, sur les plantes dixit le jardinier, sur la mer… La lune qui parfois s’éclipse, partiellement ou en totalité… La lune qu’on voudrait décrocher… La lune qu’on nous promet…



« On m’a dit qu’on peut être lunatique. »



S’ils sont brefs, les textes brefs de Conce Codina n’en offrent pas moins plusieurs niveaux de lecture qui vont favoriser la réflexion et les échanges, notamment en lecture accompagnée.



Quant aux superbes illustrations de Martin Jarrie, elles sont surprenantes et riches d’influences variées, de Delaunay à Matisse en passant par Magritte ou Vasarely et j’en oublie sans doute.



On m’a dit que la lune… est un album plein de poésie, encore une belle découverte aux éditions Notari !


Lien : http://bouquins-de-poches-en..

Depuis la nuit des temps elle fascine, la lune. Petits et grands voient en elle une présence quotidienne tour à tour rassurante et mystérieuse, belle et précieuse, changeante et flottante. Elle est une invitation au rêve, une source d'imagination. Elle inspire le poète et le peintre. On lui donne des pouvoirs incroyables qu'on se transmet de génération en génération ; plantes et cheveux pousseraient plus vite les nuits de pleine lune ! On la chante, on l'idolâtre comme une divinité. On lui invente des histoires, elle a ses expressions et ses dictons. Elle est tellement attirante qu'on aimerait la décrocher mais elle ne se laissera pas déloger comme ça... quelques hommes seulement ont eu la chance un jour, de marcher sur elle.

Lire cet album, c'est plonger avec délice au coeur de l'astre lunaire pour une promenade poétique parmi les mots choisis de Conce Codina et les illustrations pleines de fantaisie de Martin Jarrie ; c'est aussi laisser vagabonder son esprit, rêver, réfléchir, discuter, contester, admettre, apprendre...

On m'a dit que la lune... c'est surtout le regard songeur et curieux d'un enfant.


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Les jeux de tête, c'est vraiment chouette !

JEUX DE TETE oublie l'ennui, JEUX DE TETE se divertit.

Dessus, dedans et tout autour, c'est la fête, c'est la tête, des pirouettes,

de LANGUE qui tente le trapèze avec le NEZ, loupé ?

Pied de NEZ ! Recommencez !

BOUCHE qui danse son rock acrobatique et duo de LEVRES boudeuses sur un air découragé ?

NON !

NEZ ?

Odeurs humés de gaufres chaudes qui chatouillent et toquent les NARINES,

MMMMMHH....HUMMME... doucement doucement,

Les Narines s'ouvrent en grand et palpite devant la bouffée de délicieuse bonne humeur.

DENTS qui claquettent, Castagnettes de désir, salive d'envie.

VISAGE froissé, frustré, les YEUX plissent la revanche devant l'assiette vidée.

Yeux qui roulent comme des billes, restent suspendus en haut, wouaaaaah !!!!

Regard joliment réceptionné sur l'étagère.

Gaufre caché, trouvé !!!

YEUX en baisers de cils, DENTS toutes dehors, gaufre toute dedans,

OREILLES rabattues, « LANGUE de Belle-mère » en fête,

Révérence rassasiée de coquines et polissons !



: Une langue, un nez, des yeux, des oreilles, une bouche, des dents, à quoi ça sert ?

Justement le titre de poche du même nom nous invite à faire le tour du problème avec humour et fantaisie ;

Humeurs, émotions, instant mutin, avis de tempête sur la face ou nostalgique de bonne farce,

les différents éléments du visage se mettent en branle pour nous divertir d'un magnifique spectacle d'expressions.

Conce CODINA, l'auteure, donne la part belle aux images qui perlent d'elle-même, illustrent sans plus de fioritures le propos et l'intérêt de l'ouvrage, les éléments d'écritures en sont presque invisibles. La présentation rétro de vieux cliché noir et blanc colorisé, façon cartes postales du début du 20ème siècle est assez originale et offre un niveau d'humour supplémentaire, en ré-imaginant ses personnages qui d'ordinaire, à cette époque, devaient poser hiératiquement sur des photos de famille. Rappelez-vous les clichés encadrés décorant les couloirs de vos arrière-grand parents !

C'est une vraie récréation, zoom sur le visages dans tous ses états, états d'âme divers, partagé ou en résonance, la vieille dame, la belle, le gentleman sont insolents et joliment indisciplinés devant l'objectif.

De quoi inviter les jeunes lecteurs à jouer, la soupe de grimace n'est pas de rigueur, le miroir de fin demande son final avec la bonne bouille toute chamboulée du lecteur !

Un petit garçon pose des questions sur la mort à sa mère qui y répond avec franchise : oui, tout ce qui est vivant peut et doit mourir.

Plus intéressant, à la question "C'est quoi d'être mort ?", aucune réponse n'est imposée. A chacun de s'imaginer ; et si c'était la dissolution ? l'infini ? un deuxième acte ? ...

Vous connaissez ce phénomène, quand un enfant a un sujet en tête et vous pose mille interrogations jusqu’à épuiser complétement la question?



C'est exactement ce qui se passe dans ce livre: un jeune garçon interroge sa mère à propos de la mort et elle lui répond sans détours, avec une franchise désarmante et une douceur qui imprègne tout l'album.



Au final, c'est une très jolie manière d'aborder vraiment, poétiquement et philosophiquement ce thème avec un enfant qui attend des réponses: les illustrations aux couleurs vives accompagnent parfaitement le propos, et font de cet ouvrage un bel hymne à la vie.



Memento mori, sed memento vivis!

Un très grand album, riche d’une belle vitalité d’illustration avec des partis pris de rigueur et de souplesse associées, de couleurs franches et de noir, riche d’un dialogue familial exemplaire. Un album nécessaire.
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Les dessins singuliers de Martin Jarrie, désormais si reconnaissables dans leur fantaisie sous l’aspect austère, agrémentent bien le texte
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